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 Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen]

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Pansen LarjGrant

Pansen LarjGrant


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MessageSujet: Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen]   Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen] EmptyMer 19 Oct - 17:41

Arrivé sur les quais de La Spiazza Pansen avisa les alentours un large sourire aux lèvres. Le sol était sale, jonché de détritus divers et le ciel toujours aussi bleu même de ce côté du monde, cependant ici il comprenait également de gigantesques voiles blanches en quantité indénombrable qui le découpaient en autant de morceaux. Il y avait également ce bruit incessant et cette agitation fourmillante propre à tous les grands ports. Il décida afin de ne pas gêner d'avantages les marins de courir jusqu'à la route, de là il tourna sur lui-même afin de contempler une dernière fois le spectacle.
Les rues étaient larges, de nombreux commerces encadraient la route et plus étonnant encore il y avait tout ce monde qui marchait dans la même direction. Il s'agissait d'un flux ininterrompus de personnes qui semblait ne jamais rétrécir, dès qu'un individu quittait la file, un autre y rentrait.
" Ne perdons pas de temps ! Voyons la carte que père m'a donné ". Il sortit d'une des poches de son sac une carte de la ville.

"Présentement je me trouve ici au port, si je vais par là je pourrais rejoindre l'auberge dont père m'avait parlé, à la lisière de Factory park. Ces noms de quartiers sont vraiment exotiques !"
Pansen releva la tête vers le flux humain et, toujours un sourire aux lèvres conclu:
"Il n’est pas question d’hésiter je ne suis pas venu ici pour fuir l’aventure, c'est décidé je poserai mon sac là-bas !".

Et il sauta dans le flux, coincé entre un gorille à sa droite et un autre gorille à sa gauche, probablement des marins, il ne pouvait que suivre le personnage devant lui sans le bousculer tout en allant assez vite pour ne pas que le drôle derrière lui ne lui marche dessus.
Pouvoir être si proche d'autant de personnes sans pour autant ni les connaitre ni leur parler et cela tout en marchant, Pansen trouvait ça très amusant. Si bien qu'il passa plus d'une heure à marcher en suivant les différents mouvements de foules qui se croisaient et se rejoignaient devant lui.

Il s'arrêta net lorsqu'il vit l'impensable, un être au teint de fer venait de passer de l'autre côté de la rue. Il poussa un petit crie de surprise qu'il tenta d'étouffer dans ses mains. C'était le premier elfe qu'il voyait. Afin de ne pas se faire piétiner il s'extirpa de la locomotive humaine. De l'autre côté de la rue en face de lui un commerce l'interpella. Dans la vitrine des pierres précieuses au prix exorbitants. Il ne put s'empêcher d'y jeter un œil.

"Serais-ce transmuter sans cercle¤ que de penser pouvoir trouver la pierre des pierres ici ? Je dois y jeter un coup d'œil peut être pourrais-je ainsi dépenser utilement quelques ast".

Une fois dans l'échoppe en y regardant de plus près Pansen eu des doutes sur la qualité des pierres exposés. S'adressant au commerçant il dit: "Excusez-moi l'ami, quel genre de pierres avez-vous là ? Ce diamant me parait un peu terne, permettez que j'y assène un coup pour m'assurer de son authenticité !"
Le commerçant déjà extrêmement laid afficha une grimace à ces propos et répondit " Toi fou pas faire ça. Si tu payes pas tu sors !"
*Il s'exprime mal, serait-il originaire d'un autre lieu ?* Pansen se rapprocha de son interlocuteur le fixant les yeux plissés et après avoir avisé ses yeux écartés, ses nombreuses croutes orangés ainsi que ses dents pointus il répondit:

"J'y suis vous devez être un Troll !"
Le commerçant sortie un fusil winchester de sous le comptoir, Pansen n'écoutant que son courage détala tel un chat sauvage dans la rue. Le commerçant le poursuivit jusqu'à la porte de l'établissement et beugla:

" Tu reviens plus jamais ici sauf si paye !!"

A l'abri dans la foule de boucliers humains Pansen oublia cet incident, se demandant juste comment un tel charlatan pouvait posséder un commerce pareil dans un quartier d'alchimistes. Le niveau était-il si bas dans la grande ville ? Ou bien peut être n'était-il déjà plus dans le quartier des alchimistes. Sur cette dernière pensée il sortit sa carte et reprit le chemin de l'auberge.

Il y arriva en début de soirée, Quand il entra il put admirer toute la splendeur et le cubisme de l'architecture technologue.
"Père avait raison, ils adorent les coins. La maitresse d'accueil avait les joues rondes, parsemés d'acné, surement hérité de l'adolescence, vestiges d'une enfance probablement passé loin des produits de soins.
"Par la science n'ont-ils pas de crèmes de soin par ici ?"
Pansen parcourait les quelques mètres qui le séparaient de la femme, cette dernière ne cessait de le fixer d'un air méprisant depuis qu'il avait posé son regard sur elle. Arrivé au comptoir il bredouilla:
"Bonsoir, peut-être vous souvenez vous d'un homme qui avait passé la nuit ici il y a quelques années, son nom était LarjGrant."
- Et bien c'était vous ?
- Non c'était mon père !
- Tu te fiche de moi ou quoi tu crois que je me souviens de tous les travelos qui viennent dans mon auberge ?
- Quoi mais non vous devez vous trompez, je suis le fils de mon père, l'hypocrate LarjGrant ! Il a honorée ma mère comme il se doit veuillez me croire il n'a rien d'un homme-femme !

L'hôtesse apparemment déjà suffisamment ennuyé par cette discussion prit un ton menaçant
" Quoi ? Mais c'est quoi ces histoires là ? « C'est mon père c'est mon père » mais le père de qui ? Tu te prends pour Le Roi Derv¤¤ ou quoi ? Aller dégage, sort d'ici j'ai plus de chambre c'est fini !"



Fatigué par sa longue marche et éreinté par toutes ces déconvenues, Pansen n'eut pas le courage de chercher une autre auberge. Pas cette nuit. Il ne se sentait pas en sécurité ici et il ne parvenait pas à saisir la mentalité des locaux. Il décida de passer la nuit dans un bar ou deux et de chercher au petit matin dans de meilleures conditions un logement. N'ayant pas sommeil il décida de marcher à travers Range Docks afin de profiter de la nuit qui s'installait.
Après un quart d'heure il trouva ce qui ressemblait à une maison close. Là un bar avec un garde à l'entrée et de nombreuses femmes peu couvertes qui incitaient les passant à entrer ou à les suivre dans des endroits plus calmes. Une des filles, blonde 1m75, 90/60/90, voyant que Pansen la regardait eu la mauvaise idée de l'aguicher en lui montrant ses bas. Notre pauvre ami ne se sentit plus, il ne pouvait désormais plus s'arrêter de la regarder l'air hypnotisé.

