<Début>
Les Docks!
L'endroit même où débouchèrent les deux filles dans leur quête du poney.

-Quelque chose me dit qu'on est sorties des beaux quartiers
Fit remarquer Cendre... qui eut du mal à sortir de leur conversation, et surtout d'oublier cette sensation qu'elle venait d'expérimenter pour se concentrer sur le changement d'ambiance radical qu'offrait ce nouvel endroit.

-En effet...
Dit Sélène pas très rassurée...
-Avec la nuit qui tombe... rassurant hein?

-T'arrives à avoir peur, même en contrôlant des lions enflammés?
Répliqua l'Octantine, surprise pour le coup. Et pas qu'un peu!

-Héhé... il semblerait...

-Vraiment?

-Bah... tu trouves les Docks sympathiques en pleine nuit toi? Il y a plus... Festif comme endroit non?

Bien vu, sauf que Cendre sur l'heure s'en fichait un peu, elle voulait son Djinn, alors si il était là...
-Jamais venue de la nuit ici... mais on est deux, et puis... si nous on a débouché ici, qu'en est-il de Poltergeist?

Effectivement, de quoi il en retournait de son côté?... Le cheval tacheté s'était calmé, ralentissant sur les pavés glissants qu'il y avait maintenant sous ses sabots. Il tourna la tête dans les deux sens, curieux et s'ébroua. Repassant au pas, il attirait déjà l'attention, faut dire que de Stern-Road, il était arrivé sur un tout autre genre de quartier exactement comme les filles, dans sa course folle. Et que non seulement ça faisait une trotte mais en plus ici, où on a affaire à la populace, un cheval qui se trimballe tout seul, c'est un peu comme si on pouvait se servir.

Alors qu'elles étaient encore en train de débattre, tout en marchant au ralentis, Sélène s'exclama
-C'est pas lui là bas?

C'est donc tout à fait au hasard du détour d'une ruelle, qu'elles tombèrent sur l'animal bariolé, qu'un mécréant avait récupéré. Le tenant à bout de bride, il semblait bien content de sa trouvaille. C'était sans compter que dès que Cendre le vit, elle sentit son coeur faire un bond terrible dans sa poitrine...
C'était bête à dire, mais il lui avait manqué. Oui, ça faisait pas si longtemps au final, mais après sa colère, une inquiétude sourde l'avait assaillie. Et le revoir était un tel soulagement. Directement, contact visuel à nouveau établit, c'était comme si le monde alentour n'existait plus. Et ils tombèrent dans les bras l'un de l'autre...

Cendre sauta à l'encolure de l'animal qui se laissa faire avec joie, donnant de grand coups dans les rênes pour se dégager du rebouteux. Qui n'en fut pas ravi, c'était pas demain la veille qu'on lui enlèverait sa prise.
-Hep, si tu veux le prendre, faut payer.
-Pardon?

La colère remonta, c'était qui, ce truand? Là, elle fut rattrapée par sa petite bourgeoisie de condition:
-Il n'est pas question que je paye pour quelque chose qui m'appartient déjà.
Fit-elle remarquer d'un ton sec. Mais ici bas, ça ne fonctionne pas comme ça et bien mal acquis ou volé restait un bien en ces contrées. Ce fut au tour de la grande mage d'arriver, avec sa stature imposante

-Je confirme monsieur, cet animal lui appartient!
Elle avait observé la scène des retrouvailles en trouvant ça terriblement attendrissant et se jetait au secours de la fille qui, à la base, l'avait totalement entraînée contre son gré dans cette aventure.

-Rien à foutre, fallait pas le perdre.
Logique implacable quand tu nous tiens, et c'est pas faute d'être juste un représentant de la classe basse. Et cette remarque offusqua encore plus cette chère Cendre, ce qui fit réagir son djinn et forcément le poney se montra nerveux reprenant sa lutte contre ses attaches, rendant la prise difficile pour le bougre qui s'y accrochait quand même, parce que c'était un gagne pain tombé du ciel.

-Je préférerais régler ça à l'amiable, alors rendez moi mon poney et on en parle plus...
Dit Cendre, persuadée que ça pouvait marcher. Erreur, funeste erreur. L'homme la regarda avec un air moqueur et la bouscula, l'envoyant au sol. Sur le coup, l'équidé se cabra avec violence, maltraitant encore un peu son "ravisseur". Ce fut cependant Sélène qui revint à la charge.

