Suite de Je ne céderai pas

Il était parti...

*Sale piaf* marmonna-t-elle.

Aaraon... Elle se laissa doucement glisser sur le canapé, puis posa le dos de sa main sur son front, son autre bras pendant négligemment, frôlant presque le sol. Une odeur de pancakes, de miel, l'odeur de sa maison impeccablement rangée et propre.

Son odeur à lui.

L'alchimiste ferma doucement les yeux, se demandant ce qui lui valait ce flot de déception, cette sensation de fin brutale à cette chose qui n'avait pas encore commencé.
Émotion ? Était-elle encore seulement réellement capable d'en ressentir...
Besoin, désir...

Mais surtout cette irrépressible nécessité de devoir mettre des mots sur des notions floues et abstraites. Sur ses ressentis, sur des sentiments qu'elle tentait de fuir depuis Seth...
Seth.

Elle revoyait sans cesse les images de son passé. Les fantômes de rancœur, de désespoir, d'une soumission qu'elle ne voulait pas.
Elle était libre désormais. Alors pourquoi lui ? Un moyen de fuir, encore... Encore une autre façon de Lui échapper. Il ne fallait pas qu'il la retrouve.

Celui qu'elle voulait désormais, c'était cet octantin aux manières grossières, au langage peu châtié. Il n'était pas l'incarnation du savoir, ni même de l'élégance... Il n'était pas Le prince charmant, mais qui voudrait s'ennuyer dans un cercle plat et parfait, sans profondeur et sans saveur.
Ce qu'elle voulait, c'était vivre simplement, rire bêtement avec Son frère, taper sur les murs à cause du bruit qu'Ils font, se liguer contre la vieille Censore'd...
Marcher sur les quais du port, se disputer à cause d'une partie de cartes, autour d'un bourbon, et simplement fuir tout ce qui s'imposait à elle depuis sa venue au monde. Fuir la réalité...

Sa... réalité... avec Lui...

Lowell était finalement rentré quelques heures plus tard, l’air hagard et sombre, louve sur les talons. Les deux hommes ne s’étaient pratiquement rien dit, comme à leur habitude. La muette compréhension mutuelle sur laquelle se fondait leur relation s’était lentement remise en place, dépassant l’agitation de ces deux premiers jours, l’agitation de Range Harbor en général.
La semaine qui suivit fut morne et silencieuse, Lawrence rentrant tard et épuisé du travail, croisant Lowell qui lui sortait pour « oublier », pour noyer une fois de plus ses nuits, Sa nuit dans l’alcool.

Aaraon quant à lui avait passé ses journées à éviter Ambre. Ne répondant pas lorsqu’elle frappait à la porte, s’absentant régulièrement, s’esquivant par la fenêtre pour ne pas la croiser sur le palier. Lawrence l’avait regardé de travers, sans chercher à comprendre; Lowell l’avait regardé sans le regarder, se contentant de souligner son manque de savoir vivre.
Mais l’Octantin était incapable d’assumer… il ne savait pas trop quoi au juste… Il essayait de lutter contre un vague sentiment d’angoisse envahissant, en vain. Il fallait qu’il retourne sur les Docks, qu’il s’embarque de nouveau pour une de ces missions interminables. Il devait combler cette faille qu’il avait ignorée pendant des années et que la présence de l’occultiste avait rouverte….

« - J’y vais, m’attendez pas.
Grogna Lowell en claquant dans ses mains pour signifier à Louve que c’était l’heure de la « promenade ».
- Np mate, see ya. »
Le trappeur traversa le salon, grommelant un vague salut à l’adresse de Lawrence qui venait d’arriver, et quitta l’appartement. L’adolescent jeta négligemment son sac dans le salon et écrasa sa cigarette sur le talon de sa chaussure.
« - ça va A ? t’as l’air stone…roh putain nan ! Recommence pas avec ça…
- mouais… »
L’octantin soupira mais continua posément à ajuster le rail de poudre blanche qu’il avait étalé sur la table du salon. Une ligne de réconfort immédiat et d’une efficacité certaine, un geste automatique comme celui des fumeurs…Le temps d’une inspiration…puis l’oublie. L’absence de sentiment.
« - Fucki it…
- T’es vraiment trop con A…»

