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 Breakpoint - Restart

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Djazz Dickinson

Djazz Dickinson


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MessageSujet: Breakpoint - Restart   Breakpoint - Restart EmptySam 10 Nov - 1:12

Depuis plusieurs semaines je me tenais calme, je gardais mes forces. Le soir et le matin, dans ma cellule, j'essayais d'entretenir au mieux ma musculature. Il ne fallait pas que je ressorte affaiblie de cette foutue prison. Je coinçais mes pieds sous le lit, je faisais des abdos, j'avais trouvé une alternative aux haltères et aux tractions.
J'étais dans la cour, allongée sur un banc, et je regardais les autres détenues. Je savais pas pourquoi elles étaient là, et je m'en foutais, et je trouvais leur bagarres ridicules, à se griffer et à s'arracher les cheveux en gueulant des insultes. Quelle bande de putes. Je leur aurais bien cassé la gueule à coup de barre à mines, mais on était toutes surveillées de près. Je devais porter les menottes dans la cour, depuis que j'ai cassé le nez à la rousse complètement folle. C'est stupide, les menottes ne m'empêcheront pas de le lui recasser si elle continue de m'emmerder. Même si j'avais décidé de passer au dessus de tout ça et d'attendre calmement ma sortie, en ruminant contre le système judiciaire.
J'étais allongée sur ce banc, je m'apprêtais à m'endormir quand la voix de la sale mégère autoritaire qui gère le bloc des femmes à gueulé mon matricule.


Djazz stoppa sa voiture à l'entrée de la rue bondée. A cet endroit on ne voyait pas le ciel : toute la zone était dans l'ombre de la Citadelle. On levait les yeux et au lieu de nuages il y avait d'immenses conduits, des systèmes de tuyauterie gigantesques et complexes, des câbles énormes, gris et noirs.
Les immeubles étaient haut et semblaient avoir été faits de maisons empilées n'importe comment. Les étages n'étaient pas face à face, des escaliers et des échelles partaient dans tous les sens, le dénivelé de la rue à rendre fou un géomètre. Les devantures s'étalaient jusque dans le milieu de la rue, les fils à linge tendus d'un côté à l'autre prenaient la poussière des machines au diesel faites de récupération. Le tout était éclairé par des lampes artificielles de tous types : néons, fluides luminescents, réverbères à gaz.

La jeune femme resta assise devant le volant de racing qui avait remplacé le classique circulaire d'origine, sortit un papier de sa poche et lut l'adresse griffonnée dessus, un petit appartement vide dans un coin grouillant de Consortium recommandé par un ami. « Mon frère y vivait, il le loue maintenant. » lui avait-il dit. « L'adresse tourne, quand tu partiras tu lui transmettra pour qu'un autre en profite. Normalement il est vide. C'est pas loin d'une décharge multi-caste, bon après les commerces du coin c'est bootleg, mais tu devrais t'y plaire. »

Gallery Street. Okay. C'est là.

Djazz se gara contre le trottoir. La rue dans toute sa longueur n'était que dénivelés, espaces plats et marches de pierres, la voiture n'y serait pas passée, et de toute façon les seuls véhicules circulant étaient des vélos ou des espèces d'hybrides légers type trottinette intergalactique. Elle prit son sac, se fraya un chemin parmi la foule colorée et bruyante et marcha quelques minutes jusqu'à une maison à la façade bleue percée d'un hourd au niveau du troisième étage. C'est là que se trouvait le logement qu'elle allait investir.
Djazz s'engagea dans un renfoncement entre deux bâtiments, poussant quelqu'un au passage. Ses bottes cloutées firent résonner le fer rouillé des escaliers, elle arriva enfin tout en haut, poussa la porte et s'avança dans la grande et unique pièce. Trois hommes s'y trouvaient. Ils interrompirent leur discussion animée et se tournèrent vers elle.

La mégère m'emmène dans son bureau et m'écrase sur un fauteuil, me dit d'attendre et ressort. Je reste là, sous le regard d'un flic quelconque qui finit par disparaître dans le mur.