-He, mais ça va pas? Vous avez un soucis?
Sa taille ne semblait pas impressionner le mec, qui de toute façon luttait pour garder les rênes en mains, alors que ceux ci lui brûlaient la peau en glissant sous la force répétée exercée sur le mors par son opposant. L'autre continuait ses grands discours, Firion soulignant ses phrases de "gnifs" indignés:
-On ne bouscule pas une femme comme ça? Vous avez beau être un mufle, il doit bien vous rester des manières non?

Le truand lui aurait ri au nez, si à cet instant, il ne s'était pas pris un coup de sabot perdu dans la mêlée. Et oui, quand on est pas habitué aux chevaux, c'est un risque à courir. Ni une, ni deux, Cendre profita de l'inversion soudaine des rapports de forces pour se relever, reprendre les rênes et sauter en selle avec une certaine agilité. Témoignant que si elle n'avait pas vraiment la force pour se défendre, elle pouvait au moins assurer à cheval

-Monte vite, on s'en va!
La jeune demoiselle tendit la main à l'autre, jetant un coup d'oeil au gars qui avait sorti un couteau. Elles n'avaient pas une minute à perdre pour filer...

Sélène pris Firion dans l'un de ses bras et attrapa avec l'autre main la main salvatrice de Cendre, monta en amazone sur le Poltergeist et s’agrippa avec son bras libre les hanches généreuse de la cavalière qui était montée d'une façon bien cavalière pour une femme sur ce poney. Et les voilà parti pour éviter le voleur de poney qui tenta quelques coups de couteau, mais le poney détala assez vite pour éviter un coups blessant.

Elles se mirent donc en fuite sur le dos de Poltergeist, poursuivit tout de même sur quelques mètres par le voleur qui se révéla tout de même bon en marathon au vu de sa capacité à pouvoir poursuivre un poney en pleine course sur plusieurs mètres, mais comme raconté beaucoup plus en amont, le poney gagne toujours en course de vitesse et ils ne tardèrent pas à larguer le voleur qui disparu de l'horizon.

A force de pérégrination galopante et sur quelques désaccords quand au choix de la direction pour sortir de cet enfer qu'était les docks---

- A droite !
- Non a gauche !
- Mais nan je te dis à droite !
- Et moi je suis la cavalière de ce cheval et je dis à gauche !

---nos deux demoiselles et leurs Djinns réussirent tout de même à s'éloigner des quais pour rejoindre une zone plus habitable des Docks.
Elles descendirent toutes deux du cheval, le lapin aussi, pour souffler un peu de cette course poursuite.

- Quelle aventure ! Déclara Sélène toutes soufflée par la journée qui s'était déroulée.
- En effet ! Rajouta Cendre.

Firion regardait d'un œil lasse les deux humaines qui parlaient, tantôt rigolant tantôt frissonnant, des aventures de la journées. En effet lui l'avait bien senti qu'il ne fallait pas suivre cette jeune femme aux couleurs peu commune que même un lapin qui voit pas clair et plutôt en bleu et vert s'en verrait tout perturbé et c'était le cas !

Firion se perdit ensuite à regarder le grand canasson (car oui pour Firion même un poney est gigantesque) qui retourna lui aussi son regard sur la petite chose à fourrure et longue oreille.
Ils s'échangèrent un ''gnif'' et un hennissement, sans doute eux aussi parlaient-ils de la journée.

Mais revenons à nos deux aventurières d'un jour qui se mirent à regarder en direction d'un bruit. Des bruits de sabot heurtant le sol. Enfin une calèche débarqua de la brume qui commençait à se lever.

