On ne tire pas un Lapin de son chapeau...

<<Ma chère, très chère fille.

Si tu savais comme tu me manques, et comme je suis peiné de te savoir si loin de moi. Et même si mes mots ne suffisent à l'exprimer, il me faut te l'écrire avant d'entamer ma lettre.
J'espère que ton voyage s'est merveilleusement bien passé, et que ton arrivée à...>>

Bla bla bla, ses yeux mauves parcouraient la feuille... pardon les tonnes, les liasses de feuilles que ce cher Tuhitep avait fait envoyer à Range Harbor pour son arrivée. Et elle était déjà blasée dès les premières lignes, bien qu'elle l'aimât beaucoup parce que c'était après tout son père. Un peu trop gâteau, à dire "oui" les yeux fermés à ses moindres caprices, mais qui détesterait un père aussi adorable?
Quoi que la vue de la face un peu ahurie dudit père, la refroidi en continuant les lignes...

<<Car comme tu le sais, ma choupinette d'amour...>>

Elle leva les yeux au ciel

<<Si jamais tu avais le moindre problème je viendrais à toute allure>>

Sourire ironique de sa part, elle murmura "avec ton cheval blanc" et continua

<<Et nous installerait dans cette nouvelle ville. Mais je sais, et respecte, que tu as un certains désir d'émancipation>>

Merci Papa...

<<Que même si ça me fend le coeur>>

Soupir, pourquoi fallait-il qu'il se répète à jamais, et elle voyait presque les mains de l'écrivain trembler d'émotion et les larmes monter dans ses... son oeil valide pendant qu'il écrivait.

<<Je resterais à distance jusqu'à ce moment là. Ah jeunesse, pourquoi faut-il toujours que>>

Elle fit une grimace, agacée, tournant les pages et survolant ce discours paternel répétitif et un peu trop gorgé d'amour pour ne pas en suinter par tous les pores du papier. Assise là, dans le bureau des postes de Stern-Road, elle se demanda pourquoi il fallait que "si vite" une lettre lui parvienne, comme si tout avait été calculé à l'avance pour qu'elle la reçoive pile poil à son arrivée et en fait, c'était pas étonnant au final. Qu'elle l'ait ouverte si vite, relevait, elle s'en rendait maintenant compte, juste de la pure surprise... en temps normal, elle l'aurait rangée dans un coin et ne s'en serait plus souciée jusqu'à la suivante, un peu désespérée, qui lui demanderait pourquoi ce manque de réponse.
Oui, la jeune fille était peu clémente vis à vis de cette agression affective perpétuelle qu'elle subissait même à distance. Elle replia le tout, le remit proprement dans la grande enveloppe cachetée et comme, elle était entrée seule dans l'établissement, elle se dit que ce serait pas plus mal d'en profiter pour jeter un coup d'oeil dans les quartiers environnants avant de rentrer et rejoindre ses chiens de gardes... qui l'accompagnaient déjà depuis le début de son voyage. Après tout, elle avait 25 ans... Merde!

Pourquoi s'ennuyer, alors que là, sur le coup, elle pouvait y aller; mais... se perdit un peu à regarder autour d'elle, et surtout: un élément retint son attention, outre la jeune femme qui venait d'entrer, c'était plutôt ce qui la suivait ou l'accompagnait... comment savoir?

Depuis le début, il y avait dehors devant le bureau de poste un gros poney à la robe bariolée (Appaloosa Cap de Maure, Gris, Blanc et Noir) qui attirait l'attention, de par sa couleur et le côté insolite que donnait un animal ainsi perdu dans les beaux quartiers résidentiels. Mais impossible de le faire bouger, il attendait sagement comme un chien, même si, il raclait le sol de son sabot en signe de nervosité.

Il faisait beau aujourd'hui et Sélène était plutôt enclin à être d'une vision optimiste de la vie. Mais l'heure n'était pas à regarder le ciel bleu et les oiseaux chanter. Elle devait contacter au plus vite un indicateur qui doit savoir quelque chose au sujet d'une activité mage étrange impliquant avec de grandes chances une entité. Et toujours d'après cet indic' cela doit se passer quelques part près de Stern-Road.

Sélène venait donc de débarquer ici depuis quelques jours. Elle séjournait à l'hôtel des cymes bleu, un hôtel coquet qui sent la bourgeoisie à plein nez. C'est donc toutes guillerettes qu'elle sort de l'hôtel pour se diriger vers le bureau de poste le plus proche afin d'envoyer une missive. Cela étonnait Sélène qu'une personne désireuse de se cacher veuille une prise de contacte par une des voies aussi courante : la voix postale. Sélène s'attendait à quelque chose de plus habituel dans ce genre de cas comme un rendez-vous dans un endroit discret ou encore l'envoi de pigeon messager. Mais bon si c'est le choix de l'indicateur elle n'y peut rien.

A peine arrivée Sélène remarque un magnifique poney gris et blanc tacheté de noir qui attend devant le bureau de poste, sans attaches et qui commençait à s'impatienter en frottant l'un de ses sabots sur le sol. Sélène regarde Firion d'un air interrogateur.

- Tu as déjà vu ça toi Firion ? Un cheval je ne dis pas mais un poney, dans un lieu comme celui-ci ? Ce n'est pas courant !
- Gnif !

Sélène ne passe pas plus de temps à regarder l'animal incongru et rentre dans le bureau de poste déjà pas mal rempli de monde. Elle se dirige vers une des cabines de bois prévu pour écrire et commence sa rédaction.

'' Très cher monsieur,

Je prends contacte avec vous au sujet de l'affaire décrite par ma supérieur, la grande prêtresse.
Vous pouvez me contacter dans la nuit de dimanche à l'adresse suivante, 5 avenue Clark Clempton, Hôtel des cymes bleu.

Cordialement,

Miss Hayward-Jones''

Décidément cela ressemblait plus à une mission d'espionnage qu'à une traque à l'entité chaotique mais bon cela était amusant de voir que certaines missions peuvent être différentes des autres. Sélène espérait seulement ne pas rencontrer d'ennui avec cette histoire.

