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 [rétro - 8 ans avant] La mort des autres

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Ash O'Graham

Ash O'Graham


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MessageSujet: [rétro - 8 ans avant] La mort des autres   [rétro - 8 ans avant] La mort des autres EmptyMar 19 Juin - 23:04

8 ans auparavant


La scène était pathétique.
C’était l’enterrement de ma mère, et voilà qu’il pleuvait. Comme dans un putain de film. Comme si tout n’était pas déjà assez faux. L’assistance a sorti les parapluies noirs. Moi, j’ai d’abord laissé quelques gouttes mouiller mon visage, pour remplacer les larmes qui ne coulaient pas. Puis je me suis abrité avec mon père, droit et sévère comme d’habitude, ‘recueilli’ diront certainement les média.

J’aimais bien le bruissement de la pluie ricochant sur les parapluies. À côté de moi, les jumeaux pleuraient sans s’en apercevoir, leurs mains crispées l’une dans l’autre. C’étaient des gosses, c’était une tristesse d’enfant. C’était plutôt joli. Notre grand-mère les réconfortait… Je ne sais pas pourquoi, je serrai brièvement la main de Calypso. Peut-être pour la soutenir. Peut-être pour sentir un peu de sa douleur.

Les mocassins cirés des hommes et les ballerines des femmes commençaient à patauger dans la boue. Assez vite, la foule amassée sur la pelouse se désagrégea en condoléances. Le cimetière se vida. Il ne resta bientôt que nous, les pieds trempés, quatre silhouettes stupidement désemparées sous la pluie battante.

*

Notre voiture glissait dans les rues inondées. Depuis l’intérieur, on n’entendait rien. Trevor conduisait. Dehors, le soleil avait surgi entre deux nuages et la pluie, étincelante dans les rayons, ruisselait encore du ciel.

J’avais été le premier à délaisser la tombe. J’avais froid. Ils m’avaient suivi.
Maintenant tout était silencieux. On approchait de la maison. Trevor appuya sur la commande et le portail s’ouvrit. Les pneus glissèrent sur le goudron dans un froissement d’eau de pluie, puis s’immobilisèrent. On descendit sans un mot de la voiture, il ne pleuvait plus. On entra dans la maison, les jumeaux s’enfermèrent dans la chambre de Calypso. Moi, je filai vers la mienne.

Je suppose que mon père resta seul.
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Ash O'Graham

Ash O'Graham


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MessageSujet: Re: [rétro - 8 ans avant] La mort des autres   [rétro - 8 ans avant] La mort des autres EmptyMer 20 Juin - 16:15

Des coups frappèrent à ma porte. D’abord deux coups secs, que j’entendis à peine, puis trois coups plus forts pour couvrir la musique. Dérangé, j’ôtai mon masque de réalité augmentée.

« Quoi ? » fis-je en ouvrant la porte, impatient.

J’avais les nerfs à vif. Je ne sais pas pourquoi, je me sentais vide et frustré. Je ne voulais voir personne.

« On passe à table, dit Trevor.
- J’ai pas faim.
- Ça devient une manie, dans cette maison, de pas avoir faim ? »

Exaspéré, il avisa mon écran allumé.

« En plus tu joues encore à ces jeux stupides et violents !
- Je joue à ce que je veux pour me vider la tête. Sérieux, on peut pas être tranquille deux minutes dans cette putain de baraque ?! Tu me fais chier, merde ! »

Je claquai la porte, moi-même surpris par le son brutal.
Elle se rouvrit à la volée. Trevor se rua vers moi :

« On ne parle pas comme ça à son père !

Sans réfléchir, je l’empoignai par le col.

- Qu’est-ce que tu vas faire, hein ? Me casser la gueule le jour de l’enterrement de maman ?! »

Son expression s’affaissa. Je le repoussai avec dédain. Il fit quelques pas en arrière.

« Voilà, casse-toi ! »

Il secoua la tête, bouillonnant.

« Tu ne comprends vraiment rien… »

Puis il recula encore, lentement, jusqu’au seuil de la pièce, en me regardant fixement d’un air déçu.

« C’est ça, fais-moi l’animal blessé ! » eu-je le temps de lâcher avant qu’il ne referme la porte.


