[ donc bah ... C'est pas Lowell là , mais Louve XDD ]

3 levés de soleil, 3 levés de lune. Le mot jour et nuit n'existe pas chez les Loups. C'était le soleil et la lune.
3 levés de soleil et 3 levés de lune, c'était le temps qui s'était écoulée depuis la séparation de l'Alpha que les autres humains appellent "Lowell". Parfois ils l'appellent autrement " Dude", "Mec", "connard" .... C'était une chose qui restait mystérieuse pour Louve... Les humains pouvaient avoir plusieurs appellations, c'est pourtant si compliqué ! Déjà un seul c'est bien suffisant non ?
Bref, revenons à nos mouto..... Loups.
Bref résumé des épisodes précédents : L'Alpha se déplace, Louve suit, trop d'humains, trop oppressé, l'Alpha qui ne fait plus son travail de protecteur, Louve fuit.
Vers où ? Qu'est ce qu'elle en savait ? C'était un tout nouveau milieu qui pour elle ne portait rien d'autre que le nom de " autre lieu de regroupement d'humains avec des hauts bâtiments, beaucoup trop d'humains, de la pierre sous les pattes, des véhicules bien plus nombreux qu'avant ... Bref un foutoir monstre.
Avant, dans le territoire de l'Alpha, il y avait une forêt, immense forêt. Il y avait de l'espace, de l'aire frai ! Il y y avait un silence rempli, avec un sens. Un silence qui ne l'était pas, il fallait juste tendre l'oreille et on entendait la vie proliférer, discrètement. Et puis l'Alpha décida qu'il fallait quitter son territoire, venir ici, dans ce nouveau regroupement d'humains dégénérés, où un bourdonnement sans fin, bruit grouillant incessant, soleil comme lune. U
Une vrai torture pour les oreilles d'un loup qui a l'ouï bien plus fine que celle d'un homme jusqu’à 40 kHz (20 kHz chez l’homme).
Tout ça la rendait folle. Hystérique. Stressée. Elle perdait totalement ses repères. Même les odeurs étaient troubles.... Beaucoup trop d'odeurs. Seul l'Alpha la rassurait et elle avait fait son travail, sans flancher. Il lui devait son retour. Il l'avait abandonné.
Traitre.
Et c'est ainsi, qu'elle s'enfuit. Par peur ? Elle ne l'avouera jamais. Un loup ne montre pas la peur.
Attaquer.
Tout était hostile sans l'Alpha. Tout lui voulait forcement du mal. Tout était inconnu. Alors il fallait se montrer plus puissant, plus fort, plus féroce, plus sauvage encore.
Louve s'y attela, pendant ses 3 levés de soleil et ses 3 levés de lune. Mordre, saigner, arracher.
Et les chiens, enragés à son passage, aboyaient et grognaient inutilement. Ah ses chiens ! une espèce corrompue, aliénée. Tous impure, impie, souillés. Mais Louve n'avait pas de temps à perdre avec eux, pas le temps de grogner, de montrer les dents et c'était là son avantage. Une frappe, rapide, précise, efficace et surtout, inattendu. Les atouts d'un vrai tueur né. Ils ne pouvaient rien face à un monstre noir de 81 centimètre au garrot, 4-5 centimètres de canine apparente.
Et les cadavres de chiens errants jonchaient sa route. Ils ne méritaient que la mort de toute façon.
Quant aux hommes, elle les évitait. Elle n'avait jamais fait confiance à cette espèce. Sauf à quelques exceptions près. Et beaucoup de mages étaient comprit dans le lot. Eux, ils étaient plus proche de la nature que n'importe quelle caste. Elle s'était donc retrouvé dans les quartier mages, sans trop s'en rendre compte, comme si elle avait été attiré. Quoi qu'il en soit, elle essayait de passer inaperçu à leurs yeux. Elle voyait leurs visages étonnés quand elle passait. C'est peu courant un loup dans une ville quand même.
Elle arpentait donc les rues sombres de cet endroit qui lui convenait mieux, cherchant à se nourrir, tant bien que mal.

Elle était là, caché derrière une étale de légumes, scrutant, à l'affut, salivant.
L'odeur du sang l'avait appelé, son flaire l'avait guidé : des poulets suspendus dans le vide, accrochés par les pattes à une poutre. Il pendaient mollement, fraichement tués, un filet rouge coulaient de leur bec.



C'était ça que Louve convoitait avec envie, fixant d'un œil affamé la belle proie qui s'offrait à elle sans autre obstacles : facile. Trop facile ? Apparemment, le boucher qui exposait si vulgairement ses poulets sous le nez de ses clients avaient déjà eut affaire à d'autres chiens errants et après s'être fait volé quelques poulets avait décidé de les mettre en hauteur.
Stratégie pathétiquement vaine pour Louve. Les autres chiens sont trop bruyant, pas assez craintif des hommes pour comprendre qu'il faut attendre le moment où ce-là tourne le dos pour agir.
Trop lent sont les chiens des villes qui ne savent pas ce qu'est de galoper à toute vitesse derrière un lièvre, une biche ou même un élan quand une meute était au complet. Pas assez audacieux non plus pour oser s'en prendre à une proie si joliment présenté.