Sélène ressort en compagnie de Firion de la cabine d'écriture et remarque une magnifique jeune femme à la peau sombre, aux cheveux d'un blanc magnifique et portant une sublime robe … Violette et blanche. Décidément niveau choses incongrues et rares cela va de pair avec le poney se dit Sélène intérieurement.

La jeune femme semblait porter son attention sur le petit familier mais détourna aussitôt les yeux lorsqu'elle compris que Sélène l'avait remarquée. Elle se mit d'ailleurs en mouvement en direction de la porte avec un gros paquet de feuille qui ne manqua pas de tomber sur le parvis de la poste.

Alors que Sélène sortait elle se précipita pour aller aider la pauvre demoiselle qui se retrouvait bien embêtée avec toute cette paperasse sur le sol. Et alors qu'elle se baissa en proposant son aide elle remarqua le poney qui s'agitait un peu plus en tournant la tête vers elles deux. Ce pouvait-il qu'il appartienne à cette jeune femme ?

- Attendez je vais vous aider, proposa Sélène avec gentillesse.
- Merci, répondit brusquement la jeune femme.

Cette jeune femme était une octante. La peau foncée et les yeux mauves ne pouvaient échapper à Sélène. Ces yeux mauves … les mêmes que lui… Les mêmes qui prirent une teinte rouge sang cette nuit là...

Alors que Sélène ramassait les feuilles en compagnie de Firion qui faisait de son mieux avec ses longues oreilles qui le gênait plus qu’elles ne l'aidaient et ses grosses paluches , elle ne put s'empêcher par automatisme humain de lire quelques lignes qui passait devant ses yeux.

''Car comme tu le sais, ma choupinette d'amour...'' … ''J'espère que ton voyage s'est merveilleusement bien passé, et que ton arrivée à... '' … ''Mon sucre d'orge...'' …

Elle venait donc d'arriver elle aussi ? Quel hasard ! Sélène ne put s'empêcher de lui demander...

- Heum... Excusez moi mademoiselle... Je n'ai pu m'empêcher de lire quelques petites choses qui passaient devant moi … Vous êtes vous aussi nouvelle dans la région ?

Les yeux braqués sur la bestiole, cette boule de poil blanche avec un nez rouge digne des plus mignonnes peluches... en fait c'était pas tant que ce soit un petit animal tout choupi qui la turlupinait c'était le rapprochement hautement horrifique qu'elle pouvait faire avec les peluches de Tuhitep dont il avait re-tapissé ses murs. Mais pourquoi, pourquoi au juste le simple fait de tenir cette lettre dégoulinante ramenait le monde entier à sa pauvre trogne à lui? Elle secoua la tête, mais comme une fascination, elle ne pouvait quitter la petite chose du regard... trop adorable quand même... quand soudain;
Elle se rendit compte que les minutes s'étaient égrainées sans même qu'elle s'en rende compte et la femme qui accompagnait cette boule d'amour ressortait déjà de sa cabine. Détournant le regard, elle se dit qu'il était temps d'y aller avant que ça lui monte au cerveau et qu'elle finisse avec une gelée à la place comme son cher père.
Sauf que, petit imprévu, par un hasard malicieux, ces feuilles couvertes des mots les plus doux... et écoeurants prirent leur indépendance en allant inexorablement s'écraser sur le sol. Heureusement, qu'une main secourable vint l'aider et sans même regarder, le remerciement fusa. Puis, elle se rendit compte qu'elle avait été un peu brusque et avant même qu'elle eut le temps de se reprendre: la question.

***

Pour être nouvelle, ça oui, elle était nouvelle. Et alors qu'elle répondre oui, le calcul mental de l'enfer se mit en route: elle avait vu les lettres, donc elle avait aussi dû voir les choubinettes d'amour en sucre candy et autres sobriquets affectueux et rien qu'à cette idée, elle vira au rouge. La chaleur montant jusqu'à ces oreilles, elle détourna le regard avec un air boudeur

-Oui...

Et puis gardant la pose, elle rouvrit les lèvres...

-Oui...

Arh elle se répétait, quelle idiote

-Et donc si vous aussi, ça veux dire qu'on serait pas trop de deux pour l'explorer!

Et là, son sourire fut ravi. Mais quelle idée. Sauf que l'autre aussi d'un coup semblait emballée et alors qu'elles passaient la porte, Cendre remettant les liasses de papier n'importe comment dans l'enveloppe cette fois ci, les froissant.

-Il faut juste que je récupère mon poney...

Sauf que, ledit poney, était en train de se faire harceler par un employé des postes qui voulait le faire bouger de place, à grands gestes et que l'animal se mit à piétiner avec panique. Oubliant toute contenance, il se cabra, faisant basculer l'homme et parti au galop comme un dératé dans les rues... Ce qui, non seulement étonna grandement sa cavalière, mais aussi la fit pester.
Ce poney couard, je te jure! Elle attrapa fermement, par réflexe surtout, le bras de la jeune femme qui l'accompagnait et l'entraîna sans autre forme de procès à sa suite, bondissant sur le chemin emprunté par son Djinn, s'époumonant

-POLTERGEIIIIIST! TRIPLE BOUGRE D'IMBECILE, STOOOP!

Mais c'était vain, cet animal peureux détalait déjà comme un lapin hors de portée de sa voix et petit à petit, elle ralentis presque désespérée

-Poltergeist... Dieu du ciel, pourquoi?

Elle porta une main à son visage

-Suis-je maudite?

En même temps, va savoir ce qui se passe dans les pensées brumeuses d'un étalon que le moindre mouvement agite, ce qui ne fait qu'un tour dans son cerveau et l'entraîne à actionner le mécanisme de ses muscles pour le pousser à devenir un char d'assaut qu'on aurait forcé à se reproduire avec une fusée, en oubliant la tête chercheuse, mère de toutes les trajectoires. Bref, qui sait, jusqu'où ce satané bougre entraînait nos deux jeune demoiselles.

- Et donc si vous aussi, ça veux dire qu'on serait pas trop de deux pour l'explorer!