"Hey hey hey tu as l’œil mon ami je te présente Succube ! Elle te plait ? Tu payes et elle est à toi !" Celui qui semblait être le propriétaire de l'endroit interpela en ces termes Pansen.
Ce dernier lui ne pensait qu'à une chose
* la gredine ! la put*** sa culotte est bleu ! Elle ose couvrir son gagne-pain avec des dessous bleus !

"Que je sois brûlé et mes cendres transmutés en merde si je ne fais rien !" Il enfila soigneusement un anneau autour de son majeur droit et sortit également deux autres choses de son sac qu'il cacha soigneusement dans sa main droite tout en s'avançant vers l'homme qui lui parlait.

" Combien pour celle-ci ?"
- Tu m'as l'air bien jeune, et complétement paumé. Normalement je devrais te tabasser pour m'avoir fait perdre mon temps mais comme tu me rappel moi à ton âge je vais faire une exception. Donne-moi 20 ast et on en parle plus !
- Tenez ! Dis-t-il avant d'entrainer la jeune fille à l'écart.

Après avoir marché une bonne minute à travers une rue étroite et déserte la jeune fille montra une poubelle du doigt et s'installa dessus.
"C'est parfait comme ça." Sans un mot de plus Pansen l'embrassa timidement, Succube lui prit la tête de ses deux mains et l'embrassa à pleine bouche. En reprenant son souffle elle murmura :
« T’es moins moche que la plupart des hommes avec qui je travail, je vais peut-être prendre du plaisir cette fois. » Pansen, tout en gardant sa main droite fermé, parcouru le corps de la bête du haut des cheveux jusqu'aux bas, là il glissa ses doigts au niveau de sa taille et entreprit de lui retirer son sous vêtement.
"T'es un rapide toi ! T’es moins timide que t'en a l'air."
La jeune femme l'aida à retirer ce vêtement qui maintenant les gênais tout en se cambrant et en souriant aux étoiles. Il avait les doigts froids. Puis rien.
Le bout de tissue était suspendu à hauteur d'épaule et tandis qu'il le tenait de la main gauche, Pansen ouvrit la main droite sous les yeux étonné de sa compagne nocturne. Il saupoudra le tissue de quelques copeaux de magnésium¤¤¤ puis, fit crisser la pierre de pyrite qu'il cachait jusqu’alors contre sa bague de métal. La réaction ne se fit pas attendre, le feu pris quasi instantanément dans un joyeux grésillement.
"Maintenant écoute moi bien, si je te revois avec un vêtement bleu quel qu'il soit, soit sur que je ne prendrai pas la peine de te le retirer avant de le brûler !"
La femme qui n'avait aucune connaissances chimiques pris ce tour pour de la magie, sa réponse fut immédiate:

"Gyaa Sandros, Sandrooos vient m'aider il est fou il va me tuer !!"

"Rah damnation" S'écria Pansen, car n'étant qu'à quelques mètres de l'établissement les autres n'étaient pas loin.
La course poursuite était lancée. Laissant sa victime calciné derrière lui Pansen courut "aussi vite que le vent, aussi prompt que la foudre" en un instant il les avait semé. Haletant comme un mourant il se trouvait désormais dans une grande place. Les lumières du bar voisin éclairaient une partie de la rue, la rendant étrangement irréel et attirante. Sur cette rue justement se trouvait un bout de chiffon tout froissé. Ce bout de chiffon était en fait un homme probablement saoul qui se conditionnait tout en dialoguant avec lui-même.

*Un badaud ! Allons le soulager de quelques pièces, un peu d'argent ne me fera pas de mal.*.
S'approchant de lui Pansen, proposant de redresser le malheureux en profita pour fouiller ses poches intérieurs et extérieurs. Notre ami se retrouva au sol bien avant de comprendre ce qu’il s'était passé. L'homme maintenant debout n'était pas aussi saoul qu'on aurait pu le penser et il se tenait maintenant en garde le regard menaçant bien qu'à moitié perdu dans le vide.
Pansen se redressa lentement, sa joue le faisait terriblement souffrir. Avant qu'il n’ait pu s'expliquer un cri retentit:
"BAGARRE D'IVROOOOGNE !!!" Une foule venu du bar encercla les deux opposants en hurlant des propos incompréhensibles.

*Ouh la la je suis mal*

Observant le qualité du monde qui l'entourait il constata qu'il ne s'agissait que d'hommes âgés, plutôt robustes et ivres. Sur ses seuls déductions Pansen tenta le tout pour le tout:
" Fumier que tu es ! Non content de voler le travail de mon honnête père je te surprends à forniquer avec un Troll ?! N'as-tu donc point d'honneur ?!"

Les hurlements laissèrent place au silence. Un des hommes de la foule mit la main sur l'épaule de Pansen lui soufflant:
" Allez... laisse tomber. Les gars vont s'occuper de lui vient plutôt te calmer en buvant un verre avec nous ! C'est moi qui invite !"

Ainsi commença une nuit de beuverie pour notre ami. Ses dernières pensées conscientes furent:
*Quelle chance d'être tombé sur une bande de racistes homophobes*

La soirée fut arrosée et tous rirent aux éclats. L’horaire de fermeture de l’établissement étant dépassé depuis longtemps, le tenancier pressa tout le monde à quitter les lieux.
« Alors l’ami ou compte tu aller maintenant ? Trouver un autre bar ouvert à cette heure c’est mission impossible ! »

Demanda l’un des compagnons de beuverie de Pansen.

« Et bien je pense me rendre dans les rues de Sperandei Azura, de là je me débrouillerais. » Répondit-il d’une voix fatigué.
«Si tu veux je te raccompagne !» A ces mots, lancés par un des soulards, le reste de la troupe prit la même résolution.
Pansen n’eut pas le temps d’accepter cette proposition que le tenancier répondit :
«Laissez tomber les gars je m’en occupe, gardez la boutique je reviens. Toi Pansen tu viens avec moi».
Il confia les clefs à un des poivrots et renvoya les autres après quoi il entraina Pansen dans ce qui ressemblait à une réserve de l’autre côté de la rue.
«Tu ne devrais pas faire confiance à n’importe qui. Tu sais ici tout le monde n’est pas aussi tolérant que nous vis-à-vis des… gens comme toi » dis-t-il tout en grimpant sur sa moto. Il invita Pansen à monter derrière lui et continua
«C’est moi qui ai demandé aux gars de te ramener au bar quand tu te battais dans la rue.«
Pansen installé à l’arrière du véhicule répondit :
«Oui mais tout s’est bien passé non ?»
Le tenancier se contenta de démarrer pour toute réponse.
«Mon dieu ! Quel bruit, ça ne va exploser au moins ?!»
«J’espère bien c’est un moteur à explosion »
Le reste du trajet se passa silencieusement, seul le mugissement de la Grindley Peerless se faisait entendre. Pansen découvrait la ville sous un angle qu’il adorait, très bas et très vite. Une fois arrivé à l’entrée de Sperandei Azura le chauffeur s’arrêta.
«Je ne vais pas plus loin avec ma bécane »
Pansen descendit et salua le motard en criant :

«C’était géniale merci !!» Se retournant
« Ah, j’ai gaspillé pas mal d’ingrédients ce soir il faudra que je m’en procure demain. »
Puis il marcha dans la ville à la recherche d’un endroit un peu confortable pour dormir.





