Nom : Trân
Prénom : (Lê) Hao
Age : 82 ans (et plus trop de dents)
Sexe : Féminin
Date de naissance : 176
Nation d'origine: Nefer-sund
Caste : Mage
Classe : Thaumaturge (télépathie)
Lieu de résidence à Range Harbor (nom du quartier) : Noghal
Métier / Rang Social : Professeur, dresseuse, doyenne de la confrérie des farfadet de Thalisma.
Description physique ( 6 lignes minimum ) :86 cm pour 22 kilos, Lê Hao appartient à la race des farfadets. Elle a une grosse tête toute ridée à l'air sympathique, et de longues oreilles pointues. Ses cheveux blancs sont plutôt clairsemés. Ses yeux noirs brillent toujours d'une lueur malicieuse. Lorsqu'elle marche (ce qui n'arrive pas si souvent que cela) c'est en claudiquant et appuyée sur son baton. Elle s'habille de grands drapés aux couleurs vives.
Description psychologique / caractère ( 8 lignes minimum ) :Le moins qu'on puisse dire est qu'elle a du tempérament. Comme tout bon farfadet, c'est une farceuse avec un sens de l'humour déconcertant et qui a de la répartie. En effet, son humour et son amabilité ne l'empêchent pas d'exiger de le respect de ses interlocuteurs (qui font en général deux fois sa taille rappelons-le). D'ailleurs elle n'hésite pas à corriger les imbéciles d'un coup de bâton, fusse-t-il des inconnus. Non, mais ! Malpoli ! Elle tutoie tout le monde, à son âge les gens paraîssent tous jeunes ! Et puis elle adore les enfants : les moins de trente ans...
Elle s'entoure en permanance d'animaux, ils la rassurent et lui permettent de ne pas se faire écraser par la foule. Elle possède notamment un gros ours noir qu'elle utilise pour tirer sa carriole ainsi que deux chiens : un wolfhound, et un terreneuve qui approchent les 80 centimètres au garrot. Le premier est son garde du corps et le second lui sert plus ou moins de cheval.
Aptitudes / Points forts - Limites / Points faibles :C'est une télépathe extrêmement douée dans le contrôle mental des animaux, elle sans problème communiquer par télépathie à longue distance, lire dans les pensées des autres et les influencer. Si son esprit est très résistant, on ne peut pas en dire autant de son corps, malgré son apparente vitalité elle se fatigue très vite, même pour marcher. Ses familiers lui font cependant une escorte suffisante pour viter les ennuis.
Histoire ( 30 lignes minimum ) :Au coeur de la forêt tropicale de Nefer-Sund est Duong Lam, cité aux flèches de pierre enlacées de lianes géantes. Les hommes vivent dans des maisons troglodytes, les farfadets habitent les lianes creuses. Deux villes symbiotiques, alcôves de pierres et réseau de plantes...
Lê Hao ! Descend on est en retard !
Dans un bruissement de feuilles, une jeune farfadette surgit d'un toboggan que formait une liane tranchée. Elle rejoignit avec empressement son ami Dai Khanh tout en réajustant sa toge puis ils partirent ensemble à la lueur de l'aube pour accomplir le premier hommage au soleil avec les autres moines.
Hao avait dix ans et vivait au monastère depuis quatre. Son père avait toujours espéré pour ses enfants une vie meilleure que celle de simples travailleurs. Voyant le talent précoce de sa fille pour la télépathie il la confia au monastère, le seul endroit où elle pourrait développer ses facultés, ce qui lui permettrait d'accéder à un meilleur statut. Qui sait, peut-être un jour entrerait-elle au service du grand prince Nguyên Anh...
***
Sept ans plus tard.Bien loin était désormais les premières années au monastère, c'était l'heure de vérité.
Hao entra dans l'arène, une fosse et des gradins de pierre sculptées, elle toisa son public de sa petite hauteur de farfadet. Elle savait qu'aucun des spectateurs ne la pensait capable d'accomplir l'épreuve qui lui donnerait définitivement le statut de combattante, ou bien la mort. C'était sûrement pour cette raison qu'on l'avait laissé essayer...
Elle respirait profondément, attendant le résultat du tirage au sort qui déciderait de ce qu'elle devrait affronter. Elle fixait le couloir d'en face, sombre. Elle ne pensait plus à rien. Soudain, sept énormes bêtes surgirent des ténèbres : sept tigres affamés se bousculant, galopant, faisant claquer leurs mâchoires et battant l'air de leurs pattes griffues.
Le premier tigre fonça plus vite que les autres en direction de la farfadette. Hao ne bougea pas, elle avait les yeux fermés, le souffle puissant du félin raisonnant dans ses oreilles. A la surprise de tous, au lieu de se jeter sur elle, le tigre s'arrêta net et fit un quart de tour. Hao sauta sur son dos en amazone et fit démarrer sa monture.
