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 Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate]

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Halil H & Isabelle S

Halil H & Isabelle S


Messages : 63
Date d'inscription : 14/02/2010

Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate] Empty
MessageSujet: Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate]   Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate] EmptyDim 14 Fév - 20:12

Avan de lire ces fiches, il serait souhaitable de lire préalablement le background sur >les Yadilh et les Piccomis<
_______________________________________________________

Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate] Isahalil


My bounty is as boundless as the sea,
my love as deep ; the more I give to thee,
the more I have, for both are infinite.
William Shakespeare, Romeo and Juliet
_______________________________________________________

Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate] Halilavatar
Nom : Hadi
Prénom : Halil
Age : 34 ans
Sexe : masculin
Date de naissance : 29 Mai 223

Nation d'origine: Yadilh'ard, la terre des Yadilh au Sud de Minoris Dystrisia.
Caste : Alchimiste
Classe : Philosophe
Lieu de résidence à Range Harbor : Sperandei Azura

Métier / Rang Social : Professeur à l'Académie. Il enseigne l'alchimie orientale.

Description physique :
1m89 pour 80kilos. Halil est un homme musclé, de haute stature. Il se dégage de lui une aura qui tient à la fois de l'assurance et de la douceur. Des cheveux noirs courts, un peu de barbe dans le creux du menton, un type égyptien : sourcils fin, des yeux légèrement bridés, un menton presque anguleux, des yeux noirs, la peau couleur de sable. Pour qui aime les hommes typés, il est beau. Il porte généralement des vêtements traditionnels de son peuple.

Description psychologique / caractère : Halil est, dirait Voltaire, un homme bon et juste, droit et honnête, blablabla. Il l’est en effet. Mais c’est aussi un homme extrêmement intelligent et cultivé. Il a un caractère très spirituel, pratiquant volontiers la méditation, croyant aux esprits et aux forces de la nature comme la plupart des gens de son peuple. C’est un philosophe, non seulement au sens alchimiste du terme – celui qui appose les sceaux – mais aussi au sens plus commun d’un homme qui s’adonne à la pensée spéculative. Si on voulait le classer dans les grands courants de pensée on le dirait idéaliste (par opposition à matérialiste) et humaniste.
Mais il n’est pas entièrement peace and love. Il déteste les politiciens et les manœuvres politiciennes – le plus souvent opérées par les technologues ou les cyberpolitains – et nourrit une rancœur immense envers les Technologues de Minoris qui pillent les terres de ses ancêtres et s’attribuent les territoires Yadilh. Ceci le pousse à s’engager sur le plan politique de manière assez agressive (voir biographie).

Aptitudes / Points forts :
Son intelligence, ses contacts haut placés, sa force physique, la force de ses convictions, tant philosophiques que politiques.

Limites / Points faibles : Il a parfois peu conscience des risques qu’il prend (notamment lorsqu’il s’attaque à des poids lourd en politique ou économie). Il est facile de l’atteindre à travers Isabelle et son fils Nadji.

