Nom : Voronov
Prénom : Sergueï
Sergueï Ilitch VoronovAge : 48 ans
Date de naissance : 4 décembre 209
Nation d'origine: Kornist, Septemtrion
Caste : Technopolitain
Classe : Technologue (milieu du 20ème siècle)
Lieu de résidence à Range Harbor (nom du quartier) : Consortium, Residential District
Métier/Rang Social : Ancien médecin militaire pour la STR, Docteur en médecine
Description physique :
Sergueï Voronov mesure 1m77 pour 80 kg, un physique robuste qu’il entretien régulièrement ; ce n’est toutefois pas un combattant, bien qu’il sache manier l’épée et aie disputé plusieurs championnats de boxe lorsqu’il était jeune. Il porte des cheveux poivre-et-sel laqués et soigneusement coiffés qui le rajeunissent beaucoup. Ses yeux bleu glacial donnent l’impression de transpercer l’âme et donnent souvent des frissons à ceux qu’il fixe. Toutefois, il a une bouche fine qui sourit fréquemment. Le docteur a une allure élégante ; il se tient droit et a des gestes lents et précis. La plupart du temps il porte un beau complet rayé beige, un grand manteau et un chapeau, qu’il ôte souvent pour saluer les dames. Il marche avec une canne ; purement décorative, elle ne lui est pas vraiment nécessaire mais lui donne l’allure d’un gentleman.
Description psychologique/caractère :
Voronov est un homme instruit et courtois qui arrive à charmer son auditoire par son esprit critique et son éducation irréprochable. Même s’il parvient à s’attirer sans difficulté la sympathie de la haute société et, plus généralement, de son entourage, il préfère vivre seul, passant des heures entières à dessiner et à s’instruire ; le contenu de sa bibliothèque à lui seul ferait entrer le plus parfait des illettrés à l’Académie.
Les épreuves que Voronov a traversées durant sa vie et particulièrement pendant sa jeunesse, l’ont conduit à haïr profondément l’humanité. Si l’homme est un loup pour l’homme, Voronov fait partie des plus dangereux. L’homme mange le bétail parce qu’il est supérieur à l’animal, Voronov est convaincu d’être supérieur à l’homme ; pour lui ce n’est qu’un sous-produit de la nature, une caricature grotesque de ce que Dieu voulait créer originellement, un maillon de plus sur la chaîne alimentaire, au-dessus de laquelle il se place sans la moindre hésitation.
Si Voronov n’a pas sombré dans une profonde dépression, alchimie de génocide et de narcissisme, c’est grâce au profond respect qu’il doit à sa famille disparue. Son père et sa mère ont exercé des métiers qui les mettaient au service des autres ; par égard pour eux et pour le sacrifice de ses frères, il a lui aussi choisit de dédier sa vie à ses semblables en prenant le chemin de la médecine, domaine où il excelle désormais. Il aide son prochain, toutefois ça ne l’empêche pas de le détester.
Son métier est le point de rencontre entre les deux facettes de sa personnalité : en tant que professionnel de la santé, il lui permet de veiller sur la vie de son prochain, et de donner la mort tout aussi facilement.
Voronov est très sélectif sur ses fréquentations, il portera dans son estime ceux qu’il en juge digne ; en général il s’agira de personnes qui manifestent des qualités similaires aux siennes (la courtoisie et les bonnes manières surtout mais aussi l’intelligence et la volonté). Il respecte et honore le dévouement dont certaines personnes peuvent faire preuve mais n’embrasse aucune cause en particulier à part la sienne. Il ne s’attache pas facilement à autrui mais si jamais cela arrive il porterait l’heureux (se) élu (e) sous une aile aussi paternelle que meurtrière.
Aime :
Voronov aime le raffinement qu’il soit gastronomique, musical ou purement esthétique. La cuisine occupe une grande place dans son échelle de valeurs ; c’est pourquoi il apprécie non seulement les restaurants mais aussi cuisiner lui-même (quelle que soit l’origine de la viande). Voronov porte une grande attention à la musique et se rend fréquemment à l’opéra ou à des concerts. Il aime entendre la foudre déchirer le ciel et la pluie battre la fenêtre, un chat pelotonné sur ses genoux
N’aime pas :
Voronov déteste toute forme de grossièreté, verbale ou artistique, les transports en commun aux heures de pointe et ceux qui s’en prennent aux bêtes (surtout les chats).
Aptitudes/Points forts - Limites/Points faibles :
Sergueï est un homme intelligent et rusé, ces deux qualités lui permettent d’appréhender le comportement des individus et de l’utiliser à son gré, d’une part pour se faire apprécier et de l’autre pour rester en dehors de tout soupçon par rapport aux assassinats qu’il a commis. Son expérience médicale l’aide de la même façon ; en tant que médecin, théoriquement, son rôle est d’aider les gens à rester en vie et en bonne santé mais, en ce qui le concerne, l’inverse est tout aussi vrai et il veille scrupuleusement à ne laisser aucune trace derrière lui. Pour finir, le docteur a une très bonne mémoire et sait tirer profit de la moindre de ses expériences.