S'emparer aussi vite de l'esprit du tigre n'avait pas été facile, mais le plus dure était fait. Maintenant, elle n'avait qu'a éviter les autres bêtes tout en les persuadant de s'entretuer...
Avoir des adversaires nombreux et rapides est toujours une difficulté de taille, mais pour Hao affronter des tigres avait été une vraie chance. Le contrôle des animaux avaient toujours été sa spécialité. Ainsi, elle avait pu neutraliser ses adversaires, passer l'épreuve et gagner le respect. Une farfadette faisait maintenant partie de l'armée du prince.
***
Quatre ans aprèsIls était allés trop loin. Un an plus tôt, des technopolitain avait commencé à couper des arbres à la lisière de la forêt. Choqués par le rasage systématique, les mages avaient demandé l'arrêt immédiat de ces activités... en vain. L'outrage de trop fut l'abattage d'un arbre sacré : une vraie déclaration de guerre au royaume de Nguyên.
Les mages assassinèrent les élagueurs. En réponse, les bulldozer furent remplacés par des machines blindées et les fusils prirent la place des haches. Les mages avaient l'avantage du terrain, ils embourbaient les chars, tendaient des embuscades et abattaient des divisions entières sous des pluies de flèches. Mais malgré leurs, efforts, après des mois de guerre, l'armée technopolitaine atteignit la cité de Duong Lam.
Les gongs raisonnaient, annonçant l'imminence de l'attaque.
Hao était postée dans un arbre à la lisière de la forêt comme la plupart des soldats. Elle se concentrait pour appeler à elle toute créature susceptible de se battre.
Au bout d'un moment, les mages commencèrent à entendre les craquement des arbres que les technopolitains écrasaient pour se frayer un passage dans la forêt. Du côté mage se réunissaient des tigres, des panthères, des serpents et même des éléphants, qui allaient et venaient dans le sous-bois.
Alors que l'attente devenait insupportable les premières lignes technopolitaines apparurent entre les deux machines qui broyaient les arbres. Ce fut alors crocs contre baillonette et griffes contre couteau. Les défenses des éléphants balayaient les soldats assaillis par des créatures de toutes sortes. Les survivants étaient criblés de flèches de sarbacanes empoisonnées... Ce fut une petite victoire, mais ensuite vinrent les chars : les plus puissantes invocations furent envoyées à la charge, les élémentalistes de terre les coulaient dans des sables mouvants, ceux d'air et d'eau faisaient exploser leurs machineries à vapeur... Les animaux contrôlés par les télépathes continuaient à chasser les soldats. La bataille dura plusieurs jours, l'armée animale diminua progressivement sous les rafales de mitrailleuses ; même les énormes éléphants de Hao finirent par être abattus comme les autres par les armes technopolitaines.
La petite farfadette était écœurée d'envoyer ainsi autant d'âmes au massacre, fussent-elle animales. Elle pouvait sentir les vagues de douleur dans les esprits des créatures qu'elle contrôlait. Mais défendre la cité et ses habitants était plus important que tout, et c'était son devoir.
Les mages fatiguaient plus vite que les implacables machines, et craignaient désormais la défaite. Dans la cité, les plus vulnérables commençaient à se barricader chez eux, les autres rassemblaient des pierres à jeter du haut de leur toit.
Cependant, un matin, tout les technopolitains avaient disparu. On pensa à un abandon, ou du moins à une trêve, et tous se réjouirent de la nouvelle. Les citoyens dansaient dans les rues... Ils ne virent pas le petit avion qui survolait la ville. Tous ignoraient que cet engin volant causerait leur perte.
Hao et quelques autres soldats étaient partis examiner le matériel abandonné par les technologues. Sursautant en entendant les détonations, ils assistèrent impuissant aux deux explosions. Ils virent avec horreur le temple et le palais du prince disparaître dans une tempête ardente et la ville entière s'ébranler dans un fracas indescriptible... Il de restait plus que des ruines, dans un énorme nuage de feu et de poussière.
***
Parmi ceux qui avaient échappé à l'explosion, certains préférèrent se donnèrent la mort dans les ruines de la cité où était nés leurs ancêtres. Les autres furent fait prisonniers, leur désespoir annihilant toute envie de résistance... Hao était parmi eux.
Duong-lam ne resterait qu'une légende dans les mémoires. Demeure, famille, amis... une vie entière partie en fumée... fumée... Voilà ce à quoi pensait les prisonniers. Les cheminées du camps de travail crachaient perpétuellement leurs sombres nuages, comme pour leur rappeler aux mages leur propre déchéance.
