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| Auteur | Message |
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Hivrenuit d'Alimbertes
Messages : 501 Date d'inscription : 14/09/2009 Age : 31
Age du Personnage : 37 ans Alignement: Loyal Mauvais Classe - Fonction: Hypocrate, tueur en serie
| Sujet: By night Mar 31 Aoû - 23:14 | |
| C’était un soir comme les autres, un vent frais arrivait de la mer sur les docks tandis que les derniers rayons du soleil chatoyaient sur les vaguelettes du port et sur les murs en tôle des entrepôts. Dans l’atmosphère calme des derniers jours d’août, où toute la ville reposait dans une torpeur languissante, se délassant profondément pour mieux profiter de la fin de l’été, Hivrenuit marchait le long des bites d’amarrages avec la main de sa fille dans la sienne. Ils ne parlaient pas, il ne se regardaient pas, ils profitaient simplement de la présence de l’autre matérialisée par leurs mains jointes. La longue plage de béton s’étendait, déserte, jusqu’à l’infini ; les grands cargos en destination du sud étaient pour la plupart déjà partis, ceux arrivant du nord n’étaient pas encore là, seuls quelques chalutiers roulaient sous le ressac au bout de leur chaîne d’amarrage ; et pas une personne ne les avait croisés depuis qu’il avait mis les pieds sur le port. Face à la mer, ils s’arrêtèrent pour contempler le soleil enflammant les eaux en sachant que lorsqu’il s’y serait entièrement noyé il serait temps pour Lisa de retourner travailler dans les profondeurs de Consortium. La couleur rouge se décomposait sur les vagues qui la portaient jusqu’à la côte en des milliers de nuances orangées, pourpres et violettes légèrement rehaussées du blanc scintillant de l’écume et du bleu pur du ciel.
Enfin le soleil descendit sous l’horizon et un flash vert illumina le temps d’une seconde le baiser qu’ils échangeaient en guise d’adieu, achevant de baigner la scène d’une atmosphère fantastique. Lisa se retourna et parti, Hivrenuit resta longtemps au même endroit à observer la silhouette fine de sa fille s’assombrir et rapetisser jusqu’à ce qu’elle se confonde avec le noir de la nuit fraîchement tombée. Désormais seul, il avait lui aussi du travail.
Comme d’habitude : un bout de papier avec un nom. Il était tombé dans la boîte le matin même mais un heureux hasard avait fait qu’il savait précisément où trouver le contrat puisqu’il suivait cet homme depuis une semaine en se doutant que l’ordre n’allait pas tarder à arriver. Il savait d’ailleurs également quand et comment, il avait donc pu préparer le terrain en vue de la confrontation : le luxe de pouvoir planquer le matos sur place et d’arriver les mains dans les poches, sans éveiller la méfiance, à deux mètres de la personne à buter n’avait pas de prix. Bifurquant dans une ruelle parallèle à la mer mais cachée du quai par d’imposants entrepôts, il se dirigea vers la 46ème jetée pour réceptionner le colis qui n’allait pas tarder à arriver.
L’homme était effectivement déjà arrivé quand Hivrenuit tourna la tête à l’angle de la rue qui donnait accès au ponton. Il se pencha pour récupérer sous une vieille couverture posée en boule par terre un couteau technologue à lame rétractable et un pistolet lui aussi techno avec un silencieux. Armement léger, mais polyvalent et efficace, parfait pour une cible isolée dans une situation susceptible d’évoluer rapidement. Un second coup d’œil lui indiqua que l’homme était toujours là et lui tournait le dos, il en profita pour se lever et avancer vers lui d’un pas vif mais discret tout en vérifiant par acquis de conscience que le chargeur était plein et le silencieux bien vissé. Vraiment une cible facile…
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| | | Iladryel Rezzian
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Age du Personnage : 31 ans Alignement: Chaotique Bon Classe - Fonction: Technologue/Musicien
| Sujet: Re: By night Mer 1 Sep - 0:07 | |
| Les quais.
Zone rassemblant les ratés profonds, les armoires à glace ne sachant que travailler de leur main, et beaucoup de ceux que le système avait laissé de côté, mais continuait d'exploiter.
Des rebuts conscients de leur esclavage, et qui courbaient encore plus l'échine de jour en jour. Iladryel les haïssait, et considérait qu'au final ils méritaient la misère qui s'abattait sur eux pour leur inaction et leur résignation.
Iladryel haïssait cet endroit où il marchait alors que le soleil encore une fois agonisait pour laisser la place à la Reine Blanche, la sublime Lune, qui à elle seule méritait que l'on dorme le jour et vive la nuit. Il haïssait cet endroit, mais se délectait de cette haine, et de la médiocrité des autochtones. Un ressentiment qui en était presque jouissif. Iladryel Rezzian marchait seul le long de ces quais des minutes durant, à l'heure où meurt le jour, pour contempler la beauté sauvage et poétique de cette étoile se vidant de son sang.
Quand l'astre solaire eût enfin complétement disparu, que les ténèbres se soient abattues sur la ville, Rezzian observait cet espace méprisé. Il pût y voir un homme assez élégant. Trop pour traîner dans le coin. Et un paquet qu'il déballait. S'engouffrant dans l'ombre d'un container, Iladryel constatait, ou plutôt devinait, le contenu du paquet, qui semblait être des armes. Et enfin ses yeux s'arrêtèrent sur le badaud non loin de là, le seul à des mètres à la ronde, la victime évidente, et le reconnût alors comme étant une connaissance qui lui était chère, un vieil homme sage et contestataire, s'opposant souvent aux grands noms de la politique et des affaires. Un vieux philosophe de 68 ans qui avait la vie chevillée au corps, avec encore assez de jeunesse pour profiter des plaisirs simples. Et sa conversation était trop intéressante et trop peu commune pour que Rezzian le laisse assassiner pour d'évidentes raisons d'influence.
