Blend Awake
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 Le jour et la Nuit

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Zack O'Graham

Zack O'Graham


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Date d'inscription : 06/09/2009


Age du Personnage : 22 ans
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MessageSujet: Le jour et la Nuit   Le jour et la Nuit EmptyMer 2 Jan - 1:48

(Suite de >À vif<)


Zack était refait. De retour chez lui, épuisé, il s’écroula dans le canapé avec un soupir de satisfaction, lâchant sa caméra sur le coussin. Au vu du regard comblé qu’il envoya à l’appareil, on aurait pu croire qu’ils venaient de partager un moment de plaisir intime. C’était presque ça. Il avait tant guetté l’inspiration, le moment clé, tant cherché ces images inattendues. Et ce soir-là, enfin, il avait été heurté sans préliminaires par une réalité qui s’imposait à lui, comme une évidence. Il avait beau être puceau, cette illumination créatrice lui faisait l’effet d’une jouissance physique.

Immédiatement, il s’endormit.

*

Le lendemain matin Zack s’éveilla frais comme un gardon. Il n’avait pas ressenti cela depuis longtemps : l’impression d’être sain et alerte. Depuis des semaines, des mois, il s’éveillait constamment avec les yeux mi-clos, bouffis, la bouche pâteuse comme un lendemain de cuite – même les jours où il n’avait pas bu. Mais là il avait beau avoir picolé et s’être couché à cinq heures du matin, il se sentait bien.

Il était neuf heures et demie, on était dimanche. Inspirant l’air doux du matin, Zack s’en alla prendre une douche.

Il en ressortit toujours aussi serein, voire plus, et s’habilla de vêtements propres. Il avait l’impression d’être complètement lavé d’une ancienne peau, d’être pur. Intérieurement, par superstition, il décida que ce jour – semblable à n’importe quel autre dans le calendrier de la multitude anonyme – serait pour lui l’équivalent d’un nouvel an, le sceau de ses nouvelles résolutions. À partir d’aujourd’hui, il serait un homme neuf, entreprenant et sûr de lui. Désormais il avait un moteur pour avancer, un projet à réaliser. Il allait conquérir la Nuit.

Regardant par la fenêtre le soleil qui montait dans le ciel, Zack songea alors que son portrait nocturne de la Citadelle – qui s’annonçait sombre, violent, peut-être même malsain – était en totale contradiction avec son sentiment présent de pureté intérieure et de sérénité. C’était curieux. C’était agréable. Il sourit. Il fallait se mettre au travail.

Rapidement il fut assis à son bureau : il déblaya rapidement les conneries qui y traînaient, y posa son Smartphone en mode bloc-notes, puis commença à lister tout ce qui lui passait par la tête à propos du monde de la nuit, tout ce qui pourrait être intéressant à filmer. Sa liste contint rapidement : squats, concerts sauvages, passages souterrains, vies alternatives (non contrôlées). Puis il songea aux mages et aux alchimistes de l’arène de la veille : accès illégal par le sous-sol ? Ceinture ? rencontres intercastes ?

Ensuite il alluma son PC, ouvrit l’intranet sur l’écran holographique, et partit en quête d’informations.

Il passa la matinée, puis, après une pause repas, l’après-midi, à chercher des infos sur les événements nocturnes de la Citadelle. Inévitablement il y avait peu d’éléments disponibles, puisque le propre de l’illicite est de se cacher. Mais Zack repéra malgré tout quelques trucs semi-légaux (réunions informelles, concerts) et des lieux alternatifs (hackerspaces, bars punk, etc.) et supposa qu’en s’y rendant il rencontrerait des gens du milieu qui, par la suite, pourraient le guider vers des endroits plus underground.

À quatre heures et demie il mangea quelques chocoBN. À huit heures, il était en train de se préparer un dîner frugal lorsque Calypso rentra de son week-end chez Seth.

#

Calypso eut un temps d’étonnement.