¤ transmuter sans cercle : expression courante chez les alchimistes qui peut vouloir dire : mettre la charrue devant les bœufs, aller trop vite en besogne ou encore tirer des conclusions hâtives.
¤¤ Le Roi Derv : personnage de conte qui avoue au héros qu’il est son père à la fin de l’histoire.
¤¤¤ Le magnésium est un métal qui brûle lorsqu’il est en copeaux au contact d’une flamme.
La pyrite, composée de sulfure de fer produit des étincelles s’il rentre en contact avec une surface métallique. Pour qu’il y ait réaction un choc est cependant nécessaire.

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Greta de l'Hesperanz

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MessageSujet: Re: Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen]   Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen] EmptyMer 19 Oct - 21:48

La nuit était bien avancée. Les rues de Sperandei, calmes, n'étaient plus peuplées que de quelques serviteurs achevant une course avant de rentrer chez leurs maîtres. Quelques fenêtres étaient encore éclairées. Une porte s'ouvrit, laissant s'échapper quelques notes de musique de chambre. Un petit groupe de gens sortit, riant aux éclats et les voix des femmes encourageant les traits d'esprits de leurs compagnons résonnèrent entre les imposantes demeures. Ils se saluèrent courtoisement avant de se séparer.

L'une des femmes, un sourire encore tracé sur ses lèvres, se dirigeait vers le fiacre qui l'attendait plus loin lorsqu'elle se rendit compte qu'un des gentilshommes la suivait toujours. Elle s’arrêta pour lui faire face, poussant un soupir.

« Oh, Emphéas ! Cessez donc de jouer les amoureux éconduits !
- Mais, mademoiselle, j'en suis un ! Que dois-je donc faire pour...
- Soyez plus... audacieux, l'interrompit Greta en effleurant la dentelle de son corset. Ne vous contentez pas de ramasser les mouchoirs que les demoiselles laissent tomber à vos pieds.
- Mais...
- Bonne soirée mon ami ! »

Lançant à son courtisan un clin d’œil désinvolte, la jeune femme monta dans le fiacre. Celui-ci s'ébranla, laissant Emphéas seul dans la rue.

Greta appuya son front sur la paroi matelassée. La fatigue commençait à se faire sentir, elle avait dansé toute la soirée avec son cavalier, son favori, son amant préféré, Vasken. Tout ce dont elle avait envie en ce moment était d’ôter son corset, sa crinoline, ses chaussures et de se laisser tomber dans son lit.

Elle ferma les yeux et s'endormit. Un choc, un freinage brusque et des éclats de voix la réveillèrent. Greta ouvrit la porte et vit le cocher qui s'énervait après quelqu'un.

« Que se passe-t-il, Kieffer ?
- Excusez-moi, mam'zelle. C'qu'un vagabond qui est venu percuter l'attelage.
- Mmmmh... n'est-ce pas plutôt notre attelage qui a percuté cet homme ? »

Greta descendit et détailla longuement à la lueur de la lanterne l'homme en question. Assez grand et visiblement assez jeune, son allure n'était pas celle d'un galvaudeux des bas fonds de Gian. Du moins c'est ce que déduisit Greta de ses vêtements, car elle n'avait bien sur jamais mis les pieds à Gian mais reconnaissait toujours un vêtement de belle facture. Les souliers de l'homme confirmèrent cette opinion.
Curieux personnage... que fait-il perdu dans les rues de Sperandei à cette heure ? Il a pourtant l'air bien de sa personne.

« Bref. Peu importe, reprit-elle. Nous repartons, Kieffer. Je suis épuisée alors ne perdons plus de temps. »

Sans accorder plus d'attention au vagabond, elle remonta dans le fiacre et rentra chez elle.

*¨¨*¨¨*¨¨*

Les rayons du soleil réveillèrent Greta. Elle se leva paresseusement en étirant tous ses membres, passa trois petites heures dans son cabinet de toilette et se prépara pour Alestra. D'habitude elle mettait un pantalon d'équitation ou d'escrime pour faire des achats mais aujourd'hui elle ne comptait pas se rendre dans des échoppes éloignées de Sperandei. Elle choisit donc une robe d'un magnifique bleu paon damassé. Elle paracheva sa tenue à l'aide de la femme de chambre puis fit appeler Tiburce.

Voilà un bon moment que Greta et son valet étaient arrivés à Alestra. La jeune femme avait acheté beaucoup d'éléments de toilette, de robes et de chaussures faits sur mesure. Heureusement pour Tiburce, elle se faisait livrer les achats. Mais le garçon était chargé de boites pleines d'ingrédients, de produits en tous genres qu'elle ramenait toujours directement. Ils passèrent devant l'herboristerie d'une amie de Greta.

« Tiburce, va donc porter tout cela dans la voiture et rejoins moi ensuite. »

Le garçon s'exécuta. Greta entra dans la grande boutique dont le plafond était une coupole de verre. Elle discuta un moment avec son amie botaniste quand revint Tiburce. Peu après l'arrivée du valet, un homme entra d'un air distrait dans la serre, observant chaque plante. Il s’arrêta soudain devant un arbrisseau au multiples et superbes fleurs bleues et Greta eut un mouvement de surprise.

« Clarisse, je reconnais ce personnage... Hier soir, alors que je rentrais du bal donné par la marquise de Grandelin, mon cocher eut une altercation avec un vagabond et je crois bien qu'il s'agit de cet homme...
- Lui, un vagabond ? Il m'a tout l'air d'un homme respectable... et sûrement fort excentrique.
- Je me suis fait la même réflexion mais à la lueur d'une lanterne, je n'ai pas bien distingué... »

Elle s'interrompit et observa le visiteur d'un œil curieux et intéressé mais néanmoins discret. Celui-ci venait à présent vers les deux femmes.
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Pansen LarjGrant

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MessageSujet: Re: Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen]   Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen] EmptyJeu 27 Oct - 0:22

Quand Pansen reprit ses esprits il était sur son lit, dans l'incapacité de bouger tellement il avait mal. Physiquement détruit son corps était courbaturé à souhait La boisson antalgique qu'il avait pris avant de s'endormir n'avait pas eu autant d’effet que Pansen l'aurait souhaité. Il se leva péniblement pour s'apprêter car même s'il n'avait aucune envie de sortir il savait que le remède nécessaire à sa guérison ne pouvait se trouver que dans les rues du quartier.