Clac.

Soudain seul. J’étais soudain seul dans le silence et la musique répétitive du jeu. Dans le néant. Je renfilai mon masque de réalité augmentée, empoignai mon gun en plastique et recommençai sans autre questionnement à buter des morts-vivants.

L’une des zombies, brune et dégingandée, me rappela ma mère. J’eus à peine le temps d’y penser. Sa tête explosa.
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Zack O'Graham

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MessageSujet: Re: [rétro - 8 ans avant] La mort des autres   [rétro - 8 ans avant] La mort des autres EmptyDim 24 Juin - 13:27

Calypso était roulée en boule entre mes bras, et moi j’étais roulé sur ses oreillers. On continuait de pleurer, ou d’avoir mal. On regardait par la fenêtre. La nuit qui tombait, les nuages bleu sombre qui bougeaient vite dans le ciel, poussés par le vent, et la lune toute fine qui apparaissait et disparaissait.

J’avais jamais vraiment vécu la mort avant Maman. Un de nos grands-pères était décédé quand on était petits, mais son souvenir était lointain et inconsistant. Cette fois, avec sa mort à elle, avec la conscience de mes quatorze ans, avec le désarroi et la douleur qui me submergeaient – tout semblait plus réel, tout avait plus de poids, de sens. Ou de non-sens. Je goûtais pour la première fois à l’absurdité du monde, à l’injustice du hasard, à l’insupportable vérité contre laquelle on se révolte en hurlant. Mais les cris ne servent déjà plus à rien.
Dans la brûlure du présent, je ne réalisais pas ce que tout ça voudrait dire, sur le long terme. Je ne voulais pas y penser. Mais Calypso a dit « Pour moi ça veut juste dire qu’on ne la reverra plus jamais. » Et c’est là que j’ai compris. La mort, pour le mort, c’était la simple fin de quelque chose. Pour nous, restés vivants, c’était le début d’une absence. La mort, c’était l’anéantissement total d’un être qui avait été là. C’était non seulement la disparition d’un corps, d’une voix, d’une présence, mais aussi l’abolition subite de toutes ses possibilités d’existence, de tout ce qu’elle aurait pu être, de ce qu’elle aurait pu faire, dire, ressentir. Je concevais alors toutes les conversations que je n’aurais pas avec elle, tous les souvenirs de son enfance qu’elle ne me raconterait pas, toutes les fois où elle ne m’apprendrait pas à danser.

Je serrai un peu plus fort Calypso dans mes bras. J’essayais d’être grand pour l’envelopper, mais je me sentais tellement démuni, tellement comme un gosse. J’avais tellement besoin d’elle moi aussi. Le monde se resserrait autour de nous, et je m’accrochais à elle comme à une bulle de chaleur, comme à l’ultime et dérisoire cocon qui renfermait notre innocence.
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Calypso O'Graham

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MessageSujet: Re: [rétro - 8 ans avant] La mort des autres   [rétro - 8 ans avant] La mort des autres EmptyDim 24 Juin - 15:41

On entendit des cris, une porte qui claque. Papa et Ash qui s’engueulaient. Ça arrivait parfois.

Mais à entendre ainsi retentir les premiers heurts de notre nouvelle vie, les premières discordances brutales, je sentis naître, sous le chagrin, quelque chose qui ressemblait à de l’inquiétude. Je commençais à redouter que l’absence de Maman, au-delà d’une soustraction, signifierait aussi un ajout, la présence accrue de notre père, que plus personne ne serait là pour tempérer.
Déjà tout à l’heure, il avait été énervé que nous refusions de venir manger. Déjà il criait sur Ash, probablement pour la même raison. Déjà il voulait qu’on revienne obéir à son autorité inutile. Comme si quiconque avait envie, comme si un seul d’entre nous avait été capable, de supporter un dîner morbide et silencieux présidé par une chaise vide.

Je n’étais pas sûre de comment nous allions continuer à vivre. Je me demandais parfois si Ash allait nous protéger. Il avait toujours été lointain, distant, rendu presque inaccessible par ses quelques années d’aînesse. Un peu hautain. Mais peut-être aussi s’était-il spontanément éloigné de notre duo, si fusionnel, dont il se sentait confusément exclu.