Histoire : Halil appartient originairement à la tribu des Raf’han. Il est né dans le village El Haodi – le fameux village qui, en 230, fut détruit par les Piccomis (voir >Background<). Jusqu’au jour de la destruction du village, Halil avait vécu normalement avec ses parents – tous deux artisans et cultivant un lopin de terre derrière leur maison.
Le jour de l’attaque fut un véritable traumatisme. Les parents de Halil sont vraisemblablement morts ce jour là. Lui, il survécut. Il faisait partie du groupe d’enfants qui avait réussi à s’échapper. Il n’avait alors que sept ans. Le chef de leur groupe s’appelait Djamil et avait dix-sept ans. Djamil emmena avec lui une quinzaine d’enfants – huit garçons, sept filles – et s’enfonça avec eux dans les bois et dans la nuit, tandis que derrière eux le village flambait, projetant dans le ciel noir une lueur rougeoyante et des milliers d’étincelles. Les crépitements du gigantesque bûcher ne s’estompèrent qu’au matin quand le silence nocturne s’éteignit.
La troupe d’enfants marcha pendant de longues semaines, les plus petits portés par les plus grands quand ils fatiguaient trop. Ils s’arrêtaient dans des villages où les habitants les nourrissaient. On leur proposait même de rester, de s’installer là. Mais Djamil n’avait qu’une seule idée en tête : atteindre Qoudassima, la ville sainte, la ville qui, loin en dedans des terres yadilh, les protégerait de l’ennemi. Et il ne voulait pas abandonner les autres, qui eux-mêmes s’étaient attachés à lui comme à un nouveau père. Il avait décidé de ne laisser personne derrière. (Excepté un bébé de cinq mois à peine, qu’il confia à une famille dans un petit village dès qu’il fut sûr d’être assez loin du territoire de l’envahisseur.)
Puis ils atteignirent Qoudassima.
Là, on avait entendu parler du massacre d’El Haodi, on avait entendu parler de cette bande d’enfants qui en avaient réchappé, on savait qu’ils se dirigeaient vers Qoudassima. « Les Orphelins d’El Haodi » furent accueillis avec les honneurs par l’un des vizirs du Sultan. À ceux qui étaient assez grands pour vivre seuls on donna un toit pour habiter, et ils trouvèrent un métier dans la ville, qui ne manquait pas de travail. Ceux qui n’étaient encore que des enfants furent adoptés par des familles.
Puis il resta un petit garçon de sept ans, manifestement vif et en bonne santé, que le vizir avait décidé d’adopter lui-même. Car lui et sa femme ne parvenaient pas à avoir d’enfants, et le garçonnet avait besoin de parents… Le vizir (qui s’appelait Al’Tahir Hadi) se pencha vers l’enfant : « Comment t’appelles-tu ? » L’enfant leva les yeux : « Halil. »

Ainsi Halil devint-il Halil Hadi, enfant adoptif de l’un des vizirs du Sultan. Il eut une bonne éducation, fut entouré de tous les soins possibles, entra à l’université. Il s’était passionné pour les sciences, l’alchimie, la compréhension de ce qui composait l’univers : le Néant, les Fluides, les Esprits. (Voir >Xarhisme<). Il devint Philosophe. Après tout, son père Al’Tahir avait largement les moyens de lui payer toutes les études qu’il voulait…
Mais il y avait une chose qu’aucun or ne pourrait jamais racheter : la rancune de Halil gardait envers les Piccomi. Le jeune homme gardait un souvenir très net de la nuit où son village natal avait été envahi puis incendié – il revoyait les flammes, il entendait les cris. Et régulièrement, à Qoudassima, on recevait des nouvelles en provenance de l’Ouest : les Piccomi avançaient, la conquête continuait.
Halil décida de s’engager – à sa façon. Il termina les plus hautes études philosophiques l’Université Namhar’Afa, obtenant brillamment son diplôme avec un an d’avance à 29 ans (le système scolaire est différent de celui de l’Académie de l’Aere Scuitta à Range Harbor). Puis il décida de se rendre là où il pensait pouvoir être utile, là où le conflit entre technologues et alchimistes était palpable : dans les zones de l’ouest.

Il voulait prendre sa revanche sur ceux qui avaient détruit El Haodi et assassiné ses parents. Il se rendit dans une petite ville nommée Taalshamak, récemment envahie pour ses mines d’or (voir >Background<). Il y devint le précepteur du chef du village – un homme autrefois riche et puissant, et qui désormais tombait sous le joug des Piccomi, mais qui n’avait rien perdu de sa superbe. En plus de ces cours particuliers, Halil s’employa à éduquer les enfants du village, organisant aussi des réunions avec les adultes : il voulait contribuer à maintenir la culture yadilh auprès des enfants tout en sensibilisant les adultes à une possible rébellion – ou du moins à une rébellion passive.
Au début, on le vit comme un intellectuel arrivé de la ville, un idéaliste qui ne connaissait rien à la réalité de la colonisation par les Piccomi. Mais les habitants commencèrent à le voir d’un autre œil lorsqu’ils apprirent qu’il était en fait l’un des Orphelins d’El Haodi et que, comme eux, il appartenait à la tribu des Raf’han. Halil leur fit entrevoir qu’une révolte généralisée pourrait les libérer de l’oppresseur. Peu à peu les technologues se trouvèrent face à des cas d’insubordination de la part de leurs ouvriers ou de leurs serviteurs yadilh. Halil voulut contacter Al’Tahir (devenu entre temps Premier Vizir) pour lui demander d’essayer de pousser le sultan à lever une armée, expliquant dans sa lettre que la population locale était prête à s’insurger…mais la lettre fut interceptée par la garde des colons.
Nous étions au début de l’an 253 lorsque Halil fut convoqué par le Gouverneur piccomi de la zone, un certain Henrik Von Svensson.