La prison est censée représenter une leçon pour le détenu, une prise de conscience que ce qu'il fait est mal. Mais le bien et le mal sont régis par des lois auxquelles on n'adhère pas forcément. Et les révolutions n'y changent rien.
Dans mon cas, ces mois de détention auront été inutiles, tout comme leurs thérapies « innovantes », concept idiot emprunté aux cyberpolitains pour essayer de récupérer ce qui est récupérable chez les moins pires d'entre nous.
J'ai la violence dans la peau depuis longtemps. On naît comme ça. J'ai toujours pensé que c'était parce que je suis une créatrice -que ce soit dans les modifications d'un moteur ou les mélodies que j'improvise sur ma vieille basse mal accordée. Moi je crois qu'il faut obligatoirement détruire pour construire. J'ai pu constater que cette loi physique s'applique aussi bien chez les technopolitains que chez les mages et les alchimistes. C'est universel, les créateurs sont des destructeurs. Le simple trait au crayon qui commence un dessin brise automatiquement le blanc de la feuille. Ça semble très poétique, comme ça, mais j'ai aussi pour principe d'appliquer ça à moi-même : il faut que je me construise, et donc forcément que je tape sur les autres. Je vais pas rentrer dans les détails, mais j'aime la violence. Mon mot préféré ? « Annihiler ».

La mégère revient avec un mec à lunettes. Sa serviette de cuir et son long manteau noir ne m'inspirent qu'un peu plus d’antipathie. Il vient s'asseoir en face de moi et sourit.


Breakpoint - Restart Jail10

Djazz laissa tomber son sac sur le sol et s'avança dans la lumière jaunâtre filtrée par les stores en bois. L'homme qui était debout sourit et s'avança vers elle.

« Djazz ? Je vire ces cons et je suis à toi. »
« Ils veulent pas partir ? »

Le mec à la serviette de cuir me parle gentiment. Je l'écoute à moitié, mais relève la tête lorsque j'entends le mot « liberté ». Il me dit qu'il pense que l'épisode du mec tabassé n'est qu'une mauvaise passe par laquelle passent beaucoup de gens, pour diverses raisons et qu'on en fait peu cas, et que mon séjour en prison était un avertissement, (tuer des gens c'est pas bien ! Il ne faut pas le faire, non non non!) et que je peux bénéficier de la liberté conditionnelle. Je ne suis qu'un bout de viande insignifiant dans cette mégalopole, mais à l'entendre parler on dirait que j'ai fait un massacre d'innocents sous l'effet de la crise d’adolescence. Depuis qu'il est entré dans cette pièce je rêve d'un bidon d'essence et d'une allumette.

Breakpoint - Restart Fist12

Djazz était installée depuis déjà trois semaines. Elle avait rapatrié ses effets personnels depuis son ancien squat des docks, ainsi que de l'ancienne maison de sa famille -c'est ainsi qu'elle avait appris leur déménagement : ils avaient réussi à grimper l'échelle sociale d'une manière ou d'une autre et s'étaient mis à leur compte dans un quartier de la petite bourgeoisie de Stern Road, celle qui n'est pas encore moyenne mais qui peut se permettre de toiser l'ouvrier, et qui s'efforce d'oublier d'où elle vient.
Elle n'avait pas réussi à avoir de nouvelles de Billie, qui lui n'avait fait que quelques jours de garde-à-vue et s'était ensuite évaporé quelque part, sûrement dans un quartier chic technopolitain. Il s'était probablement fait gigolo pour un temps, et connaissant son frère Djazz ne fut même pas étonnée par cette hypothèse. Billie avait toujours eu des goûts au dessus de ses moyens s'est toujours arrangé pour travailler pour la Haute et se faire remarquer. Et il avait à maintes reprises prouvé l'efficacité de la méthode.

La jeune femme n'avait pas perdu son temps et s'était mise au travail : elle s'était faite engager non sans mal dans un garage près de chez elle, et passait des nuits blanches à améliorer les plans de son nouveau projet. Elle se rendait le plus souvent possible à la décharge afin de récupérer du matériel et bricolait dans la rue. Les voisins avaient fini par la repérer.

Le prototype était presque fini, mais il lui manquait le sujet principal de ses expérimentations. Un après-midi, alors que le garage était fermé, elle prit son sac à dos, son blouson et se rendit dans une boutique qu'elle avait déjà repérée, enfoncée dans une ruelle encore plus sombre que le reste du quartier.
La jeune femme nullement impressionnée par les figures atypiques déambulant dans le coin, se fraya un chemin jusqu'à la porte qui tinta lorsqu'elle l'ouvrit. Le magasin était éclairé de toutes sortes de sources lumineuses et le contenu des étagères aussi hétéroclites que le fatras des rues dehors. La plupart des marchandises n'était pas légale et le prix se marchandait, mais Djazz s'en moquait et se dirigea vers le fond de l'échoppe.

