Ambre traçait sa route dans le couloir monotone tandis que les feuilles voletaient, s'éparpillaient, les statuettes se fracassaient dans un des bureaux... au sol, et les tiroirs s'écrasaient, s'éclataient. Préoccupée, mais non par ce tumulte, elle tourna la tête neutre au tapage et à tout ce remue-ménage. Se laisser envahir par une profonde anxiété, un grand-père, une lettre, une idée et résoudre un problème particulier en un temps limité...

Un test, comme celui qui lui arrive chaque mois... Un examen d'entrée dans la réalité... celle de Vladimir.
"Nous nous retrouvons avec un problème conséquent, les taxes foncières ont augmenté de près de 4% et nous cherchons à contourner ce problème, voici nos chiffres, nos recettes, nos dépenses et nos déclarations, débrouille-toi pour trouver une solution."

Et on réfléchit, on tourne et retourne les manières d'esquiver le problème plutôt que de foncer tête baissée... Que de pensées désordonnées et des finances détournées... Bilan, résultat, bénéfices et dépenses, pertes et profits et si?
La solution? Peut être ici...

Non, oui... ou pas... Prise de tête, rage excédentaire, et des chiffres qui sentent à plein nez la concussion. Leurs comptables sont mauvais, ou juste paumés par ce monstre financier...
Mettons tout à plat, déjà la flotte automobile sent l'arnaque... Il y a trop de dépenses... Il faut de fausses factures de réparation pour équilibrer. De fausses factures téléphoniques pour augmenter les frais non imposés. A raison de 0,1% de pot de vin pour les organismes auxquels elles seront demandées, une économie réelle de 5,6% au total. Modifier la répartition des hiérarchies salariales en modifiant l'intitulé des cadres et le tour est joué. Les 4% ont disparu, ils ne seront pas à payer les frais factices ont été remplacés par des frais conséquemment empreints de réalité et un bénéfice supplémentaire d'en tout 3% sera fait cette année...
Elle doit mettre tout ça sur papier, elle avance dans le couloir, presque sereine et à la fois soulagée...
Elle a résolu le problème et anticipé une demande non signifiée.

Elle délaisse le jeune homme bloqué et figé.

Que faire de plus?

Son envie de tout saccager lui est passée. Il souffle d'un air las, et contemple le capharnaüm qui l'entoure. Il gâchait toujours tout ce qu'il touchait, non ? Cet endroit, cette pièce , c'était le reflet de sa vie. Sa propre vie dans laquelle il donnait de grands coup de pied, dès que son âme se sentait trop à l'étroit. Il était né dans un carcan doucereux, et de la prison dorée, il avait fait un taudis inhumain mais qui, au moins lui ressemblait. Il aurait pu y rester, des mois, des années, sans jamais se rendre compte qu'il y avait une différence entre agir et réagir. Et depuis des années, il ne faisait que ça. Réagir, hurler, détruire, pour se prouver qu'il existait. Et surtout, pour prouver aux autres son existence en dehors du patronyme Excaster. Mais la révolution était en marche, non? D'ici deux mois à peine, Esmeralde deviendrait folle, et sa planète cesserait de tourner. A force de l'observer, il se rendrait malade aussi. Son coeur se disloquerait en petits morceaux qui s'embraseraient à peine le sol foulé. Il deviendrait aigri, mais beaucoup plus lucide. Il enfermerait son être dans une toute petite partie de son corps, et s'acharnerait à s'echapper le plus habilement possible.

Mais il n'en était pas là. Pour l'instant, ce n'était qu'un adolescent de seize ans à peine, qui désespérait d'approcher le soleil. Alors il faisait ce qu'il pouvait pour faire fondre ses barrières. Et devenir, tout simplement.

Il quitte donc la pièce, sans savoir que le narrateur omniscient à ouvert une porte sur son futur obscur. Il rentre chez lui, il ne réfléchit pas. Il s'en fout, dirait-il. Mais il mentirait. Quand il retourne à l'académie le lendemain, une assemblée générale à été programmée.