[suite de l’histoire plus bas dans la fiche d'Isabelle]

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Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate] Isabelleavatar
Nom : Svensson
Prénom : Isabelle
Age : 23 ans
Sexe : féminin
Date de naissance : 22 juillet 234

Nation d'origine: Nérigon – Yadilh'ard, Minoris Dystrisia
Caste : Alchimiste (ex-technopolitaine)
Classe : Hypocrate (ex-technologue)
Lieu de résidence à Range Harbor : Sperandei Azura

Métier / Rang Social : Institutrice dans une école pour aristocrates dans Sperandei.

Description physique : 1m65, 60 kilos. Isabelle est une jeune femme dont la chevelure blonde, ondulée, lui tombe jusqu'au-dessous des épaules. Des yeux vert clair surmontent un nez droit et des lèvres bien dessinées. Sa poitrine n'est pas des plus affriolantes – son charme se trouverait plutôt dans son sourire ambigu du type Joconde, et dans l’indéniable grâce de chacun de ses mouvements – son éducation d’honnête jeune fille ayant contribué à lui conférer un port de tête noble, et une gestuelle élégante.

Description psychologique / caractère : Isabelle est douce, calme, compréhensive, attentionnée…surtout envers les gens qu’elle aime : Halil, Nadji, les enfants de son école, et ses quelques amis. En dehors de cela elle se montre en tout point bien élevée, mais si jamais elle se trouve en désaccord avec quelqu’un, elle ne sera pas du genre à ravaler sa colère, mais plutôt à laisser exploser son ire et son indignation. Plutôt intelligente, et très cultivée, elle se montre parfois un peu condescendante envers les ‘gens du peuple’, mais ce n’est pas un mépris hautain, plutôt une compassion mal placée qu’elle essaye de résorber. Ainsi que le veut son éducation, elle croit résolument en Dieu, mais n’est pas une fervente pratiquante – ayant trop fréquenté de textes philosophiques pour penser que la prière cinq fois par jour sert à quelque chose. Son activité préférée : la lecture, l’écriture de poèmes (cf.son éducation : voir biographie).

Aptitudes / Points forts : Les appuis haut placés de Halil et la relative protection que lui offre le nom de son père, qu’elle continue de porter au quotidien. Elle est douée dans son métier d’institutrice, et appréciée dans les salons mondains.

Limites / Points faibles : Force physique nulle. Incapacité à concevoir qu’on puisse lui vouloir du mal :’) (Elle sait, théoriquement, que le mal existe, mais en fait elle n’y a pas ou peu été confrontée de fait.)

Histoire :Isabelle Von Svensson est née par une chaleur estivale caniculaire de 25°C (les étés sont rudes à Nérigon !) dans la première ville industrielle piccomi du comptoir de Nérigon : Eisenstadt. Mais bien vite ils déménagent, quittant les régions nordiques pour un climat plus doux, car le père de famille, Henrik Von Svensson, a été choisi par sa majesté pour gérer l’une des nouvelles acquisitions du Royaume : une zone au sud des terres yadilh dont il deviendra gouverneur. Le voyage, en bateau à vapeur, dure un mois entier, puis toute une journée de chemin de fer, puis deux heures de calèche – et enfin ils arrivent dans leur nouvelle demeure, déjà bâtie, qui les attend.

