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| Tractations Internationales II | |
| Auteur | Message |
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Halil H & Isabelle S
Messages : 63 Date d'inscription : 14/02/2010
| Sujet: Tractations Internationales II Lun 23 Mai - 10:00 | |
| - début -Quelques jours plus tard… Halil avait parlé à l’ambassadeur piccomi. Ce dernier, très sûr de lui, avait déclaré que Taalshamak n’avait jamais été rasé ! car autrement il en aurait évidemment entendu parler ; évidemment !... Les diplomates étaient exaspérants... Alors Halil avait été voir quelques contacts à l’OMCU. Argyris Kounadis, un membre du corps diplomatique d’Hérakléo, était un bon ami. Mais il lui avait assuré que, d’après ce qu’on disait à l’assemblée, rien ne serait fait pour l'aider… Ainsi l'OMCU ne ferait rien. Les Piccomis y étaient trop influents. Et l'Apartadiza, elle, voulait encore et toujours rester neutre. La scène internationale s'accordait unanimement à fermer les yeux sur les massacres que subissaient les populations yadilh. Les rares fois où on les évoquait, on les appelait pudiquement « répression » : comme si l'envahisseur, sous prétexte qu'il embauchait ceux qu'il envahissait, avait le droit de les réprimander quand ils se révoltaient, comme un patron d'usine recadre ses ouvriers. Pourtant les Yadilh n'étaient pas quantité négligeable : ils possédaient un grand territoire, ils étaient une entité alchimiste forte, leur influence culturelle sur les autres peuples arabes, sur l'alchimie orientale, et sur l'alchimie en général, était universellement reconnue... Mais ils n'étaient pas un « État ». État était le mot magique, la clé de l'entrée à l'OMCU, la clé de la reconnaissance internationale. Beaucoup de zones, qu'elles soient alchimistes, mages ou sans pouvoir, avaient longtemps refusé de s'organiser en États. Les civilisations nomades, tribales, parcellaires, ne trouvaient aucun intérêt à délimiter ainsi un territoire dont l'intérieur – même inoccupé – leur appartiendrait tout entier, tandis que l'extérieur – même inoccupé – leur serait totalement interdit. Cependant, depuis quelques décennies, les peuples se décidaient les uns après les autres à officialiser leur existence : tellement d'entre eux s'étaient vus envahis, colonisés, annexés sous prétexte que les terres n'appartenaient à personne… Halil soupira. Qoudassima ne voulait pas d'un État. Le conseil des sages disait que leur civilisation était celle des Cités indépendantes. Que ceux qui étaient attaqués devaient se défendre par eux-mêmes. Mais les sages ne savaient pas ce qu'il se passait. Ils n'avaient même pas idée de la guerre, physique et psychologique, qui se jouait là-bas à leurs frontières. Seul le Front de Libération Yadilh s'était engagé sur la voie de la résistance active – mais ils étaient si peu nombreux, et ce peuple était si peu guerrier... Il se pencha sur la carte. Il avait envie que tout explose. Il voulait que ce conflit larvé, exaspérant, douloureux, se mue en un combat. Que toute cette masse traînante de sentiments mous – la possession, le ressentiment, le mépris, la soumission – devienne un bloc compact de haines avouées. L'affrontement serait frontal, et enfin le monde entier devrait admettre qu'il ne s'agissait pas d'une vague colonisation économique en bordure de frontière, mais bien d'une guerre ouverte pour laquelle coule le sang. Il replia la carte. Son regard se perdit sur la porte derrière laquelle Isabelle s'était endormie. Il ne lui avait rien dit de sa décision de s'adresser à l'Armilius. Elle aurait très certainement désapprouvé. Elle aurait très certainement eu raison. L'Armilius était un pays aux mœurs obscures, aux politiques dangereuses... Et pourtant ils étaient peut-être le seul espoir pour les Yadilh. Les seuls qui pourraient donner un grand coup de pied dans la fourmilière. Les seuls à être assez indépendants et assez fous pour oser s'en mêler. |
| | | Arcturus d'Alimbertes
Messages : 7 Date d'inscription : 19/10/2010
Age du Personnage : 68 ans Alignement: Loyal Neutre Classe - Fonction: Consul
| Sujet: Re: Tractations Internationales II Dim 29 Mai - 21:35 | |
| Arcturus recevait rarement la visite de professeur de l’Académie, leurs revendications passant le plus souvent par la Magistrature, qui s’en chargeait très bien sans lui. Il avait cependant entendu parler du professeur Hadi, par ses interlocuteurs à l’OMCU surtout, et se doutait que le sujet de leur entretien ne serait pas les crédits accordés à l’enseignement. Toutefois, il était incapable de deviner ce que le Yadilh attendait de lui exactement : l’Apartadiza comme l’OMCU avait souhaité rester neutre, et la politique extérieure de Cyrène ne pouvait se désolidariser de celle de la fédération. Il n’avait de plus aucun moyen de pression personnel sur les Piccomis. Avec curiosité, il attendait que son interlocuteur arrive pour enfin être fixé.
