Deux ans auparavant...


Les quais de la Spiazza. Agités de musique et de troupes qui dansaient devant les tavernes. Une foule de marins traversée par des chiens errants, sacs à puces qui volaient le pain et lapaient l’alcool qui coulait à flot. Cris et chansons, torches allumées dans la semi-obscurité. Et le vent du large qui venait rafraîchir cette soirée de début d’été, et souffler les flammes que les hommes allumaient.
Il était tard et l’ambiance était joyeuse – mais Maxine n’était pas venue pour s’amuser. Déjà trois semaines qu’elle avait reçu la lettre de Marc. Depuis, elle employait toutes ses (rares) soirées libres à parcourir les quais à la recherche d’une quelconque info concernant cet ‘Esteban Corte-Velazquez’ que Marc voulait retrouver. Tout ce qu’elle avait appris pour l’instant, c’était que l’homme se trouvait souvent du côté d’Oxley Circle. Jusque là, rien d’original pour un pirate. Ce qu’elle voulait savoir, c’était le nom de son bateau, celui de son capitaine, savoir s’il venait parfois à Range-Harbor.

Maxine s’engouffra dans une taverne qu’elle n’avait pas encore visitée au cours de ses précédentes excursions – et pour cause, l’endroit était assez miteux. La salle était sombre, les meubles poussiéreux,… Elle passa rapidement en revue les clients : des marins qui faisaient des allers-retours entre le bar et l’extérieur, car il faisait bon dehors, et quelques groupes d’hommes dispersés sur quelques tables à l’intérieur. A peine entrée, elle sentit leurs regards sur elle. Déjà, à l’extérieur, on la regardait passer, on la sifflait et autres galanteries, mais là… Surtout que, vu la chaleur de la salle, elle avait été obligée d’ôter son large manteau. Elle tâcha de ne pas y faire trop attention.
Elle s’approcha du comptoir, posa son manteau sur une chaise et appela le barman. C’était un homme d’une quarantaine d’années….très mal entretenu. Ses longs cheveux sales ne masquaient pas son envahissante calvitie, ses yeux glauques, lourds et ronds, ressemblaient à ceux d’un poisson mort, et son menton, couvert d’une barbe inégale, se fondait dans sa gorge épaisse qui elle-même s’écroulait mollement sur sa poitrine, où sa chemise ouverte laissait voir une peau grasse et poilue. Maxine retint une moue dégouté. Elle n’avait jamais rien vu de si disgracieux.

« Qu’est-ce que je vous sers ma jolie ? » lança l’homme avec un sourire édenté, ne la regardant visiblement pas dans les yeux.

Elle lui lança un regard cordialement noir afin d’éliminer toute trace de ‘ma jolie’ lubrique dans ses prochaines répliques.

« Une bière. » dit-elle simplement en lui donnant quelques pièces.

Il empocha le prix de la bière et lui versa sa chope.

« Autre chose ?
- Eh bien…oui. »

Maxine se força à prendre un air plus sympathique et sortit un billet de sa poche pour l’agiter son le nez du barman. Il attrapa le billet et le fourra dans la poche de son veston usé.

« Une fouille-merde… J’en étais sûr vue l’allure, » grommela-t-il, presque méprisant en jetant un regard à la tenue de Maxine.

Elle se retint de dire que, en effet, elle n’avait pas une allure à traîner dans des bars miteux.

« Est-ce que vous auriez entendu parler d’un dénommé Esteban Corte-Velazquez ?
- Velazquez ? Le pirate ?
- Celui-là même.
- J’en ai entendu parler oui. Mais j’sais rien de plus sur lui.
- Vraiment rien ? demanda-t-elle en sortant un autre billet.
- … L’homme hésita, visiblement tenté par la somme, non négligeable. Il répondit à contrecœur et dans un grognement : Nan…Vraiment rien. »

Elle rempocha le billet.

Rien. Il ne savait rien.
Maxine soupira, fit signe au vieux moche qu’il pouvait partir (elle l’avait déjà supporté, vue et odeur, pendant au moins cinq minutes !) puis se retourna vers la salle, les coudes posés sur le comptoir, dans une pose involontairement suggestive.
Elle observa d'un œil circonspect le ramassis de marins qui traînait au fond de la salle. Peut-être y avait-il quelque info à en tirer ? Peut-être que l'un d'eux connaissait Velasquez… ?