Il y avait des produits alchimistes. Elle avait lu quelque chose sur les propriétés d'un fluide créé par transmutation et qui pouvait peut-être potentiellement servir de source d'énergie super concentrée. Sauf qu'elle n'y connaissait rien en alchimie. Se procurer ce produit pouvait être une bonne occasion de passer outre ses préjugés et d'en apprendre plus mais pour l'instant elle n'en avait pas les moyens. Elle se rabattit donc sur une grande table où étaient entassés des morceaux de machines cyber provenant majoritairement de l'armée, technologies pointues qui étaient toujours recyclées et qu'on ne pouvait trouver dans les décharges.
Djazz repéra un réacteur miniaturisé encore enfermé dans un bout de carcasse. Il brillait d'une lueur verdâtre vacillante. On en trouvait peu des comme ça, même si la moitié de sa paie allait y passer, il fallait qu'elle le prenne avant qu'il soit vendu.
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Aurèle Léonard

Aurèle Léonard


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MessageSujet: Re: Breakpoint - Restart   Breakpoint - Restart EmptyMar 27 Nov - 22:57

"Gian, début de matinée ensoleillée."

Sur le toit dentelé de sa boutique, Le Paon réparait une fois de plus, inlassablement son volatile robotique.
Le watercooling fonctionnait très bien, à sa grande fierté, mais les charges électriques envoyées par le générateur cyber grillaient encore trop vite le système central. Il allait falloir trouver une solution longue durée...
Câblant pensivement les derniers composants à la carte mère, il caressa du bout des doigts le métal doré de la coque de Sol. Métal qu'il avait fait décorer de motifs par un orfèvre d'ailleurs, un travail magnifique et très finement réalisé, puis referma délicatement son capot jusqu'au petit "clip" qui confirmait que le dernier branchement d'alimentation était fait.
Le paon mécanique redémarra quasi aussitôt, ses yeux rouges étincelant à la lumière du soleil. L'animal piailla et vint naturellement se percher sur l'épaule de son maître. Sur le visage de celui-ci se dessina une grimace de douleur lorsque le robot s'appuya sur son omoplate pour se donner de l'élan. En effet, le tatouage à la Lampyrine était encore frais et malgré l'application de compresses glacées pendant plusieurs jours, la peau mettait horriblement de temps à cicatriser.

"Au moins les tissus ne brûlent pas c'est déjà ça. J'étais pas sûr de ce que ça allait donner réellement... Haha !"

Aurèle regarda son ami et lui gratouilla la gorge machinalement, ravi de le voir bouger à nouveau.

"Bon ! On va aller voir du coté de Consortium si on ne peut pas te trouver une source d'alimentation plus stable, t'en dis quoi mon beau ?"

Le paon fit vibrer ses œillets apparemment enchanté par la proposition. Esquissant un sourire désinvolte, Aurèle descendit agilement de la toiture.
Son parcours : sauter sur le petit toit en contrebas, longer la corniche jusqu'à la fenêtre, grimper sur le rebord, sauter et s'agripper à l'enseigne et enfin, se laisser tomber au sol, juste devant la porte. La fermer à clé. Et puis partir. Il en avait autant l'habitude qu'un chat gouttière.


***


Consortium... ville de débauche et de trafics en tout genre.

Un paradis matériel selon Aurèle.
Étrangement, lorsqu'il se disait cela, qu'il pensait à la drogue, au sexe ou à l'argent, il entrevoyait automatiquement l'image affreusement nette de sa mère l'appelant par son nom complet (chose dont il avait horreur), l'air grave et autoritaire, contrastant avec son visage angélique, ses cheveux blond et ses yeux vert opale en lui répétant : "Aurèle Alexander Léonard ! Ne va pas faire d'autres bêtises encore !"

"Pfff .. "encore"... comme si je faisais de réelles bêtises... Enfin, expérimentations, aberrations, balivernes, folies, "bêtises", elle peut bien les appeler comme elle veut de son île. D'ici je ne l'entend plus cette vieille chouette!"

Il ne voulait pas se l'avouer mais elle lui manquait sans doute un peu dans le fond. Plus personne ne lui courait après pour le sermonner ni pour lui dire d'aller prendre un bain, de ne pas oublier de manger et pour s'acharner hystériquement contre lui afin qu'il daigne lui faire un vague câlin.