Au bout de quelques minutes, à exactement 14h00, M. Hadi poussa la porte, Arcturus se leva. Sa ponctualité et sa tenue soignée marquaient, outre son éducation, l’intérêt qu’il portait à cette affaire. Celui d’Arcturus n’en fut que plus aigu. Il lui offrit de s’asseoir et de se mettre à l’aise, lui proposa un verre qui fut poliment refusé, et en ayant terminé avec les convenances reprit sa place pour rentrer dans le vif du sujet :
« Bien, monsieur Hadi, vous avez demandé à me voir pour une raison qui, je le devine, aura trait à la question des Yadilhs et des Piccomis, mais que je ne puis discerner seul. Auriez-vous l’obligeance de m’éclairer sur ce point ? »
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| | | Halil H & Isabelle S
Messages : 63 Date d'inscription : 14/02/2010
| Sujet: Re: Tractations Internationales II Dim 12 Juin - 17:20 | |
| « L’Armilius ? » avait demandé Argyris. « Ils sont fous… J’ai encore entendu dernièrement des rumeurs sur leurs projets de recherche alchimique, rien de plus hallucinant… Comment entrer en contact avec eux ? C’est vrai qu’ils refusent d’envoyer tout corps diplomatique à Range Harbor... Je suppose qu’on ne peut les atteindre que via les D’Alimbertes... Comment ? Oui, je sais qu’officiellement ils n’ont plus aucun contact, mais au fond tout le monde sait – enfin, quand je dis tout le monde, je parle de ceux qui savent – que les d’Alimbertes sont toujours au service de l’Empereur. »
Arcturus d’Alimbertes ne plaisait que modérément à Halil. Il avait une silhouette noble et une attitude retenue qui auraient pu être agréables, mais son langage trop contourné ne pouvait que signifier une ironie sous-jacente – et Halil n’aimait pas ça.
« Bien, monsieur Hadi, vous avez demandé à me voir pour une raison qui, je le devine, aura trait à la question des Yadilhs et des Piccomis, mais que je ne puis discerner seul. Auriez-vous l’obligeance de m’éclairer sur ce point ? »
« Volontiers… Mais d’abord j’aimerais que vous m’éclairiez sur un point. »
Le doyen des d’Alimbertes eut un sourire amusé, mais presque inquiet.
« Lequel ? »
« Je voudrais savoir si je peux m’adresser à vous comme à un représentant légitime de l’Armilius. – Il fit une pause. – Si tel est le cas, j’aurai une proposition à vous faire dans l’intérêt de nos deux nations. Mais au contraire, si vous êtes dans l’incapacité de mener des négociations au nom de l’Empire, je crains que vous ne puissiez ne m’être d’aucune aide...et dans ce cas notre entretien en serait malheureusement écourté. »
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| | | Arcturus d'Alimbertes
Messages : 7 Date d'inscription : 19/10/2010
Age du Personnage : 68 ans Alignement: Loyal Neutre Classe - Fonction: Consul
| Sujet: Re: Tractations Internationales II Mar 6 Sep - 22:33 | |
| Arcturus se redressa dans son fauteuil en vérifiant d’un coup d’œil que la grande porte de son bureau était bien fermée. Le coin de ses lèvres remonta dans ce qui aurait été un sourire si ses yeux n’avait gardé tout leur sérieux, teinté peut-être d’une pointe d’ironie.