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* Maaah... c'est lourd... Elle abuse un peu quand même Ambre sur ce coup... ><*
Angelique tira le sac sur le sol, heureusement, elle n'avait que quelques pas à faire vu que tous se trouvaient sur le même pallier. Puis, frappant à la porte, elle appela :
"JL, mon nounours, tu viens m'aider s'il te plaît ?
-Euh ouais j'arrive !!!"
Aaraon explosa de rire au "mon nounours" de la délicate jeune femme. JL n'y prêta que vaguement attention, se contentant juste de le fusiller du regard pendant qu'il allait ouvrir.
"Weuh la vache... c'est quoi tout ça ?...
-Ben... c'est des commissions...
-Euh ouais ça j'm'en doute mais bon... Pourquoi tu nous amènes ça?"
La jeune femme resta muette quelques secondes... Si la voisine ne voulait pas leur apporter, c’était pour pas qu'ils pensent qu'elle avait pitié d'eux... Or, Angie aimait bien Ambre, et quand on chouchoutait son JL (même si elle savait bien que c'était parce qu'elle avait bien l'air "troublée" par son frère), ben elle aimait bien ! Alors elle venait souvent la voir, même si elle ne parlait pas beaucoup, des fois elles riaient, se confiaient... Enfin, se confier c'était plus pour Angie... Ambre était une fille tout de même un peu froide qui ne parlait jamais d'elle ni de sa vie, ni de sa famille ou de ses amis... Allons bon...
Bref tout ça pour dire que la blondinette hésita un instant :
"Euh ben... J'avais un peu de sous alors j'ai fait des provisions, vu que je suis très souvent ici et que... enfin bon...
-Ouais c'est bon c'est bon, attend.
-Merci mon coeur ^o^"
Puis elle entra, essuyant d'abord ses souliers sur le paillasson. Par réflexe comme à chaque fois qu'elle entrait quelque part.

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Aaraon observa avec un mélange d’amusement et d’agacement le manège de la jeune femme. Il jeta un regard à ses propres chaussures qu’il n’avait pas vraiment pris le temps d’essuyer à l’entrée…puis souffla devant les mimiques emprunté d’Angélique qui stagnait dans le hall. La drogue commençait à faire lentement son effet, tout lui paraissait relever d’un indicible comique. Il ricana en s’enfonçant dans le canapé et interpella la blondinette :

«- Tu fout quoi là ? Tu prends racines ?
-Euh non je… »
Profitant de l’inattention momentané de son jeune frère qui rangeait les « courses » d’ «Angie », il poursuivit son interrogatoire. L’occasion d’ennuyer la jeune fille était trop belle pour passer à côté, et avec un peu de chance elle finirait par quitter JL, enfin…

« Tu nous prends pour des cons quand même, ça sort d’où ça ?
- J’ai fait des provisions, c’est en échange de..
- Get the fuck off ! Échange de quoi ? tu manges quasiment rien ici…y’a quelqu’un qui te paye pour nous refiler ça ? ou peut être que tu te prostitues ? »

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La blondinette resta sur le carreau, abasourdie par tant de froideur, et presque de méchanceté…
« -Mais… Qu’est ce qu’il te prend Aaraon… T’es bien sympa aujourd’hui toi… Nom de non, si j’avais su je n’aurais même pas pris la peine de venir è_é, espèce d’ingrat… Et… Me prostituer, mais ça va pas la tête toi ????? Si je te gêne tu me le dis…»
Rouge de colère qu’il aie pu la taxer de prostitution (elle !!?) … Lorsqu’elle ouvrit la bouche pour se défendre, au bord des larmes, JL arriva :
«- Angie ? ça va pas ?... putain A qu’est-ce que tu lui as encore dit !?
- Rien elle m’avouait juste qu’elle se prostitue pour payer tout ça…
-… :’D whut ? »
La jeune fille resta la bouche ouverte, telle un poisson que l’on venait de tirer de son élément vital.
«- Non mais NON, arrête de dire des conneries Aaraon ! Je sais pas ce qu’il te prend, vraiment hein… JL, tu lui as donné quoi à ton frère pour qu’il soit aussi méchant aujourd’hui ? è_é »
Non seulement elle se défendait, mais en plus elle détournait la conversation. Maligne la petite, c’est pas parce qu’on est pas d’un milieu aisé qu’on est forcément con ! Et puis après tout, c’était vrai, pour quoi la faisait-il passer devant son petit ami ?... Cela faisait deux ans qu’ils étaient ensemble et n’étaient jamais allé jusqu’à ce stade de leur relation, alors se faire payer, aller avec d’autres ??? Elle se vexa profondément et alla s’asseoir en croisant les bras, attendant des excuses.
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Lawrence se tint figé quelques secondes, puis se tourna lentement vers Angélique.
Non en fait non, c’est ça. Angie ne pouvait pas. Elle n’avait pas pu… mais tout ça, c’est vrai que ça ne pouvait pas tomber du ciel, d’autant que ce n’était pas la première fois qu’elle faisait le coup ces derniers mois… Aaraon souriait bêtement dans son coin, visiblement fière de son coup et de la confusion palpable de JLaw.
- Angie…comment t’as eu les sous ?
- Ben euh avec mon travail hein ! Comment tu veux…
-Angélique, comment t’as réussit à te payer ça avec ton salaire ?
-C’est ce que je dis… Appuya Aaraon.
- Ferme la ! Vraiment, A, taggle !!! »
Les bras croisés, la moue boudeuse, elle ne les regardait pas :
«- Je vous DIS que j’ai payé CA avec mon SALAIRE et c’est tout !!!!
- … Ok, A, conseil de guerre ! »
Sur ces mots, JL empoigna doucement la jeune fille par le bras et la força à s’asseoir à la table de la cuisine, puis d’un même mouvement les frangins se posèrent en face d’elle. Aaraon modifia légèrement l’inclinaison du plafonnier pour inonder le visage de la blonde de lumière, comme on lui avait fait plusieurs fois au commissariat pour des histoires de recels mineurs…
« -Angie, c’est pas possible. Soit t’as été augmenté trop zarb soit…
- Tu passes sous ton patron !
-A…
- Okay » Le jeune homme fit silence, non sans étaler un large sourire victorieux.
- Angélique… si tu te prostitue c’est pas grave, enfin si ! Mais euh je veux dire…
- Mais non je…
-On va trouver une solution mais tu peux pas faire ça… alors que nous on… enfin rien quoi !
- Mais Law…
- Pourquoooi !!? for god sake…whatfor !?»