Il soupira frustré par autant de sentiments niais et pelucheux puis tourna à droite entre deux échoppes. Une petite ruelle. Très banale. Il y en avait beaucoup à Consortium des comme celle-ci. Étroite, remplie de gens plus sales et plus louches les uns que les autres, donnant sur une autre ruelle du même type, sectionnée en plusieurs embranchements. Encore à droite. Au fond, une boutique. Aurèle y traînait souvent car elle avait la bonne réputation de vendre des objets de récupérations, sophistiqués ou non, selon ce que les gens y déposaient et y achetaient. En y passant régulièrement, on pouvait y trouver une mine d'or en composants en tout genre.

Il ouvrit la porte.

Les breloques, les objets, en ferraille, en acier, en cuivre de qualité, rouillés, brillants, neufs, en morceaux... Tout était étalé sur des tables, des étagères, suspendus au plafond, comme au marché. Se perdre là dedans était tellement facile... Le regard d'Aurèle s'attarda sur une personne qu'il ne connaissait pas.

Une fille, vers le matériel cyber. Fine mais musclée, technologue à première vue. Les cheveux en queue de cheval, blond-roux. Elle regardait les carcasses cyber avec beaucoup d'intérêt. Trop peut- être. Piqué par la curiosité, Aurèle jeta un œil arrogant par dessus l'épaule de la demoiselle, oubliant d'un coup pourquoi il était venu. Un mini-réacteur émettait une petite lueur au cœur d'un gros tas de ferraille. Il avait l'air de marcher plutôt bien. C'était une belle pièce. Et rare qui plus est.

L'alchimiste jeta à nouveau un regard vers la fille. Vue plongeante. Première pensée venue à l'esprit à ce moment-là ? "Mandarines" accompagnée d'un haussement de sourcil.

Dans tous les cas, elle avait l'air perdue dans ses pensées, avec ou sans seins... Du coup, avec sa galanterie naturelle, Aurèle décida de prendre le réacteur dans un petit hochement d'épaules désintéressé. Il poussa doucement mais fermement la jeunette et récupéra l'objet satisfait.

La jeune fille, interpellée par la disparition du réacteur sursauta en se retournant, se retrouvant nez à nez avec Le Paon. Elle le toisa du regard et remarqua qu'il tenait "sa" trouvaille. Elle le poussa en lui reprenant l'objet des mains puis d'un air effronté lui lança :

- Wooh ! Hey ! J'l'avais vu d'abord là ! Bas les pattes blanc-bec !
- Bah ouais mais tu l'as pas pris tout de suite, c'est dommage pour toi face de pilon
, répliqua Aurèle, tiraillé entre l'étonnement et l'ennui reprenant fermement la pièce des mains.

Après quoi il se dirigea vers le comptoir, grommelant.

Elle fît une moue contrariée.

S'en suivit une drôle de parade entre ces deux oiseaux de paradis :

Aurèle va vers le comptoir, l'inconnue le tire par le bras et le retourne face à elle, le défiant clairement tout en lui arrachant à nouveau l'objet convoité . Après quoi, elle lui sort avec cynisme :

- Bah voilà, j'lai pris là.

Elle avance à son tour vers la caisse, fière. L'alchimiste la prend par l'épaule et lui reprend le réacteur aussi vite qu'il l'avait lâché.

- Oui mais non là.

Voyant qu'elle compte bien le récupérer à nouveau, il anticipe et lève le bras assez haut pour qu'elle ne l'atteigne pas, lui repoussant les avant-bras.

Elle s'acharne et s'énerve petit à petit après plusieurs assauts infructueux, faisant monter le ton :

- Putain ! Mais j'en ai besoin de ce truc-là ! J'allais le prendre, rend le moi bordel !
- Fallait être plus rapide ma jolie. J'en ai besoin aussi
, réplique agacé Le Paon.

Mauvaise réponse. Elle lui tord le bras. Il couine et lâche une fois de plus le réacteur. Son paon mécanique s'empresse de le ramasser et de s'enfuir avec. Sous l'impatience et la colère naissante, il agrippe la fille par le col et la traîne dehors avec une poigne de fer sous des grognements mécontent puis la jette sur la chaussée d'un mouvement ample.

Lui lançant avec arrogance :

- Tu le veux ce truc ? Bah viens le chercher alors.

Il croyait qu'elle abandonnerait et qu'elle partirait sous l'intimidation. Il l'avait sous-estimée. Elle se redresse et lui crie :

- Hey connard !