Il sortit alors de l'obscurité de sa cachette, et escalada le plus rapidement possible le container pour surplomber la scène, tout en restant en retrait par rapport à l'assassin. S'il se retournait, Iladryel était cuit, cible trop facile. Lentement, il prit son Lüger dans la main gauche, et mit l'homme en joue. Que faire? Lui exploser le crâne? Non, il n'avait encore rien fait qui justifiât cet acte. Le bras? Non, la mort assurée avec ses balles à tête creuse. Le flingue. Alors que le tueur levait le bras, visant l'ami d'Iladryel, celui-ci ajusta son tir dans un laps de temps nécessairement très court, et appuya sur la détente. Le bruit de la détonation envahit l'endroit, de même que celui de la balle atteignant l'arme adverse, la détournant ainsi de sa cible. Rezzian quitta ainsi d'un saut son perchoir.
"Je ne sais pas qui t'a mandaté, mais tu vas avoir des comptes à lui rendre"
Le vieux bonhomme en profitait pour prendre la fuite, les badauds l'allaient pas tarder à rappliquer suite au bruit, et une confrontation semblait imminente. |
| | | Hivrenuit d'Alimbertes
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| Sujet: Re: By night Mer 1 Sep - 3:03 | |
| Le vieil homme n’avait même pas bougé. Occupé par il ne savait quoi, il ne s’était pas retourné, n’avait pas fait un pas, ne s’était même pas secoué en réaction à la brise qui se faisait fraîche maintenant que le soleil couché ne l’adoucissait plus. Plus que facile : immanquable. Un délice de perfection maîtrisée, d’organisation et de timing : du Mozart ! Jusqu’à ce que, alors qu’il atteignait la pointe du crescendo magistrale destiné à clore en beauté un morceau exécuté de main de maître, une détonation avancée d’à peine quelques secondes ne ruinât le morceau et ne provoquât la fuite du principal intéressé.
Un désastre ! Tout était à refaire. Hivrenuit tenta bien de rattraper l’incident par deux tirs rapidement ajustés, mais rien à faire, le spectacle était définitivement à l’eau, à la place de la cible. Mais on ne l’y reprendrait pas ! Une erreur pareille ne se commet qu’une fois , soit qu’on en tire des leçons, soit qu’on soit licencié… Définitivement. Le musicien responsable ne pourrait pas s’en vanter longtemps, il allait prendre des mesures, correctionner, et tout reprendre à zéro. Calmement cette fois.
Avec un dernier regard pour ce qui avait failli être un chef d’œuvre et fuyait maintenant à vive allure, en tout cas pour un homme de cet age, Hivrenuit se retourna et rechargea. A ses pieds se découpait clairement dans la lumière du réverbère l’ombre allongée d’un autre noctambule aux cheveux long situé quelques mètres plus loin, dans l’alignement de la rue. Relevant la tête pour voir qui il était, il fut surpris de se trouver face à face avec un mort vivant armé d’un luger qu’il tenait au bout d’un bras ballant mais manifestement prêt à se relever au moindre geste agressif. L’éclairage de la lune suggérait un visage affreusement pâle et creusé, celui des lampes à gaz faisait scintiller sur ces épaules, sa ceinture et ses bras des centaines de petits clous. L’ensemble était potentiellement digne d’un film d’horreur. Mais Hivrenuit ne voyait qu’un incapable, un traître, un insensible qui non content d’avoir réduit à néant la plénitude de sa soirée venait maintenant réclamer son dû, comme une mauvaise pute exigeant qu’on la paye pour un strip tease miteux et une pipe ratée.
Sa posture indiquait clairement qu’il avait dit ce qu’il avait à dire et attendait une réponse, des explications, des excuses ? Non, pas d’excuses. C’était à lui de s’expliquer, de supplier, de quémander une seconde chance : il s’était interposé, il était intervenu, il avait tout gâché. Ainsi les deux hommes se faisaient face, armés, dans l’expectative, le silence devenait palpable, oppressant, mais dans cette guerre psychologique aucun des opposant ne voulait céder. Deux mental d’acier se tournait autours en grinçant, pas d’étincelles pour l’instant, juste une infernale mélopée qui, planant, montant des profondeurs de leurs souvenirs morbides reprenait en boucle ce thème qu’il connaissait si bien tous les deux, celui de la mort, du meurtre et des larmes qui ne coulent pas parce qu’il n’y a personne pour les verser.
Un coup sonna à l’horloge qui dominait la scène du haut de son clocher, annonçant pour dans quelques secondes 11h00 et pour dans quelques minutes la ronde des policiers de Stern Road.
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| | | Iladryel Rezzian
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| Sujet: Re: By night Mer 1 Sep - 11:26 | |
| Le coup tiré avait atteint son objectif, permettre la fuite du vieil homme. Ce qui était plus surprenant, c'était la vitesse avec laquelle le tueur avait remis en joue et pressé la détente, fort heureusement sans atteindre sa cible. Un pistolero, une gâchette rapide. Iladryel aurait sûrement admiré la chose en d'autres circonstances, mais ce n'était pas une autre circonstance, et l'homme n'avait pas tenté de tuer une ordure quelconque qui méritait un châtiment, mais un proche digne des honneurs pour la justice de sa cause. Cet homme n'était rien qu'un tueur à gages sans foi ni loi comme les autres. Cependant, il semblait parfaitement maîtriser son art.
Parfait. Non pas que l'optique d'y laisser sa peau soit particulièrement réjouissante, mais se retrouver en face de ce qui semble être un professionnel est toujours intéressant. Un professionnel qui ne devait pas avoir apprécié qu'on lui gâche une telle opportunité, et qui maintenant se tenait face à Iladryel, le toisant avec une colère évidente, son pistolet manifestement prêt à faire feu à la moindre occasion.
Lui même était sur le qui-vive, ne montrant pas de signes d'agressivité, mais paré à abattre froidement l'homme au premier signe d'hostilité.
Onze heure sonnât.