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Se laissant tomber aux pieds de la fille de chambre, Lawrence enfouie son visage dans les tissus de sa jupes, ânonnant la même question de plus en plus doucement jusqu'à finalement faire silence.
Et il commença à pleurer, doucement… Angie le regarda, elle avait tellement mal qu’il ne la croit pas et qu’il se mette dans ces états en plus de cela… Elle se baissa et attrapa son cou, le serrant dans ses bras.
« -Pourquoi tu ne me crois pas quand je dis… Que je me prostitue pas… Ca me fait de la peine… »
Elle le savait, il l’aimait tellement. Se voyant dans l’impasse elle lui souffla doucement :
« -Ok… ok, ben c’est Ambre… Mais bon elle voulait pas que tu croives qu’elle avait pitié… Elle vous voit tout l’temps dans la mouise alors… Pis bon ça a pas l’air de lui manquer si vous voyez c’que j’veux dire… Vu ses meubles et tout… Puis à force que tu lui piques des clopes et du sucre et tout… Hein… »
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« -Oh putain Ambre … » souffla JL, comme si ce nom était porteur de la bonne parole. Angie ne se vendait pas pour leur bonheur…
« -Oh putain Ambre ! » Hurla à moitié Aaraon en claquant avec force sa main sur la table.



« -Elle se fout de qui à la fin merde !!??
-Wooowoowo ! Calm Down A ! C’est justement pour ça qu’elle passait par Angie !
-Attends… d’abord pourquoi elle nous aiderait hein !? Elle planque un sale truc, tu le sais…et elle nous prend pour quoi !? On n’est pas des clodos à qui on fait la charité bordel… »

«- Déconne pas ! Je te jure que si t’essayes de sortir pour l’engueuler je te pète le nez ! » Hurla JL.
« - Okay let’s see that…
- A… A….Calm Down… tell me what da hell are you doing !!!? »

Ignorant les remarques de son jeune frère et d’Angélique, l’octantin passa avec souplesse par la fenêtre et suivi la corniche jusqu'à l’appartement d’ l’occultiste. Il ouvrit sans difficulté la fenêtre de l’extérieur, usité à cet exercice qu’il appliquait à chaque oubli de ses clefs. Il sauta avec discrétion dans le salon. Une odeur de parfum artificiel et l’ambiance tièdes et humides d’une salle de bain. Le silence relatif, troublé uniquement par des bruits mécaniques, signifiant l’absence d’activité humaine. Aaraon se dirigea vers le bureau de la jeune femme où était entreposés plusieurs papiers et entrepris d’en lire difficilement une partie…
Il fallait qu’il sache. Qui elle était, d’où venait cet argent, pour quelles raisons les choses semblaient se résoudre si facilement en sa présence…
« Savasti… » Renonçant à sa tentative de rappelle lointain de son Astarnaïa écrit il fourra quelques papiers d’allure officielle dans ses poches avec la ferme intention de les faire lire à JLaw.
Ne parvenant pas à mettre la main sur quoi que ce soit ressemblant à des papiers d’identité dans la pièce à vivre il avisa une des portes qu’il n’avait pas encore eu l’occasion d’ouvrir chez la jeune femme… et s’y glissa discrètement.
Le bruit étouffé d’une respiration.