Le docteur a un sang-froid qui le rend difficilement irritable, à moins bien sûr que l’on ne vienne titiller sa vanité intellectuelle, ce qui est plutôt rare en fin de compte.
Histoire :
Je m’appelle Sergueï Ilitch Voronov. Je suis né à Kornist dans le Septemtrion, le 4 décembre 209 ; il faisait très froid ce jour-là, maman m’a dit une fois que c’était pour ça que j’avais des yeux couleur de glace. J’ai deux frères, Piotr et Dimitri, bien plus âgés que moi. Mes parents font partie de la classe laborieuse ; maman est infirmière et papa policier. A l’école mes maîtresses m’aiment bien ; je suis souriant, appliqué et serviable mais je préfère me tenir à l’écart de ses camarades ; j’aime bien être seul.
J’ai onze ans. Aujourd’hui je vois mes parents pleurer ensemble ; j’avais déjà vu maman le faire à plusieurs reprises mais papa, jamais. Ils essaient de se consoler l’un l’autre, parce que mes frères ont été réquisitionnés par le Parti, pour faire la guerre au Siam. Je ne sais pas où c’est le Siam, mais ça ne doit pas être un endroit d’où l’on revient.
Ce jour-là je viens d’avoir quinze ans, mais il n’y a ni gâteaux ni banderoles ; juste le couloir de l’hôpital qui sent le désinfectant, et un médecin, assis à côté de moi, qui me dis que je suis un garçon courageux. Maman travaillait dans un pavillon de tuberculeux ; elle l’a attrapée elle aussi et en est morte. Papa nous a quittés deux ans plus tôt, pris dans un feu croisé en pleine guerre des gangs ; dommage collatéral qu’ils appellent ça. Un homme impressionnant s’accroupit devant moi, c’est mon oncle Matveï. Je ne l’ai vu que deux ou trois fois lors des repas de famille, il était bien élégant dans ses beaux costumes. Père me disait que c’était un homme d’affaire brillant et cultivé, que c’était lui qui avait réussi dans la famille. Il me dit qu’il m’emmène chez lui, à Range Harbor ; ce n’est pas très loin de notre Septemtrion natal à tous les deux mais le climat y est plus clément et les gens sont différents. Tout comme moi, plus rien ne me retient ici.
Matveï prit alors en charge l’éducation du garçon et fit de lui un jeune homme raffiné et instruit, passionné par la musique et surtout la gastronomie.
Sergueï choisit de devenir médecin pour aider les autres, tout comme ses parents et ses frères l’ont fait avant lui. A 18 ans il intègre l'Unité des Sciences au Complexe Médical de Consortium et commence de brillantes études de médecine qui le fascinent totalement. Pour les payer, il doit consacrer le reste de son temps à la préparation des corps pour le cours d’anatomie ; c'est ainsi qu'il fait la rencontre de médecins légiste et de policiers qui lui font part de leur expérience, tout étonnés de voir un garçon si jeune s’intéresser à tant de choses. Major de sa promotion, Sergueï Ilitch Voronov obtient son doctorat avec les félicitations de l’Université. L'année suivante, il étudie la médecine d'urgence sous la tutelle de l'armée d'Apartadiza et acquiert le statut de médecin militaire.
Quelques semaines plus tard, l’un des amis de son oncle, un asiatique nommé Hatori Henzo l’invite à le rejoindre en Terre Éternelle Siam, alors sous occupation du Septemtrion. Dans ce pays si différent de Range Harbor et du sien, Hatori Henzo lui enseigne une nouvelle forme de médecine (en particulier l’acupuncture).
Six mois s'écoulent paisiblement. Jusqu'à ce que Sergueï soit réquisitionné par les Paàli et les colons du Septemtrion. Le jeune Voronov devient alors témoin des atrocités de la guerre : exécutions, viols et torture, ne devant sa survie qu’à sa ruse et à ses prouesses médicinales.
Lors d’une mission de routine au nord du pays, son escouade tombe dans une embuscade tendue par les Mi-Han. Seul survivant, il est fait prisonnier et ramené dans leur camp où il est maltraité et mal nourrit. En symbiose permanente avec la boue, les porcs et la pluie, Sergueï pense que ses ravisseurs finiront par l'échanger contre une rançon ; jusqu'à ce qu'il découvre avec horreur la vraie nature du contenu de son écuelle. Les Mi-Han qui le retenaient captifs avaient sombré dans une vision d'épuration ethnique sans précédent, à tel point que certains de leurs rites étaient imprégnés de cannibalisme. Du coup lorsque la nourriture manquait, les Mi-Han n'étaient pas vraiment à court de vivres. Sergueï passa huit semaines à déjeuner des morceaux humains, jusqu'à ce qu'un commando providentiel ne le fasse évader. Le campement fut bombardé à l'aube.
A la fin du conflit, après quatre années passées à patauger dans le sang et la peur, Sergueï retourne à Range Harbor. Il rapportera comme unique souvenir son mépris de la nature humaine, plus prompte à inspirer l'horreur qu’à bâtir la paix.
Cher oncle,
La guerre continue de faire rage au Siam.