Une ronde de flics devait passer dans dix minutes, mais après ce court vacarme, Rezzian pariait plus sur deux ou trois. Et quand ils arriveront, que faire? Descendre rapidement l'autre assassin et sauter à l'eau? La seule alternative, et elle était stupide.
Mais pour le moment, tout se jouait entre l'aristocratique frustré de la gâchette et Iladryel. |
| | | Hivrenuit d'Alimbertes
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| Sujet: Re: By night Jeu 2 Sep - 18:11 | |
| Toujours aucune réaction. Une minute s’était écoulée depuis que le sauveur héroïque l’avait empêché d’abattre sa cible, mais, malgré la patrouille qui s’approchait à chaque instant, aucun des pistolets ne semblait prêt à être rengainé. La mort ou la police, le choix était vite fait pour la plupart des personnes sensées, mais il restait toujours la possibilité d’échapper aux deux par un coup de poker soigneusement calculé. Et à tout prendre, Hivrenuit préfèrerait finir dans les eaux du port avec une balle dans la tête que pendu au bout d’une corde sur la place publique : c’était à la fois plus glorieux pour sa légende et plus discret pour la famille. Il choisit donc de croire que si l’autre avait voulu le tuer il l’aurait fait en sécurité lorsqu’il était caché, et que son luger n’était là qu’en protection. Ne quittant pas l’arme des yeux, il remit lentement son pistolet dans son holster et avec un sourire se voulant ironique mais malheureusement un peu rouillé par le manque de pratique, il dit à son agresseur :
« C’est ridicule ! Je n’ai pas plus de raison de te tuer que tu en as de me descendre, et pourtant si nous restons ici à nous regarder dans les yeux nous allons tous les deux finir au commissariat central pour trouble de l’ordre publique, voir plus !
- … »
Abdiquant dans sa tentative de recours diplomatique, Hivrenuit renonça à essayer de convaincre le squelette qui lui faisait face et prenant conscience que la situation était inextricable selon les expédiants habituels, il décida d’improviser, en prenant exemple sur une personne qu’il avait rencontré non loin de là quelques mois auparavant. Drake, ce blond horripilant d’insolence et de désinvolture, avait pour tout dire une technique très intéressante en matière de réflexion permanente à haute voix et de remarque désobligeante, qui pourrait peut-être briser le mur de silence hautain que lui opposait son adversaire comme il avait brisé le sien.
Il se remit donc à bouger, sans pour autant lâcher des yeux la main de son adversaire et marchant de long en large en suivant le bord du quai il déblatéra :
« Vous me direz qu’en cellule nous auront tous le temps de tirer cela au clair calmement, mais sans vouloir me montrer dédaigneux, je préférerais me tenir éloigné de ces geoles et des pingouins qui les garde (vision d’horreur d’un nouvel interrogatoire par Jack), et donc si nous pouvions régler ce petit différend à l’amiable et sans trop tarder, je dois vous avouer que je vous en serais infiniment reconnaissant. Surtout que je me dois de vous faire remarquer que de nous deux, je suis certainement celui que la police croira, c’est une question d’apparence. Bref, qu’en dites vous ? »
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| | | Iladryel Rezzian
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| Sujet: Re: By night Ven 3 Sep - 15:15 | |
| Le rival venait de rengainer, ce qui surprit Iladryel, qui s'attendait plus à recevoir une balle dans les secondes à venir. L'homme alla même jusqu'à lui décocher un sourire, qui semblait plus sarcastique qu'autre chose, ce qui ne signifiait clairement pas la fin des hostilités. Puis l'adversaire lui parlait, en le tutoyant, du ridicule de la situation, du fait que l'un n'avait aucune raison de refroidir l'autre, et que les forces de l'ordre n'allant pas tarder, mieux vaudrait décamper au plus vite
En clair il demandait une trêve.
Même si Iladryel ne répondait rien, il en était évidemment arrivé à la même conclusion. Cependant, il restait de marbre. L'alternative de finir en taule ne le réjouissait pas du tout, d'autant que vu son curiculum vitae, il risquait fort la prison à vie, avec de la chance, ou une mise à mort en bonne et due forme, et c'était bien plus probable.
En face de ce mutisme froid, l'homme repartit, soulignant, en le vouvoyant, cette fois ci, qu'ils finiraient sûrement dans des geôles, et que dans un interrogatoire, Iladryel ne serait pas forcément celui que l'on croirait pour de simples raisons de présentation, et proposait ainsi de se faire la belle en duo pour régler leur différent "à l'amiable".
Évidemment, ces paroles n'étaient pas dénuées de sagesse. En signe de détente, Iladryel rengaina à son tour, sans lâcher le holster adverse des yeux, au cas où.
"Tes propos sont sensés, mettons fin aux hostilités pour le moment. Cependant si jamais j'aperçois le moindre geste qui me semble suspect de ta part, je t'abats sans sommation."
Il sortit un peu plus de l'ombre, pleinement illuminé par les réverbères, écartant quelque peu les bras, non pas qu'il voulait offrir l'accolade à l'autre, mais pour qu'il puisse juger de son attirail, le lüger, donc, ainsi que sa machette accrochée à sa ceinture.
"Maintenant, on ferait mieux de déguerpir si on veut éviter les flics."
Sur ce, il sortit de sa poche un paquet de cigarilllos, en tira un, dégaina son zippo et se l'alluma. Il en tira une bouffée.
"Et moi, c'est Iladryel." |
| | | Hivrenuit d'Alimbertes
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| Sujet: Re: By night Lun 6 Sep - 21:52 | |
| Wow ! Soit la technique était vraiment miraculeuse, soit l’autre n’avait vraiment pas envie de voir les flics se ramener… La deuxième solution était quand même plus probable, et il faudrait en tenir compte. Il était également sérieusement armé et savait se battre, au moins viser en tous cas, ce qu’il faudrait aussi prendre en compte. Mais surtout, il n’était pas la cible. Le tuer dans l’immédiat n’était pas nécessaire, il fallait juste s’assurer qu’il ne lui mettrait plus de bâtons dans les roues, quitte à lui apprendre plus tard que l’empêcher d’exécuter un contrat avait son prix.