En effet Sélène n'ayant rien de mieux à faire avant dimanche soir, elle n'allait pas laisser quelqu'un de nouveau ici se débrouiller. Et puis elle était d'humeur joyeuse et à aider les gens, même si elle était complètement inutile vu que elle aussi était nouvelle. A la rigueur elle connaît deux trois endroits pour aller se restaurer et encore...

La demoiselle n'avait juste qu'à récupérer son poney et c'était parti pour une journée découverte d'une nouvelle ville ! Le fait qu'elles se soient toutes deux toujours pas présentées ne les avaient toujours pas faites tilter.

Mais au grand malheur de l'octante le petit poney avait été fort dérangé par l'agent des postes qui voulait le déplacer. A grand coups de sabots heurtant le sol dans un pataclop rapide, le poney tacheté s'en alla au loin. Sa maîtresse, aux abois, attrapa le bras de Sélène qui ne comprenait rien à ce qu'il se passait et qui maintenant courait en compagnie de l'octante sur quelques mètres.

-POLTERGEIIIIIST! TRIPLE BOUGRE D’IMBÉCILE, STOOOP! Rugit la jeune femme à la fois inquiète et énervée contre son animal.

Mais elles avaient beau courir, l'une traînée par l'autre, le poney était toujours le plus rapide et bientôt le bourriquet finit par disparaître du champs de vision des deux jeunes femmes.

L'octante finit par se stopper, Sélène aussi qui fut bientôt rejoins par un Firion outrée de s'être fait mettre de côté par une inconnu lui piquant sa maîtresse. La jeune octante lâcha le bras de Sélène, qui en profita pour s'abaisser et reprendre son souffle pendant que son lapin pestait, et porta une main à son visage.

- Poltergeist... Dieu du ciel, pourquoi? … Suis-je maudite?

Sélène se releva, ayant fini de reprendre son souffle, et s'avança prêt de la jeune femme, regardant dans la même direction pour voir si le poney ne revenait pas et profita pour se présenter.

- Heum … Au fait moi c'est Sélène Hayward-Jones.
- Cendre. Ha satané canasson !
- Ce poney là... C'est votre Djinn n'est-ce pas ? Se tenta de demander Sélène pour dédramatiser la scène.
- Hein ? Oh oui c'est bien ça. Oh mais par où a-t-il pu aller ?! Pesta Cendre toujours en train de chercher au loin du regard.

Cette Cendre ne manquait pas de caractère et ça se sentait dans son comportement. Sélène n'en revenait toujours pas d'avoir été ainsi traînée dans les rues de Stern-Road sans y avoir eu le choix. Elle posa un regard sur Firion qui s'était calmé mais gardait tout de même un regard réprobateur sur sa maîtresse. Un de ces regards qui veut dire ''Mais pourquoi tu te laisse toujours embarquer dans ce genre d'histoire''.

Sélène vit soudain la jeune femme octante se retourner l'air de ne plus savoir que faire mais toujours en colère.

- Vous savez, il n'a pas pu aller bien loin votre Djinn. Ces créatures ne s'éloignent que très peu de nous donc on à plus de chances de le retrouver que si cela avait été un poney banal.
- ça m'arrange bien... C'est la première fois que ça m'arrive, outre le fait que c'est un trouillard de première...
- Je vais vous aider à le retrouver. Affirma Sélène en fixant les yeux mauve de Cendre, ces yeux...
- Si cela ne vous dérange pas...

Et les voilà toutes deux partie en route pour rechercher ce cher Poltergeist. Alors qu'elles avancent toutes deux dans la rues, Firion lui traîne un peu de la patte, immobile, se tapant la patte contre le front avant de se mettre en marche pour suivre sa maîtresse.

Ceci dit, après quelques sautes d'humeurs encore, dont cette pauvre Sélène dût faire les frais, vu qu'elle c'était retrouvée embarquée contre son gré dans la quête du poney fuyard. Cendre relativisa et accepta son aide, se comportant comme si elle n'avait jamais, au grand jamais gueulé des insultes à l'égard de son Djinn et tout le reste.
Faut dire, qu'elle ne s'énervait jamais de la sorte que sur Tuhitep ou Poltergeist, parce que c'était ses proches, et qu'elle se permettait de les traiter de la sorte. Mais, les autres, en général la connaissait plutôt douce et agréable. Donc, du coup, elle niait clairement en bloc son attitude.

-Et donc, vous faites quoi dans la vie?
S'enquit-elle auprès de sa compagne d'infortune attitrée et arbitrairement kidnappée.

Certainement un peu prise de court par ce calme soudain, cette dernière répondit qu'elle faisait quelques petits boulots en mercenaria... et qui la laissa d'ailleurs fortement perplexe, son regard se posa sur Sélène, qui dût un peu développer. Pas que Cendre ignorât qu'était un mercenaire, mais elle concevait difficilement en fait la femme à ces côtés comme telle. Comme quoi, on se fait souvent des fausses idées sur les gens. Quoi qu'après réflexion, en fait elle s'était RIEN imaginé, et n'avait pas fait des plans sur la comète donc en réalité, il n'y avait pas de raisons qu'elle soit perplexe. Et zut, prise de tête. Elle balaya tout ça de son esprit pour se concentrer sur les papotages.

Sauf qu'en fait, elles étaient perdues. Dans ces labyrinthes de rues sans queue ni tête, mais par contre, avec des culs de sac. Et c'est quand elles se retrouvèrent pour la deuxième fois dans le même qu'un long soupir lui échappa et qu'elle s'assit un instant. Reportant son attention sur le petit lapin...

-Et lui c'est ton Djinn c'est ça?
Elle sourit

-C'est bien plus mignon que mon gros poney, c'est un peu comme si on était inégales devant Dieu là...

Faisant des gestes un peu dramatiques, elle continua:
-Imagine, il y en a qui se voient attribuer une petite boule de poil qu'on peut câliner jusque dans son lit, et d'autres qui ont de grosses bêtes qui prennent de la place -même si on les adore- et puis d'autres encore qui héritent d'un poisson... enfin imagine, faudrait porter un aquarium à bout de bras toute la journée ou rester sur un bateau!