Les parents d’Isabelle sont Henrik, un industriel industrieux, et Helena, une maîtresse de maison qui fréquente les salons littéraires. Particularité : sa mère fait partie de cette population originairement alchimiste qui s’est progressivement intégrée la société technologue (cf. >Piccomis). Et Helena s’est intégrée jusqu’à épouser un technologue. Cependant elle se plaît à enseigner à sa petite fille le nom des plantes, leurs caractéristiques, les utilisations que l’on peut en faire… Elle lui montre comment distiller l’essence d’une fleur et comment guérir par les philtres.
Mais elle lui apprend surtout à être une jeune fille bien élevée et, dans cette optique, elle lui fait lire des traités de morale…mais aussi des romans à l’eau de rose nettement moins recommandables. Car Helena Von Svensson n’est pas une rabat-joie. Quand sa fille devient assez âgée pour comprendre l’ironie, elle lui donne à lire des récits plaisamment satiriques, des contes parodiques, et même des pamphlets contre la religion ! On n’a pas idée d’élever ainsi une jeune personne…

Isabelle prend goût à la lecture de Voltaïr, de Mont-Aigne et de Biberot. Lorsqu’elle a quinze ans, sa mère commence à l’emmener avec elle dans les salons littéraires, et Isabelle s’y distrait beaucoup. Elle qui n’avait toujours eu pour amis que la fille de sa servante – une petite fille nommée Julia, de deux ans sa cadette – elle est ravie de pouvoir se faire des amis de son âge et de son rang…et elle apprécie aussi d’échanger quelques mots d’esprit avec les jeunes hommes parfois présents.
Les salons deviennent son principal centre d’intérêt : elle n’a pas le droit de fréquenter les indigènes, et n’est pas autorisée à sortir de la maison si ce n’est pour l’un de ces rendez-vous culturels. Elle passe donc ses journées à lire – les poètes romantiques deviennent pour elle une source d’inspiration – s’essaie à l’écriture, puis tente de briller en société (elle ne réussit d’ailleurs pas trop mal).
Il faut savoir que ces salons sont composés uniquement de colons installés dans la région, c’est-à-dire une vingtaine de familles en tout. Le cercle est donc restreint, et bien vite Isabelle devient une habituée aux yeux des habitués. Cependant, ses lectures lui font entrevoir l’hypocrisie de la société mondaine, et en mûrissant, elle s’aperçoit du fossé qui sépare les colons des indigènes. Son esprit critique s’affute, et ses interventions dans les salons ressemblent de moins en moins à des mots d’esprit, et de plus en plus à des piques oscillant entre satire acerbe et ironie moqueuse.
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Histoire commune :

Un jour, Isabelle entendit des domestiques parler d’un intellectuel yadilh venu de Qoudassima, et qui pousserait les indigènes à l’insubordination. « Un semeur de révolte ! » avait grogné le palefrenier. « Si ça continue, il leur dira de nous attaquer et on finira tous égorgés par ces chiens ! » avait répondu le cuisinier. Isabelle ne sut que penser : l’homme dont il s’agissait n’était-il qu’un semeur de trouble ? Ou un véritable meneur de révolte ?
Quelque temps plus tard elle entendit le commis, d’origine yadilh, parler à sa femme, yadilh elle aussi : « Jahima, le bruit court qu’ils ont arrêté Nourhi*. Lui qui voulait nous libérer !…Il était le seul…le seul !... »
‘Nourhi’ signifiait « L’Éclairé » en Yadi. Isabelle le savait pour avoir appris la langue au contact des serviteurs et d’un professeur de langues. Ils l’appelaient « L’Éclairé »…Cet homme était-il donc si extraordinaire ? Voulait-il vraiment la liberté des yadilh ? Ou bien n’était-ce qu’une manœuvre politicienne comme elle en avait observées tant d’autres depuis sa jeunesse ? …
Isabelle en était là de ses questionnements lorsqu’elle vit par la fenêtre cinq hommes armés – des hommes de main de son père – arriver en poussant devant eux un yadilh d’une trentaine d’années. Il était beau, se dit Isabelle. Étrangement elle ne s’était jamais demandé si les indigènes étaient beaux ou laids, elle n’avait jamais songé à les regarder comme elle regardait les jeunes hommes dans les salons ; mais cet indigène-ci lui apparut immédiatement comme étant d’une beauté particulière.
Mais pourquoi lui avaient-ils passé les menottes et attaché ses mains derrière son dos ? Pourquoi le poussaient-ils violemment devant eux ? Pourquoi avait-il, lui, cet air de colère qui brûlait son visage ? Se pouvait-il que…Peut-être était-il…Nourhi ?…l’Éclairé ?