L’air puait l’alcool et les regards lourds de quelques pirates envers un certain corsaire étaient tout sauf amicaux. Mais Drake n’avait que faire de ces troufions ; il était occupé à parler affaire avec un marchand Néféri, de passage à Range Harbor, et qui désirait se faire escorter par un flibustier de confiance pour la Nouvelle-Thulé du sud. Sa cargaison étant des plus précieuses, il avait cherché dans tout Aere Sciutta afin de trouver l’homme qui pourrait correspondre à ses attentes. Et il avait finalement trouvé, en la personne de Drake Calahaan, encore considéré comme un jeune capitaine, mais déjà fort réputé dans tout RH (et aussi à Oxley Circle, mais ça il aurait préféré éviter…).
Maintenant, il ne restait plus qu’aux deux hommes de signer un contrat, et le grand corsaire lèverait les voiles dès le lendemain matin. Une telle offre ne pouvait pas se refuser, surtout s’il y avait une belle bourse pleine de pièces d’or à la clé. Ainsi, quelques minutes plus tard, des mains furent serrées, la moitié du payement empoché, lorsque soudain une clameur assourdie par le bruit de fond s’éleva, attirant l’attention de Drake. Kendan à ses côtés, il s’approcha pour mieux voir ce qui se passait (car il était au fond de la salle et que celle-ci était fort mal éclairée, on n’y voyait rien à plus de deux mètres à la ronde).

Et c’est là qu’il la vit.
Brillant par sa beauté, telle une étoile descendue du ciel noir pour illuminer leur pauvre existence de mortels (surtout la sienne, car les autres pouvaient aller se faire voir chez les Kwanaïn’d !), une jolie jeune femme était assise au comptoir, objet de toutes les attentions (et convoitises, mais cela se comprenait), car il était rare de voir une femme entrer dans un bouge si malfamé. Une technologue, à la vue de ses habits peu communs, et qui la rendaient encore plus charmante aux yeux du corsaire.
La belle inconnue se retourna, ignorant la petite assemblée de marins bavant dans leur chope et pourtant les laissant profiter de la vue – pas désagréable – de sa poitrine bien rehaussée.


Son cœur chavira. L’occasion était trop belle pour la manquer, mais quand il voulut bondir saluer la dame, une main inquisitrice le stoppa net dans son élan. Il se retourna pour dévisager froidement Kendan, le « frustrateur de service » (comme il l’appelait parfois quand l’hybride l’empêchait de sauter sur tout de qui bouge). Frey n’était pas là, il s’occupait d’un marin malade sur le bateau, et n’avait donc pas pu sortir avec eux. De ce fait, l’Angsälvorien était le seul à pouvoir restreindre les ardeurs de son capitaine.

− Kendan, ta main, je te prie.
− Désolé Capitaine, mais on a un bateau à préparer avant demain matin et un équipage à avertir… Ce n’est pas le moment de jouer les séducteurs de seconde zone.
− Séducteur… de seconde zone ? Kendan !
− Vraiment désolé… Mais c’est pour te faire rendre compte de…

Se déjouant de l’emprise de son ami (« oh, Kendan, regarde, une chimère est en train de se siphonner un tonneau de cervoise là-bas ! »), Drake fila comme le vent. Kendan demeura pétrifié et bouche bée. Il ne pouvait décidément rien faire pour arrêter complètement le corsaire dans ses accès de mâle agité par les hormones. Il le regarda donc s’éloigner, fataliste, mais aurait bien aimé tout de même que le nouveau membre de l’équipage, arrivé depuis à peine un mois – un dénommé Benach – soit là pour lui prêter main forte afin de ramener de force leur capitaine sur le Leborean. C’était pas de pot, l’aveugle baraqué n’aimait pas cette taverne précisément. Cela décida l’hybride à en changer la prochaine fois qu’ils reviendraient à terre.
Du côté de Maxine, qui observait les marins saoulés par le vin et la bière, chantant et dansant sur les tables pour certains, et dormant dans leur propre vomi pour d’autres, ce ne serait décidément pas de la tarte de demander quelques informations à ces poivrots affligeants. C’est en tournant la tête un peu plus sur sa gauche qu’elle vit le grand brun aux cheveux longs. Immédiatement, elle le prit pour un type douteux qui semblait avoir une idée derrière la tête.
Pour Murielle (qui était cachée dans un coin sombre, à espionner béatement le grand corsaire d'un air concupiscent), au contraire, Drake était un corsaire plutôt beau gosse, avec un sourire colgate, sentant le citron et ayant de bouclettes soyeuses virevoltant derrière lui. La classe quoi ! Il la regarda un instant, et tel un Dom Juan ayant repéré une nouvelle pr… euh une magnifique jeune femme à qui parler, il se lança.