Et là, elle se mit à rire, arrêtant ses longues tirades farfelues et laissant enfin la parole à la pauvre mage noyée (en parlant de poisson) sous ses paroles. Bon faut dire que là, elle faisait un gros effort parce qu'en général, elle ne s'entendait pas bien avec les femmes.

Cendre semblait s'être calmé de la perte de son cheval, c'était même comme si il ne s'était rien passé. Sélène trouvait cela pour le moins étrange mais cela l'amusait. Elle trouvait cette jeune femme très sympathique malgré son caractère difficile à cerner. Elle semblait craquer pour Firion, ce qui ne déplaisait pas à notre cher lapin qui faisais le fier devant la jolie demoiselle.

- Je crois qu'il t'aime bien aussi.

Cendre sourit en regardant le lapin faire l'imbécile.

- Bien remettons nous en route, dit-elle en se relevant.
- Très bien, répondit Sélène, allons voir de l'autre côté de la ville, nous n'avons pas encore essayée cette endroit.
- Parfait, allons-y.

Et nos deux demoiselle et le lapins partirent tous trois à la recherche du Djinn disparu. Mais leur recherche ne les amena tous sauf à Poltergeist et surtout à se perdre... En chemin elle se firent accoster par un homme.

- Mesdemoiselles.

Les deux jeunes femmes ne portèrent aucune attention au garçon qui avait tout l'air d'un de ces charmeurs du dimanche qui profite de voir deux jolies jeunes filles pour se croire irrésistible. Malgré l'absence de réponse il retente tout de même.

- Dites donc mes jolies, que fait donc ici deux magnifiques demoiselles ? Vous êtes paumé ?

Ca en effet elles l'étaient paumée. Cela faisait 3h qu'elles tournaient en rond à la recherche de ce canasson et toujours pas la moindre trace.

- Oh allez les filles soyez sympa avec Igor. Il vous fera voir des choses merveilleuses, dit-il, vantard.
- Des choses merveilleuses ? Est-ce que l'on est censée les voir dans votre visage ou sous la ceinture ? Demanda-t-elle en regardant le dit Igor de haut en bas.

Sélène elle de son côté s'amusait de la répartie de Cendre, rigolant discrètement, une main devant la bouche. Décidément elle aimait bien Cendre, sa répartie lui rappelait une fille qu'elle avait croisée un soir dans un Bar.

Igor n'en démordait toujours pas.

- Oh ! Tu as de la répartie poulette ! J'aime ça... Hum... Ça vous dis les miss que je vous écartes les cuisses ?

Sélène fut offusqué en entendant les propos indécent de ce malotru d'Igor, Cendre elle en rigolait.

- Encore faudrait-il que tu en trouve la clé, allez viens on se casse, dit-elle en prenant la main de Sélène et en lui lançant un regard plein de pitié.

Firion nargua l'homme avant de se mettre en route avec les filles, mais Igor ne voulait semble-t-il toujours pas lâcher l'affaire...

- Tu es sérieuse ? Tu fais ta pute pour ensuite jouer les saintes-ni-touche avec ta grande radasse de copine ?
- … Quoi ? Tiqua Cendre qui se retourna avec une expression de dégoût qui déformait son visage de poupée.
- Grande radasse ? Répéta Sélène dégoûtée. Grande radasse ?!
- Ouai grande radasse exactement ! Vous me chauffez et ensuite vous croyez pouvoir vous en allez sans rien faire ?

Cendre en profita pour regarder sa camarade de route et remarqua en effet son impressionantes taille pour une femme. Elle fixa ensuite Igor d'un air furieux.

- Règle numéro 1 de la drague, on insulte pas la plus jolie et ensuite, on est pas des putes. Ce qui est dommage pour toi, parce qu'à te chauffer sur monts et merveilles tu finiras seul avec ta main.
- Laisse, compléta Sélène en passant devant Cendre.

Sélène, ayant entendu Igor sortir ces insanité qui s'en tenait pour le moment qu'à sa verve, se vexa et commença à lever ses bras pour dessiner dans l'air des symboles étranges au vu d'Igor et de Cendres qui ne comprenaient rien à ce qu'elle faisait. A peine les mouvement finit, un bruissement puissant d'aile et une intense chaleur se fit ressentir autours d'eux quand soudain un lion ailé et enflammé attiré aux côtés de Sélène qui ne quittait pas des yeux un Igor qui se faisait littéralement dessus.

- OH MON DIEU ! OH MON DIEU ! UN MONSTRE !!!
- Tu avais dis qu'on te chauffais nan ?

Sélène n'eut même pas à donner d'ordre à son invocation pour donner l'idée à Igor le couard de s'enfuir à toute jambe.

Une fois l'homme partie, Sélène libéra son invocation.

- Humph ! Gougeat !

Sérieusement, tomber sur un crétin des rues (oui, il y a les crétins des alpes, en milieu naturel et les crétins des rues dans les milieux urbains) était genre la pire des choses qui pouvaient arriver. Cendre avait prit l'habitude de les casser ou de les repousser, même si ça se terminait pas toujours très bien. Elle usa dont de répliques un peu cinglantes, profitant quand même qu'elle était pas seule... et aussi influencée par le fait qu'elle était hautement remontée à cause de cette histoire qui traînait en longueur.
Cependant ce qui l'impressionna vraiment, ce fut l'apparition de l'énorme lion. Quelle créature des enfers! Bien qu'elle aussi invocatrice, elle n'avait jamais vu rien de tel étant donné qu'elle ne pouvait se servir de ses pouvoirs et s'en retrouvait donc dans sa condition de technologue: totalement démunie face à un tel spectacle. Un peu comme Igor... ce qui faisait quand même très mal à avouer.

-Humph! Gougeat!
Lança Sélène, comme si de rien n'était...

***

Et son regard se reposa sur la mage, complètement fasciné...
-Alors là... c'était complètement fou!

Et encore, elle exagérait à peine, si on lui avait dit qu'un jour elle se retrouverait face à une telle créature, elle vous aurait ri au nez... même passionnée de mythe et légendes, c'est autre chose quand on se retrouve confrontés à quelque chose de pareil.