Tout en faisant sa toilette Il se remémorait les évènements de la veille; n'ayant plus envie de dormir dehors il avait eu pour idée de s'allonger en plein milieu de la route afin de se faire percuter par une voiture et ainsi jouer de son statut de victime à son avantage. Dans son plan il devait seulement feindre le choc, malheureusement la réalité s'avéra douloureusement différente. Une fois au sol il n'eut le courage de se relever et passa simplement la nuit là.
Aux premières lueurs du jour il demanda son chemin et descendit à Alestra ou il trouva rapidement un hôtel. De la il posa ses affaires, prit une décoction aux propriétés antalgiques puis dormi quelques heures. Mais parfois le sommeil est plus fatiguant que l'éveil, dans ce cas mieux vaut se lever et profiter de la journée.

Sur cette belle phrase nous retrouvons maintenant Pansen arpentant les rues de la ville commerçante.
Là il se sentait comme chez lui, entouré de personnes partageant sa vision du monde, cela lui rappela le sentiment qu'il avait lorsqu'il se promenait dans le quartier commerçant de Ponticelli, excepté qu'il y avait plus de monde et plus de boutiques ici.
Pour le remède qu'il lui fallait une seule plante était nécessaire, et il n'eut pas de mal à trouver ou s'en procurer. Il entra dans la première herboristerie qu'il vit.

Une fois à l'intérieur il se précipita sur un arbuste qu'il avait vu depuis l'extérieur, il la regardait comme un enfant regarde les bonbons à la boulangerie, avec un grand désir de les manger sans pour autant osé les toucher.
"Des Hydrangéa macrophylla ! Quelle plante magnifique." Pansen ne s'y connaissait que peu en plantes médicinales, mais il connaissait le nom de pratiquement toute les fleurs et de tous les fruits bleu.
Ayant assez joué et ne voulant pas gaspiller plus de temps, il décida d'acheter le produit qu'il désirait et de partir. Alors qu'il levait la tête vers l'herboriste il failli tressaillir, la surprise le fit basculer en arrière, faisant tremblé la table ou se trouvait la magnifique plante.
*Cette femme... Ce bleu…Je... Je l'aime !*
Avant que les deux amies n'aient eu le temps de voir son air abruti il se redressa et marcha jusqu'à leur hauteur:
"Pardonnez moi d'interrompre votre discussion, mais j'aimerais savoir laquelle de ces magnifiques dames est la propriétaire de ce commerce".
Si l'herboriste n'avait pas l'habitude d'être complimenté sur sa beauté, la dame en bleue elle savait y faire. La première s'inclina avec gêne tandis que la deuxième salua humblement.
"Monsieur vous nous flattez ! Que puis-je faire pour vous ?" demanda l'herboriste.
- Madame je ne fais que répéter ce que mon cœur m'a chuchoté, je désirerai un bouquet de Cichorium intybus.
- Monsieur est un poète, espèrerait-il ainsi obtenir une remise ? Intervint la dame en bleue, d'un ton ironique.

- Veuillez croire madame que ce n'est pas mon intention !

En vrai il espérait de cette plante non pas une guérison miraculeuse mais se donner un petit coup de fouet.

La dame salua et parti dans l'arrière-boutique. Pansen et la dame en bleue étaient maintenant seuls.
*Elle semble avoir parfaitement compris le sens du bleu mais je dois m'assurer qu'elle en est digne. Si ce n'est pas le cas je devrais agir.*

"Si je vous ai offensé tout à l'heure je tiens à m'en excuser, une dame tel que vous doit surement être marié et je ne voudrais manquer de respect ni à vous ni à votre mari. Ainsi sachez que je suis un hypocrate sans grand talent, mais qui serait ravi de vous concocter n'importe quel remède à titre de dédommagement."

"C'est gentil à vous mais je..." Greta n’avait nul besoin de son aide pour préparer quelque potion que ce soit, mais ne voulant pas le vexé lui qui semblait si sûr de lui elle accepta, et continua en ces termes:
"Sachez que je ne suis ne suis pas en mariage et qu'un mari serait un fardeau pour moi à ce moment de ma vie"
Cette phrase eut pu choquer tout homme qui l’aurait courtisé dans le but de l'épouser, mais une telle audace ne fit que déclencher un petit rire admiratif de la part de Pansen.
"Le cœur des hommes est fragile madame, veillez à nous épargner je vous en prie" Dit-il d'un ton enjoué.
La dame sourit, encouragé Pansen continua:
"Si madame le veut bien laissez-moi m'acquitter de ma dette maintenant !".
S’adressant à l'herboriste:
"Madame qu'on m'apporte 14g de vos 3 meilleurs miels, 250ml d'eau et des racines de Valérianes !"

Il mit l'eau à bouillir dans un récipient, la mélangea avec les miels et les laissa à ébullition quelques temps. Ensuite il pressa les racines afin d'obtenir un jus qu'il incorpora à la préparation. Il éteignit le feu, continua de mélanger tout en glissant des morceaux de glace dans la boisson afin de la refroidir.
Enfin il mit le tout dans un verre.
"Merci madame de m'avoir prêté vos instruments, votre bonté sera récompensé soyez en sûr", s'adressant maintenant à la dame en bleue :
"Je vous invite à boire cette boisson que j'ai préparé pour vous. Comme un grand homme l'a dit ~ C'est avec une boisson simple comme l'hydromel que l'on peut lire dans l'essence de l'Homme...~ Cita-t-il en tendant la boisson à son interlocutrice.
Cette dernière la prit et pensa:
*Il essaie donc de me faire passer un message avec cette coupe. Soit, il a fait de l'Hydromel, une boisson très simple qu'on laisse normalement fermenter plusieurs jours. Il a utilisé peu de miel en comparaison du volume d'eau, cela va rendre la boisson moins sucré. Peut-être veut-il ainsi me dire que malgré son jeune âge il n’est plus un enfant et qu’il peut consommer des boissons peu sucrées. Par contre il a utilisé 3 types de miels différents, ce afin de varier l'arôme et pour compenser au manque de sucre, c’est assez habile. Enfin il a extrait de l'acide pentanoïque des racines de valérianes afin de donner le goût acidulé qu'on obtient normalement en laissant fermenter le breuvage. Là il veut me montrer qu'il n'a pas de temps à perdre mais qu'il sait ce qu'il fait car au final le goût sera le même.

Sans même avoir goûté la boisson, Greta pouvait déjà en déduire toute ces informations. Elle prit enfin le verre et cita
"... et y voir ses imperfections, ses travers et ses lacunes qui composent son être."
A ces mots elle trempa ses lèvres dans le breuvage et ne fit aucun autre commentaire.
Pansen lui savait désormais qu'il ne s'adressait pas à une personne quelconque, pour pouvoir citer de mémoire cet auteur elle était doué, au moins autant que lui, et était en plus noble. Aucun doute dans l'esprit de Pansen, elle avait étudié à l'académie. Il s'inclina gêné et dit:
"Je ne suis qu'un simple hypocrate de bas étages qui n'ait pas su reconnaitre mon maitre, veuillez m'excuser pour cette préparation indigne qui est l'œuvre de votre obligé Pansen LarjGrant. Puis-je vous demander votre nom ?"