Des pas commençaient à se faire entendre dans le lointain, ils feraient mieux d’y aller. Après avoir envisagé pendant une seconde la possibilité de se tirer dessus puis de dénoncer celui qui venait de se présenter sous le nom d’Iladryel comme son agresseur, Hivrenuit se dit que cette solution comportait décidemment trop d’inconnue et qu’il valait mieux éviter la police. Il répondit :
« Enchanté, si vous voulez bien me suivre… Et je vous conseille d’éteindre la cigarette, elle est visible depuis l’autre bout du quai. »
N’attendant pas qu’il acquiesce, refuse ou lui dise d’aller se faire foutre, Hivrenuit s’engouffra dans la ruelle par laquelle il était arrivé, tourna à la deuxième à gauche puis dans un recoin sombre, escalada l’échelle qui se trouvait derrière lui jusqu’au sommet d’un petit immeuble de bureaux ou des fonctionnaires du port passait leur journée à écrire à la machine le nom des bateaux entrant ou sortant de la baie, et se hissa finalement sur le toit d’un bâtiment voisin en prenant appui sur l’angle improbable selon lequel se croisaient les deux murs. Assis sur une cheminée, il attendit que l’autre le rejoigne ce qui arriva peu de temps après.
« Sérieux, éteint ça, tout le quartier peut nous voir, soupira-t-il en voyant le foyer incandescent émerger en premier, et pis ensuite, j’aimerai bien savoir pourquoi tu m’as empêché de buter ce mec : je le retrouverais plus maintenant ! Et essaye pas de me la jouer angélique : quand on se balade avec un flingue, une machette et une dégaine comme la tienne, on est pas là pour faire tapisserie, ni pour astiquer sa conscience ! »
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| | | Iladryel Rezzian
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| Sujet: Re: By night Mer 8 Sep - 18:16 | |
| Iladryel tira une dernière bouffée de son cigarillo. Une longue bouffée. Puis il l'écrasa sur le sol.
"Non, effectivement, je n'astique pas ma conscience, je n'en ai pas besoin."
Il dévisageât son interlocuteur.
"Cependant, il y a plusieurs raisons de taille pour lesquelles je t'ai empêché de tuer cet homme. Premièrement, en ce qui me concerne, je déteste voir des gens se faire descendre sans avoir la totale certitude que c'est amplement mérité. Or je connais bien ce vieillard, un ami, en fait, ce qui fait la deuxième raison, mais surtout je suis totalement persuadé que lui plus qu'un autre mérite qu'on se chauffe les fesses pour lui éviter des ennuis."
Iladryel portât machinalement sa main à une de ses poches pour sortir un cigarillo qu'il aurait allumé d'un geste théâtral, mais se ravisa, se remémorant les remarques à ce propos de l'homme à qui il énumérait son code éthique.
"Et de plus, connaissant bien ce vieux bonhomme, je ne devine que trop aisément pourquoi un assassin à priori professionnel a tenté de lui coller une balle dans le crâne, et cet homme aurait été mon pire ennemi, je lui aurai évité la mort de la même manière."
Il se détourna du tueur, penchant son regard au dessus de la corniche pour vérifier si les patrouilleurs étaient sur les lieux. Effectivement, les flics étaient sur les lieux, une dizaine se torturant les méninges pour trouver la raison de la détonation, s'énervant pour certains d'entre eux. Iladryel riait intérieurement Sans quitter la scène des yeux, il ajouta :
"Il y a des motifs pour lesquels personne n'a le droit de tuer" |
| | | Hivrenuit d'Alimbertes
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| Sujet: Re: By night Dim 12 Sep - 22:06 | |
| Dès qu’Iladryel ouvrit la bouche, Hivrenuit compris à qui il avait à faire. Il n’avait tout d’abord pas saisi la logique de son geste, mais le ton philanthropique de ses dernières paroles associé à son accoutrement ridicule de paria, le contraste qui en résultait, tout cela l’éclairait définitivement. C’était un de ces méprisants illuminés qui pensaient que comme les lois n’avaient pas été faites par eux, elles ne s’appliquaient pas à eux, que leurs seules valeurs étaient les bonnes et que l’anarchie était le sommet de la civilisation, sans même se douter de ce qu’il arriverait à ces valeurs miraculeuse si l’anarchie venait à régner. Bref, c’était un crétin pédant qui, sous prétexte de défendre ce en quoi il croyait, n’hésitait ni à transgresser la loi, ni à se considérer comme supérieur à ceux qui le faisaient pour d’autres raisons. Un dangereux idéaliste, un fanatique.
D’un air dubitatif, il répliqua à la dernière remarque de son interlocuteur :
« Non. On peut tuer pour n’importe quelle raison, le mécanisme est le même, le résultat est le même. Considérer qu’une vie vaut plus qu’une autre, quels que soient les critères qui amènent à cette conclusion, c’est ridicule : vos vies ne valent rien. La seule chose qui leur donne un intérêt c’est la mort. Vivants vous ne servez à rien. Morts non plus, mais au moins vous ne gênez plus. Mériter sa mort c’est ça : avoir plus d’intérêt mort que vivant, et je peux t’assurer que c’est le cas de beaucoup de gens dans cette ville. »
En fait, Hivrenuit ne savait même pas pourquoi il essayait d’expliquer son point de vue à cet homme borné qui ne l’écoutait que d’une oreille et rejetait sans doute ses idées au fur et à mesure qu’il les entendait. Peut-être que malgré tout il espérait qu’il ne lui mettrait plus de bâtons dans les roues, ou alors juste pour passer le temps. Mais rien de cela ne lui ressemblait, et ce soir il n’avait spécialement pas envie de bavarder. C’était peut-être la solitude qui venait à lui peser, accentuée par la soirée qu’il avait passé avec sa fille un peu plus tôt dans la journée. Il ne cherchait pas à se faire un ami, mais sans doute juste à pouvoir parler, à laisser sortir les mots qui s’étaient progressivement mis en place dans sa tête au cours des années et qui désormais tournaient en boucle dans sa tête quand il n’avait aucun problème particulier sur lequel se pencher. C’était ça sa plaie : un cerveau qui ne pouvait s’arrêter de fonctionner, quitte, lorsque la matière venait à manquer, à réutiliser la même questions en boucle pour en arriver systématiquement aux même conclusions.