J’avais peur pour nous. J’étais triste aussi pour elle, pour sa vie perdue. Je crois que je ne pensais pas seulement aux années qu’elle n’avait pas pu vivre, mais aussi à toutes celles qu’elle n’avait vécu qu’à moitié, aux côtés de mon père, heureuse de nous avoir mais toujours un peu mélancolique, au fond, qu’il n’ait pas été celui qu’elle avait cru.
Alors j’essayais d’imaginer qu’elle était quelque part où elle se sentait bien, un endroit qui ne serait pas le néant. J’essayais de la voir s’envoler, comme dans ce roman de science-fiction que j’avais lu, vers un ciel infini, âme vibrante, détachée des pesanteurs du corps, en route pour l’exploration d’étoiles inconnues et devenue, peut-être, l’étincelle qui ferait naître une galaxie.

Derrière la fenêtre, dans le ciel sombre où les nuages reflétaient le rougeoiement des lumières de la ville, des vols d’oiseaux s’en allaient nicher pour la nuit. Zack me serra dans ses bras, je me lovai un peu plus contre lui.
On s’endormit.
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Ash O'Graham

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MessageSujet: Re: [rétro - 8 ans avant] La mort des autres   [rétro - 8 ans avant] La mort des autres EmptyLun 25 Juin - 12:57

J’étais dans mon lit, étendu sur le dos. Je fixais le plafond. Malgré l’obscurité, je distinguais chaque creux, chaque faille : mes yeux s’étaient habitués à l’ombre, comme ceux d’un chat ou d’un de ces magiciens elfiques.

J’avais pourtant joué jusqu’à l’abrutissement, zappé pendant des heures, navigué au hasard sur le net comme dans un abysse infini – bref, j’avais tout fait pour m’éteindre le cerveau et m’effondrer, endormi. Mais non. Je ne trouvais pas le sommeil. Je restais là, éveillé, inactif, obligé d’affronter finalement cette grande inconnue que j’avais fuie depuis le matin : moi-même. En m’habillant, puis pendant la messe, puis pendant l’enterrement, puis dans la voiture, et toute la soirée – j’avais soigneusement évité l’idée même de penser à ce que je pouvais ressentir. Est-ce que j’étais anormal ? Est-ce que j’étais mauvais ? Je ne pleurais pas. Je n’étais pas désemparé. Je n’étais même pas sûr d’être triste. Et quand je regardais les autres, je me sentais mal à l’aise de ne pas savoir si je partageais leur peine… Comment savoir ?

Évidemment c’était ma mère. Évidemment, je mesurais son absence. Mais nous n’avions jamais été vraiment proches, jamais vraiment partagé une quelconque complicité. Depuis que j’étais petit, elle s’occupait toujours d’abord des jumeaux. Elle était fière d’eux, encourageante, aimante. La mère parfaite, avec eux. Moi, j’avais l’impression de la déranger. D’être ce jouet trop usé, dont on est lassé et qu’on rejette. Parfois, il me semblait qu’elle me regardait comme son reflet dans un miroir, et qu’elle n’aimait pas ce qu’elle voyait. En tant qu’ancien mannequin, elle me disait que j’étais beau, que je pourrais poser. Mais c’était comme un reproche. Je ne savais pas quoi en penser, je me sentais mal. De toute façon, je n’avais jamais compris ce qu’elle pensait de moi. Je ne comprenais toujours pas. Et maintenant qu’elle était morte, c’était ce que je pensais d’elle, moi, qui m’échappait.