− C’est pour moi, Tavernier, dit Drake en posant une pièce dans la grosse patte de l'homme, mais celui-ci secoua la tête en lui rendant son argent à contre-cœur.
− La dame a déjà payé.
− Ooooh… Eh bin fail… Ahem !

Le grande corsaire se ressaisit de cette annonce, toussa un peu, puis se tourna vers la technologue, l’air encore plus aguicheur.

− Dites-moi, que fait une charmante demoiselle telle que vous dans un endroit aussi… misérable ? (coup d’œil au tavernier d’un air de dire « ça c’est pour m’avoir humilié devant une femme, gros tas de graisse ! » ; celui-ci ne broncha pas mais le foudroya tout de même du regard)

Maxine avait esquissé un sourire amusé en voyant l’échec de Drake au moment de payer sa consommation, et ce sourire s’était encore agrandi lorsqu’elle l’avait vu se tourner vers elle, l’air aguicheur, un sourcil légèrement relevé. C’était visiblement un séducteur de la vieille école – voilà qui pouvait être distrayant. Surtout, il détenait peut-être des informations utiles, et si elle devait user un peu de son charme pour les obtenir… D’autant plus que le marin n’était pas l’un de ces pirates rebutants qui sentent le vieux rhum et le tabac bon marché, non, il sentait plutôt le…citron ? ê_o

« Dites-moi, que fait une charmante demoiselle telle que vous dans un endroit aussi… misérable ?
- Je suis à la recherche d’une vieille connaissance…
- Vraiment ? Vous m’en direz tant… dit-il en se rapprochant d’elle subrepticement. Elle nota que c’étaient ses cheveux qui sentaient le citron, étrange huile pour un homme, mais bon…
- Oui, peut-être le connaissez-vous ? Il s’agit d’un certain Esteban Corte Velasquez. »

Maxine vit alors le grand brun se figer. Il affichait, comme automatiquement, un immense sourire charmeur, mais ses yeux avaient quelque chose d’horrifié et il la regardait comme si elle venait de prononcer la pire des injures au monde.

« Vous…le connaissez ?
- J’espère que si je vous dis oui, vous me donnerez quelque chose…d’intéressant, en échange, » fit-il en affichant à nouveau un sourire évocateur.

Maxine prit un air vaguement offusqué mais elle ne put retenir un sourire – la drague était trop ouverte pour être véritablement offensante.

« Écoutez…Nous verrons bien comment se termine cette soirée… En attendant, si vous pouvez me donner quelques infos sur Velasquez…le nom de son bateau, les lieux où on a des chances de le trouver…
- Pourquoi une femme telle que vous cherche-t-elle un homme si... vil et…abject? demanda-t-il en roulant les yeux d’un air de dire ‘mais qu’est-ce qu’il a de plus que moi ?? é_è’.
- Oh…rien de personnel ! assura-t-elle pour balayer les soupçons de Drake quant à une éventuelle liaison. C’est simplement qu’il me doit de l’argent, mentit-elle avec aplomb.
- Ah ! s’exclama Drake, soulagé. Il a des dettes ! Ça ne m’étonne pas de la part de cet infâme coquin ! »

« Infâme coquin » ? Le grand brun était-il emphatique, avait-il un différend personnel avec Velasquez, ou bien ce denier était-il un être véritablement exécrable ? Pourtant, selon Marc, c’était un alchimiste de haut vol, cultivé, savant,… Mais peut-être avait-il quelque peu changé après tant d’années…

Soulagé par cette réponse, Drake se détendit. Étant debout depuis le début de leur conversation, il s’assit à côté de Maxine, sur un des grands tabourets du bar, puis commanda une chope de bière au barman (comme ça au moins il n’aura pas sorti sa pièce pour rien).