Elle contempla l’appartement plutôt bien rangé, la caméra posée sur la table basse, puis Zack et sa poêlée de riz sauce champignons. Elle n’en revenait pas. Elle s’était attendue à le voir comme d’habitude, en mode loque, traînant en pyjama devant un film et mourant de faim parce qu’il avait la flemme de se lever pour faire trois pas jusqu’à la cuisine. Mais non, il semblait bien, mieux que jamais. Elle avait pu partir toute une semaine, et elle le retrouvait non seulement sauf, mais sain. Une bonne semaine qui se terminait bien. Elle sourit. Zack leva la tête vers elle.

« Bonnes vacances ? » fit-il en lui rendant son sourire.

Tandis que Zack rajoutait un peu de riz précuit dans la poêle, elle raconta brièvement son séjour à la campagne. Mais rapidement elle résolut de reporter à plus tard les détails de son récit. Elle sentait que Zack avait l’esprit ailleurs, et entreprit de le faire parler de ce qui le rendait si léger : tout en laissant le repas chauffer, il expliqua donc comment il avait trouvé son projet. Il raconta la course poursuite avec Derek, leur bagarre, le bar, puis l’idée de filmer Derek, Cyberpolis de nuit, l’arène de combats, l’altercation avec l’arbitre, la fuite… Il était presque euphorique. Cela faisait peut-être des années qu’elle ne l’avait pas vu aussi excité. Ils mangèrent tout en discutant. Elle demanda s’il avait déjà sorti les rushs de la veille, il répondit qu’il avait vidé la caméra, mais qu’il préférait attendre d’avoir du recul avant de visionner quoi que ce soit. Ils parlèrent encore de la Nuit pendant un moment puis, à neuf heures, Zack partit caméra en poche.

Ce soir-là avait lieu une séance d’impro musicale organisée dans un vieux garage par plusieurs groupes de dubstep et d’électro. C’était une bonne première piste.

Il avait décidé de la suivre.
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Zack O'Graham

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MessageSujet: Re: Le jour et la Nuit   Le jour et la Nuit EmptyMer 9 Jan - 16:04

Octobre

Les nuits s’enchaînaient depuis presque deux mois. L’été et sa chaleur étouffante s’étaient envolés, la rentrée scolaire avait repris ses droits, Zack avait pu présenter son projet à M. Pinson et celui-ci l’avait validé. Bref, la vie suivait son cours telle une rivière et, pour une fois, Zack avait la sensation que le fleuve ne le mènerait pas droit à une chute d’eau mortelle.

La majorité des excursions nocturnes que Zack avait menées depuis sa rencontre avec Derek (une ou deux par semaine, un bon rythme), lui avaient apporté peu de bonnes images, mais beaucoup de bons contacts. Et grâce à ces contacts, il avait alors eu accès à une minorité d’excursions exceptionnelles. Il s’agissait de quatre histoires qu’il avait filmées, et qu’il jugeait au moins aussi intéressantes que celle de Derek.

De quoi parlaient ces rushs de vidéo ? Chaque fois, il s’était attaché à un personnage, à une personnalité : il y avait eu la batteuse d’un groupe de punk underground, un squatteur de 35 ans passé expert en trafic de papiers d’identités et autres documents nécessaires au maintien de la cyber-citoyenneté, sans oublier une mamie anarchiste qui entretenait un potager sauvage dans un entrepôt désaffecté, et dont les productions contribuaient à nourrir une partie de la population souterraine. Il y avait aussi eu, parmi maintes choses étonnantes, Véra et Edgar. Ces deux technologues originaires des Range-Docks, habitués de Consortium, avaient découvert et aménagé un accès illégal à la Citadelle : c’était par leur tunnel que débarquaient les combattants de l’arène de la Ceinture, par là qu’arrivaient des produits altercastes interdits, par là aussi qu’entraient de petites troupes de gens du spectacle, mages ou alchimistes, qui donnaient en sous-sol des shows pyrotechniques avec télékinésie, transmutation… – des tas de choses géniales à filmer.

Ils étaient tous fascinants, situés hors du système, se servant de lieux abandonnés comme réceptacles pour leurs fantaisies. Ils étaient tous à l’opposé du monde dans lequel j’avais grandi. Mon père sénateur, conservateur, était plutôt du genre à nous faire assister à des réceptions guidées, à des cocktails de gens importants, à nous endimancher à huit ans et demi pour nous apprendre l’étiquette ou à nous débiter à table des discours sur l’importance de la loi et des structures sociales.