-Ha pourtant, tu es une invocatrice toi aussi...?
Sélène aussi en arrivait à un certain stade d'incompréhension, et certainement qu'un oeil extérieur, comme Firion, pouvait voir des points d'interrogation danser au dessus de leurs têtes.

-Une invocatrice... certes, mais ça s'arrête à Poltergeist.
-Donc tu n'as jamais pratiqué tes pouvoirs?
Sélène essayait de comprendre, un peu gênée de s'être laisser emportée, et aussi très étonnée n'ayant à vrai dire, jamais rencontré de mages qui ne pratiquait pas. Et elle reprit:

-Mais ton père ne t'as pas appris?
-Mon père? Mon père il n'est pas mage...
Ah ça, elle avait pas envie de s'attarder sur le fait que son père n'était peut-être pas le sien au sens biologique. Elle s'assombrit un instant, repensant à la première fois où elle en était venue à en douter et chassa ses pensées de son esprit.

-Et ta mère alors?

Cendre se mordit la lèvre, sa mère, la bonne question
-Je la connais pas.
Elle détourna les yeux et continua
-Elle est morte.
C'était plus simple que d'expliquer que son père n'avait plus ou pas de femme et qu'à nouveau, inventée ou réellement morte, celle ci elle ne l'avait pas connue.

-Je suis désolée...
Oui, réponse normale face à ce genre de considération, Cendre sourit à Sélène pour lui signifier qu'elle ne lui en voulait pas.

-Et ça t'a jamais manqué de pas utiliser ta magie?
Bonne question, qui ne s'était jamais posée à Cendre . Elle la fit tourner dans tous les sens dans sa tête, songeuse et finalement en arriva à la conclusion que:

-Non.
Pause
-Je veux dire, je savais même pas que j'avais d'autres pouvoirs que celui d'avoir un Djinn...
-Donc tu ne sais rien sur les mages?
A nouveau, Sélène était surprise, elle se gratta la tête. C'était fortement embêtant qu'une jeune fille, une mage, ignore tout de ses pouvoirs. D'accord, suffisait de la regarder pour savoir que c'était pas une aventurière, avec ses vêtements de techno certes un peu remaniés, mais restant, des vêtements... de ville techniquement quoi. Alors, elle se décida à lui faire la proposition suivante:

-Cela te dirait de connaître quelques invocations?

Le regard de Cendre sur elle, devint un peu curieux.

-Attention, je ne serais pas tout t'apprendre... loin de là, je suis pas un...
-Précepteur?
Il y eut quelques rires, et la grande reprit
-Mais je peux au moins t'apprendre une ou deux choses. Pour t'aider à te défendre par exemple.
Et même si, la proposition était clairement, terriblement alléchante... elle était aussi terriblement flippante pour une jeune fille un peu trop conditionnée (surtout ces derniers temps avec son cher précepteur en parlant de ceux ci). La seule réponse, un peu stupide, elle en convint après fut

-Mais ce n'est pas un peu dangereux?

- Mais ce n'est pas pas dangereux ?

Cette question fit se remémorer à Sélène quelques passage de sa vie avec ses pouvoirs d'invocation, ses études et les début catastrophique pour finir sur la résultante du bain de sang qu'avait donné son voyage sur Ekhtranexos. Le pouvoir des Mage est une chose terrifiante se dit-elle intérieurement.

- Et bien … Tout à un certains danger dans la vie et c'est mieux d'apprendre à ce servir de ses pouvoirs que de les utiliser sans connaissances des bases nan ! Dit-elle avec un sourire embêtée.
- Oui, on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs... Suis-je bête, dit-elle en soupirant.

Sélène lui proposa de continuer de parler de ça en persévérant dans la recherche de Poltergeist. Il n'était pas question de pratiquer tout de suite alors que la pauvre Octante ne semblait rien connaître de la magie. Cendre soupira de nouveau, elles étaient en effet toujours sans trace du canasson et encore perdu...

- Le soucis avec moi c'est que je n'y connais vraiment rien en magie. Alors je ne sais pas trop quoi demander en premier... Ça fait tellement de possibilité de questions … Dit-elle en riant, gênée.
- Bon déjà sois rassurée, je vais t'éviter tout ce qui concerne les runes et autres choses dites ''complémentaire'' à l'invocation. C'est nécessaire mais pour un certains niveau et j'avoue que j'arrive encore à me passer de certaines de ces choses. Et puis surtout tu aurais plus d’intérêt à aller en école que de suivre mes instruction si on passe par ça …
- Ok. Et bien ce sera déjà pas mal comme ça !
- Déjà tu dois savoir que faire appel à une créature invoquer c’est utiliser son énergie magique pour la matérialiser sous la forme de la créature choisi. Tu ne transporte pas par magie une créature d'un point à un autre. Car imagine ce que ça donnerais comme conséquence sur l'écosystème lors des guerres...
- En effet je vois. Mais je ne ressent pas l'énergie magique moi.
- Ha ? Bon et bien ce sera la première leçon alors.
- Faudra être patient, souffla Cendre.

Sélène ne savait pas exactement quoi dire pour expliquer l'art de l'invocation. Tout au plus elle aidait ses camarades sur un sujet, elle ne leur apprenait pas. Cette perspective d'être précepteur pour un jour l'amusait mais la terrifiait à la fois et la faisait regretter d'avoir ouvert la bouche pour proposer son aide à Cendre.

- Mais peut-être as-tu encore des cours sur toi ? Tenta Cendre intéressée.
- Heu des cours ? Ça fait un bon moment que je ne les ai plus. Non par contre je peux te dire comment moi j'ai perçu l'énergie magique la première fois, peut-être que cela te donnera une piste pour que toi tu puisse la ressentir !

Cendre ne perdait pas une miette de ce que racontait la jeune femme brune. Au moins elle réussissait à captiver son auditoire et semblait réussir à faire comprendre ce qu'elle expliquait.