Il s’était tu, maintenant plongée dans une réflexion profonde sur sa propre existence, il s’assit par terre et contempla le ciel.
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| | | Iladryel Rezzian
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| Sujet: Re: By night Lun 13 Sep - 15:49 | |
| Un ricanement étouffé.
"Me prendrais tu pour un défenseur acharné et utopiste du genre humain?"
Alors que l'autre s'asseyait par terre, Iladryel murissait sa réponse. Même si l'homme ne voulait pas forcément entendre ses opinions, autant faire en sorte de ne pas être pris pour ce qu'il n'était pas.
"Je sais évidemment qu'une vie ne vaut pas plus qu'une autre. Et je sais également que le genre humain n'est rien d'autre que méprisable. Cependant, la vie est le bien le plus précieux que nous possédons, alors nous lui devons le respect, et cela passe notamment par empêcher le meurtre d'un homme se battant pour ce même respect de la vie."
Il s'alluma un cigarillo.
"Quant à penser que vivants nous ne servons à rien... La preuve du contraire est ta fonction, tu tues pour que la roue que les humains ont fondé sur l'argent, la religion -il cracha au sol- et l'ordre moral puisse continuer de tourner, dans le sens que les dirigeants ont décidé, octroyant une valeur variable à leurs sujets, et éliminant ceux qui se révoltent."
Il s'assit à son tour, face à l'assassin.
"Les humains méritent tous de disparaître, d'être détruits, car ils ne sont que vers grouillants, s'auto détruisant dans leur imbécilité sans fond. Cependant, tant qu'un génocide à grande échelle n'est pas envisageable, alors autant faire en sorte que cela se passe le mieux possible, en instituant un ordre respectueux de cette vie que nous ne méritons même pas"
Iladryel tira une longue bouffée, recracha la fumée, puis se releva. C'était étonnant la facilité avec laquelle il enchaînait les mots, lui qui d'ordinaire parlait le moins possible.
"Une société idéale..."
Il étouffa un rire méprisant, puis leva la tête, les yeux perdus dans le ciel infini.
"Même si toutes les vies se valent, certains méritent mieux la vie que d'autres. Ceux qui gâchent la leur en frivolité, ou qui œuvrent à l'aliénation des autres vies, ceux ci méritent cent fois la mort!"
Iladryel commençait à divaguer, voire délirer. Il écarta les bras dans un geste théâtral, se tourna face au ciel, et dit comme s'il déclamait sur scène :
"Qu'on aligne devant moi, à genoux, les ecclésiastes, les tyrans! Présentez moi les assassins, les dirigeants! Je me fais juge du genre humain, et purge notre monde de ses ordures! Tels des chiens, une balle dans le nuque!"
Iladryel laissa le silence retomber, et revînt vers le tueur à la manque.
"Tu devrais mourir, pour tes desseins, mais surtout pour ton imbécilité qui t'a conduit à choisir ton propre esclavage, tu ne vaux pas mieux que ces cloportes qui pullulent en bas, qui geignent sur leur sort misérable et méprisable, puis regardent le monde avec fatalisme sans prendre la peine de se révolter."
Cette fois, il n'était plus question d'explication idéologique.
"Tu mériterais que je t'abatte sur le champ, mais l'envie m'en manque. Peut-être ton mépris pour le reste du monde te rend-t-il sympathique à mes yeux."
Rezzian s'assit de nouveau, prit lentement son flingue, et se le cala sur la tempe, avant de partir dans un grand rire, qu'il stoppa net en songeant aux flics qui patrouillaient. Était-il fou? Ou simplement idiot? En tout cas, l'homme assit près de lui ne semblait pas loin de le penser,mais Iladryel s'en fichait éperdument. |
| | | Hivrenuit d'Alimbertes
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| Sujet: Re: By night Mer 15 Sep - 14:44 | |
| Iladryel était un véritable fanatique. Une déclaration concise, claire et raisonnée mais en désaccord avec ses croyances avait suffi à déclencher chez lui une irrépressible envie de se justifier, voir de convertir son interlocuteur. Mais, emporté par son élan, il s’était progressivement emballé, allant jusqu’à se contredire en soutenant successivement qu’il fallait se battre pour le respect de la vie et qu’il était prêt à abattre quiconque n’employait pas la sienne à poursuivre les mêmes buts que lui. Puis il avait pété un plomb, et avait dégainé pour lui braquer une arme sur la tempe, dans une attitude pas vraiment agressive, puisqu’il avouait avoir de la sympathie pour lui, mais simplement très désinvolte. Il faisait manifestement peu de cas de la vie qu’il affirmait vouloir sauvegarder à tout prix quelques instants auparavant.
« C’est bon ? Tu t’es bien amusé, demanda Hivrenuit sur un ton franchement sarcastique. Je te rappelle quand même que si nous sommes montés ici c’est pour pouvoir patienter calmement en attendant le départ de la patrouille, mais que ce faisant nous nous sommes enfermés dans un cul-de-sac : s’ils montent, nous n’avons aucune issue. Alors si tu veux bien arrêter d’essayer d’attirer leur attention, tu serais gentil. T’avais pas l’air de vouloir te retrouver en prison tout à l’heure… Et ben je peux te rassurer, si tu utilises ça... »
Il désigna le canon du luger.