"Monsieur vous me flattez mais je n'ai rien d'un maitre, je quittai les bancs de l'académie il y a un moment déjà. Mon nom est Greta de l'Hesperanz, et si vous le devez, retenez-le comme le nom d'un égal et non d'un maitre."
Greta donna son verre à Tiburce, qui était resté derrière elle pendant toute la scène, c'est seulement à ce moment-là que Pansen remarqua sa présence. Ce dernier s'inclina, régla la botaniste et sortie du magasin.
A peine eut-il fait un ou deux pas qu'il tomba nez à nez avec l'homme qui l'avait renversé la veille. S'il n'eut pu reconnaitre le fiacre ou la femme assise à l'arrière, il se souvenait parfaitement du coher.
*Le hasard joue en ma faveur semble-t-il* pensa Pansen en s'accroupissant.

Sur la pointe des pieds et les jambes fléchies il fit le tour du fiacre, passa par l'arrière et longea le coté du véhicule afin de surprendre le fugitif par l'arrière.
Il se rapprocha, sortie son couteau silencieusement puis bondit sur sa cible, le retournant et lui pointant le couteau sous le menton

"Je te retrouve infâme créature, quel mal t'ai-je fais pour que tu attente à ma vie hier soir ? Qui sont ces parents qui t’ont élevés ? Ne t'on-t-il pas apprit à respecter les hypocrates comme des frères ?"
Sous le choc l'homme leva les mains à hauteur d'épaule et bredouilla:
" Je... !! Heiin ?"
- Tu m'a bien entendu jette ta cravache tu as assez fouetté de chevaux pour aujourd'hui. Et oui l'homme que tu as voulu assassiner hier n'était pas un vulgaire vagabond !
L'homme jeta au loin la cravache qu'il portait à la ceinture,
" Je n'ai rien fait de tel pardon !"

- Qui était ton père ?

- Un hypocrate !

- Alors ton acte d’hier était un parricide ! Pourquoi n'a tu pas honoré sa profession ? As-tu décidé de punir tous les hypocrates d'Aere Sciutta parce que ton père rentrait tard le soir et qu’il ne te racontait pas d’histoires ?

- Quoi ?? Mais non non c'est parce que j'aime les chevaux !

- Et bien c'est ce que nous verrons, je te défie ! En temps qu'offensé je choisis les règles, nous nous affronterons aux échecs !
Dit Pansen tout en rengainant son couteau.

Une foule commençait à s'accumuler autour des deux fauteurs de trouble, attiré par le bruit Tiburce vit la scène et courut prévenir sa maitresse qui se précipita dehors.
S'adressant à son cochet elle demanda:
" Mais que faites-vous ici ? De quoi s'agit-il ?"
Le concerné répondit:
"Madame ! Quand Tiburce est arrivé déposer vos affaires, il m'a dit que vous étiez à l'herboristerie. Je me suis donc avancé jusque devant le magasin pour vous attendre tranquillement quand cet homme m'a mis un couteau sous la gorge ! C'est l'homme de l'autre fois !"

- Mlle Greta, vous connaissez cet homme ?

Greta gêné répondit en ces termes

- Je n'ose vous donner la réponse.
- Je vous en prie expliquez-moi
- J'ai honte
- Cela ne m'aide pas !
- Laissez cet homme il n'y est pour rien !
- Que voulez-vous dire ?
-L'autre fois dans la voiture c'était moi, nous vous avons renversé…
- Je n'ose y croire !
- Je vous demande de ne pas vous énervé contre le pauvre homme, il voulait simplement me ramener au plus vite à la maison !
- Vous mentez !
- Oserais-je seulement ?
- Mais si cela est vrai alors...
- Je ne sais ou me mettre ! Je vous en prie renoncez à ce défie !
- Il en va de mon honneur !
- En contrepartie et pour me faire pardonner allons plutôt déjeuner, et ce à mes frais.
- Mmh
Le jeune homme pensa:
*C'est une occasion de passer un peu plus de temps avec elle, et de déjeuner en charmante compagnie ! Je m'occuperai du cocher plus tard*
- Alors si c'est comme ça ce sera avec joie !

Le malentendu éclaircit, la colère de Pansen n’avait plus lieu d’être, les deux personnages pouvaient profiter du reste de la matinée ensemble.





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Greta de l'Hesperanz

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MessageSujet: Re: Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen]   Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen] EmptyJeu 27 Oct - 22:09

Greta monta dans le fiacre suivie de Pansen et les chevaux partirent. Pendant quelques minutes ils ne dirent mot, la jeune femme écoutant jouer Tiburce assis sur le banc arrière à l'extérieur du véhicule. Le petit bilboquet de bois dont le garçon ne se séparait jamais faisait "Tac... tac...cloc !". Il ratait, recommençait sans jamais se lasser, comme elle dans son laboratoire avec ses ingrédients.
Ses yeux se posèrent sur le visage de son invité. Elle pouvait le détailler mieux à présent. Il semblait à la fois instruit et naïf, enfantin mais l'était-il vraiment ? Greta sourit et le questionna sur sa condition. Pansen l'informa donc de son identité et lui raconta son histoire.
*Il n'est donc point noble... tant pis. Ce n'en est pas moins un personnage curieux qui égaiera le gouter de madame de Moneraux*

"Mais dites-moi... j'ai cru entendre que vous aviez défié mon cocher aux... échecs ?
- Hé bien..."

Greta éclata d'un rire clair et légèrement moqueur.

"Peu importe. Alors ainsi vous êtes hypocrate... comptez-vous vous installer à Alestra ou gagner la reconnaissance de la cour consulaire avec votre panoplie alchimiste ? Quoiqu'il en soit, ce déjeuner va me permettre de mieux vous connaitre et peut-être qu'à terme je vous prendrai en amitié..."

Greta regarda encore Pansen droit dans les yeux pendant quelques secondes avant de rajuster quelques mèches de cheveux.

"Je peux beaucoup pour ceux que j'apprécie. Vous avez de la chance d'avoir été heurté par mon cocher et vous avez de la chance aussi que j'aie de l’intérêt pour les personnes à l'allure inhabituelle. Une autre femme ne vous aurait même pas regardé."

Le fiacre stoppa devant l’hôtel de monsieur de l'Hesperanz. Les deux jeunes gens descendirent, Greta précédent Pansen sur le palier. Elle demanda à Tiburce de confier les paquets à sa femme de chambre et guida son invité jusqu'au grand salon où lisait monsieur de l'Hesperanz.