Représentant légitime de l’Armillius… Il en avait de bonne… Après s’être donné tant se mal à garder les liens secrets, et même s’il savait que tout finissait par percer un jour, une approche aussi frontale était quand même un peu vexante. Ce n’était sans doute pas le moment de s’en formaliser, mais d’un interlocuteur comme le professeur Hadi il avait attendu un peu plus de tenue de l’étiquette.
« Monsieur, vous vous doutez bien que si les choses étaient aussi simples, j’aurais fait graver « Ambassade d’Armillius » au dessus de l’entrée du Palais. Je n’ai pas plus d’autorité sur la politique de l’Armillius qu’un quelconque émigré comme il en est expulsé des dizaines par jour. Il n’y a pas de citoyen armillanais en dehors des frontières, c’est une règle de base dans le pays de mes origines. Pas de politique étrangère, vous le savez aussi bien que moi puisque c’est ici que vous êtes venu frapper, je vais donc vous faire une réponse dont j’ignore si elle vous conviendra : travailler avec l’Armillius ça se fait sans garantie ni certificat, sans filet. Mais dans votre position, c’est presque une évidence, puisque personne ne veut officiellement vous aider, de dire qu’il vous faudra bien passer dans l’ombre à un moment donné. »
D’aucun auraient trouvé qu’il était à son tour bien cavalier, d’étaler ainsi les cartes sur la table, sans songer à sonder de prime abord l’homme qui venait avec une requête si particulière. Mais après tant d’années de politique, après avoir vu de loin cet homme épuiser l’un après l’autre tous les recours possibles et imaginables, après avoir entendu cet épris de liberté songer à traiter avec la pire des dictatures qui soit, il n’avait nul besoin de se poser des questions. Il n’y avait qu’à lui faire entrevoir la lumière dans l’embrassure d’une porte pour que son espoir s’enflamme et qu’il s’engage dans la discussion. Alors il serait lié au secret, avec plus encore d’intérêt que lui à le garder enfoui.
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| | | Halil H & Isabelle S
Messages : 63 Date d'inscription : 14/02/2010
| Sujet: Re: Tractations Internationales II Mer 5 Oct - 17:41 | |
| Arcturus D’Alimbertès était calme, les mains croisées sur sa toge, le regard ferme et impassible, un léger sourire d’encouragement aux lèvres. Il venait d’avouer le lien entre sa famille et l’Armilius… Mais ce n’était même pas une défaite. Halil n’avait que trop bien fait comprendre, dès le début de l’entretien, qu’il connaissait ce lien. Avouer n’était qu’une formalité.
Et dans ce même discours qui concédait un secret déjà su, D’Alimbertès assénait une vérité : Halil était seul, isolé, et se tourner vers l’Armilius était un recours désespéré. Le visage du vieil alchimiste était dur et emprunt d’une intelligence lucide. Halil eut la vague impression qu’il fallait reculer. Que cet homme rompu aux intrigues aurait, si ce n’est sa peau, du moins son âme.
Mais il écarta ces pensées. Il s’était résolu, il fallait avancer.
« Passer dans l’ombre ne m’effraie pas. Mon pays tout entier y est déjà plongé. La question est plutôt de savoir si vôtre pays, pourra sortir de sa propre opacité… Nous le savons tous deux : l’Armilius se prétend le fer de lance du peuple Alchimiste, mais il y a longtemps qu’il ne s’est plus battu pour ses semblables. Longtemps qu’il a cessé d’agir sur le monde pour se replier sur lui même… Et il s’immobilise. Avez-vous seulement le pouvoir de le faire se mouvoir pour m’aider ? »
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| Sujet: Re: Tractations Internationales II | |
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