Chaque jour apporte son lot de peur et de souffrance. Les pieds noirs et les colons qui viennent se réfugier au camp nous racontent tous les mêmes histoires, terribles, sur le sort qui attend ceux qui tombent entre les mains des rebelles. À ce qu’on dit ils sont des animaux ; pour ma part, je ne pense pas que nos hommes soient différents d’eux.
Aujourd’hui on m’a chargé de maintenir un prisonnier en vie pendant son « interrogatoire » ; à la fin ma blouse était toute barbouillée de sang.
Au mess je suis tombé sur celui qui questionnait les Siamois capturés, Hicks ; il s’en est pris à moi et a pris mes soins pour de la sympathie envers nos ennemis. Je n’ai pas réagi alors il a tenté de me frapper ; erreur de sa part car je me suis protégé, avec un de ces plateaux en métal que le self nous procure, et il s’est cassé les doigts dessus.
Ce qui m’amène au vrai but de ma lettre.
Les premiers mois, les plaies béantes et les membres sectionnés, ainsi que ce fichu fond sonore fait de cris et de râles d’agonies hantaient mes jours et mes nuits. Mais aujourd’hui, après trois années passées sur le front, mes émotions semblent m’avoir abandonné. Ma tête me dicte ma conduite mais mon cœur est pris dans la glace. Amour, compassion, peur et même la haine, je ne sais plus ce que ces mots signifient.
Suis-je en train de devenir mauvais ? Je ne le pense pas car vous ne m’avez pas élevé ainsi.
Avec toute mon affection,
Sergueï VoronovUn notaire l’attend au port. Après lui avoir annoncé la disparition inexpliquée de son oncle, il remet à Sergueï le testament de Matveï, faisant de lui son unique héritier et propriétaire de tous ses biens. Le docteur Voronov installe alors son cabinet dans l’ancien appartement de son oncle et séduit très vite par son professionnalisme et sa courtoisie. Lors de ses entretiens, ses clients voient en lui une sorte de bienfaiteur en qui ils peuvent avoir confiance et beaucoup se mettent à lui parler de leur vie. Il les écoute avec attention, à la fois dégouté et fasciné par ce qu’un être humain peut offrir.
3 : 23 du matin. Le docteur Sergueï Voronov est brusquement tiré du lit par des coups violents frappés à sa porte. Des hommes armés lui amènent un jeune garçon grièvement blessé qui, malgré les bons soins, meurt sur la table d’opération. Le lendemain au soir il tombe sur une bande de voyous qui le poignardent à plusieurs reprises avant de décamper, le laissant baigner dans son sang en plein milieu du caniveau.
On ne saura jamais de quelles forces il a pu disposer pour pouvoir rejoindre son cabinet et se recoudre lui-même mais ces blessures n’eurent pas raison de son corps, seulement de ce qui restait d’humain en lui.
Le docteur Sergueï Ilitch Voronov est mort dans ce pavillon de blessés au Siam ; ce qu’il est aujourd’hui, on ne peut le décrire qu’en ce terme : monstre.
+++Hopital d’Arckham+++
+++Section médecine légale+++
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Objet : extrait du rapport d’autopsie n°19 843A……………………………………………………………………………
Sujet : Curtis Trent……………………………………………………………………………..............................................
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Contenu du rapport :…………………………………………………………………………………………………………..
>Profonde coupure au niveau des adducteurs……………………………………………………………………………..
>Section de l’artère fémorale………………………………………………………………….............................................
>Le sujet se vide de son sang en quelques minutes, mort rapide………………………….........................................
>Ablation des joues, de la langue et du thymus…………………………………………………………………………….
>Mêmes caractéristiques que les treize victimes précédentes…………………………………………………………..
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Second objet : commentaire du rapport……………………………………………………………………………………..
>L’agresseur prélève sur ses victimes les mêmes parties que les grands cuisiniers prennent sur les animaux.........
>Il est à supposer qu’il les garde comme des trophées à l’instar des tueurs en série classiques………………………
>La seconde hypothèse serait qu’il les conserve pour sa consommation personnelle…………………………............
>Identité de l’agresseur ?................................................................................................................................................
>Plusieurs hypothèses :.................……………………………………………………………………………………………
>Ancien docteur radié de l’ordre des médecins………………………………………………………………………………
>Etudiant en sciences révoqué……………………………………………………………………………………………….
>Cuisinier ou chef de restaurant après dépôt de bilan………………………………………………………………………
>Il est à noter que les victimes ont toutes un casier judiciaire et ont commis des infractions récemment avant leur mort.
>Cherry McArthy avait été accusée de fausse plainte pour harcèlement sexuel, mais a été acquittée faute de preuve.
>Dwayne Phillips était un magistrat qui avait touché des subsides de la mafia……………………………………………
>Curtis Trent était un alcoolique, plusieurs fois inculpé pour violences conjugales………………………………………..
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NB : Il est probable que l’agresseur ne limitera pas ses victimes aux seuls délinquants mais à ceux qui agissent mal en général, ce qui le rend d’autant plus dangereux………………………
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Patrick HINSEN, médecin-légiste sous serment..……………………………………………………………………………….
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+++Fin du rapport+++