"Père, je vous présente monsieur LarjGrant. Il y eut un petit incident avec Augustin. Rien de très grave mais je l'ai convié à notre table car il débarque à peine et il me semble, de par la discussion que nous avons eue, que ce gentilhomme a besoin d’être instruit des usages de la société alchimiste en ces lieux.
- Fort bien, Greta, répondit en souriant Gamaliel, qui se doutait bien que sa fille préparait encore quelque chose. Monsieur, je suis enchanté de faire votre connaissance."

Après une courte discussion ils passèrent à table. Les mets bien que "simples" témoignaient d'un mode de vie très aisé. Monsieur de l'Hesperanz mit Pansen à l'aise et tous trois discutèrent de choses et d'autres, le père et la fille montrant un intéret croissant pour Pansen, Gamaliel parce que ses manières et son parler étaient assez originaux, Greta parce que faire apparaitre un homme de son genre dans un salon ne pouvait qu'amuser la galerie. Puis Gamaliel s'adressa soudain à Greta :

"Tu sais, Greta, j'ai une une discussion aujourd'hui à l'Assemblée avec monsieur de Palimeri. Il est déjà venu, tu te rappelles ?
- Oui, bien sur... il est enfin magistrat alors ? J'en suis heureuse. Hé bien ?
- Hé bien cela fait quelques semaines déjà qu'il est veuf...
- Et ? coupa Greta d'un air suspicieux, comme si elle connaissait la suite.
- Et... eh bien nous avons... parlé de toi. répondit son père, hésitant, n'osant pas aborder le sujet. La jeune fille planta son regard émeraude dans celui de Gamaliel qui se tassa un peu sur lui même.
- Père, je respecte toutes vos décisions à mon sujet, mais celle-ci est absolument exclue.
- Oui, excuse-moi. Je n'aurais pas du aborder le sujet maintenant. Pardonnez-moi d'avoir dévié la conversation, monsieur LarjGrant. Mais vous savez, ma mémoire n'est plus aussi bonne qu'avant et j'ai coutume lorsque quelque chose me vient en tête, d'en parler de suite afin de ne pas l'oublier."

Greta retrouva le sourire et se pencha pour serrer le bras de son père en signe d'affection.

"Allons père, vous êtes toujours vif d'esprit, personne n'en doute. Et si nous passions au dessert ?"

Le repas terminé, ils se levèrent pour continuer à bavarder dans le salon. Greta avait depuis un petit moment remarqué l’intérêt certain de Pansen pour la couleur bleue. Elle savait maintenant sur quoi jouer pour maintenir son hôte près d'elle. Elle ne savait pas encore très bien en quoi il était utile de l'introduire parmi le gratin alchimiste mais elle se dit que tenter l'expérience valait surement le coup.

"Monsieur LarjGrant, vous devez absolument connaitre les magnifiques rues de Sperandei, les bâtiments grandioses que sont l'Académie, le Consulat ! Je vais me changer et nous irons en visite, d'accord ?"

Sans lui laisser le temps de répondre, elle se dirigea vers sa chambre. Lorsqu'elle ressortit, elle avait vêtu une autre robe d'un autre bleu, plus foncé mais tout aussi beau. Elle entraina Pansen vers le palier et ils se trouvèrent dehors.
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MessageSujet: Re: Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen]   Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen] EmptySam 5 Nov - 16:22

Pansen aperçu la robe bleue descendre les escalier avant même de reconnaitre sa propriétaire. Il sourit légèrement avant de complimenter Greta sur sa tenu. Il en était sûr à présent, elle portait divinement bien le bleue. Il avait eue l'occasion pendant le trajet vers l’hôtel des l'Hesperanz de se faire une idée sur le caractère de la jeune femme, nul doute qu'elle était exceptionnelle. Cependant Pansen ne savait pas encore dans quelle mesure elle lui serait utile et surtout quelle rôle elle allait jouer sans son plan. Serait-elle de son coté ? Ou le conduirait-elle à sa perte ? Une chose est sur une femme tel qu'elle ne pouvait jouer qu'un rôle important dans cette affaire.
C'est avec ces pensées que Pansen monta dans le fiacre après avoir refermé la portière de son hôte.
Alors que le cocher démarrait la promenade, Pansen se tourna vers Greta:

"Mais quel est au juste cet enfant qui vous suit comme une ombre ? Il m'a l'air trop jeune pour être un apprentis."

- Tiburce ? C'est mon protecteur, il m'accompagne partout ou je vais et m'aide parfois dans mon travail

- Vous vous moquez !

- Mais pas du tout ! Dit elle en étouffant un rire charmant. Détendez vous allons ! Est ce qu'il vous importune ?

- Je n'aime pas son regard, les enfants aux visages d'adultes ne m'inspirent aucune confiance.

Elle rit de nouveau :
"Vous êtes bien le premier homme que je conaisse à avouer sa peur des enfants !".

- Et je n'en ait pas honte, la peur est ce qui pousse les Hommes à aller de l'avant.

Il y 'eut un sourire, un silence, un regard échangé puis Pansen continua
"Et vous de quoi avez vous peur ?"
Cette tentative de déstabilisation ne fonctionna pas puisque Greta loin d'être gêné fixa Pansen en disant:
"Étiez vous sérieux tout à l'heure lors du repas avec père ?"

- Oui !

Nouveau silence dans la voiture. On entendait les roues de la voiture claquer contre le pavé si bien que l'on distinguait à peine le bruit du bilboquet de Tiburce parmi ces sons de chocs.

- Vous comptez réellement ouvrir un commerce à Stern Road ?

- Votre père a eu la même réaction, est ce donc si difficile à concevoir ? J'ai retrouvé en allant à Alestra un peu de la beauté de ma ville natale, c'est cette beauté que je veux propager. Soyons honnêtes ils en ont bien besoii.... *les chevaux freinèrent brusquement avant de repartir en trottinant*...ion ! Cocher que vous arrive t-il ? Avec vous écraser un autre gentilhomme ?"

"Pardon monsieur les chevaux sont têtues, nous sommes arrivées."

Pansen descendit le premier et aida Greta à poser pied à terre, ensemble ils entreprirent de faire le tour de l'académie, d'abord à pied puis à voiture. C'était magnifique.
On pouvait reconnaitre une construction d'alchimistes à ses finitions et à ses matériaux soigneusement choisis. C'est simple, si les matériaux n'existaient pas il suffisait de les créer. L'académie ne souffrait ni du temps ni de l'humidité ni de la chaleur. Elle restait splendide en permanence.

"Savez vous pourquoi l'académie es si belle ?" Demanda innocemment Greta.

- Parce qu'elle est construite d'un alliage inaltérable et complexe je suppose ?

- C'est parce qu'elle représente la connaissance éternelle. Qu'y a-t-il de mieux pour abriter des connaissances séculaires qu'un bâtiment hors du temps ?