- Ressentir l'énergie magique c'est un peu comme... un peu comme ressentir une douce brise d'été la première fois de sa vie. C'est ressentir quelques choses d'à la fois fascinant et étrange qui est nouveau et que l'on tente de continuer de garder comme une chose de nouveau. C'est un peu comme la première fois que l'on se brûle, on identifie tout de suite que le feu chauffe très fort et bien pour l'énergie magique c'est pareil, on sait tout de suite, c'est dans notre sang de mage, que c'est ça.
- C'est comme une sorte d’entraînement donc ?
- Tout est une question d’entraînement en magie. Même au plus haut niveau de leurs Arts les maîtres mages s’entraîne à ressentir l'énergie magique. Par la méditation ou la pratique par exemple.

Cendre acquiesça à nouveau.

- Tient par exemple lorsque tu réfléchie, te repose tu ne ressent rien de particulier, d'étrange ? Des picotements dans les mains, une sorte de brise alors qu'il n'y a pas de vents ou ce genre de chose ?
- Non... Pas spécialement. Rien de tel en tout cas.
- Ha... Nous avons un long chemin à faire... Et même en compagnie de Poltergeist ? Car les Djinns sont comme des sortes de canalisateurs d'énergie.
- J'ai ignoré pendant des années que Poltergeist ait même pu être un Djinn, donc je suppose que non. Désolé, ajouta-t-elle.

A cet instant précis Sélène était désespérée et ne savait plus quoi faire. Cette fille malgré sa gentillesse aussi voyante que pouvait l'être sa tenue vestimentaire étais vraiment un cas désespéré. C'est rare que Sélène pense ce genre de chose des gens qu'elle rencontre, mais la... Forcé d’admettre qu'il y avait du boulot.
- Ce n'est pas grave, expliqua-t-elle, c'est juste que je commence à sécher en explication pour essayer de t'initier. Sélène posa une main sur son menton en signe de réflexion et laissa échapper, qu'est-ce qu'un précepteur ferait à ma place ?

Elle réfléchissait. Tentant de faire appel à des souvenirs lointain du temps de sa scolarisation en école Mage. L'école de magie … Ses premiers jours. Soudain elle eu une idée.
Sélène demanda à Cendre de stopper la marche quelques instant.

- Bien, tu vas faire exactement ce que je vais te demander, d'accords ?
- Ok.
- Mets tes mains sur tes joues.

Cendre s'exécuta en se demandant à quoi rimait tut cela.

- Bien maintenant tu vas penser à une chaleur diffuse au niveau de tes mains. Une chaleur agréable comme celle d'une soirée d'hiver sous la couette ou d'une tasse de thé bien chaude. Tu ne pense qu'à ça.

Cendre ferma les yeux et semblait exécuter ce qu'avait demandée Sélène. Soudain la jeune Octante eu comme un sursaut et enleva ses mains de ses deux jolies joues.

- Ah ! Lâcha-t-elle de surprise.
- Qu'as-tu ressenti ? Questionna Sélène.
- Peut-être bien la chaleur à laquelle je pensais, c'était... bizarre et ça n'a pas duré longtemps...
- Mais c'était comme une sensation nouvelle ?
- Certainement, je suis même étonnée que ça aille si vite.

Sélène était soulagée. Enfin elle avait ressentie l'énergie magique. Ce n'était que le début mais déjà cela d'accompli. Elle se risqua à une petite boutade pour la faire revenir sur terre.

- Tu n'es peut-être pas si désespérée que tu en à l'air !
- Ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué !

Sélène rigola et finit par remarquer avec Cendre qu'à force de discuter, elles n'avaient pas fait attention à où elles avaient marchés... Elles étaient arrivée aux Docks.

Galoper, droit devant. Ne pas se poser de questions. Comment savoir réellement ce qu'il se passe dans la tête d'un poney effrayé. Et peur de quoi en fait? Ces mouvements à vous donner le tournis, cette agitation intempestive, emprunte d'énervement. Et quand l'animal est totalement écoeuré, il cède à sa nature peureuse et file devant lui comme si sa vie en dépendait. Même si c'est un Djinn, même s'il y a derrière les cris, cette voix... qui même sous la colère ou l'énervement, est rassurante car familière. Mais c'est trop tard, la machine s'est déjà enclenchée et il n'est plus question de faire un seul pas en arrière ou de s'arrêter.
Galoper, devant. Se perdre, laisser ses pas errer, la peur fait le reste. Il y a un tourbillon de choses qui nous croisent, sans nous effleurer. Les cris des passants ne font que relancer l'appareil et au final une ville s'avère être un labyrinthe qui débouche sur l'infinité...
<Suite>