Il est dans un autre monde, il affiche un air morgue alors que son esprit est absent. Ceci n'est pas du à la prise d' opiacées, la vie chez lui le force à se transformer en cachet de LSD. Il pénètre dans l'amphithéâtre, prends place à coté d'un brun qu'il ne connait pas. Et il écoute le directeur pérorer au sujet d'évènements qui se sont passés la veille. Ça ne le touche pas, jusqu'à ce qu'un détail se rappelle à sa mémoire. La fille, celle aux yeux de chat, elle l'a vue et elle pourrait le dénoncer. Sa main se crispe dans sa poche, et du regard, il cherche à travers la salle.

Il l'a trouvé, raide sur sa chaise, elle lui fait penser à une de ces statues à l'effigie d'une déesse quelconque. Pourtant, il y a quelque chose de dérangeant en elle, qui ne lui plait pas. Elle le dénoncera surement. Pour ressembler à tous ces pisseux assoiffés de reconnaissances, qu'il côtoie depuis des années. Pourquoi fanfaronne-t-il, il est comme eux? Une de ces âmes dont on attends beaucoup de choses et qui ne feront que décevoir. Dans le meilleur des cas.


Elle sort de l'amphithéâtre, engloutie par la multitude des autres élèves. Elle n'a rien dit. Ezechiël se méfie. Depuis quand une vulgaire gourgandine, tiendrait elle sa langue alors qu'elle a un scoop aussi juteux à révéler? .. Il n'y tient plus, il s'approche d'elle. D'un geste, il se rappelle à sa personne, et faisant jouer sa nuque, il marmonne.

"Pourquoi tu n'as rien dit ?"

Oh, il n'attends rien de cet échange, il veut juste savoir. L'être humain n'est qu'une suite de déception, alors ce n'est pas maintenant qu'il commencera à espérer.

La jeune fille se retourne, l'air absorbé, on lui parle? En effet.
Elle attend que tous les gens partent, le regard fixant celui du garçon qui l'a interpellé, non pas par provocation, ni par orgueil, mais parce qu'elle ne se débine pas, et qu'elle n'aime pas les autres, cela ne regarde que lui après tout...

"Tout simplement parce que cela ne me concerne pas..."

Ambre se retourne et fait mine de partir, c'est presque l'heure du déjeuner et elle pense déjà aux cours de l'après midi, à ceux du lendemain... La demoiselle sait qu'elle va s'ennuyer... Elle connait déjà tout ça, elle l'a lu dans les livres.
On lui parle à nouveau :
" ... Tu ne prends pas en compte tout ce que ca pourrait t'apporter?" Le garçon se tient mal, main dans les poches, un air septique s'affichant sur son visage de midinet.

"Ce que tu pourrais m'apporter juste par le fait que je te dénonce? Laisse moi rire..."
Cette fois-ci elle est effrontée, ce garçon est prétentieux, orgueilleux, il vaut peut être mieux que les autres en un sens vu sa capacité à braver l'autorité mais...
Hum ces cheveux noirs mi-longs, cette peau pâle, il serait presque beau s'il n'était pas aussi hautain et sûr de lui.
On soulève un sourcil, on reste là, la moue presque boudeuse d'être dérangé pour si peu, on toise de haut en bas et on esquisse un rictus sardonique.

"Quoi.. ? Les filles dans ton genre ne sont pas prêtes à tout pour se faire mousser auprès du corps professoral ? "
Il regarde les livres...

Ambre se contient, il est énervant, réellement exaspérant, elle serre son poing et grince des dents. Une fille comme elle? Ah ! Pas besoin de ce petit crétin pour réussir dans ce qu'elle fait, pas besoin de déblatérer au sujet d'un bureau saccagé.
Et à la place de lui balancer ses livres à la figure, elle lui sourit hypocritement et dit calmement :
"Je n'ai pas besoin de ça, je n'ai pas besoin de toi, ceci dit j'ai besoin de manger là, tu vois? Donc si tu veux continuer à savoir pourquoi je n'ai rien dit, si tu veux continuer à sonder mes lubbies, eh bien suis et vient parce que là j'ai vraiment faim !"