-... Je ne vous savez pas poète

- Il y a beaucoup de choses que vous ne savez pas sur moi Mr LarjGrant

Pansen resta rêveur un moment tandis que la voiture continuait vers le Consulat.

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MessageSujet: Re: Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen]   Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen] EmptyDim 6 Nov - 12:19

Ils ne dirent mot pendant le trajet jusqu'au Consulat. Greta analysait les gestes de Pansen du coin de l’œil, très discrètement comme elle savait le faire, en s'arrangeant pour que ses yeux soient dans l'ombre. Cet homme avait beaucoup à apprendre sur les usages de l'Aere Sciutta et semblait manipulable. Elle décida de le garder un peu de son coté, "en réserve". Il pourrait peut-être servir. Continuer à l'attirer innocemment, c'était le but. Peut-etre, avec son projet d'ouvrir une affaire à Stern Road il pourrait servir sans le savoir les intérêts de Vasken ?
Il faudra lui en parler. Mais pour l'instant, il faut en savoir plus...

La jeune femme rompit brusquement le silence.

- Ma peur, c'est l'ennui. Mais tous ceux qui vous côtoient ne doivent pas connaitre ce mot...

Elle remit en place d'un geste anodin une mèche derrière son oreille avant d'ouvrir de quelques centimètres le carreau de la porte.

- Je ne me suis rendue que très peu de fois à Stern Road, trois fois je crois... Accompagnée d'un ami pour ses affaires. Je puis vous assurer que ce quartier est l'un des plus riches de tout Harbor. Il est géographiquement aux antipodes de Sperandei, d'Alestra... Je ne doute pas de vos talents mais permettez moi de vous dire qu'ouvrir un commerce là-bas est risqué financièrement. D'un point de vue commercial, s'entend ! Je pense que vous auriez plus de chances à Consortium si vous voulez rester dans le secteur Technopolitain.

- Mais... et vous ? Vous êtes hypocrate ! N'avez vous pas de magasin ?

- Mes produits restent en circuit fermé.

Le fiacre s’arrêta. Ils descendirent et de l'autre coté de la large rue se dressait sur plusieurs dizaines de mètres de long une grille finement sculptée. Derrière la grille, un immense parc et au centre du parc, le bâtiment le plus imposant de tout Aere Sciutta, sculpté à la mode baroque, de marbre, d'or et d'ébène.
Greta n'était pas émerveillée, elle connaissait le Consulat car y avait déjà accompagné son père.

- Voilà le siège de la grandeur alchimiste.

Ils se promenèrent dans le parc, croisant d'autres groupes de personnes qui saluaient Greta, et elle répondait avec un grand sourire. Tous détaillaient l'allure de Pansen à son passage. La jeune femme s'en aperçut et comme elle voulait voir comment il se débrouillerait dans une réception mondaine, elle prit la parole :

- Monsieur LarjGrant, vous attirez les regards ! Que diriez vous si je vous présentais à quelques amis ? Vous êtes présentable et avez de l'esprit, je me trompe ?
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MessageSujet: Re: Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen]   Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen] EmptyMer 16 Nov - 18:23

"Ce serait un honneur ma dame, comment pourrais-je seulement refuser ?" Répondit Pansen en s'inclinant légèrement. Greta prit donc les devants et, suivit de Pansen, se dirigea vers un petit groupe de personnes qui discutaient non loin de la fontaine.
Surgissant de leur angle mort Greta les surprit en disant:
"Quelle joie de vous trouver ici ! Je me baladais justement avec un ami et c'est par hasard que je vous vis !"
Le groupe était composé de trois personnes:
Une femme d'une vingtaine d'année nommé Adélia, qui portait une magnifique robe jaune et avait de longs cheveux blonds tressés. Sa cadette de quelques années se prénommait Isaura, elle portait une robe bordeaux et laissait ses cheveux noirs choir sur ses épaules. Le dernier était un homme paré de vêtements visiblement très couteux, âgé de 17 ans il était bien coiffé et avait un visage charmeur. Son prénom était Melchior.

Adélia se leva la première et salua Greta amicalement en proclament:
"Décidément vous maitrisez toujours aussi bien le verbe !" Tant de temps sans se voir ! Que vous ai-je fais pour que vous m'évitiez ?"

"Allons ne dites pas ça c'est plutôt vous qui me fuyez !" Répondit Greta en riant.

Pendant ce temps Isaura et Melchior reluquaient Pansen de haut en bas, ce dernier faisait semblant de ne rien voir. Lorsqu’Adélia posa les yeux sur lui elle semblait déçue.
*Greta nous a habitué à mieux* pensa-t-elle.

"Qu'est-ce donc que ceci ? Cracha Melchior en regardant Pansen

"Oh permettez-moi de vous présenter Mr Pansen Larjgrant, il est un hypocrate de Ponticelli que j'ai rencontré hier, dans des conditions fort peu habituels ! Il n'est à Aere Sciutta que depuis peu de jours."

*Mmh du sang neuf, en fait il n'est pas si mal* Pensa Isaura avant de s'incliner devant Pansen en guise de salutations.

Melchior se rapprocha de Greta en disant:
"Attende… LarjGrant ? J'ai étudié l'histoire des familles connus de tout Apartadiza et pourtant LarjGrant ne me dit rien. Qui sont vos parents ?"

Greta répondit avant que Pansen n'ai pu ouvrir la bouche, ce qui déplu à ce dernier:
"C'est que Mr Pansen n'est pas issue de la noblesse, mais cela n'enlève rien à la noblesse de son esprit. Si maintenant tu voulais bien me laisser finir Melchior, je n'ai pas fini les présentations.
Ces deux femmes que vous voyez là sont Adélia et Isaura De Gantnoire, leur famille possède de nombreux commerces dans tout Astray et est spécialisé dans le textile. Et l'homme qui te jette un regard noir est Melchior De Pentafiol, son père est un illustre philosophe connu de tous, le grand Oseus Pentafi..."

"Assez !" Cria Melchior apparemment énervé.
"Je crois que votre nouvel ami n'a que faire de ces histoires, comment pourrait-il connaitre mon illustre père ? De là où il vient les hommes ne font-ils pas que gambader dans les fleurs et dormir dans des arbres ?"

Adélia tenta d'étouffer son rire avec sa main quand Isaura rit franchement.

"Je vous assure que je sais qui est Oseus De Pentafiol, il est connu notamment po..."

"Et il se permet de répondre ? Qui sont tes parents pour t'avoir élevé ainsi ? Est-ce que le cochon répond à son maitre ? Est-ce que le paysan répond à son seigneur ?"

Adélia avait de plus en plus de mal à retenir son rire, quant à Isaura elle en pleurait presque.

"Mes parents sont tous les deux hypocrates, mon père tient un petit commerce qui marche fort quant à ma mère elle travail pour un riche philosophe." Répondit Pansen d'une voix tremblante.