Et du côté de Stern Road, Honoré paniquait un peu pour rien, s’agitant dans tout les sens, gesticulant inutilement.
- Oh mon dieu ! Oh mon dieu !! J’ai perdu la prunelle de l’unique œil de Tuhitep ! Et aller savoir ce que c’est précieux !
- Surtout quand on en a qu’un, oui, je suppose.
Ajuta Onesime, assit dans son fauteuil, lisant le journal sans montrer plus que ça son intérêt pour la chose.
- Il faut appeler les autorités !!
- Nope.
- comment ça non ?!
- C’est encore trop tôt Honoré. Miss Cendre est une grande fille et aucune recherches ne seront entamé avant je dirais … 24 heures. Peut être 48 selon la politique de RH.
- Et bien… Je pars la chercher !
Et c’est ainsi qu’Onesime fut forcé de quitter son fauteuil cosy près du feu. Non pas que la disparition de la jeune octantine l’interpelle mais comme cet entêté d’Honoré était une brêle pour à peu près tout autre chose qui ne concernait pas les machines et autres mécanismes, il préféra l’assister. Déjà, pour atteler les chevaux qui répondaient au nom de Time’s Up et O’Clock (devinez un peu qui leur a donné ses nom si bien trouvé) puis, pour ne pas se perdre dans les rues sombres de la ville. Et les voilà partit à l’aventure, calèche allant bon train, lanterne haute pour éclairer leur pas et ils traversaient la brume.

Ils longèrent Stern Road, puis ils commencèrent à étendre leurs recherches dans les Docks. L’humeur de preux chevalier d’Honoré redescendit en flèche dans ses quartiers là et se cramponnant à son ami il marmonnait :
- Mon dieu… Mon dieu… Ses quartiers mal famés, remplis de racailles, de gens bizarres, d’éclopés… Des gens au regard torve et louche… Et dire que miss Cendre est peut être quelque part dans ce quartier !
- Oui et peut être même est-elle déjà morte !
Dit Onesime, rassurant.
- Et il y a de la brume, il fait sombre et froid et… Oh !! Quelle superbe machine ! Un vieux modèle certes, un de la série 4001B sûrement, très efficace ! Ils sont bien fournis par ici !

Bref. Vous voyez le topo.
Au bout d’un moment, ils croisèrent un homme haletant aux airs furieux, pestant aux voleurs. Il vint vers eux, un homme aux oripeaux puant et la gueule couverte de boue pour répandre son malheur et Onesime, soupirait, roulant des yeux… Qu’un cafard. Mais quelques informations l’interpellèrent.
- Un cheval ? Tacheté ?
- Une grosse bestiole m’sieur ! Vous pouvez pas la louper !
- Et donc c’était une Octantine ?
- Oui ! Oui ! C’est ça ! C’est cette salope qui m'a volé mon poney !
- Ah ! Salope, c'est elle. Et ou avez vous été agressé par sa paire de loche mon bon monsieur ?



Et donc ils prirent la direction indiqué, promettant de rendre justice et marmonnant que ce n’était qu’un crétin. Honoré s’était mit en tête d’appeler Cendre, pour gagner du temps et lançait des « MISS CENDRE !!! » à tout bout de champs. Finalement, ils repérèrent le cheval, puis deux jeunes femmes près de celui-ci dont une qui était la cible de leur recherche. Surexcité Honoré secoua l’épaule de son ami qui arrêta la calèche près d’elles.
- Belle soirée pour une escapade n’est-ce pas Miss Cendre ?
Rétorqua Onesime avec son sourire malicieux mais elle ne pu répondre car Honoré l’interrompit :
- OH~ Miss Cendre !! Quel sang d'encre mon enfant !! Et oh !!! Vos beaux cheveux sont tous en bataille ! Quelles mésaventures vous est-il donc arrivé et ohhh !!! Vous vous êtes faites une amie ?! Bonsoir charmante compagnie !!
Fit-il en voyant Sélène qui lui répondit d’un timide bonsoir… Où était-ce le fait qu’elle trouvait ses hommes étranges. En tout cas Honoré semblait à la fois soulagé et ravi.
- Il y a eut … des imprévus
Dit Cendre en tapotant l’encolure de Poltergeist qui laissait clairement entendre que le canasson avait été à l’origine de toute l’aventure. Honoré lui sourit d’un air paternel puis, reprennent ses esprits, s’exclama avec énergie :
- Qu'importe ! Tant que vous êtes seine et sauve…
- Et en un morceau
Ajouta Onesime, moqueur
- Oui, tout à fait ! Bref ! Rentrons mon enfant ! Nous ne sommes pas vraiment dans les quartiers les plus surs de RH !