**Onesime & Honoré** Messages : 22 Date d'inscription : 26/05/2011

Cela faisait quelques jours qu’ils étaient enfin arrivés à Range Harbor dans le quartier de Stern Road, bien entendu ! Il était hors de question pour un Montberry et pour un Nelson de débarquer dans la populace et de toute façon, ça aurait été bien inutile !
En effet, il y avait à Stern Road tout ce qu’il fallait pour loger et vivre : Une grande battisse charmante… L’avant : la devanture, était couverte de lierre, cachant une peinture blanche immaculée. La façade masquait une cour ou il y avait une écurie… Tout cela aurait pu être fort charmant si… La maisonnée n’avait pas été complétement abandonné depuis des lustres. Et alors, la charmante bâtisse prenait des allures de maison fantôme… Le lierre était sauvage, grimpant anarchiquement sur le mur, salissant la belle peinture blanche. Les fenêtres étaient presque tombantes et on ne reconnaissait plus la couleur de la peinture qui jadis redorait et protégeait le bois des intempéries. La cour regorgeait d’herbes folles. Il y avait des trou un peu partout, manquait bien souvent quelques galets à droite et à gauche… Et les écuries… Et bien en aussi mauvais état que le reste.
La première fois qu’Honoré était descendu de calèche pour se retrouver face à ce qui devait être leur « chez eux », il laissa retomber son sourire habituel pour arborer une mine clairement déçut … Il se retourna vers Onesime qui s’était installé à ses côtés après être sortit de calèche, canne à la main.
- Vous disiez cher ami ? Un confort digne de villa de Gullingham ?
Dit-il d’un air ironique, le sourire aux lèvres en voyant son ami tomber en décrépitude.
A l’arrivée, en fait, ils étaient 3. Un Montberry, un Nelson et une étrange personne répondant au nom connu dans la noblesse de O’Caroll. Tout trois furent rejoint en aussi peu de temps qu’il n’en faut pour le dire, par des domestiques et autres ouvriers commandités pour retaper la maison… Pour la rendre viable. En fait, elle l’était, à l’intérieur, même si la poussière avait prit ses aises, tout était opérationnel. Et les quelques jours qui suivirent leur arrivés, furent rythmé pas les coups de balais. Bref. L’intérieur d’abord, le reste ensuite.
Et tout 2 trop occupé à leur tâches ménagères (ou devons nous préciser : les domestiques aidés de loin par un Honoré qui était nostalgique de sa petite enfance et un Onesime qui installait SON bureau que PERSONNE ne devait déranger) oublièrent la surveillance de la jeune fille qui était sous la responsabilité d’Honoré et élève d’Onesime.
Et la miss, curieuse de cette nouvelle ville ou toutes les castes étaient confondus en paix et en harmonie (c’est du moins ce qui était promis sur la brochure), profita de cette liberté retrouvé pour prendre son indépendance… Enfin, toute aventure commence au coin de la rue et le coin de la rue c’était le bureau de poste. Charmante enfant bien éduqué, elle demanda l’autorisation à son tuteur d’aller cueillir les lettres de son père et pauvre fou d’Honoré, bien trop fasciné par le mécanisme de l’horloge familiale qui trônait au milieu du passage donna sa bénédiction.
- Oui oui, allez vous mon enfant, aller vous amusez plus loin. C’est quand même formidable ! Tous les rouages de cette horloge sont intacts ! Il y a même cette vieille astuce qui consiste à …
Bref, le nez dans le ventre de la grande horloge, il ne fit plus attention à la miss, qui partie sans demander son reste.
Les heures passèrent et enfin, Honoré décrocha son nez du ventre de la diseuse d’heure qui à présent fonctionnaire à merveille. Un large sourire sur le visage, il regarda le balancier aller de droite à gauche avec ce bruit particulier et tant aimé d’Honoré. Il soupira de contentement et Onesime, réapparut de son bureau, regarda l’œuvre de son ami avec… autant d’intérêt qu’il en aurait pour… Un cadavre de chaton au milieu de la chaussée.
- Honoré ?
- Oui Onesime ?
- Je suppose que vous savez avec exactitude ou se trouve notre adorable élève qui, je vous le rappelle est sous notre responsabilité sous le commandement de votre écervelé (autant que vous du moins) d’ami Lord Tuhitep O’Carrol, n’est ce pas ?
Et Honoré laissa à nouveau retomber son sourire.
- Je ne sais pas… Je crois l’avoir entendu dire quelque chose tout à l’heure… Mais j’avoue que j’ai oublié ce qu’elle disait…
Un moment de silence passa, durant lequel, Onesime, totalement neutre, regardait ailleurs en soupirant
- C’est pas comme si Range Harbor était la plus grande ville, dit-on de tout Blend Awake. Qu’à deux pas d’ici, il y a les quartiers bourrés d’ouvriers, de mages, de mercenaires, de pirates et autres calomnie du type clochard, voleur etc … Non … Absolument pas ! Et ce n’est pas comme si la miss, friande d’aventure et de sensations forte ne serait pas du genre à sauter à pied joint dans la gueule du loup en tout inconscience… Non plus, non. Tout est rose, les papillons butinent sur les roses et des poneys multicolores galopent sous des arcs-en-ciel.
Et à mesure qu’il parlait, Honoré se mit à paniquer
- Oh mon dieu !! Miss Cendre !!

<Début>

Je ne me sentais pas à l'aise en compagnie de ces deux hommes... Je ne sais pas vraiment d'où me vient cette désagréable sensation que ces hommes ne sont pas net et Firion avait la même sensation que moi. Mais en tout cas depuis que je leur ai annoncé que je voulais prendre en charge la formation magique de Miss Cendre ils semblaient méfiant dans leur comportement. Où bien était-ce parce qu'il avait cherchés Cendre pendant des heures...

Alors que nous arrivâmes enfin, l'un des deux, Honore il me semble d'après ce que j'avais compris, aida à rentrer les chevaux alors que l'autre, Mr Onesime donc, rentra au plus vite se mettre au chaud. Honore, après avoir aidé pour les bêtes, vint nous proposer de prendre une tasse de thé bien chaude.

- Ce ne serait pas de refus après toutes ces aventures... Merci. Dis-je simplement en laissant se dessiner sur mon visage un sourire amicale. Peut-être me faisais-je des idées sur ces deux hommes ?

Cendre elle ne fit pas attention à la proposition de Mr Honore et s'en alla au plus vite je ne sais ou, mais semble-t-il qu'elle allait se charger du thé.

Je fut accompagnée par Mr Honore vers le petit salon ou Mr Onesime s'était déjà instalé dans un des fauteuils en train de tripoter sa pipe. Il semblait en pleine réflexion et arborait un air des plus sérieux mais aussi assez effrayant, peu amicale. Mr Honore me fit signe de m'asseoir également, ce que je fit avec plaisir puis il expliqua :

- Je pense qu'il va falloir que vous partagiez la chambre de miss Cendre mademoiselle. Veuillez excuser l'état du logis... Bientôt ce sera un ravissant Bed & Breakfast. Dit-il en ayant l'air tout excité dans la paroles comme dans la voix. M'enfin, c'est vous qui avez retrouvée notre petite Cendre, je vous remercie.

- Ce n'est rien. Miss Cendre est une charmante personne et je pense que cette rencontre est à mettre sous le signe du destin.

En parlant du loup, Cendre débarqua, bouilloire et tasses à la main et servit le thé toute silencieuse. Pourquoi ne parlait-elle pas ? Elle était tout d'un coup muée d'un mutisme assez troublant.