Et elle trace dans le couloir, sans se retourner ni même chercher savoir s'il la suit. Après tout, c'est lui qui tient à connaître les raisons de son indifférence.

L'encas léger qu'elle a apporté devrait lui suffire, elle s'éloigne du chahut, du campus et se dirige vers un petit groupe d'arbres isolés. Elle s'assoit, seule, comme tous les jours, comme à toutes les heures...
Elle s'évade en pensant à autre chose, à son futur?
Aux autres...

Elle voit les gens au loin rire, s'amuser, elle les envie en un sens mais ne peut se résoudre à être comme ces derniers... Mélancolie soudaine, elle souffle doucement avant de se replonger dans la seule chose qui lui sera à jamais stable :
Connaissance.

Une peste, androgyne de surcroit. Un corps adulescent et pourtant désirable. Mais pas pour Ezechiël. Lui, il aimait la beauté d'une expression, pas la beauté frigide et glacée d'une jeune fille haïssable. Par son tempérament et sa façon insupportable de le considérer comme un moins que rien. Le suivre? Et puis quoi ? Depuis quand suivait-il les ordres d'une péronnelle plate comme une limande. La voir torse nu, lui rappellerait ses ébats sexuels avec quelques garçons de l'académie. Pire que ça, elle l'ecoeurait. Cet air de dédain, il voulait l'effacer de son visage à coup de phrase bien sentie, d'insulte qui la ferait plier, gémir de honte, et lui rendre la déférence qu'il jugeait mériter.

Elle n'a pas de hanche, le cul rebondi. Une gueule d'ange et un regard sali. Il aurait voulu la gifler, il n'a fait que s'enfuir. Levant les yeux au ciel, il est reparti faire ce qu'il fait souvent. Draguer, dire des conneries, sourire, mentir, agacer. Il en a vu des mines contrariées face à son regard sombre. Il en a vue des filles baver sur la courbe de ses hanches. Alors, il a fait ce qu'il avait à faire, dans un placard sombre, et avec un individus dont il écorchera le prénom. Tant mieux, ça lui fera mal. Ça lui blessera le coeur. Il se tortillera sous la douleur. De s'être abandonné à un si grossier personnage. Mais pourquoi Excaster serait il le seul à souffrir? Soyons solidaires, beugle les professeurs. Il s'y attèle. Avec ferveur. Tous avec moi. Et moi, juste moi.

Moi, moi, moi; Ce n'est toujours que ça pour lui. La prépondérance de sa personne sur un monde qu'il méprise. Faussement. Vraiment? Il se perd lui même dans ses mensonges. Les méandres de son esprit ne sont que rejetons de l'accouplement de l'hypocrisie et de la soi disant vérité. Pour sur qu'il les a fait forniquer, en se vantant et en travestissant la réalité effrontément.

Pourtant, la fille aux yeux de chat le trouble. Son absence de réaction face à sa personne, ne peut que lui déplaire, lui qui suscite toujours maints commentaires. On le critique, on l'adule. Il s'en fout, mais il a besoin qu'on pense à lui.

C'est pourquoi, alors qu'il se retrouve en pleine action avec un .. Blond? Il est surpris de la trouver la. Le pantalon aux cheville, les cheveux ébouriffés. Il la regarde avec rejet.

- "... Tu me suis ou quoi?"

Il se tourne, et rend son droit à la décence en remontant son fute sur ses hanches, le blond est choqué. Et alors ?

Yeux écarquillés, gêne non dissimulée, c'est avec... non ce n'est vraiment pas avec joie qu'Ambre assiste à tel spectacle...
Vermillon, écarlate, pourpre, sang, telles auraient pu être ses joues si elle n'était pas dans un autre monde pour ne pas changer.
Monde de sciences, de concentration, de savoirs tranchants... Est-elle là la demoiselle que rien n'intéresse si ce n'est son abyssal refuge ? Non elle soulève un sourcil, l'air hautain et méprisant.
En fait elle est choquée, outrée, dégoutée, mal à l'aise, nausée, trouble... Elle toussote pour qu'un blondinet la laisse passer, elle tourne la tête, les yeux plissés, tentant entre quelques balbutiements d'articuler d'un ton certainement acerbe :
".. J... Je n'ai pas à suivre les gens profondément ennuyeux, exhibitionnistes et nombrilistes tels que toi..."
Elle attrape des draps blancs, renie sa pudeur et fixe des yeux noirs :
" D'ailleurs si tu voulais pas te faire lamentablement chopper fallait pas faire ça dans la buanderie ou je vais chercher mes draps. Alors cesse de croire que les gens te suivent, te regardent, t'adulent ou t'exècrent, il y en a comme moi qui n'ont absolument que faire de toi."