Il fait presque jour, la lumière est enfin suffisante pour écrire – j’ai trouvé le carnet sur lequel j’écris présentement dans l’un des tiroirs de la commode à côté du lit.
Je suis emprisonné dans cette chambre depuis trois jours. Ils disent que je suis simplement leur « hôte »…un hôte forcé. Bien sûr ils ne peuvent pas dire qu’ils ont pris en otage le fils unique du Grand Vizir…
Ils m’ont séquestré au dernier étage de la demeure du Gouverneur, sous les toits, avec les rats. La pièce est vaguement aménagée en chambre : je dispose d’un lit, d’une commode, et d’une chaise. Il y a aussi un tapis. Une seule fenêtre : un œil-de-bœuf placé à trois mètres au-dessus du sol, et orienté au nord – je ne vois pas le soleil. Je ne vois qu’un morceau de ciel et ma seule distraction survient quand un nuage traverse ce coin de bleu.
On m’apporte deux repas par jour, passés par une sorte de chatière.

Quatrième jour – fin d’après-midi.
Hier, une jeune fille est venue. Je n’ai pas très bien compris qui elle était. Elle m’a donné une ration supplémentaire de nourriture, puis m’a demandé si je voulais de la lecture. J’ai dit oui. Ce matin elle est revenue. Elle n’a rien dit, elle a juste passé le livre par-dessous la porte et elle est partie.
Le livre, c’était Les Contes Philosophiques de Voltaïr, écrits en lietana bien sûr. Ça me rappelle mes cours de langues à Namhar’Afa. Les Contes sont un bel ouvrage, un bon choix pour désennuyer un prisonnier…
Quand elle reviendra – si elle revient – je demanderai à la jeune fille qui elle est.

Sixième jour.
La jeune fille est revenue tout à l’heure. Je lui ai demandé qui elle était. Elle a hésité, puis répondu. C’est la fille de Von Svensson ! Au début je n’y ai pas cru et pourtant…c’est bien la vérité. À croire que la cruauté n’est pas héréditaire.
Je lui ai dit que j’avais fini les contes. Elle a repris le livre et m’a promis d’en rapporter un autre bientôt. Je me demande lequel ce sera.

Les Souffrances du jeune Werther, de Gohte. En voyant le livre je lui ai demandé en riant si elle tentait de me pousser au suicide. Elle a rit en protestant que non. Elle a dit que peut-être en contemplant les souffrances d’un autre je pourrais relativiser mon propre sort et partager ma peine avec Werther. Elle a dit une phrase intéressante : « L’auteur a créé ce personnage pour qu’il soit son alter ego et dise ce qu’il ne pouvait dire. Prenez ce personnage et faites-en votre alter-ego, pour qu’il parle en votre nom. » Puis elle est partie.
Je ne sais pas si je peux lui faire confiance. J’aimerais faire passer des lettres à l’extérieur : mais en serait-elle capable ? Le voudrait-elle seulement ? Après tout ce n’est qu’une jeune fille. Elle peut m’apporter des livres, mais de là à prendre de vrais risques… D’ailleurs, peut-être même qu’elle agit sous les ordres de son père ? Peut-être qu’elle est chargée de gagner ma confiance afin de me soutirer des renseignements… ?
Ne pas céder à la paranoïa.

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Isabelle se glissa hors de la maison. Il faisait encore nuit. Le matin était frais.
Elle sella son cheval, lui mit son mords, le sortit de l’écurie en faisant le moins de bruit possible, puis s’installa en amazone sur le dos de sa monture, et partit au galop à travers les champs. Elle devait être de retour dans son lit avant le lever du jour. Elle disposait d’une heure – une demie était en principe suffisante pour faire l’aller-retour entre la propriété des Svensson et le village yadilh.
Isabelle toqua à la porte de l’auberge. On entendit un peu de raffut, le bruit de quelqu’un qui s’éveillait, puis un homme vint ouvrir la porte. En voyant une blanche, qu’il reconnut bien vite comme étant la fille du gouverneur, l’aubergiste eut un mouvement de recul, et ses sourcils froncés trahissaient sa méfiance. Mais Isabelle lui fit signe d’un doigt sur la bouche de ne pas faire de bruit. Elle retira de sa sacoche une lettre froissée, et la tendit à l’aubergiste. « C’est une lettre de Nourhi. Il faut la faire parvenir au Grand Vizir, à Qoudassima. Le plus vite possible », chuchota-t-elle. L’aubergiste s’appelait Fahir Arafi, il était de ceux qui soutenaient la révolte préconisée par Nourhi. Il prit la lettre en hochant la tête silencieusement.
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Ils m’ont enfin libéré ! Après vingt-et-un jours d’enfermement… Ils ont fini par céder par peur d’un véritable incident diplomatique rapport à mon père. Je remercie les Esprits d’avoir aidé la jeune fille à porter ma lettre jusqu’à lui.
Je me suis réfugié dans un village un peu plus avant dans les terres, pour qu’on ne croie pas que je cherche à ‘reprendre mes activités séditieuses’ à Taalshamak. Mais je ne me résous pas à retourner à Qoudassima, trop de choses restent à faire ici.
La jeune fille n’a pas voulu me dire son nom, et elle n’a pas demandé le mien. Je n’ai même pas vu son visage.