- Oh oui, charmante personne oui ! Mais la jeunesse est folle et elle nous fait de petites frayeurs. Nous sommes ses tuteurs pour l'instant, sous l'ordre de monsieur son père, expliqua Honore, tout sourire. Il s'assit à son tour. Merci miss Cendre.

Monsieur Onesime commença sans demander son reste à se servir son thé, restant dans son coin à écouter sans dire le moindre mot.

- Et donc miss .. ?

- Haywards-Jones.

- Bien, miss Hayward-Jones, vous souhaiteriez donc prendre la jeune Cendre sous votre aile c'est ça ? Demanda monsieur Honoré, maintenant au chaud et installé.

- En effet. Miss Cendre a besoin d'une instruction en magie invocatoire.

Je me sentais mal à l'aise, comme l'impression de passer un entretiens d'embauche et dans un sens c'était bien ça. Cendre avait déjà deux instructeur et moi je débarque sur mes grands chevaux pour essayer de gagner le droit d'être sa préceptrice en magie.

- Vous le pensez sincèrement ? Je veux dire...

- Rah ça suffit Honoré ! Dit finalement Onesime, se tournant vers l'assemblée. Quels sont vos diplômes ?

Enfin monsieur Onesime participait, de manière très virulente, à notre discussion. Je me doutais que cet ours allait montrer ses crocs...

- Et bien messieurs je suis sortit avec de brillants résultat de l'Hecama, la plus grande école Mage. J'ai le niveeau requis pour enseigner à autrui les pouvoirs de l'invocation. Disais-je en regardant fixement le vieil ours.

Monsieur Honoré ne dit plus mot et c'était maintenant Onesime qui présidait l'assemblée.

- Avez vous déjà enseignée ?

- Jamais, mais il faut un début à tout n'est-ce pas ? Mais et vous ? Est-ce vous son père pour décider de cela ? Ne devriez vous pas l'en informer ?

Cet homme faisait naître en moi un magma de colère qui montait le long de moi. Mais à ces mots je vis monsieur Onesime hausser un sourcil.

- Je suis son précepteur mademoiselle. J'enseigne sûrement depuis que votre première dent de lait soit tombée et son père justement a mit cette charmante jeune fille comme vous semblez être obstinée à le penser, sous ma tutelle. Donc en fait, c'est un peu comme j'étais son père voyez-vous ? Non, parce que sérieusement, vous pensiez que la grande patate juste là serait capable de s'occuper d'elle alors qu'il a déjà du mal à s'occuper de son propre nombril ? Dit-il en faisant un signe de tête vers monsieur Honoré qui sembla se raidir, puis il soupire en me regardant toujours et continua. Donc en fait, si il y a bien quelqu'un à convaincre dans l'immédiat, c'est bien moi. Et je jouerais en faveur OU en défaveur sur votre requêtes auprès du grand manitou... Qui, jusqu'à preuve du contraire aura le fin mot de l'histoire de toute manière.

Long, extrêmement long, cet homme semblait aimer parler surtout lorsqu'il s'agit de remettre en place une personne. Mais je n'allais pas me laisser abattre comme ça par une personne qui semblait tellement aimer le son de sa propre voix qu'il parlait pour sortir des pavé monstre de sa bouche.

Bon, il est vrai que je ne connais miss Cendre que depuis aujourd'hui et que cela semble un peu étrange que je me démène comme ça pour être sa préceptrice en magie. Mais je n'aimais pas tant que ça l'idée qu'on me sous estime dans ce que je suis sur de savoir faire dans ma vie : la magie !

- Très bien monsieur... Mais miss Cendre a besoin d'une éducation magique, ce qui me semble être quelque chose d'impossible à transmettre de votre part. Anyway, si vous avez des doutes quand à mes capacité et que vous désirez une preuve quand à ma possession de mon diplôme, je peux vous faire preuve visuellement de mes capacités si vous le désirez monsieur.

Je vis Cendre fermer les yeux. Elle semblait se contrôler pour ne pas parler.

Onesime, lui, soupira en massant ses tempes.

- Ecoutez, je n'en ai rien à faire de vos compétences. Un professeur ne se juge pas uniquement à cela. Pour moi, ça ne serait qu'une démonstration tout à fait absurde et inutile de vos pouvoirs de magiciens. J'en ai rien à faire et je ne suis pas encore assez idiot pour me mesurer à une mage. Tout ce que je demande c'est : avez vous l'expérience pour enseigner ! Supporter une élève, ses sautes d'humeur, être responsable pour celle-ci quelque en soit les circonstances, être là pour elle. Muh ?! Vous vous doutez bien que je ne permettrais pas que mon élève aille s'aventurer dans la nature sans que je n'ai la certitude de son encadrement. Je dois être certain que vous êtes prête à avoir une écervelée sous votre aile.

Une écervelée ? Et bien ce cher monsieur était certes son précepteur mais je comprends pourquoi elle semblait vouloir que je reste ce soir auprès d'elles. Cet homme était un monstre... Je devais garder mon calme. Certes je n'ai pas l'expérience mais...

- He bien écoutez je vous supporte depuis déjà dix bonnes minutes à vous entendre déblatérer des mots sans cesse et passée une journée entière en compagnie de miss Cendre qui ne me semblait pas aussi écervelée que vous aimez tant que ça prétendre. De plus, miss Cendre ne semblait pas tant que ça avoir envie de s'échapper en ma compagnie, MOI je suis capable de l'encadrer.

- Peut-être devriez vous en reparler demain, à tête reposée... Laissa échapper Cendre qui voyait la discussion partir en sucette. Onesime lui semblait tiquer après ma répartie, il se tourna vers elle, semblant enfin la remarquer.

Il inspira profondément en haussant les sourcils.

Soudain Honoré ouvrit enfin la bouche.

- Et bien, oui, il est temps de dormir mesdemoiselles. Miss Cendre, voulez vous accompagner votre amie dans votre chambre ? Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas. Dit-il en souriant.

On ne tire pas un Lapin de son chapeau...

On ne tire pas un Lapin de son chapeau...

Sujets similaires

Sujets similaires