Revoir ces deux là fit l'effet d'une douche froide à Cendre, pas qu'elle les déteste mais c'était un peu la fin de ses aventures improvisées et mine de rien... ça lui avait manqué sur le bateau de bouger comme ça. Et oui, chassez le naturel et il revient au galop. Elle jeta un regard à Sélène, ça voulait aussi dire la laisser seule sur les docks, alors que visiblement l'endroit la rassurait pas. Bref, non, vraiment pas envie d'obtempérer aux ordres. Cependant, ce fut la grande mage elle même qui reprit

-Messieurs?
Elle haussa un peu la voix, cherchant de l'assurance et aussi à bien captiver leur attention:
-Excusez moi, mais je m'étais portée volontaire pour instruire cette demoiselle...

Pas bête comme argument, et Cendre l'aurait certainement utilisé, si elle n'avait sût que Onesime se ferait un plaiiisir de démonter ce raisonnement en prouvant par A+B que c'était lui qui prodiguait des leçons ici. D'ailleurs, ce dernier après un premier regard surpris c'était mis à pouffer. Il aurait ri si Honoré ne lui avait pas donné un coup de coude

-Voyons Onesime, un peu de tenue!
-Veuillez m'excusez, mais la Miss a déjà un précepteur.

Bingo, ça pouvait pas manquer. En fait la probabilité qu'il ne le relève pas était de zéro, et il l'avait dit en toussant en plus, preuve qu'il se moquait presque directement de cette pauvre Sélène.

-Pouvons nous parler de tout ça ailleurs, je vous prie?
Reprit Honoré, jetant un regard peu rassuré aux ténèbres environnantes. Et Cendre, ignorant royalement cette remarque reprit
-Oh cela m'étonnerait, mon cher Onesime, que vous ayez la magie dans votre programme d'enseignement!

Et n'attendant pas la réponse de celui ci, alors que Sélène approuvait avec un
-En effet messieurs, je suis sa préceptrice en magie...
L'Octante fit enfin un geste pour signifier à Honoré que "oui" ils allaient y aller, elle remonta sur le dos de Poltergeist. Proposant à sa comparse de remonter, pour ne pas la laisser seule. Au moins, le message était clair, et une fois qu'elles eurent repris place sur le dos de l'animal alors qu'Onesime et Honoré échangeaient un regard, l'horloger se trouvant un peu mal à l'aise à cause de la situation... ils se remirent en route. Le précepteur éconduit, pour sa part n'avait pas dit son dernier mot:

-Vous savez aussi bien que nous, Miss Cendre, que celà ne tient pas de notre juridiction, mais de celle de Monsieur votre Père.

-J'ai 25 ans, et il serait temps que Monsieur mon Père, comme vous dites, qui est au demeurant fort loin d'ici; abandonne cette idée de me faire surveiller!
Ce faisant, elle soupira parce que vraiment, cette histoire de tutelle était contraignante et ne lui plaisait pas beaucoup.

De son côté, la timide Sélène se décida à être plus sûre d'elle. Bien que pas habituée dans cet exercice, elle le prenait presque comme une affaire d'honneur:

-De plus messieurs, sachez que j'ai sauvé la vie de mademoiselle. Je pense donc que tout naturellement... Monsieur son Père...
Cendre leva les yeux au ciel à la reprise de cette appellation grotesque et ridicule
-...sera d'autant plus d'accord pour qu'elle apprenne la magie.

Pas dit, vraiment pas dit. Et le débat reprit, sous les ricanements d'Onesime menant à une remarque de son compère toujours anxieux
-Je vous en prie, mesdame... monsieur. Pouvons nous attendre d'être rentrés, au chaud et en sûreté?

Et encore, je ne vous donne que la version abrégée de son discours, tant il exagérait le danger des docks sur la suite. La conclusion étant:
-Si vous le souhaitez, Miss Cendre, votre amie est la bienvenue à la maison...
Accompagnée d'un sourire chaleureux.

-A voir si Sélène a envie de s'embarquer dans ce genre de clapiers!
Dit la "Miss" comme ils s'obstinaient tous à l'appeler, avec humour, attendant la réponse de l'intéressée.