_____________________________________________

Halil revint à Taalshamak. Clandestinement. Il fit savoir aux indigènes qu’il était là, organisa des réunions avec eux, leur faisant bien comprendre qu’il ne fallait rien laisser filtrer.
Un soir, il s’approcha de la demeure des Von Svensson. Une seule fenêtre, à l’étage, était allumée. Depuis le jardin il vit une jeune fille, assise dans un fauteuil, qui lisait un livre. C’était elle. Elle était…belle, comme peut l’être une blanche. Blonde, de jolies lèvres… Il s’approcha du balcon. Soudain il se souvint d’une pièce de théâtre écrite en tikhvine qui racontait l’histoire de deux amants qui se parlaient à travers la distance d’un balcon – il sourit en y repensant. Après tout, cette fille n’était pas son amante, elle n’était que…qu’une amie, une jeune femme qu’il n’avait jamais vue, qui l’avait aidé à être libéré. Il ne la connaissait pas. Et pourtant il voulait la connaître.
Il escalada le mur, et enjamba le balcon. Alors doucement, tout doucement, il toqua à la fenêtre – elle sursauta. Puis elle le reconnut. Elle eut l’air un peu surpris – peut-être agréablement ? – mais se leva spontanément pour ouvrir la fenêtre.

« Que faites-vous ici ? » interrogea-t-elle sans le laisser entrer.

Il jeta quelques regards inquiets alentours.

« Je…à vrai dire…je ne sais pas trop ce que je fais là.
- … ? »

Elle lui lança un regard qui signifiait, en gros, « Vraiment ? Parce que moi j’ai une petite idée… » Le genre d’idées qui traverse l’esprit d’un homme, en somme. Mais il ne tint pas compte du sous-entendu.

« Je crois que je voulais voir votre visage, dit-il simplement.
- Mon visage ?
- Oui. Savoir à quoi vous ressembliez. Je ne vous ai jamais vue.
- …maintenant si.
- C’est vrai. »

Mais il ne bougea pas.

« Vous comptez rester sur mon balcon toute la nuit ?
- J’aimerais bien, mais je crois que l’endroit n’est pas très sûr étant donné mes relations plus que tendues avec votre père.
- Il est vrai, dit-elle avec un léger sourire, et en s’éloignant vers l’intérieur de la pièce.
- Puis-je…entrer ? » demanda-t-il.

Elle se retourna soudain : « Non. »

« Très bien… Peut-être vais-je partir alors… »

Elle sembla hésiter un instant.

« Oui…oui. Vous devriez partir Mais avant dites-moi : je sais que vous ne vous appelez pas Nourhi, et j’entends toujours mon père vous appeler « le fils de Hadi »… quel est votre véritable nom ?

Il y eut un silence. Il était soulagé qu’elle lui demande son nom. Cela signifiait qu’il n’était pas rien. C’est à cet instant qu’il sut qu’il voulait être quelque chose.

« Je m’appelle Halil. Et toi ? »

Il l’avait tutoyée sans y penser, comme un enfant qui ne donne que son prénom et dit tu à tout le monde. Elle sourit devant cette maladresse.

« Je m’appelle Isabelle. »

« Isabelle », répéta-t-il.