Au bout de quelques mois, Hao n'en pouvait plus. La cadence de travail qu'on lui imposait était hors de sa portée et elle ne supportait plus les railleries de ses geôliers qui riait bien de voir une fille miniature transporter des cailloux. D'ailleurs ils n'étaient pas les seuls, même les autres prisonniers se moquaient d'elle. Hao devait souvent avoir recours à la télépathie pour pouvoir obtenir et manger en paix ne serais-ce qu'une ration de nourriture.
Elle pensa au suicide comme d'autre avant elle, mais cette idée lui semblait absurde. Alors elle décida de se battre, de s'enfuir avec ceux qui voudront la suivre, et de trouver un pays meilleur, sans guerre.
***
Ils s'évadèrent une nuit de pleine lune. Ce fut plus facile que cela en avait l'air, leurs esprits étaient mieux enchaînés que leurs corps. Les télépathes rendirent le petit groupe de fuyard invisible aux yeux des gardes, un élémentaliste de terre fit un tunnel sous les barrières et barbelés, et en quelques minutes ils étaient dehors.
Que faire maintenant ? Chacun partit de son coté, sans un mot.
Hao marcha au hasard à travers la forêt, chassant pour se nourrir... elle finit par atteindre la mer. Elle n'avait jamais vu si grande étendue d'eau, le vacarme des vagues était à la fois fascinant et terrifiant. Marchant le long de la côte, le farfadette prit goût à l'air de l'océan. Un jour, elle arriva dans une ville, ou plutôt un port, qui n'était ni mage ni technopolitain. Ils devaient être ceux que l'on nomme les alchimistes. Hao en avait vu quelques uns lors de sa détention.
Des bateaux étaient alignés sur les quais. Pourquoi ne pas partir en mer ? Quitter cette terre où plus rien ne m'attend ? Vers... un ailleurs.
Hao se mit à lire les destinations dans l'esprit des marins, et à chaque nom s'associaient des images : Étendues glacées de Septemtrion, hautes montagnes de Taiho, plages rougeâtres de Terre-rose, forêts de Thiudisca, grande baie d'Armillius... Aucune de ses destinations ne répondaient à ses attentes. Sauf... Les images se mélangerait-elle dans l'esprit de ce matelot ? Quelle est cette ville improbable où se côtoient les trois castes ?
C'était là qu'elle voulait aller, là où la paix et l'espoir semblait le mieux croitre : Range Harbor sur l'île d'Astray.
***
Hao fit la traversée en clandestine mais arriva sans dommages à destination. Elle apprit la langue, puis se fit tant bien que mal une place à Range Harbor. Elle fit les sales travaux, puis des petits boulots, et finit par réussir à se faire un nom en temps que dresseuse. Elle rencontra son mari qui lui fit découvrir la Confrérie des farfadets dont elle devint membre avec joie. Au fil des années, Hao gagna en renom, elle monta son propre centre de dressage et son savoir-faire avec les animaux l'amena même à travailler pour le prince.
Les années passaient et Hao vivaient paisiblement loin des troubles de sa jeunesse. Elle eut quatre filles, puis des petits enfants. Travaillant perpétuellement ses capacités de télépathe, elle atteint un niveau proche de l'excellence. Elle se rendit compte, en éduquant les thaumaturges parmi ses petits enfants, qu'elle adorait enseigner, et qu'elle était plutôt douée pour cela. Elle trouvait cette activité très intéressante dans la pratique magique, et très joyeuse par la présence des enfants. Ainsi, c'est à l'approche de la soixantaine que Hao proposa ses services à la Skholè. On lui fit passer un concours après quoi on lui répondit très poliment... qu'elle avait plutôt le niveau pour enseigner à l'Hecama. Surprise mais plutôt encouragée par la nouvelle, Hao décida d'enseigner à tout les niveaux : Skholè, Instithu et Hecama.
La vie poursuivit son cours. Hao confia à l'une de ses filles la direction du centre de dressage familial pour mieux se consacrer à l'enseignement, puis à la Confrérie dont elle devint la doyenne quelques temps plus tard.
Aujourd'hui, Hao habite sa grande propriété (durement acquise) au coeur de Noghal. Elle vit avec toute sa famille. Pour loger tout ce monde : enfant, petits-enfants, arrière-petits-enfants, fut construit et agrandi au fil du temps un grand manoir. Une construction hétéroclite qui était au départ une maison enterrée : on lui rajouta des étages, des tours, des annexes, des caves... Puis d'autres bâtiments furent construits sur la propriété : enclos, cages et autres bâtiments pour le dressage, petites maisons annexes, cabanes dans les arbres, ateliers... C'est presque devenu un petit village où habite cette famille d'une quarantaine de personnes où les soixantenaires côtoient les nouveau-né dans une ambiance bonenfant.