Du coup elle attendait le moment où la chance lui sourirait, patiemment, attentive.
Ce moment béni arriva : l'homme qui tenait le stand tant convoité, s'était retourné, cherchant de quoi déballer les viandes diverses et variés sur l'étable. C'était simple mais Il fallait agir vite !
Elle se lança, rapide, silencieuse. Un éclaire noir. Un bon, puissant, un claquement de dent et ...
Confusion. Un choque, brutale !



Des couinements aigus, un vacarme monstre, et deux masses qui s'écrasaient sur le sol.
De justesse, elle réussi à se rattraper, tenant sur ses pattes fébriles et, à peine sortie de sa première surprise, se mit dans une rage terrible en apercevant l'auteur de l'audace. Un autre bon, rapide. Elle visait à présent la gorge de celui qui avait déjoué ses plans !
Outrage ! A Mort !!
Son geste fut arrêté par des cris de colères : Le boucher s'était retourné, ivre de fureur, se mit à hurler comme un demeuré, brandissant un gourdin d'une main et l'agitant de manière menaçante vers les deux voleurs malchanceux qui n'eurent d'autre choix que de déguerpir à toute vitesse...

[ HRP : ouais euh ... désolé pour les images minables, j'ai la tête dans le cul aujourd'hui :'D ]

Il l’avait vu. Cette ombre sauvage qui se déplaçait furtivement entre les passants. Il l’avait vu s’approcher de l’étalage du boucher et lorgner les poulets appétissants qui pendaient par les pattes sur un filin. Et enfin il l’avait vu bondir, incapable de maîtriser sa faim vorace.
Keane n’avait pas compris comment il s’était retrouvé lui aussi en l’air, la bouche prête à se saisir d’un des poulets morts. Il avait juste suivi son instinct de chasseur qui s’était réveillé automatiquement à la vue de cette volaille si alléchante. Mais le choc fut rude car il n’était pas le seul à la vouloir. L’instant d’après, ils étaient sur le sol et la poussière relevée par leur chute se mêla à leur pelage.
La douleur était supportable mais Keane ne pouvait s’empêcher de couiner malgré tout. Il s’était mal rattrapé et l’autre n’avait pas eu plus de chance que lui. Mais l’autre était différent, plus fort, plus agile… et plus impitoyable.
Le chien-loup saisit le regard de son nouvel adversaire emplit de colère, qu’il compris lui être destinée quand il remarqua qu’il avait toujours le poulet dans sa gueule. Il avait réussi à le saisir. Il avait réussi bien qu’elle soit plus puissante, alors brusquement il jubila intérieurement, remua fièrement la queue et fit un sourire de chien espiègle (autant qu’il le pouvait).
Un hurlement humain.
Un grognement animal.
Ouhla, ça n’annonçait clairement rien de bon. Mieux valait filer avec le butin si durement acquis ! L’autre lui emboîta la… patte lorsque le boucher commença à courir derrière eux. Voilà que les rues d’Habiltas allaient être le théâtre d’une épique course poursuite ! Si son maître savait… il rigolerait sûrement de la situation. Car courir était important.
C’était se sentir vivant.



Keane sauta par-dessus une brouette qui barrait sa route, l’autre lui filant toujours au train. Il sentait sa fureur augmenter à mesure qu’il prenait de la vitesse et que les obstacles apparaissaient sur leur chemin. Au contraire, le chien-loup s’amusait follement et n’avait pas la moindre envie que tout ça s’arrête. Et puis c’était une façon d’oublier un peu l’infime peur qui lui tiraillait les tripes en pensant qu’il était certainement poursuivi par un animal sauvage.
Cette fragrance qui l’enveloppait… elle n’était pas que sauvage, elle était aussi terriblement excitante.