Il y eut un silence.
Puis brusquement il se retourna et, prenant appui d’une main sur la rambarde du balcon, il sauta par-dessus.
Elle se précipita sur le balcon et se pencha par-dessus. Il avait atterri tel un chat, sur ses pattes. Il salua Isabelle d’une révérence, puis se faufila à travers la haie du jardin et disparut.

_____________________________________________

Et il revint plusieurs fois. D’abord il avait peur d’être importun, puis il vit qu’elle en venait à le guetter par la fenêtre, à espérer ses visites qui se firent de plus en plus fréquentes.
Ils tombaient amoureux. Elle le laissait entrer et ensemble ils lisaient du théâtre en se donnant la réplique. Ils se racontèrent leurs vies. L’histoire de l’incendie du village natal de Halil impressionna Isabelle comme une grande péripétie dans un roman. Son indignation envers les pratiques de son père et des colons en général en fut augmentée. Ils parlèrent d’alchimie et Halil fut heureux d’apprendre qu’Isabelle était originairement alchimiste, et qu’elle avait des bases en botanique et en chimie. Il lui promit de lui apprendre un jour comment fabriquer des potions de toutes sortes.
Et une nuit, ils s’aimèrent.

Elle voulait partir. Quitter son père, et même sa mère, quitter la colonie et partir avec Halil. Elle essaya de convaincre son père de la laisser faire un ‘voyage culturel’ dans l’archipel d’Apartadiza, dont on disait qu’elle était pleine de merveilles. Henrik s’y refusa. Il avait trouvé un bon parti pour sa fille et entendait la marier dans les plus brefs délais.
Halil et Isabelle s’enfuirent…
…avec Nadji. [voir l’histoire de Nadji]

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Ils voyagèrent à bord de divers navires. Halil regardait Nadji et se revoyait en lui, et se surprenait même à comparer ce voyage à son exil du village d’El Haodi. Et ils débarquèrent enfin, il y a deux ans de cela, à Range Harbor.
Al’Tahir Hadi, le père adoptif de Halil, Grand Vizir de Qoudassima, avait des amis dans l’Aere Scuitta. Halil, Isabelle et Nadji furent accueillis par une famille d’aristocrates qui leur prêta l’une de leurs demeures en attendant qu’ils s’installent. Ils se marièrent et adoptèrent Nadji. Halil, étant donné ses compétences de philosophe, et ses connaissances spécifiques en alchimie orientale, trouva une place à l’Académie ; tandis qu’Isabelle mettait à profit sa culture pour devenir institutrice.
Mais ni l’un ni l’autre n’oubliait le combat qui sévissait encore entre les Yadilh et les Piccomi. Ainsi, ils sont tous deux engagés dans des tractations politiques visant à faire pression sur le Royaume Piccomi pour qu’ils cessent la colonisation.
Si l’on devait décrire la relation entre Isabelle et Halil en une phrase, on dirait qu’ils entretiennent une sorte de complicité malicieuse emprunte de douceur et d’humour…
_______________________________________________________

Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate] Nadji
Nom : Hadi
Prénom : Nadji
Age : 8 ans
Sexe : masculin
Date de naissance : 6 Juin 249

Nation d'origine: Yadilh'ard, la terre des Yadilh au Sud de Minoris Dystrisia.
Caste : Alchimiste
Classe : Futur Transmutateur
Lieu de résidence à Range Harbor : Sperandei Azura

Métier / Rang Social : Écolier
Rôle du PNJ : Fils adoptif de Halil et Isabelle.

Description physique : 1m37 pour 20kg, Nadji est un garçon assez maigre et plutôt grand pour son âge. Fidèle au type yadilh, il a la peau couleur sable, les cheveux noirs, et les yeux noirs. Ses grands yeux sont vifs, et sa bouche un peu trop large mais toujours souriante.

Description psychologique / caractère : Nadji est curieux, c’est le moins qu’on puisse dire. Il se passionne pour à peu près tout, depuis les insectes jusqu’à la politique – dont il ne comprend à vrai dire rien, mais il adore en entendre parler, parce que les adultes prennent alors un ton sérieux et convaincu qui lui donne la sensation d’assister à une discussion d’importance vitale. Profondément marqué par les difficultés de sa première enfance et par le souvenir flou de la rupture avec sa mère, il ne quitte cependant que rarement une joie de vivre qui lui est naturelle. Pour lui, Halil a toujours été un père de substitution, et bien qu’il ait eu quelques difficultés à s’habituer à Isabelle dans les premiers temps, il s’entend désormais très bien avec elle.