*« bitch ass madafaka ! bad way dude… »*

Alors qu’il tentait de ressortir de la même façon qu’il était arrivé… un chuintement métallique et toute la chambre s’éclaira. * Putaaain de technologie de m… *
Elle se redressa d’un coup, éveillée en sursaut. Elle portait une sorte de déshabillé provoquant dont l’indécence était aidée par sa coiffure relevée qui dévoilait totalement la courbe de ses épaules… et du reste…

"Qu’est ce que tu fous là ???"

Hurlement rauque, respiration soudainement brutale et rapide, réaction que l'on pourrait qualifier de normale si l'on prenait en compte ces points :
Causalité n°1
- Femme censée vivre seule. -> Femme à moitié nue.
Causalité n°2
- Intrus de genre "mâle" si prise en compte de effet n°1 -> Hurlement inéluctable.

Ambre recula dans ce réflexe instinctif qu'ont les êtres vivants pris par la frayeur, relevant très vite le drap qu'elle attrapa avec plus de fureur que de peur pour mieux se couvrir. Désormais bloquée à la tête de lit qu'elle regrettait être une matière solide tant elle aurait voulut y disparaitre, elle déplorait amèrement de ne pouvoir aller plus loin.

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"Euh… rien...enfin non pas rien !"
Problème. Aaraon n’était pas tant habitué à se faire surprendre lorsqu’il fouillait quelque part… ce qui lui arrivait en fait assez souvent. Mais surtout, il n’était pas accoutumé à se faire attraper de cette façon. Lorsqu'enfin furent passées ces quelques secondes de confusion relative à l’observation muette de la jeune femme, le mage parvint doucement à recomposer vaguement ses notions.
"Si ! Angie ! C’est quoi cette histoire de…ouais attend c’est bon je sors, met un truc…"
Colère, et pourtant il s'obligea avec difficulté à la quitter des yeux pour enfin sortir de la chambre. Son irritation s’était envolée en un fragment d'instant, lui laissant pour seule compagne l’urgence de trouver un prétexte à l'infraction qui pouvait pratiquement revêtir la toge du voyeurisme…
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Ambre ne se changea pas.
D'autant parce qu'elle ne considérait pas que son vêtement de nuit aie pu être indécent, mais surtout, elle était chez elle, c'était lui, l'intrus. Et à l'âpre souvenir de ces nuits où boules Quies et mélange détonant verveine-camomille ne suffisaient point à lui apporter le sommeil pour cause de tapage nocturne en duo horizontal, elle aurait pu, si les mots ne lui avaient pas manqué à cet instant là, dire qu'elle "hallucinait" complètement qu'il fasse un foin et joue les mijaurées pour une chemise de nuit autrement moins dégrafée que les fripes de ses pseudo-conquêtes d'un soir.
La chaleur qu'elle supportait mal aurait suffit, en tant que simple "raison", à justifier son accoutrement, mais avait-elle réellement besoin de se confondre en excuse pour se vêtir ainsi alors même... qu'elle était chez elle ?

Sortant derechef de sa chambre, elle contourna Aaraon et se retrouva face à lui, une bretelle négligemment tombée sur son épaule accompagnant dans sa chute avortée les mèches de cheveux de sa coiffure improvisée. Elle soupira :
"Angie…. Et bien je lui ai donné quelques trucs, j’en ai pris trop pour moi… Est-ce un problème ?"
Elle s’approchait de lui, le regard suspicieux, d'autant plus intriguée par le "pourquoi" que par le "comment".
"Comment es-tu entré ici ?... J’ai verrouillé la porte.
- Euh..la fenêtre. Et on a pas besoin de tes pseudos courses en trop…si tu crois que je capte pas que…"

