Zack O'Graham
Messages : 1790 Date d'inscription : 06/09/2009
Age du Personnage : 22 ans Alignement: Neutre Absolu Classe - Fonction: Cyberpolitain, étudiant
| Sujet: Introduction à la philosophie politique - Chapitre Second : L'épouse modèle Sam 20 Fév - 19:08 | |
| début Ash poussa la porte de son appartement. Il laissa tomber sa mallette dans l’entrée, jeta son imperméable sur le porte-manteau, et alla s’affaler sur le canapé du salon. On entendit une voix féminine provenant de la cuisine : « Bonsoir. » « Bonsoir », répondit-il avec lassitude, comme un mari qui a passé une rude journée au travail.
Elle émergea du couloir, mais s’arrêta avant d’entrer dans la pièce, appuyant son épaule contre le montant de la porte :
« Mauvaise journée ? - Hum… Pas pire. » Il la regarda d’abord d’un air neutre et presque blasé, puis feignit un sourire – un sourire qui devint sincère lorsque ses yeux s’égarèrent sur sa poitrine et la courbe de ses hanches… Ouais, elle était bien foutue. Visage quelconque mais bien foutue. En plus elle l’autorisait à l’insulter quand il la baisait. Le pied. Et puis elle était moins bête qu’il ne l’avait cru au premier abord. Bien sûr ces fiançailles, autant pour lui que pour elle, étaient une alliance d’intérêts. Il n’avait aucune intention d’aimer la femme qu’il épouserait. D’ailleurs il n’aimait personne… Et pourtant par moments il aimait la compagnie de Mélissa. Elle avait un peu d’esprit, n’était pas niaise, et faisait parfois même montre d’un agréable cynisme. Le dossier rouge. L’image lui traversa l’esprit quand son regard s’arrêta sur les lèvres écarlates de sa fiancée. Cette affaire était louche. Son père lui disait pourtant toujours tout, lui parlait de tous les dossiers, l’informait du moindre de ses agissements pour le préparer à prendre sa suite. Mais pas cette fois. Cette fois-ci quelque chose clochait. Trevor devenait cachotier. Ça n’allait pas du tout. C’était lui le cachotier, lui le dissimulateur. Pas son père. Il devait éclaircir cette affaire. Ça le taraudait depuis la mi-journée. L’image du dossier rouge revenait sans cesse. Il devait savoir ce qu’il y avait à l’intérieur. Ce dossier échappait à son contrôle. Ça n’allait pas du tout. Une voix. « Hein quoi ? - Je disais : est-ce que tu as faim ? - Ah…Oui. - Bon, je vais cuisiner quelque chose alors. - Bof, laisse plutôt faire Marie. - Je lui ai donné sa soirée. - Euh, Mélissa… Marie est un robot. » La jeune femme pouffa. « Oui je sais. Elle surchauffait, j’ai dû appeler le réparateur et ils l’ont emmenée. » Et elle disparut dans la cuisine. Ash se laissa retomber au fond du canapé. Il avait vraiment cru qu’elle avait donné sa soirée à un droïde… En même temps, il faut s’attendre à tout avec les technologues. Il se massa les tempes. De quoi pouvait bien parler ce dossier rouge ? C’était un dossier conséquent, peut-être deux cent pages. Imprimé sur papier au lieu d’être transmis via clé USB ou intranet, ce qui signifie qu’il est trop précieux pour risquer d’être piraté. Aucun titre sur la couverture – top secret ? Mais son père ne lui cachait jamais rien. Il voulait savoir. Il devait savoir. Il se leva, traversa le salon, le couloir, puis déboucha dans la cuisine. Par la fenêtre on voyait la nuit envahir Cyberpolis, et les silhouettes des grands immeubles de Chancery District s’illuminaient de milliers de petites fenêtres carrées. Mélissa cuisinait. Elle ne se retourna pas quand elle l’entendit entrer. Il se laissa tomber sur une chaise, en silence. On n’entendait que le crépitement du beurre dans la poêle. « Aujourd’hui il s’est passé un truc étrange à l’Assemblée, finit-il par lâcher. - Quoi donc ? - Je sais pas trop… Mon père a échangé un dossier avec un autre sénateur... - C’est pas leur boulot de s’échanger des dossiers à longueur de journée ? ricana-t-elle. - Ah, ah… Oui mais là c’était un dossier étrange… Mon père n’a pas voulu me dire ce que c’était. En tout cas ça avait l’air louche. - Louche comment ? - Louche…louche. - …Ton père n’est-il pas censé être un homme intègre ? - Si ! si... » affirma-t-il sans conviction.
Il n’aurait peut-être pas dû lui en parler. Il l’avait fait parce que la chose lui occupait trop l’esprit, il avait besoin d’évacuer. Mais leur mariage n’était pas encore prononcé, elle pouvait encore se retirer, et si elle avait des scrupules par rapport à son père… « Tu sais, s’il trempe dans des affaires louches, je m’en fiche. Ce n’est pas lui que j’épouse ! - C’est vrai ! fit-il, soulagé. - Et puis tu sais, ce dossier est peut-être simplement trop important pour qu’un simple secrétaire comme toi ait le droit d’y toucher. Un truc top secret ou je ne sais quoi. - Hum…Ouais, tu as sûrement raison. » suite |
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