« C’est directement à l’échafaud que tu vas monter, et sans passer par la case départ. »
Iladryel, dont l’accès de sang au cerveau semblait s’être calmé, prit ses paroles avec un soupir intérieur à mis chemin entre le « pfff, même pas drôle » du gamin cassé dans son délire et le « pfff, mais qu’est ce qui m’a prit ? » de l’adulte se rendant compte que son attitude à légèrement passé les bornes habituellement fixées par la courtoisie ou simplement par la raison. Néanmoins le pistolet ne bougeait pas. Confiant dans la maîtrise retrouvée de ses gestes de celui qui le tenait présentement en joue, Hivrenuit tourna la tête de manière à se retrouver face à son interlocuteur.
« Sérieusement, baisse ce truc, je vais finir par prendre ça pour une menace. Même si j’espère que tu n’es pas suffisamment crétin pour abattre un mec avec un luger sans silencieux dans un quartier rempli ras la gueule de flics, auquel cas nous serions tous deux dans une telle merde que monter ici n’aura été qu’une perte de temps inutile, je trouve une conversation nettement plus agréable quand je suis du bon côté du canon. » Il pointa le pistolet qu’il avait dégainé discrètement tout en parlant sur la tête d’Iladryel et ajouta :
« Tu noteras que le mien est équipé d’un silencieux, et que même si les policiers montent, la légitime défense est tout à fait plaidable dans mon cas, mais beaucoup plus délicate dans le tien. »
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| | | Iladryel Rezzian
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| Sujet: Re: By night Mer 15 Sep - 16:02 | |
| Un demi sourire s'afficha sur le visage d'Iladryel, ironique, et légèrement hautain.
"Le mépris évident que tu manifestes montre l'étendue de ton incompréhension, et le jugement trop hâtif qui en résulte. Tu me prends, comme d'autres, pour un fanatique quasi religieux. Tu es à mille lieux de comprendre que la vie est précieuse, et que pour pouvoir continuer à la respecter de notre mieux, ceux qui en font peu cas doivent en être délestés. Trop précieuse pour être gâchée."
Un tueur pour qui Iladryel avait de la sympathie... Elle venait de s'envoler. Cet homme n'était somme toute, tel que le ton employé le démontrait sans doute possible, qu'il ne se souciait guère des divergences, n'existaient très probablement que lui et sa vérité. Un esclave naturel persuadé de sa supériorité sociale, et très certainement intellectuelle.
Cette discussion lassait Rezzian. Tenter d'expliquer ce qui n'est qu'un point de vue à ceux qui sont persuadés de savoir, et surtout persuadés de l'inutilité d'une discussion, n'avait rien d'intéressant.
Les yeux du musicien se rivèrent dans ceux de son compagnon.
"Mais tu as raison, ce n'est pas un moment opportun pour un discours idéologique, il n'y a que nous, contestataire et assassin, se livrant à un jeu de répliques cassantes en attendant l'heure fatidique d'une mort prochaine, et la masse pullulante des policiers en contrebas, qui se torturent les méninges pour nous retrouver, et ainsi faire tomber sur nos crânes pêcheurs la sentence d'une justice implacable"
Un ton grandiloquent saupoudré d'un mépris évident. Son regard se fît plus froid.
"Prends en compte le fait que je suis originaire de cet endroit et que j'en connais les moindres recoins, et que si je t'exécute maintenant, même sans silencieux, il faudra aux poulets le temps de localiser exactement d'où vient la détonation, de trouver un moyen d'y parvenir puis finalement y parvenir. Vu les cinq ou six minutes que cela peut prendre, ils ne trouveront que ton cadavre, qui sera par ailleurs difficilement identifiable, moi, j'aurai eu le temps de déguerpir"
Ce petit jeu de qui-s'en-tirera-le-mieux amusait Iladryel, prenant une espèce de plaisir pervers à ce petit concours pour savoir qui liquidera l'autre en s'en tirant le mieux. Mais au final, ils n'étaient pas plus avancés pour autant. Les deux pouvaient descendre l'autre sans en être inquiétés... Super. Et maintenant? Maintenant, à ce stade d'arguments, c'était à qui presserait la détente en premier. Son regard se posa finalement sur le canon adverse.
"Allons, sois raisonnable, pose ce jouet, on peut facilement se blesser quand on ne sait pas maîtriser ces engins là" |
| | | Hivrenuit d'Alimbertes
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| Sujet: Re: By night Lun 20 Sep - 23:28 | |
| Lassé de cette conversation inutile, de ce plaidoyer pour sa cause que l’autre lui crachait au visage, Hivrenuit ne répondit pas à sa dernière provocation. Il baissa lentement son flingue et tourna sa tête vers la mer. Maintenant on n’y voyait plus que le reflet de la lune, argenté sur bleu marine, les vagues du large décomposaient sa lumière scintillante comme un kaléidoscope. Le bruit des policiers s’était évanoui dans le lointain, emportant avec lui la seule raison qu’il eût de rester bloqué en haut de cet immeuble avec un imbécile fanatique et bruyant. Il se leva et se retourna pour faire face à Iladryel qui entre temps avait rengainé et le regardait avec un air provocant qui semblait signifier qu’il attendait toujours sa réponse.
« Moi c’est Allan, au plaisir de vous retrouver »
Il ne lui tendit pas la main, et sauta sur le toit de l’immeuble voisin dont l’échelle de service servait à regagner le sol. Mais il ne continua pas plus loin, et s’accoudant à la barrière qui dominait la ruelle sordide par laquelle ils étaient arrivés, un sourire s’étira sur son visage quand il songea à ce à quoi la suite de la soirée pourrait bien ressembler. Les plaisirs n’étaient pas à proprement ce à quoi sa vie était consacrée, mais ceux qu’il goûtait, s’ils n’auraient pas séduit une grande majorité des habitants de Range Harbor, étaient un véritable délice. Depuis sa violente altercation avec le mage blond et son intrusion dans son esprit qui avait remuée beaucoup de choses stagnant depuis des années, tout n’était plus aussi clair dans sa vie. Il tuait toujours parce que c’était son boulot, mais maintenant la traque provoquait en lui des montées d’adrénalines, une excitation que seule calmait la vue de sa proie, lorsque le professionnalisme reprenait le dessus.