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Les seules pensées qui purent germer en cet instant en l'esprit de l'octante furent *Trop près, beaucoup trop près.*
"... si tu pouvais éviter de…" continua-t-il, visiblement troublé.
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Elle fit un pas en avant, considérant le regard de son jeune voisin, et esquissant le plus naturellement du monde, un air de sainte ni-touche faussement étalé sur le visage en un énigmatique rictus, pourtant parfaitement consciente de ce qu'elle pouvait lui faire endurer à cet instant :
"Éviter de ?"
Aaraon détourna le regard, plaquant l’une de ses mains sur son visage, maintenant l’occultiste à distance de l’autre.
"Okay maybe you should…j'sais pas, laisse tomber j'vais y aller hein…"

Elle le retint par le bras, puis se colla à lui :
"Tu me fais quoi là ? M'enfin, tout ça c’est pas le problème, je laisse tomber, oui. Et depuis le coup du "couloir" tu m’évites juste carrément, en fait. Tu joues à quoi ?"
Il se crispa instantanément, tentant de raisonner…plus ou moins clairement, pour oublier le contact de sa poitrine…
"Je t’évite pas I mean…c’est juste que…"
Se levant sur la pointe des pieds, elle se serra bien plus à lui, et, entourant le cou du jeune homme de ses bras, l'alchimiste se cambra, accentuant la pression sur son corps et attrapa ses cheveux pour l'attirer jusqu’à ses lèvres.
La fin de son calvaire ?

***BLAM***
"BORDEL AARAON J’T’AI DIT QUOI ?!?!?!"
Et le voici encore, le JL, professionnel des occasions foirées, qui couinait à travers la porte en tambourinant comme un damné. Ambre se détacha lentement de sa "victime", le regard déconfit, puis se mordit la lèvre avant de se diriger vers sa chambre et de s'y enfermer. Elle se laissa lourdement retomber sur le lit, maudissant de toute évidence encore une fois la fratrie Wright.

Aaraon ouvrit brusquement la porte de l’appartement de l’occultiste, interrompant JL qui abattit une dernière fois ses poings dans le vide.
« - Qu’est-ce que t’as foutu A ? Elle est même pas chez elle t’es… »
L’octantin balança une large claque du revers de la main à son jeune frère, qui s’écroula sur les fesses, l’air abasourdi. C’était la première fois qu’il frappait Law, c’était la première fois qu’il lui en voulait d’exister. Sans accorder un regard à Angélique, qui avait pris un air horrifié en plaquant ses deux mains sur sa bouche et courrait maintenant vers son « nounours », Aaraon descendit à la volée les quelques marches qui le séparait du hall et se perdit dans les ruelles sombres des Docks.


***

Un jour, deux jours…inactivité pesante. Lowell n’était pas reparu, JL tentait tant bien que mal de dissimuler un hématome de taille respectable qui s’étalait désormais sur sa joue gauche, Ambre…il était préférable de ne pas savoir.
Il rassembla encore quelques affaires, les jeta en vrac dans son sac, puis se tourna vers son armurerie improvisée, étalée sur la table du salon. Une lame longue, un peu lourde mais très maniable, la seule arme qui lui restait d’Octantis. Il s’abîma quelques instants dans ses souvenirs pour finalement ajouter l’épée aux deux poignards et au fusil technopolitain qu’il avait déjà plus ou moins emballés. Son regard s’arrêta sur le papier qu’il avait « volé » chez l’occultiste et que JL, en représailles, s’était refusé à lui lire. Il grogna et songea qu’à l’occasion il lui faudrait se plonger dans les méandres douloureux de l’alphabet…ne serait-ce que pour en apprendre plus sur cette fille…
20h45
Lawrence n’allait plus tarder, Lowell ne se montrerait plus. Le mage sorti la copie de la lettre de mission qu’on lui avait confié aux Docks et l’abandonna sur la table en guise d’explication pour son jeune frère (après tout la conserver ne lui apporterait rien, il était dans l’impossibilité évidente de…la lire). Coincer mort ou vif une sorte de criminel Thiudascan qui avait échappé aux autorités du port, qui planquait dans Consortium, et qui était plus ou moins soupçonné dans l’affaire du SeaForce…Si jouer les chasseurs de prime n’était pas l’activité favorite de l’octantin elle demeurait relativement lucrative et aurait l’avantage de l’éloigner une dizaine de jours de chez lui.
20h47
Le rendez-vous de la place Alexandra III…Son dealer lui avait parlé d’un possible employeur, en quête d’un porte flingue cheap pour la semaine à venir…Son contrat en cours lui laissait suffisamment de liberté pour lui permettre ce genre de fantaisies bien rémunérées, et puis plus il travaillerait moins l’image de l’occultiste mélangée à celle de ses échecs de ces dix dernières années le hanterait. Il passa son fusil à l’épaule et sorti.
Retrouver Thomas.

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