Les rires se firent muets, après un court silence Melchior reprit:
"Ta mère travail ? Mais quelle honte ! Ton père est-il si peu capable qu'il ne peut subvenir seul aux besoins de sa famille ? Ou peut-être que la honte ne vous atteints pas ? Sache tout de même que dans la noblesse c'est honteux qu'une femme marié ait à travailler."

"Arrêtez-vous Melchior avant de froisser mon ami. Je vous prierai par respect pour moi de vous en tenir là pour aujourd'hui. Ce fut un plaisir mais nous devons y aller il est tard. Au revoir."

A la fin de la phrase de Greta, la petite grappe de noble s'en alla lentement et en silence. Seul Adélia se courba pour la saluer. Ensuite Greta et Pansen prirent le chemin opposé et continuèrent leur ballade.
Après quelques mètres:
"Vos amis sont charmants" Lança Pansen avec un petit sourire.

"Ces trois-là ? Ce ne sont pas mes amis ! Adélia n'est qu'une voleuse d'hommes qui se presse vers moi simplement pour grignoter mes restes ! Isaura est une gamine prétentieuse, cupide et immorale qui ne pense qu'à se faire dépuceler par l'amant de sa sœur. Quant à Melchior, c'est triste. Dévoré par la renommée de son père et plutôt que d'essayer de lui succéder il se conforte dans sa débilité et son manque total de compétence ! Ce n'est qu'un gamin de 17 ans à peine qui fait la cour à une putain tel qu'Adélia qui j'en suis sure a bien plus de compétence que lui !"

A ces mots Pansen s'arrêta:
"Ce ne sont pas vos amis ?"
-N'est-ce pas là ce que j'ai dit ?
-Moi qui me suis retenu de leur répondre par égard pour vous !
-Vous trembliez !
- De rage !! Ce sale petit singe ! Il mérite bien son nom ! Je ne voudrais pas manquer de respect à son père mais ce Tafiol ! Comment a-t-il osé me parler ainsi ?
-Oui sur ce point vous m'avez déçu ! Moi qui m’attendais à ce qu'enfin quelqu'un leur rabatte le clapet
- Est-ce pour cela que vous me les avez présentés ?
- Entre autres raisons oui.
- Vos histoires ne me concernent pas, j'aurais eu des ennuis si je m'en été mêlé
- Sachez cher ami que si vous me côtoyez, vous n'aurez jamais d'ennuis avec des gens comme ça.

Pansen sourit:
"La noblesse est un jeu encore plus sournois que je ne le pensait."
"Ce n'est pas un jeu, c'est une guerre."
"Dans ce cas ne faut-il pas nous armer ? Vous aviez peur de l'ennui ? Regardez derrière vous."

Alors que Les trois nobles passaient près de la fontaine, Pansen sortit un caillou d'une petite poche qui se trouvait dans sa chaussure et le lança dans l'eau. Au contact du liquide le métal ne mit que quelques secondent à exploser !
La détonation fit détaler à plusieurs mètres Melchior qui se trouvait le plus proche de la fontaine.

Greta et Pansen se retournèrent et rirent

"Ha ha ha étonnant ! Il est bon pour parler mais quand vient l’heure de défendre celle qu’il prétend aimer il ne fait que courir ! C'était du sodium n'est-ce pas ? J'aurais préféré qu'il tombe dans l'eau !"

" Si j'avais eu d'autres ingrédients sur moi, sûr qu'ils auraient été mouillé !"

"Ne craignez-vous donc pas les représailles ?"

"Tant que je suis avec vous je ne crains rien !"

"Tant que vous êtes avec moi oui."

Les deux personnages marchèrent encore un peu puis Pansen raccompagna Greta à son hôtel avant de rentrer dans le sien.
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MessageSujet: Re: Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen]   Une matinée qui commence bien [Greta et Pansen] EmptyJeu 17 Nov - 18:16

Le lendemain, Greta ne sortit pas de chez elle et passa la journée à se pouponner et à essayer les vêtements qu'elle n'avait pas encore mis. Elle en oublia totalement Pansen.
Le surlendemain, elle se rendit à Alestra afin de se procurer un nouveau fleuret et d'autres armes blanches, accompagnée de Julius et Vasken. Ils y croisèrent Pansen qui provoqua l'étonnement chez les deux hommes. Greta fut très contente de le revoir et la semaine suivante, ils la passèrent ensemble à parcourir Le secteur commerçant à la découverte de produits inconnus. Ils avaient tous deux grandes connaissances et peu de choses échappèrent à leur savoir.
Greta ne fréquentait plus trop les salons pendant ce temps et ne répondit qu'à quelques invitations, évitant d'y amener son nouvel ami.
Vasken se montra vite jaloux, elle lui fit bien comprendre qu'il n'y avait aucune chance que Pansen lui prenne sa place et il retrouva le sourire. Monsieur de l'Hesperanz était de plus en plus absent de la demeure, passant ses journées au Consulat et probablement qu'il ne se souvenait plus de lui. Julius pensait qu'il fallait se méfier mais ne disait rien, et s'aperçut vite que Pansen n'était pas dangereux ou instable.
Tiburce était nerveux en présence du jeune homme. Greta le rassurait parfois, lorsque il ne pouvait pas les entendre, mais il est probable qu'une ou deux paroles lui soient parvenues.

C'était une personne intéressante, au point de vue et aux manières bien différentes de ce que connaissait Greta. Quand la période "nouvel animal de compagnie" fut passée, il y eut un temps de "curiosité scientifique" et puis l'amitié s'installa enfin.


Plusieurs semaines s'écoulèrent ainsi jusqu'à ce qu'un jour, au cours d'une promenade sur les quais de la Spiazza, Pansen évoque son projet.

"J'ai l'intention d'ouvrir un bar, vers chez les Cyberpolitains..."

Greta tendit l'oreille, intéressée. Si son ami ouvrait un lieu de fête à Consortium, cela lui permettrait de côtoyer les Technopolitains, d'élargir son champ de connaissances, et surtout de prendre de l'avance sur ces hypocrates qu'elle fréquentait, lesquels ne sortaient jamais ou très peu de l'Aere Sciutta. Ouvrir un autre champ des possibles, distancer les autres et faire des rencontres... intéressantes.

L'intérêt de Greta ne cessa de s'accroître à partir de là. Il lui détailla toutes ses idées, elle approuva avec entrain puis demandait ensuite à Vasken comment se comportaient les Technopolitains. Il lui tardait déjà que le bar soit monté, la perspective de ce projet lui faisant perdre tout bon sens. Elle ne se demanda même pas si Pansen avait des moyens.

Bien sûr, elle ne montra pas son impatience, et se contenta d'afficher une joie bien calculée. Hors de question de sauter partout en riant.

Et puis, bien sûr, le jour arriva où Pansen partit monter son affaire. Greta promis de venir voir souvent l'avancée des choses.
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