JOURNAL INTIME :
4/12/243 02 : 45
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Pages manquantes : ?rr0né
Pages erronées : 1
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CHAPITRE 0 : ENFANCE
« J’ai très peu de souvenirs de mon bas-âge mais je pense que j’étais heureux. Notre appartement se situait à Consortium mais de loin, lorsque je regardais par la fenêtre, je pouvais voir la fumée et sentir le métal chaud porté par le vent de Factory Park. Alors, je me sentais l’esprit vagabond à aller imaginer quelles créatures d’acier et de lave en fusion je pourrais découvrir là-bas. »
« Ma mère, Anna, était femme au foyer et s’occupait de nous avec autant d’amour qu’il nous le fallait. Mon père, Owen, chef d’atelier, m’emmenait parfois regarder les voitures sortir des grandes usines fumantes de Factory Park. Entendre le brouhaha et le grincement des machines et voir leur mécanique m’intriguait et me fascinait. Je restais, contemplatif, pendant des heures, devant ces couleurs rouillées, la vapeur et la chaleur du lieu imprégnant mon corps. En rentrant chez moi au crépuscule, je n’avais plus que les tons cuivre, or et acier en tête et j’en étais ravi. »
« J’avais une grande sœur. Une vraie peste, mais très intelligente et malgré le fait qu’elle fût capricieuse, sa gentillesse à mon égard était irréprochable. Par conséquent elle avait toute ma confiance et mon amour »
[...]
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[...]
« Ce jour là, maman se comportait de façon étrange. Ses yeux, si bleus et calmes d’ordinaire, étaient comme rongés par l’angoisse. Quelque chose n’allait pas c’était certain. Je venais de me lever et je l’observais furtivement par l’entrebâillement de la porte du salon. Le silence étouffait l’air comme le calme avant une tempête… Je me suis approché d’elle la gorge serrée. Remarquant ma présence, elle se baissa et me sourit faussement. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait et j’avais peur de la suite des évènements. Tendrement, comme à son habitude, elle me serra contre elle, comme si je n’allais plus la revoir, comme si de rien n’était.
- Je vais préparer un gâteau, me dit-elle d’une voix qui trahissait ses mensonges. Toi et ta sœur voulez bien aller me chercher de la levure chez l’épicier ?
Je lui répondis un « oui » d’un air qui, je l’espérais, paraissait indifférent à la situation actuelle qui me rendait mal à l’aise.
Ma sœur me pris la main et sortit avec moi. En l’observant, je compris qu’il ne valait mieux pas que je lui pose de questions et nous nous mirent en route, marchant d’un pas grave et silencieux.
L’épicier s’appelait Charles. J’ignorais son nom de famille mais mon père l’appelait comme ça donc je le copiais. Un peu frêle, les cheveux noir corbeau et le teint pâle, il me faisait penser à ces monstres suceurs de sang que l’on voyait dans les films d’horreur, néanmoins, il souriait toujours. Ce que je trouvais curieux pour un vampire d’ailleurs. Il était très aimable et me donnait toujours un morceau de chocolat lorsque je n’allais pas bien en me promettant que demain serait un meilleur jour. D’habitude, cela me rassurait mais aujourd’hui j’avais l’impression que tout était différent et que lui aussi me mentait.
Je suis cependant retourné chez moi, un peu rassuré car je ne pensais plus trop à cette ambiance si rarement glauque. Il commençait à pleuvoir et je ne prêtais attention qu’aux gouttelettes qui heurtaient les pavés sous mes pas, tout semblait s’apaiser quand soudain, des coups de feu me firent relever la tête d’un soubresaut.
J’avais chaud et pourtant je frissonnais. Mon ventre se nouait et mes pupilles dilatées étaient en éveil. Une détonation retentit peu de temps après la fusillade puis une déflagration embrasa notre maison. L’enfer et ses portes s’étaient dressés devant moi subitement, et les larmes qui me roulaient sur les joues me brûlaient la peau comme si des flammes vicieuses me léchaient le visage et me narguaient, car elles s’étaient emparées de mon chez moi et de mes parents.
Terrorisé et paralysé, je ne voyais devant moi que désespoir et souffrance quand je sentis qu’on m’empoigna l’épaule fermement. C’était Drace, ma grande sœur. Elle avait l’air aussi horrifiée que moi mais cependant, elle me persuada de la suivre et de fuir ce sinistre spectacle, laissant derrière nous tout ce que nous possédions …. Cendres et tristesse. »
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03 : 51 : Fin du rapport