Se retournant de nouveau vers Iladryel qui était resté sur le toit, il lui demanda sur un ton nettement plus ouvert que précédemment :
« Tu tus pourquoi toi exactement ? »
A voir sa tête, il avait certainement déjà répondu à la question plus ou moins directement, mais la différence était que maintenant il était attentif à l’explication. En tous cas, il était plus attentif que 5 minutes plus tôt.
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| | | Iladryel Rezzian
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| Sujet: Re: By night Mar 21 Sep - 17:59 | |
| A son tour, Iladryel se prit à sourire. Même si on la lui posait rarement(ce qui peut se comprendre), il adorait cette question. Pourquoi tuer? cependant, il était vrai que cela le surprenait pas mal de la part d'un bonhomme qui semblait plus le mépriser qu'autre chose, mais bon... A ce stade, autant satisfaire ce qui semblait être, de loin, un calummet de la paix précaire.
Il se laissa un temps de réflexion, les yeux rivés droit devant lui.
"Ma foi... Je tue pour pouvoir manger, le plus souvent, me faisant engager, comme tu sembles le faire, si mon observation est juste, mais généralement, je refuse de tuer des pauvres gens qui n'ont rien demandé à personne et qu'on élimine parce que c'est pratique, d'une certaine manière, c'est... pas défendable."
Il sortit son Zippo, et commença à le faire tourner dans sa main, l'ouvrant et le refermant, comme il en avait l'habitude.
"Pour être honnête, je ne tue que rarement, pour boulot, donc, et quand une situation l'oblige, la loi de la nature en somme, tuer ou être tué"
Il regarda de nouveau en contrebas, et put y voir un flic lourdaud posté dans le coin au cas où, apparemment, le genre cow boy arrogant. Un sourire carnassier se dessina sur le visage de Rezzian. Il reporta son attention sur celui qui s'était désigné sous le nom de Allan.
"Tu vois, par exemple, si je descends maintenant, si je quitte mon perchoir, ce flic en bas, qui semble porter cet uniforme pour le prestige et le droit à une arme plus que pour le respect de l'ordre et de la justice, viendra probablement me casser les pieds, voire me menacer, ou carrément m'attaquer, pour son plaisir pervers. C'est alors que la loi de la nature n'aura d'autre choix que de s'affirmer."
Il secoua ses cheveux un court instant, enleva son blouson qui lui tenait chaud, puis s'alluma encore un cigare.
"Mais si ça se trouve, cet homme est totalement charmant et ouvert d'esprit, et me laissera tranquille, voire peut-être me sourira-t-il en me voyant passer, c'est une sorte de loterie, le genre humain, c'est fascinant."
Cependant, Iladryel se doutait bien qu'il était peu probable qu'un flic lui sourie vu son accoutrement, surtout à cette heure, et encore moins après une alerte pour une détonation, et ce sans compter la bêtise naturelle de ceux qui possèdent légalement une arme et qui se sentent ainsi socialement supérieurs à n'importe qui. Mais imaginer ce genre de scènes l'amusait beaucoup.
"Et toi, même si je pense savoir, en admettant que je ne me trompe pas, pourquoi élimines tu?" |
| | | Hivrenuit d'Alimbertes
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| Sujet: Re: By night Mar 28 Sep - 22:17 | |
| Nonobstant le dégoût, voir le mépris, certain qu’il avait pour sa profession, Iladryel semblait exercer plus ou moins le même, à une différence près : il lui arrivait aussi de tuer hors contrat, lorsque sa vie ou ses intérêts personnels étaient menacés. Ici était la démarcation entre les deux hommes : un professionnel face à un amateur passionné, la déontologie face à l’idéologie, le devoir face au pouvoir. Alors certes il était libre du point de vue des contacts humains, mais prisonnier de ses croyances, et, finalement, cela revenait au même. « Tuer pour survivre »… C’était si ridiculement primaire : le moindre des animaux pouvait saisir ce concept à peine quelques années, voir quelques mois, après sa naissance. Et lui il s’en vantait, comme si le fait que ce principe soit inscrit dans les gènes du plus vil des scolopendres le légitimait au yeux de l’univers. En arriver à ce niveau de civilisation en conservant une pensée si rétrograde marquait bien le contraste qui empêcherait à jamais les technopolitains de développer une autre forme d’intelligence autre que la science matérielle productiviste.
Les yeux dans l’horizon, contemplant le reflet de son âme dans les gouffres amers (cf. BAUDELAIRE), Hivrenuit répondit :
« Moi, je tue pour la beauté du geste ! Qu’y a-t-il de plus beau qu’une giclée de sang sur le pavé lorsque sonne les douze coups de minuit ? La fragilité de la vie cristallisée un instant entre son regard terrifié, encore plein d’émotion bien que déjà figé par la mort, et mon couteau, c’est pour cette infime seconde tellement pleine de sentiments que je passe des journées à traquer mes victimes. Savais-tu qu’au moment de la mort, certains ressentent une brusque sensation de jouissance ? »
Il éclata de rire devant l’inanité de ses paroles, dans une attitude de psychopathe qui devrait définitivement convaincre Iladryel de sa démence profonde.
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| | | Iladryel Rezzian
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| Sujet: Re: By night Mar 28 Sep - 23:57 | |
| Allan venait ainsi de poser une pierre supplémentaire à l'édifice que représentait la haine et le dégoût d'Iladryel pour le genre humain. L'homme n'était qu'un animal. Cependant, il était le seul à tuer pour le plaisir. Le seul animal pervers. De quel droit alors regarder les autres bêtes de haut, les jugeant avec condescendance parce qu'ils sont prisonniers de leurs instincts? Les humains étaient identiques, liés à leurs pulsions. Pire, ils étaient l'unique animal dont les pulsions l'attiraient automatiquement vers une destruction frénétique, et ce bien sûr sans que ce soit avec une optique amélioratrice. La destruction la plus stérile qui puisse être.