Dans les bas-fonds, au contraire, tout était libre et déstructuré, tout était plus ou moins illégal et en pagaille – et pourtant le tout fonctionnait à peu près grâce à une bonne organisation de groupe, peut-être parce qu’ils avaient ensemble le sentiment de former un tout cohérent, bien qu’hétéroclite.

S’ils n’avaient rien à voir avec le monde de mon enfance, ils n’avaient rien à voir non plus avec celui de mon adolescence ou de ma vie étudiante. Oui, ils étaient loin, très loin du monde nocturne de Highway : les étudiants friqués qui y traînaient, comme Justine (ou moi), avaient le sentiment de braver les interdits, de franchir les limites en consommant alcools et drogues. Mais justement, on ne faisait encore que consommer, acheter du frisson à heure fixe le samedi soir, pour oublier que tout le reste de notre temps était consacré à intégrer ce système si ‘chiant’ dont on faisait malgré tout partie.

Cette rébellion puérile avait été la mienne, je le concède. Mais la véritable subversion, je m’en apercevais, ne résidait pas dans une débauche de façade – il s’agissait en réalité mener une vie en tout point différente, en tout point tournée vers ailleurs.

Mon film commençait à faire sens : à travers les portraits d’individus singuliers, d’êtres  particuliers, il dépeindrait un tableau plus large, l’image un monde étrange – un monde méconnu du plus grand nombre, exclu de l’espace public, ignoré des politiques et des médias – mais un monde vivant, peuplé, bouillonnant.


*

Un matin, en arrivant au Pôle des Arts de la Fac, Zack découvrit en même temps que ses camarades une série de tags monumentaux, qui recouvraient la façade Nord.  Zack dégaina immédiatement sa caméra, et filma tout en s’approchant.

Les dessins représentaient toutes sortes de monstres, zombies et créatures loufoques, dépeintes dans un style funky. Les étudiants s’arrêtaient sur la pelouse pour contempler et commenter l’œuvre – que l’administration voulait déjà qualifier de ‘dégradation’ – et Zack jugea pour sa part que le tag était cool : coloré, drôle, maîtrisé…

Il s’approcha encore de la façade et alla filmer la signature apposé au bas du graff. En gros plan apparurent des initiales, un pochoir peint en vert fluo sur fond rose : « US_»

Underscore. Zack en avait déjà entendu parler. Il y avait d’abord eu les poissons d’Avril, très médiatisés, puis, pendant l’été, plusieurs autres blagues, tags ou installations urbaines sauvages dont les photos avaient tourné sur résocia et Swirl. Par ailleurs, dans le milieu souterrain, le sujet revenait de temps à autre dans les conversations. Il faut dire que la plupart des gens d’en-dessous trouvaient les actions d’Underscore à leur goût : provocatrices mais ne se prenant pas au sérieux, gratuites, populaires, artistiques… Cependant certains jugeaient Underscore puéril, et Zack avait même entendu une fois un vieux de la vieille affirmer, fort de son expérience, que ce mystérieux US_ n’était probablement qu’un gosse, ou encore plus probablement une bande de gosses, qui faisait ça uniquement pour s’amuser, et que ça leur passerait.

Zack, quant à lui, appréciait le sens de la dérision qui émanait des différentes actions signées US_, et cela lui suffisait. Il se demandait, certes, si Underscore ferait long feu, mais ce qu’il se demandait surtout, c’était qui se cachait derrière ce pseudo. Rangeant sa caméra pour se diriger vers l’amphi où il avait cours, il prit une résolution : découvrir qui était Underscore et le filmer.  Comment s’y prendre ? Il avait une petite idée : aller récolter des informations auprès d’un type avec qui il avait sympathisé un soir.

Le type en question avait laissé deviner à demi-mot, façon VIP, qu'il savait qui était Underscore, sans pour autant lâcher une seule info – mais peut-être qu’en lui offrant deux ou trois verres il y avait moyen d’en tirer quelque chose… C’était quoi déjà  son pseudo bizarre, à ce DJ black ? Os ? Ox ?


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