Elle se retourne et lâche un "Pfff" parfaitement hautain.

"Pour info ... Si tu trouves des taches suspectes, c'est la faute de ... du blond. Au plaisir de ne pas te revoir."

Ses yeux se bloquent dans le vide... Elle lâche avec la pire répugnance les draps blancs dont les drapés froissent en retombant, se retourne le regard mauvais et grince des dents.
"Rhaaa, la guerre est déclaré."
Elle se retourne, furieuse, serrant les poings et s'éloignant bruyamment.
A-t-elle perdu son sang froid?

Elle est belle. Il l'a vu quand elle s'est mise en colère. La rage au creux des yeux, ses prunelles enflammées. Il aime ce qu'il voit. D'une façon enfantine, sans aucune possibilité de jouissance. Ça l'énerve, ça l'agace. Qu'est-ce qu'il y connait en beauté au fond? Il est esthétique, mais plat. Sans âme. Poupée de chiffons chatoyant malmené par les gens. Et par le temps.
C'est la lutte contre la montre, son corps s'affaissera, son visage se ridera. Mais il ne respirait jamais un air d'enfer lorsqu'il s'énerverait. Comme la catin à ses cotés. Oui, il la déteste, il la jalouse, de posséder ce défaut qu'il brulerait de connaître un tant soit peu.

Toujours lui encore. Non? Ce n'est pas Sa beauté qu'il veut. C'est La beauté qu'il convoite. Pour lui seul, égoïstement. Pour la montrer à qui? Il ne le sait pas vraiment,

Les seuls moments où il oublie, c'est lorsqu'il jouit, dans le bassin d'un autre, d'une autre. Inutile, qu'il délaissera malsainement. Quand il les griffe quand il les prend, ce n'est pas dans l'excitation du moment, c'est pour salir leur pureté. Tout simplement.

Et puis, il s'enfuit, il quitte les lieux en ignorant la fille qui sort de ses gonds. Un sourire narquois calqué sur le visage. C'est tellement facile de faire semblant.

***

Il est revenu en cours. Jour après jour, brillant par son calme inhabituel. Le silence avant la tempête, auraient dit certains.

Il est en entrainement, couplé avec des transmutateurs. Qu'allait on inventer là? Déjà qu'il torturait ceux de son année, n'allait-il pas en plus se coltiner ces combattants imbus de leur personne ?
Et puis il la voit. La brune qu'il ne supporte pas. Un accident est si vite arrivé... En tout cas, vivement souhaité.

"Bien !" hurla l'Elite en charge de l'entraînement des Transmutateurs de quartorzième année, ces jeunes de dix-huit ans et... Cette gamine de 15 ans bientôt 16...
Tout le monde la connait, personne ne l'aime vraiment, toujours meilleure que tout le monde, d'ailleurs l'année prochaine elle sautera encore sûrement une classe... Salope, et dire qu'eux - du moins l'espèrent-ils tous vu qu'ils risquent de ne pas passer l'année - finiront à 25 ans sans avoir profité du début de leur vingtaine...

"Aujourd'hui nous allons noter les capacités de nos Philosophes de douzième année, vous allez être placés par binômes, ce seront les Transmutateurs de dix-septième qui testeront vos sceaux. Libre à vous sa matière, nous vous demandons simplement le plus puissant que vous connaissiez."

Les Transmutateurs étaient alignés là, le regard se posait sur des visages impassibles et... Baisser le regard...
Encore...
Non, là ce n'est que son crâne...
Oui, cette enfant androgyne minuscule et muet, droite comme un i, le regard figé sur celui qu'elle déteste, perdue au milieu de jeunes adultes à l'air fier...