Saoulé. Il lui balaye les pattes. Elle retombe. Il veut partir. Elle se relève, le tire violemment par l'écharpe et lui met un énorme bourre-pif. Douleur. Réflexe, lui renvoyer son coup. Il lui cogne dans la mâchoire. Elle gémit et se jette sans temps mort sur lui en le ceinturant. Ils tombent. Elle s'acharne sur son poitrail et sur sa tête à coup de pugilat de façon frénétique. Bloquer au maximum. Ne pas se laisser déconcentré par la surprise. Elle est fine, la faire basculer. Une fois fait, lui rendre la monnaie de sa pièce au double. Voir au triple. Il l'a cogne sans retenue.

- Pourquoi tu t'acharnes autant sérieux sale vache?! C'est qu'un vieux réacteur de récup' !
- C'est pas un vieux réacteur putain ! Il est quasi-neuf et encore au max de sa puissance bouffon ! Et j'aime pas qu'on me traite comme un chien tu vois !


Elle le repousse avec quelques coups de genoux dans le ventre.

Etonnement.
Elle s'y connait.
Arrêt momentané du combat.

Les deux énergumènes se redressent en s'époussetant.

- Ouais bah figures-toi, la morue avariée là, que j'en ai besoin pour mon robot. Il a un problème de surchauffe sur long terme. J'pense que c'est plus important que pour ta petite collection perso de pimbêche ! reprit Aurèle calmé en s'essuyant le sang chaud qui lui coulait doucement au coin des lèvres.
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Djazz Dickinson

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MessageSujet: Re: Breakpoint - Restart   Breakpoint - Restart EmptyMer 6 Fév - 13:20

« J'pense que c'est plus important que pour ta petite collection perso de pimbêche »

C'est pas plus important. J'en ai rien à carrer de ton oiseau de merde, connard. Si t'as pas d'amis de chair et d'os, ce qui m'étonne pas vu ton faciès d'imbécile, c'est pas mon problème. Je veux ce putain de réacteur et si je te faisais rentrer ma collection de pimbêche dans les dents tu ferais moins le malin.

Djazz se garde bien évidemment de répondre tout ça, bien qu'elle en meure d'envie là maintenant tout de suite. Elle pose doucement ses doigts sur l'aile de son nez qui commence à violacer, sa tête lui fait mal un peu partout. Ils sont encore assis par terre à se défier du regard sans qu'on ne fasse attention à eux. Djazz fronce le nez.

« C'est pas pour ma collection, c'est pour un prototype. Parmi toutes les sources d'énergie que je maîtrise c'est le plus léger. »

La jeune femme fronce les sourcils. Sa tête a cogné contre le pavé et sous les poings du gorille blond, elle a l'impression d'avoir un gros caillou à la place du cerveau. Elle tourna lentement vers l'oiseau métallique qui brillait au soleil sur une borne contre un mur, juste à côté.

« C'est l'oiseau qui surchauffe ? »

L'homme regarda son paon, regarda Djazz, s'essuya le coin de la bouche avec la main et haussa les épaules.

« Bah, ouais ! »
« Il tourne à quoi, là ? » enchaîna-t-elle les yeux toujours fixés sur le robot.
« Proc cyber en diamant multifacette, mais la vitesse de calcul est trop rapide et j'ai dû lui installer un water-cooling. » Il croisa les bras l'air contrarié. « Il pète au bout d'un mois. »

Djazz secoua la tête. « Il va être trop gros, le réac. Il va le suralimenter. T'auras jamais la place pour un régulateur, si y a en plus le water-cooling. Pas la place et les suspensions de ses pattes tiendront jamais le poids de la carcasse, dans tous les cas, le réac c'est pas la solution. »

Elle reporta son regard sur lui, il leva un sourcil et en fronça un autre.

« Mais tu bosses dans quoi pour savoir ça ? »
« Chuis mécano sur du diesel, mais je bosse sur d'autres trucs aussi. » Djazz n'avait pas très envie d'étaler son curriculum et fronça les sourcils. « Pourquoi ? »
« Mmmh... t'en as besoin pour quoi toi exactement, du réacteur ? »

Djazz se pencha sur le côté, appuya sur une narine avec son doigt et souffla de l'autre pour éjecter un caillot de sang qui vint gracieusement décorer le pavé déjà bien crasseux. Elle s'essuya avec la manche et se racla la gorge avant de répondre :

« J'veux faire un aéro-jet. Je veux que ça soit rapide, c'est pour la course. La steam c'est inexploitable, le diesel encore trop lourd. Reste que le matos cyber. »