Rage, colère, haine, fureur. Son sang bouillonnait.
L'autre avait prit son repas et s'était enfuit fière de sa prise, remuant la queue... Comme les bons chiens bien apprivoisés. Imbécile.
Oui, l'autre, ce n'était rien d'autre qu'un usurpateur ! Un chien aux fausses allures de loups. Il avait prit cet honorable masque pour jouer les nobles ! Imposteur !! Si au moins il avait la classe et la vertu des loups !! Si seulement il faisait semblant. Mais non ! Outrage ! Il se comportait comme un vulgaire chien, ridiculisant une partie de son prestigieux héritage. Ce n'était rien d'autre qu'une pâle copie.
Il se comportait à présent comme un lâche: fuyant, proie dans la gueule. Quelle honte. Que c'était méprisable. Il aurait du se battre pour avoir du mérite. Se battre pour la nourriture. Se battre pour la survie. Non ! Même pas! Il avait profité d'une occasion trop facilement offerte pour voler un bien précieux et s'enfuir avec. Les chiens ne valent rien ! Ils ont oublié les lois, inaliénable (en théorie).
Louve se lança à ses trousses, une correction s'imposait et largement ! Elle voulait lui montrer ce que l'on récolte quand on traite un loup de cette manière. Elle allait lui faire comprendre quels étaient les règles en ce bas monde. Elle se devait de lui rappeler les lois d'un monde qu'il avait oublié.
Louve ne tarda pas à s'apercevoir qu'il prenait un malin plaisir à cette course poursuite. Oh le bien heureux : il est dans une situation tout à fait honteuse et ne s'en rend même pas compte. Il était même en danger de mort et il s'en réjouissait. Ignorant. Et bien,s'il se complaisait dans la fuite, qu'il fuit ! Mais il devra fuir aussi longtemps que les loups pourront pourchasser.
L'imposteur faisait tellement de mouvement inutiles : il sautait des obstacles, au lieu de les éviter ou de passer par dessous. Qu'essayait-il de faire ? Impressionner ? Oh qu'il est niais.
Louve quant à elle s'économisait, gardant une allure soutenu mais régulière, ne perdant pas de vue l'arrière train de celui qui n'allait pas tarder à être sanctionner. Il accéléra, ça ne gêna pas Louve qui n'accéléra pas de beaucoup : tant qu'elle l'avait aux trousses, en vue ou pas, cela lui suffisait.
Elle voulait qu'il se sente traqué. Elle voulait son angoisse, sa peur, son effroi, sa terreur. Elle voulait l'oppresser d'un sentiment que seuls les proies connaissent. Cette peur de l'inconnu, de la mort qui guette en chaque instant tout être vivant. Ce que personne peut lutter.
Ainsi, elle poursuivait le fuyard. Et elle le poursuivait d'un air patient et tranquille, comme si elle était sure et certaine de la fin de l'histoire : et elle l'était ! Oh il pouvait être endurant, certes, mais c'était un chien qui s'était reposé sur des laurier un peu trop confortable. C'est que ça s'engraisse vite ses bêtes là.
Vint le moment ou Keane ralentit : le jeu était-il fatiguant très cher ? Oh vous m'en dirait tant. Louve ne tarda pas à le rattraper et d'un coup de dent féroce dans la cuisse, le força à reprendre sa course. Et si il prenait ça comme une incitation à continuer le jeu, il allait bien vite comprendre qu'il n'y avait pas de jeu, que c'était véritablement une chasse.
A chaque fois qu'il ralentissait, Louve lui mordait la cuisse et Keane se voyait forcé d'accéléré si il ne voulait pas que la chasseuse lui arrache un morceau de chair.
Persécution. Le jeu préféré des loups.



Vint finalement le moment fatidique où Louve décida de mettre fin à ce jeu : Elle se mit à sa hauteur, aisément, et d'un coup d'épaule elle fit rouler le pauvre chien-loup épuisé.
A présent Louve se tenait fière et hautaine, montrant des dents blanches et aiguisés, les poils dressés sur son dos: elle paraissait plus grande que jamais. Tête haute, queue levé : la posture des dominants, ceux à qui on doit le respect, ce à qui l'autorité revient de droit.
A présent, la vie du voleur ne tenait qu'à un fil : et ce fil était sa soumission et la bonne volonté de Louve.
C'était si facile : sa gorge était là, à vue et non protégé. Un coup de croc, un seul et tout était fini.

Excitation. Accélération.
Le goût du sang du poulet qui se répandait dans la gueule de Keane n’en finissait pas de lui faire tourner la tête. Cela rajoutait à son énergie et sa joie de se sentir enfin vivre. Depuis si longtemps, il n’avait pas ressenti une telle impression de jouissance. Il retrouvait, dans cette course improvisée, l’instinct naturel de sa mère. Le sauvage que l’autre possédait si fort.
Elle le suivait de près et lui faisait savoir qu’elle était toujours là par quelques petits coups de dents dans la chair musclée de ses cuisses… et lui trouvait toujours que l’expérience était exceptionnelle. Il se fichait de souffrir comme de percevoir l’odeur de son propre sang flotter dans les airs. L’adrénaline liée à la vitesse l’aveuglait quant aux véritables intentions de celle qui le poursuivait…
Mais voilà, Keane était avant tout un chien domestiqué, et qui avait donc passé le plus clair de son temps à dormir sur le palier de la boutique ou dans le panier de l’appartement de son maître. Il ne savait pas économiser ses forces et très vite, cette perte conséquente d’énergie dans divers sauts et autres cabrioles fantasques avaient fini par se faire sentir. Sa belle existence d’animal domestique finissait donc par lui jouer des tours… mordants. Il était pourtant sorti de nombreuses fois courir avec son maître, qui n’aimait pas non plus manquer les exercices de la journée. Ils étaient tous deux de grands sportifs, mais apparemment, ça ne suffisait pas, surtout quand on affrontait un animal sauvage qui avait l’habitude des longues traques pour pouvoir survivre. Keane lui avait droit à la gamelle et aux croquettes qui servaient de récompenses quand il apprenait quelque chose de son maître.
Cependant, l’obéissance, la confiance, l’amour, il donnait tout volontiers à cet homme qui le dominait. L’autre ne connaissait sûrement pas le concept même de la fidélité… Savoir se fier entièrement à un être humain n’était pas sans conséquences, c’était certain, mais Keane avait appris que certains étaient plus valables que d’autres.