"Pitié, pas lui..."
Elle le sent, ses capacités en divination ne sont pas exceptionnelles mais les tarots lui ont prévu une mauvaise rencontre... Et surtout une grosse frayeur...

Le vieil élite énonce les binômes...
...
"Ouais mais non. C'est mort. Trouvez quelqu'un d'autre." s'écrie le jeune homme.
Ambre se claque le front... *C'est pas pas vraiiiiiiii*
L'alchimiste n'a jamais perdu son sang froid, mais le narcissisme de ce type la met hors de ses gonds... En fait elle n'est que rancune... Et en plus elle se retrouve avec cette déjection à tester son sceau tout pourri...
*Mais va mourir* se dit-elle...

On la pousse presqu'à côté de lui, elle résiste elle râle...
"Tiens ça ne vous ressemble pas mademoiselle Sevastianev...
- Euh je..."

Elle se laisse pousser, elle lui fera un mauvais coup pour se venger tôt ou tard...

La fille qui se dirige vers lui, l'air rassuré d'être avec sa personne. Non, ça ne lui plait pas, et il le fait savoir. Mais l'évocation du nom de son géniteur lui tinte narquoisement à l'oreille. Ainsi le vieux débris a encore choisi pour lui. Il soupire profondément, relève l'index en direction d'un adolescent de ses cours ; et se tourne à contre-cœur vers la brune.

-" Bon tu bouge pas trop, ça t'évitera de t'humilier".

Encore et toujours sympathique. Les épaules en arrière, les mains dans les poches, il va et vient, commentant les sceaux impropres de ses camarades agacés. Quand il finit son tour, sous le regard assassin de son professeur, il prend place aux cotés de la fille aux yeux de chat, et sans même la regarder, lui intima l'ordre de lui faire une démonstration.

Cette attitude despotique n'était pas sans ulcérer les autres élèves , mais pour ce qu'il en avait à faire.

Effrontée, elle le regarde avec superbe tracer son sceau.

"Au fait... Duchmol, que ce soit bien clair dans ta tête, c'est MOI qui teste la puissance de ton sceau, et pas l'inverse.
-Mademoiselle, monsieur, si vous n'arrêtez pas je vous met tous les deux en colle pendant 6h dans la même salle et face à face ! Et pour votre gouverne, si le sceau fonctionne, la puissance du transmutateur est aussi important. D'où le souhait de Monsieur votre père de ce binôme ! Allez plus vite que ça !"

Elle fulmine et sourit hypocrite.
Se baissant, elle frôle le sceau de ses doigts gantés et retire la pièce de tissu qui couvre sa main.

Elle lui fait signe de s'approcher, un regard rageur. Il ne daigne pas s'avancer mais elle le regarde de façon tellement angoissée qu'il s'approche. Elle chuchote.

"Métal? T'es dingue, c'est interdit ça, et ce sceau n'existait pas, tu l'as créé ?"

L'air du jeune homme, restant muet, la convainc d'exécuter sa tâche.

Elle inspire, se concentre et sent la brûlure dans son dos lorsqu'elle touche le sceau. Elle ferme les yeux et la terre tremble si fort qu'elle croirait que le sol s'écroule.

Des hurlements, d'énormes pics de métals de près de cinq mètres de haut se sont développés sur une zone équivalente à la cour elle même, le tremblement ayant fait fuir au loin les autres participants, il n'y a pas de blessés, juste un pauvre type sous le choc, braqué par l'un des piques penchés, arrêté à deux centimètres de son crâne.

"Bon sang !!! Vous avez failli tous nous tuer !!!!" Hurle le Maître Philosophe.

***
La salle est sombre, éclairée par quelques bougies, et il y a là tout l'étalage des professeurs et des plus hauts de l'Académie.

"J'exige des explications Excaster !!!!!! Et vous Sevastianev !!! Pourquoi avez-vous tout de même exécuté ce sceau ???"

Elle les regarde, contrariée, puis porte sur son collègue un regard mauvais. Elle ne dit rien... Il se débrouillera avec ses explications.