"Un chasseur..."
Mais même s'il limitait à des critères très précis ses victimes, et qu'il ne tuait par ailleurs qu'en cas d'extrême nécessité, Iladryel devait reconnaître que lui aussi ressentait une sensation enivrante lorsqu'il tuait. L'ivresse du meurtre. Et surtout la pulsion homicide qui la précède. La preuve en était qu'elle le rongeait en ce moment même. Mais il faut la ravaler, il faut se contrôler, pour ne surtout pas ressembler à cette masse stupide et esclave, qui tue pour son plaisir égoïste et immédiat, pour une passagère sensation d'un pouvoir dérisoire, mais qui jamais ne voudrait ouvrir les yeux sur sa condition véritable, et ainsi prendre les armes pour changer ce qu'elle nomme son destin. Une masse grouillante de vers, esclave d'elle même, et des tyrans qu'elle créé. Un peuple aveugle, sourd et stupide. Mais avant tout basiquement destructeur. Et ce Allan était... ça. Iladryel poussa un soupir las devant tant d'imbécilité. Non seulement il tuait pour le plaisir, mais il trouvait ça beau. Un argument désespéré généré par son faible esprit pour justifier l'idée stupide selon laquelle il valait plus que les va-nu-pieds qu'il doit débecter, et ainsi croire que "ces sales pauvres" tuent parce que ce sont des malades, alors que lui tue parce que c'est de l'art, et qu'il est un être raffiné, qu'il ne leur ressemble pas. Espèce d'idiot! Malgré cet accoutrement princier et ces belles manières, malgré ces dents bien blanches, il n'était rien de plus que le premier soiffard venu, vivant dans la fange et la boue, grouillant dans sa propre merde, qui étripe un passant et lui vole sa bourse, pour la vider quelques minutes plus tard dans une bière tiède de mauvaise qualité. Et pour terminer ce rire dément finissait de peindre quel genre d'homme il était en définitive. Un imbécile qui veut jouer les mâles alpha en réutilisant ce qu'il avait précédemment ouvertement méprisé. Et le pire était qu'il semblait fier. Il était pathétique. Il se contredisait dans son attitude, et venait, d'une certaine manière, de se traiter d'abruti immature. Rien de plus que pathétique.
Iladryel décida de répondre à la question de test de connaissances morbides posée par son interlocuteur, pour ne pas paraître discourtois.
"Oui, j'étais au courant, mais comme je te l'ai déjà dit, compagnes et compagnons mis à part, je n'ai fait jouir que relativement peu de monde" |
| | | Hivrenuit d'Alimbertes
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| Sujet: Re: By night Lun 4 Oct - 19:31 | |
| Il l’avait cru. Il avait carrément marché dans son baratin de tueur dément, mais en même temps : quelle gloire en tirer ? Avoir persuadé un idéologiste technopolitain de sa folie, alors que celui-ci en était déjà convaincu ne lui apportait au demeurant aucune fierté. Mieux valait alors clore rapidement cette discussion avant qu’elle ne tourne court, si possible en dissuadant ce justicier en herbe de lui remettre des bâtons dans les roues…
Hivrenuit jeta un coup d’œil dans la rue, par-dessus la balustrade : il était à un peu plus de trois mètres du sol, et le toit de l’entrepôt voisin n’était éloigné que d’une paire de mètres. Avec les cartons qui s’empilaient au pied des murs, la fuite par ce côté se tentait carrément, et présentait l’avantage de le ramener rapidement à la Spiazza puis à Gian, au cas où Iladryel voudrait le poursuivre, autant être dans le terrain qu’il connaissait le mieux.
Ne résistant pas à une dernière provocation, Hivrenuit se retourna, et sautant sur la barrière métallique, tint dans un équilibre précaire les quelques secondes nécessaires à dégainer brusquement et, tandis que l’autre se ressaisissait pour sortir à son luger, à commencer une phrase en armillanais que l’on pourrait traduire par :
« So long… »
Puis il tomba en arrière, dans une glissade feinte, et son doigt ripa. La balle frola l’oreille d’Iladryel en même temps qu’il finissait par un :
« …, sucker »
Il atterrit comme prévu dans les cartons empilés après un salto arrière plus ou moins maîtrisé, l’acrobatie n’étant pas la partie de son boulot qu’il maîtrisait le mieux, et comme aucune riposte ne se manifestait, parti au galop dans la nuit, vers de nouvelles aventures.
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| | | Iladryel Rezzian
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| Sujet: Re: By night Lun 4 Oct - 23:22 | |
| A défaut d'être abasourdi, blessé dans son amour propre ou hors de lui, Iladryel devait reconnaître avoir été surpris. Il tâta son oreille pour jauger les dégats. Il fallait avouer que ça picotait sacrément, et fût rassuré en ne sentant que des gouttes de sang et de la peau écorchée, et non un trou béant dans sa chair. Ce type, aussi abruti et inutile qu'on voulait, tirait extrêmement bien. Ou alors Iladryel avait eu une chance de cocu, allez savoir...
Regardant le bonhomme détaler dans un demi sourire narquois, Iladryel sortit encore un cigare, et se l'alluma, peinard, manifestement très satisfait de sa soirée. Même s'il l'avait passée avec le dernier des imbéciles, il avait pu au moins sauver la peau du vieux, et lui assurer une avance plus que nécessaire pour échapper au crétin cette nuit. Après une longue bouffée, il laissa traîner un :
"Pas si sucker que ça, pendejo..."
Puis il descendît à son tour de son perchoir, tranquillement. Rien ne pressait. Les flics n'étaient plus dans les environs, rien de fâcheux ne pouvait se produire. Il déambula quelques instants sur le bord des quais, puis jeta son mégot à l'eau, avant de disparaître dans l'obscurité. |
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| Sujet: Re: By night | |
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