− Eh bien, ajouta-t-il après avoir bu sa première gorgée, j’avouerai avec honte que je connais effectivement un certain Esteban Corte Velasquez.

Il fit une grimace, dépité d’être obligé de prononcer ce nom. Cet homme, il l’avait connu quelques années auparavant, et il ne s’en remettait toujours pas. À chaque instant, l’eau croupie du port lui rappelait son odeur, son allure même !

− Avec honte ? répéta la journaliste, un peu perplexe.
− Croyez bien que je ne suis pas ravi d’avoir rencontré ce fieffé félon! Je m’en serais bien passé…
− Hum…

Maxine sourit pour inviter le corsaire à poursuivre. Évidemment, il ne put que répondre à son attente, en bon gentleman qu’il était (et parce que son sourire était, décidément, très agréable…).

− C’est un pirate… répugnant, débraillé, puant… de la pire espèce, comme je le disais.
− Oooh, je vois. Et vous vous êtes un pirate qui sent le citron ? fit la jeune femme sur un ton amusé et totalement ironique.
− Ah ah (Drake fit un sourire d’autosatisfaction) non, chère amie, je suis un corsaire. Je n’ai rien à voir avec des individus tel que lui, bien que parfois je sois obligé de les côtoyer, car ils font partis de mon travail.
− Aaaah, d’accord ! Ca explique le citron ! plaisanta-t-elle.
− Ça, c’est ma marque de fabrique, répondit-il très fièrement.

Pour appuyer ses mots, il passa sa main dans ses boucles épaisses et elle ne rencontra aucune résistance ("l’Oréal, parce que je le vaux bien 8D"). Maxine ouvrit de larges yeux comme si elle s’étonnait du remarquable bienfait de ce fameux produit citronné, mais en réalité elle ne le prenait pas vraiment au sérieux, pensant qu’il était strictement impossible qu’il se prenne lui-même au sérieux. Elle rit ensuite à son clin d’œil complice, puis ils redevinrent tous deux plus consciencieux.

− À propos de Velasquez, vous sauriez comment s’appelle son bateau ? Et où on peut le trouver ?
− Ah ! soupira le grand brun, il change si souvent de nom que je ne pourrai vous répondre ! Ça c’est parce qu’il a un raffiot des plus miteux (comme lui quoi) et donc que quand il subit des attaques (pas vraiment de ma part, malheureusement), celui-ci coule au moindre petit trou dans sa coque.

Voyant la mine déçue de Maxine, Drake s’empressa d’ajouter :

− Mais je sais qu’il mouille dans le port de RangeDocks. De plus, Velasquez est accompagné d’une (charmante) femme qui se nomme Johanne Clark.

« Ah le sagouin, comment peut-il avoir un second si sexy !? Et moi qui me coltine une vieille rombière frustrée, mais qu’ai-je fait pour être si méprisé par le Destin ?! » se dit-il aussitôt, comme à chaque fois qu’il pensait à la grande rousse. Revenant à la réalité, il s’aperçut que la journaliste avait sorti un petit calepin pour noter tout ce qu’il disait.

Maxine nota le nom de Johanne Clark.

« Merci beaucoup, monsieur le Corsaire.
- Mais…avec plaisir !
- Savez-vous autre chose sur lui ? Je veux dire…à part le fait que c’est un être abject que vous voudriez occire ?
- Oh, à part ça, rien d’intéressant ! Oubliez un peu ce plouc et… intéressez vous plutôt à moi, fit-il avec un sourire en lui prenant la main. Je suis Drake Calahaan, pour vous servir ! »

Maxine ne put s’empêcher de rire légèrement, puis elle réfléchit un instant. Allait-elle lui répondre en donnant son propre nom ? Ou allait-elle gentiment l’envoyer balader maintenant qu’elle avait les infos qu’elle voulait ? Entrer dans une conversation d’ordre privé avec un homme menait généralement à…un lit. En avait-elle envie ce soir ? Une (pas si) profonde réflexion s’imposait.
Depuis quinze jours elle bossait sans interruption, soit pour le Steam, soit pour trouver Velázquez. Quinze jours qu’un homme ne l’avait pas touchée. Looong quand même. Et puis, ce Drake était sympathique, sentait le citron, se montrait flatteur et distrayant, était plutôt bien bâti…et elle n’avait jamais couché avec un corsaire, expérience incontournable s’il en est, dans un lieu comme Range Harbor !
Après ce débat intérieur extrêmement hésitant, elle décida finalement de se taper le grand brun.

