ATCHOUM !!
Eucharistie !! Quel satané rhume.
Louison renifla bruyamment, posa un album photo sur son bureau et l'ouvrit. Celui-ci regroupaient les collections de l'année 251.
Elle tourna une page et l'accompagna d'un bruit tonitruant. Elle resta figée quelques secondes. Elle put apercevoir un « t » sur la page. Elle y posa quelques doigts et y fit disparaître le reflet gênant.
Elle se remémore...
Il y a une poignée d'années dans le même bureau...
« RATCHOUM !! * Snnnnnnnnnnnnnnnniff *
Jarnicoton !! Euristide comment vais-je m'en sortir ? » Elle sortit un carré de soie et joua un petit interlude de cuivres.
« Maduchesse de La Rosée de Rose-Terre, tout ceci m'importune autant que vous. Il serait plus raisonnable d'attendre quelques semaines pour que vous vous en remettiez et pour que vos mannequins en fassent de même. Vous forcer ne ferait qu'aggraver... »
« Impensable ! » Coupa-t-elle. « Ma dernière collection
Belvédère a été un gros succès. Impossible de rallonger le délai de deux semaines, ils n'attendent plus !! »
« Je vous... »
« Miséricorde, je suis perdue. » Recoupe-t-elle. « Il faut faire une autre audition. »
« Vous trouverez difficilement deux personnes au gabarit similaire à ces deux mannequins. Et puis vous risquez de contaminer les auditionnés... » Dit-il.
« Qu'importe ! Je repèrerai bien un grand freluquet et une autre brindille plus menue. Qu'on relance les affiches et l'annonce immédiatement !! Je veux mes mannequins demain ! »
L'après-midi même :
« Vous avez bien passé l'annonce partout ? » elle demanda avec soupçon.
« Absolument, maduchesse. »
« Même au Range-Docks ? »
« Oui... »
« Vous mentez Euristide ! »
« Mais vous voyez bien que les gens des Range-Docks sont... Moins à l'image de la maison. » tenta-t-il de se justifier.
« Cessez de faire le pleutre, partez poser les affiches ! Je ne veux plus vous voir !! »
Elle s'enfonça dans sa chaise et bredouilla quelques mots.
Le premier prétendant fit son apparition.
Louison laissa apparaître une joie et un sourire très inhabituels.
« Bonjour ! » Prononça-t-elle en accentuant le « b » et le « ou ».
Très gêné par l'attitude trop bienveillante de la géante, il laissa apparaître un sourire détérioré.
« Dehors. »
« Au suivant. »
On voyait ainsi sortir en file du local de belles gens amochés par les larmes.
Plus les heures passaient, plus Louison s'énervait, plus elle fatiguait.
C'était juste avant de fermer le local, que deux freluquets, un très grand et un moins, se pointent en rigolant devant la géante.
Elle tentait de se retenir de hurler, avec quelques grammes de caféine dans le sang et une masseuse dans le dos.
« C'est un par un. Mais qu'importe. Vos noms ? » Demanda-t-elle, sur les nerfs.