Agression. Douleur.
Keane mordit la poussière d’un coup d’épaule aisé de l’autre. Il avait joué un jeu mais elle avait joué avec sa propre vie. Désormais, il était à sa merci, allongé par terre sur le flanc, haletant, les yeux pourtant rivés dans ceux de son cruel adversaire, faits d’ambre et brillant de colère. Le chien-loup n’était plus qu’une proie et il comprenait mal pourquoi. Il n’avait pas vraiment connu sa mère et ne savait donc pas vraiment comment réagir face à une telle situation. Fallait-il lui montrer qu’il voulait continuer de jouer, très innocemment ? Ou alors fallait-il qu’il essaye de se relever pour détaler ensuite sous sa truffe ?

Non.

Son regard, son attitude, ses crocs acérés… Tout indiquait qu’il ne devait prendre aucune de ces deux options.
La réponse vint aux souvenirs pourtant fugaces de sa mère. Une louve, aussi puissante et dominatrice que l’était l’autre, aussi majestueuse et aussi sauvage… Ses gênes de loup répondirent automatiquement, Keane n’avait pas besoin de tergiverser plus longtemps.
Il demeura allongé, et même se fit plus petit encore. Il entendit un grognement mais n’y fit pas attention et se dépêcha de baisser la tête vers l’autre. Il lui était soumis car l’autre était clairement une dominante. Une alpha.
Sa queue bougeait nerveusement sur le sol et il émit un petit couinement pour signifier qu’il avait compris. En plus, et pour lui faire comprendre définitivement qu’il ne cherchait pas à se battre, Keane lui offrit le poulet volé. D’un coup de museau, il l’avait poussé sous les pattes de l’autre.
Qu’allait-elle décider ?



Bonus :3 >>>

Spoiler:

Soumit, enfin !
Restant couchait, les oreilles en arrières un léger gémissement sortant du fond de sa gorge. Il avait enfin comprit.
Apparemment il avait oublié d'autres règle de la soumissions comme passer le museau sous celui du dominant... Tant pis, ce n'était qu'un ignorant de toute façon. Mais un ignorant qui avait le sang de loup coulant dans ses veines... Et pour cette raison, Louve se voyait contrainte de lui laisser la vie sauve. Il devait s'estimer heureux ! Oui heureux d'être épargné ! Heureux qu'il fasse partie d'une famille noble.
Enfin le geste qui la décida définitivement : le chien-loup lâcha le gibier, cédant, comme il se doit, ce qui devait revenir à Louve de droit. Elle resta encore un moment, le fixant et grognant, pour être sur qu'il n'y aurait pas de rébellions, puis elle se pencha, toujours fixant le chien-loup ( sait ton jamais ) et enfin, quand elle saisit le poulet dans sa gueule elle se détourna, neutre mais toujours les yeux rivés sur le voleur.



Puis elle s'en alla, d'un pas léger et silencieux, cherchant un coin tranquille pour savourer son repas. Elle n'avait pas montré de signe de contentement, pas d'allégresse, pas de joie ... Pourquoi elle l'aurait fait ? Par fierté d'avoir dominé un jeune chien-loup capricieux ?
Non, il n'y avait aucun mérite, aucune fierté à en retirer. Pour elle, c'était un devoir comme un autre, c'était ce qu'elle devait faire et qu'elle avait fait. C'était son droit et elle ne faisait que l'appliquer. La fierté des loups résident dans leurs modestie, dans le respect.

Finalement, elle arriva dans un endroit sure, jetant un dernier coup d'œil craintif au alentour puis s'attaqua avec voracité à sa proie. 3 levés soleils et 3 levés de lunes dans la crainte, seule... cherchant de maigres repas, s'appliquant à faire respecter ses droits, exécutants son devoir dans des courses interminables et épuisantes.
La faim.
La fatigue.
... La solitude....