Histoire : Le père de Nadji a fui l’invasion des Piccomis en 249, alors que la mère de Nadji était enceinte – mais il ignorait ce fatal détail autant que la jeune mère (quatorze ans !), qui croyait ses ébats innocents.
Puis on s’aperçut que Laïmah était enceinte, mais le père étant parti, le mariage ne pouvait pas avoir lieu… Comme toute femme seule, Laïmah déchut dans la hiérarchie sociale du clan. Et ce jusqu’à être réduite à travailler dans les mines d’or à la solde des coloniaux, sa sœur l’aidant à s’occuper de l’enfant.

Lorsque Halil, ‘Nourhi’, arriva au village et commença à donner des cours aux enfants, Nadji n’avait que trois ans. C’était jeune pour assister aux cours comme les autres enfants, mais Laïmah insista pour qu’il participe aux leçons – l’école était une garderie sûre. Avec le temps, Halil remarqua la vivacité du garçon, son intelligence, et surtout sa propension à s’intéresser à peu près à tout. Il le prit sous son aile, lui apprit à lire, à écrire… (cf. Halil est à Taalshamak entre 251 et 255, c’est-à-dire quand Nadji a entre 3 et 6 ans). Nadji était un élève doué. Halil se souvint que son père adoptif avait regretté qu’il ait dépassé l’âge limite au-delà duquel un sceau n’est qu’un gadget décoratif. Avec la permission de Laïmah, il apposa un sceau à Nadji alors qu’il avait quatre ans. (Les alchimistes orientaux connaissent des sceaux spécifiques qui n’ont pas besoin d’être apposés directement à la naissance ; en contrepartie, bien sûr, le transmutateur sera bien moins puissant.)

Puis vint le jour où Halil résolut de s’enfuir avec Isabelle. Il se rendit chez Laïmah. Nadji était là. Halil s’approcha de lui :
« Nadji, je vais partir.
- …pour longtemps ?
- Pour toujours.
- Toujours ?
- Oui.
- Et tu reviendras jamais ?
- Je ne sais pas.
- … »
Les larmes montèrent aux yeux du petit garçon. Laïmah posa une main sur l’épaule de son fils et regarda Halil droit dans les yeux.
« Emmenez-le. S’il-vous-plaît, emmenez-le. Il aura une vie tellement…meilleure. »
Elle avait articulé ces mots avec difficulté. On sentait la décision fermement prise mais prise à contrecœur. Halil voulut protester, mais elle montra d’un geste la pauvre cahute où elle vivait, et se montra elle-même – elle portait des haillons déchirés par la roche dans les mines, et son visage fatigué n’était pas celui d’une femme de vingt ans, âge qui était pourtant le sien.
Halil réfléchit un instant, puis s’agenouilla devant Nadji :
« Est-ce que tu voudrais venir avec moi ?
- Oui ! Oui mais… – Il jeta un regard inquiet vers sa mère.
- Tu seras plus heureux, mon fils. »
Nadji inspira un grand coup, et prit la main de Halil.
« D’accord. »

Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate] Halilphilosopheavat Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate] Isacheveuxcours Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate] Nadjiavat
Halil dans sa tenue de Professeur de Philosophie Alchimiste
Isabelle avec les cheveux courts (ou attachés ?)
Nadji


Dernière édition par Halil H & Isabelle S le Sam 26 Juin - 12:43, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate]   Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate] EmptyMar 16 Fév - 20:13

je crois que j'ai.....fini !! :'D

Cette fiche est un roman, j'en avais jamais écrit de si longue x')


*PS pour Occultiste : j'ai pris que libertés par rapport aux sceau alchimistes parce que je ne te trouvais point sur msn. Si mes explications ne sont pas suffisantes je changerai x3*
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MessageSujet: Re: Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate]   Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate] EmptyMar 23 Fév - 17:05

Validé à la condition du risque pour le sceau hors naissance Wink

Bienvenue à nos amoureux !
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MessageSujet: Re: Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate]   Halil Hadi & Isabelle Svensson [philosophe & hypocrate] Empty

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