Je me retournai pour m’allonger sur le côté. Toujours impossible de dormir. Un coup j’avais trop chaud, alors je sortais une jambe, puis j’avais trop froid, et je me pelotonnais sous la couette, avant de ressortir un bras la minute suivante. Je haïssais surtout ces pensées qui tournaient en boucle, cette impression que le cerveau s’enclenchait toujours au moment où on le voudrait le moins, le soir, quand l’esprit et le corps fatigués n’aspirent plus qu’au repos, pour devenir une machine à regrets, à possibles, à théories sans fin. Et j’avais beau tourner et retourner les choses dans ma tête, revoir les souvenirs, réentendre les voix, je ne savais toujours pas si j’étais triste ni même si j’avais des raisons de l’être. Après tout, peut-être que c’était normal que je ne pleure pas. Peut-être qu’elle n’avait pas fait ce qu’il fallait pour que je l’aime. Est-ce que je l’aimais ? La seule émotion que je ressentais, c’était du mépris pour mon père, parce qu’il était responsable de sa mort et qu’il se comportait comme si de rien n’était, lui qui prônait toujours l'honnêteté et le respect du devoir, son hypocrisie me dégoutait jusqu’à la violence. À part ça, le néant. Voilà, je ne ressentais que ces deux choses : le mépris, et le néant. Et peut-être, aussi, l’amertume de ne pas comprendre pourquoi j’étais aussi vide.

Un léger courant d’air filtra par la fenêtre entr’ouverte. Je crus sentir, au coin de mon œil, le souffle de vent sécher une larme. Je me frottai les yeux, ils étaient secs. J’avais dû rêver. Mais peut-être pas. Une vague de sommeil m’emporta.
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Calypso O'Graham

Calypso O'Graham


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MessageSujet: Re: [rétro - 8 ans avant] La mort des autres   [rétro - 8 ans avant] La mort des autres EmptyDim 26 Aoû - 23:17

J’ouvris les yeux. Le jour s’était levé pendant notre sommeil. Zack continuait de dormir.
Je me dégageai doucement de ses bras, j’étais encore engourdie. Dans la brume du matin, je ne pus m’empêcher de croire une nouvelle fois que tout n’était qu’un mauvais rêve. Il me semblait que Maman allait reparaître, naturellement, comme dans un jeu vidéo où une vie perdue n’est un détail, et où il suffit de recommencer la partie. Mais non. Depuis trois jours c’était le même manège. J’avais beau me lever tranquillement, comme avant, marcher lentement jusqu’à sa chambre depuis longtemps séparée de celle de Papa, et toquer doucement à sa porte comme je le faisais tous les matins – je ne recevais jamais aucune réponse. Jamais les choses ne revenaient à leur place. Alors j’ouvrais la porte, je voyais le lit soigneusement bordé, la poussière accumulée sur l’abat-jour et le dressing rempli de vêtements plats, éternellement vides.

Ce matin-là, la lumière était particulièrement douce, ocre sur le parquet noisette, sur les murs vert d’eau et le couvre-lit rose. C’était presque cruel, une si jolie lumière dans la chambre d’une morte. Je ne sais pas si c’est à cause de cette lumière, des couleurs, des chants d’oiseaux qui entraient de manière surréelle par la fenêtre ouverte – mais ce jour-là je me décidai enfin à passer le seuil de la chambre. Le parquet craqua légèrement sous mes pas, un souffle de vent fit remuer les dentelles des oreillers. Pendant un instant je restai immobile, profitant de l’atmosphère de la pièce, de son parfum qui imprégnait encore l’air. Puis, sans savoir pourquoi, j’allai ouvrir sa penderie et y entrai.

C’était une véritable pièce annexée à sa chambre, aux murs recouverts de vêtements suspendus, de chaussures alignées sur des étagères, de chapeaux à la mode alchimiste. Sans raison, j’ôtai ma chemise de nuit qui glissa au sol, et pris une tenue parmi les siennes. J’essayai d’abord un ensemble d’été, puis un tailleur très sérieux, puis une robe de soirée… Tout était trop long et trop étroit pour moi. Je me regardai dans le miroir, cette fois vêtue d’une jupe orangée, avec une chemisette bleue et un chapeau de paille : en me voyant, je compris que, même si je l’avais adorée, je ne serais jamais le même genre de femme que ma mère.

Je la revoyais, avec sa grande silhouette mince qui la faisait ressembler à une poupée. « A vingt ans j’étais top model » disait-elle parfois avec un air rêveur. Elle racontait alors les paillettes, les cocktails, les podiums. Puis, prise de mélancolie, elle se souvenait ensuite de l’envers du décor, des nuits interminables, des privations, de la cruauté des regards et des mots. Finalement, elle avait quitté le milieu, fondé une famille. C’était pour ça qu’elle avait voulu vivre, pour nous.
Je ne savais pas pourquoi elle était morte.
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