Elle posa une main sur ses côtes douloureuses, son visage s’adoucit malgré elle. Elle aimait son travail et l'homme au paon, contrairement à beaucoup de gens de son entourage qui n'avaient que les bases, comprenait tout quand elle parlait. En passant outre le conflit et sa tronche insupportable d'arrogance, Djazz était plutôt contente d'avoir trouvé quelqu'un parlant son « langage ».
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Djazz Dickinson

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MessageSujet: Re: Breakpoint - Restart   Breakpoint - Restart EmptySam 27 Avr - 14:46

[réponse d'Aurèle, enfin de Blandine, quoi ^^]

Aurèle n’avait jamais pensé trouver quelqu’un, et qui plus est une fille, qui puisse comprendre de quoi il parlait quand il se lançait dans des explications. La plupart des gars qui venaient le voir à Gian étaient bêtes à pleurer et voulaient simplement des armes à feu ou des robots qui fonctionnent sans qu’on ait besoin de se poser de questions. La partie technique, Aurèle devait se la garder pour lui à son grand regret. Bien que cette petite peste fût aussi gracieuse qu’un moteur de tracteur, Le Paon commençait à lui porter un début de respect…
Cependant il se méfiait toujours. Peut être qu’elle ne disait cela que pour récupérer le réacteur et partir avec. Le soleil traversait la rue d’une fine bande de lumière. Sol piailla, toujours perché sur sa borne. Le regard du jeune homme se tourna vers son paon puis vers sa rivale. Elle avait l’air d’avoir mal malgré l’image de garçon manqué qu’elle lui montrait. Aurèle n’y était pas allé de main morte et bien qu’il fût lui aussi marteler par les coups donnés par la demoiselle, la douleur restait assez soutenable pour sa carrure.
Un garçon normal aurait demandé : « Est-ce que ça va ? » ou « Je m’excuse. » Mais pas Aurèle. A la place il l’a regarda un instant, s’attardant sur son visage, puis fouilla dans une sacoche accrochée à sa ceinture. Il en sortit une fiole contenant un liquide bleuâtre translucide.
Surprise elle le regarda et lui lança :

"C’est quoi ?"
"Une potion anti-inflammatoire, un médoc quoi."
"Tu crois que je vais boire ça en te croyant sur parole ? "

Elle était méfiante aussi. Bien qu’il disait la vérité, Aurèle soupira, prit une gorgée de liquide et tendit le reste vers elle. Après un moment d’hésitation, elle but cul-sec.
Ce n’était pas le genre au Paon de s’inquiéter de quelqu’un d’autre que lui mais cette fille, en comprenant son monde, était un peu entrée dedans. Il avait envie de la connaitre mieux.
Il reprit du coup la conversation :

"Pour le réacteur, je te propose quelque chose. "
"Dis toujours", lança-t-elle en fronçant les sourcils.
"Je te le laisse si tu m’aides à améliorer Sol."
"C’est comme ça qu’il s’appelle ? Ton paon."
"Ouais… Alors ? Marché conclu ?"

L’alchimiste tendit la main à la technologue d’un air désinvolte mais sincère. Celle-ci le regarda, le visage plus doux et lui prit.
"J’ai jamais bossé sur des mécanismes aussi précis mais je veux bien t’aider. Conclu."

Aurèle sourit puis se releva en tirant la jeunette pour l’aider. Elle repoussa sa main d’un geste bref et se releva toute seule la mine satisfaite. Le Paon siffla son oiseau mécanique qui vint se poser sur son épaule en offrant le réacteur à la demoiselle. Elle le prit et rit en regardant Aurèle.

"C’est bien, grâce à toi je n’aurais même pas à le payer !" dit-elle en s’époussetant et en mettant le réacteur dans son sac.

Le jeune homme sourit en se disant que cette satanée peste était aussi barrée que lui. Ca lui plaisait.
Elle lui demanda :
"C’est quoi ton nom au fait ?"
"Aurèle. Et toi ?"
"Djazz."
"Okay. On se reverra alors". Aurèle jeta un œil vers la porte de la boutique. "J'te conseille de filer et vite si tu comptes toujours ne pas le payer c’te truc."

Djazz regarda la porte en fronçant les sourcils, grimaça puis sourit une dernière fois à Aurèle avant de partir en sprintant à travers les ruelles de Consortium.
Le Paon ne put s’empêcher de la regarder partir en souriant, intrigué par une souris pareille.
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MessageSujet: Re: Breakpoint - Restart   Breakpoint - Restart Empty

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Breakpoint - Restart

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