« Je m’appelle Maxine Twainn Okland » dit-elle finalement.

Drake, ravi, lui baisa la main. Puis il releva vers elle ses yeux bleu nuit, affichant soudain un sourire plus sérieux : « Enchanté. »

Drake et Maxine discutèrent un petit moment au comptoir, de tout et de rien principalement. Le grand corsaire finit par remarquer qu’il appréciait vraiment la compagnie de la journaliste. À vrai dire il n’avait pas l’habitude de côtoyer les technologues, femmes qui plus est, et il était ravi de pouvoir se faire une nouvelle expérience. Une heure seulement après leur rencontre, il proposa à Maxine de quitter la taverne.

− Que diriez-vous de visiter mon bateau ? lui dit-il d’un sourire brillant et fier.
− Pourquoi pas.

Elle semblait toujours amusée par son comportement si plein de… sous-entendus. Mais c’était ainsi que Drake procédait quand une femme lui plaisait : il n’allait pas par quatre chemins. Les préliminaires valent tout autant que ce qu’il y a à gagner à la fin, mais la séduction avait bien une limite. Le message était passé, il n’y avait pas à tergiverser plus longtemps. C’était comme si Drake venait de trouver son alter ego féminin (pas son âme sœur, attention).
Une minute plus tard ils étaient sortis. L’équipe venue à terre était rentrée bien avant, cependant le grand brun supposait que certains d’entre eux l’attendraient cachés sur le pont principal pour voir s’il avait réussi son coup. Eh bien ils allaient être grandement surpris (que ceux qui avaient parié sur le fait qu’il ne parviendrait pas à séduire la journaliste aillent se faire bouffer par un kraken). Enfin, le couple d’un soir (ou peut-être plus, ce serait pas de refus) arriva sur les quais, face au Leborean, puis Drake invita Maxine à monter après lui avoir présenté sa main (gentleman oblige). Peut-être qu’elle trouverait son attitude un peu vieillotte, vu qu’elle vivait dans une société bien plus évoluée que la sienne, mais ça ne le préoccupait pas vraiment. Le principal était qu’elle se sente bien avec lui. Elle allait tout de même passer la nuit avec un sacré étalon, oh oh oh oh ! (* sbaf *)

− Maxine… C’est de quelle origine ? demanda le corsaire quand ils furent sur le pont.
− Je suis d’Hérakléo. Et vous ? Vous ne pouvez pas être entièrement un Astarnao avec un nom pareil…
− Calahaan ? Hum il est vrai que ça ne fait pas très Astarnao. Apparemment ma mère avait des origines Néothuliannes mais ça remontait à loin, vraiment très loin. Des ancêtres qui ont vécu la Jonction. Personnellement, je me fiche d’où je viens.

Il se posa contre le bastingage et croisa les bras.

− Les origines sont souvent importantes, murmura Maxine, son manteau sur un bras.
− Certes, mais moi je dirais que… je viens d’un peu partout. Je n’ai plus vraiment de patrie, à force de voyager, vous comprenez ? Désormais ma seule véritable maison, c’est mon bateau. Et je suis très content de ça.
− Ça se voit. Vous semblez fier de cette magnifique nef.
− Plus que jamais maintenant qu’une belle femme est montée à bord…

Drake s’était rapproché en même temps qu’il parlait, et sa main avait glissé autour de la taille de Maxine, qui le fixait avec attention. Il effleura ses lèvres des siennes et descendit lentement dans son cou, pour finalement s’arrêter brusquement, la prendre par la main et l’amener vivement à sa cabine. Leurs talons claquèrent sur le plancher et quelques silhouettes dissimulées dans l’ombre poussèrent des murmures abasourdis à leur passage. L’une d’entre elles voulut les rejoindre mais on l’avait agrippée par la taille pour l’empêcher de se révéler. Et de gâcher un si beau moment.



[HS : Voilà, pas la peine de détailler la suite, vous aurez deviné ce qui se passe tout de même 8D (même si perso j’aurais bien aimé en dire plus, mouhohohoho * resbaf *)]