Armaël Scenkö est un jeune homme de 26 ans. De corpulence plutôt mince, il mesure 1 mètre 70 et pèse 65 kg. Malgré son jeune âge, Armaël dissimule derrière des cheveux blonds mi-long un visage marqué par la fatigue. Ses traits sont tirés, ses yeux sombres marqués par des cernes, son visage pâle et maladif. Cependant, son visage est très expressif mais reste le plus souvent sombre et fermé, exprimant la déception et la révolte. Armaël est un homme musclé et en forme, notamment grâce à ses entrainements de tir et à sa pratique clandestine du freefight. Habituellement vêtu de noir, il porte souvent des gants de cuir et ne quitte jamais son chapelet, auquel il attache une symbolique toute personnelle.

Armaël Scenkö est un être particulièrement ambigu, partagé entre son hypersensibilité et sa nature sombre et solitaire. Il laisse peu transparaitre ses émotions et tâche de ne laisser transparaître qu'une force et une volonté infaillibles. Cependant, les yeux d'Armaël traduisent une mélancolie persistante et beaucoup d'attaches émotionnelles. Calme, froid et discret, Armaël est réflechi et observateur. Attentif à son environnement, il récolte de nombreuses informations en parcourant Range Harbor et grâce à ses contacts du Consortium. D'alignement chaotique - bon, Armaël possède sa propre conception de la justice et de l'équilibre des mondes. Son histoire l'a poussé à s'ouvrir à d'autres concepts civilisationnels qui ont fait naître en lui une idéologie alternative où le métissage est reconnu et autourisé à jouir des mêmes droits et savoir que les membres issus d'une seule caste. Balancé entre deux peuples, Armaël ne laisse rien ni personne faire obstacle au dessein qu'il s'est fixé, n'hésitant pas à faire usage des armes et de la violence pour assurer la sécurité de ses alliés et de son affaire.

Armaël Scenkö est un techno-alchimiste originaire de Septemtrion, où ses parents résident encore à ce jour. Trop modestes pour faire appel à un philosophe - alchimiste, Armaël n'a pas pu transmuter et a grandis au sein des technopolitains. Conscient d'être issu d'un mariage mixte, Armaël n'a cessé de développer une curiosité sans limites pour le peuple et le savoir des alchimistes. La politique interne de Septemtrion mettant à l'écart des droits civils les mages et alchimistes pratiquants, les parents d'Armaël craignait que l'intérêt manifeste de leur fils pour la science alchimique ne nuisent à sa réussite sociale. C'est la raison pour laquelle ils l'envoyèrent étudier à Renge Harbor à ses 11 ans, dans l'espoir qu'une société mixte soit plus propice à son développement et à son équilibre.

Cependant, Armaël a très mal vécu cet exil, qui était pour lui synonyme d'abandon. Honteux d'avoir déçu ces parents au point de devoir aller vivre si loin de chez lui, Armaël à peu à peu transformé cette expérience en un traumatisme profond qui lui laisse un goût amer et le contraint à baigner dans la mélancolie. Dévasté par cet abandon, Armaël se fit en premier lieu une mauvaise idée de Renge Harbor, et particulièrement des écoles du Consortium où il étudiait la robotique. C'est ainsi qu'à 18 ans, il stoppa ses études et quitta le foyer de sa tante.

Armaël cessa de donner signe de vie durant trois ans avant de refaire surface dans des quartiers louches du Consortium. Le petit local qu'il louait au niveau inférieur d'un immeuble miteux depuis trois ans commençait à prendre vie en même temps que le projet de monter une librairie alternative naissait dans son esprit. Celle-ci allait finalement aboutir quelques années plus tard, en même temps que le Consortium voyait naître un réseau d'information clandestin qui permettait à ceux qui le voulaient de résister et de se dresser contre une organisation aseptisée où le métissage n'a pas sa place.

Les années d'errance d'Armaël dans le Consortium, et les rapports étroits qu'il entretenait avec certains alchimistes grâce à son métissage l'avaient transformé radicalement en lui donnant les réponses qu'il attendait : un métisse n'ayant pas reçu le sceau de transmutation avait tout intérêt à se fondre dans sa caste "d'origine" pour faire oublier qu'il était une erreur rare et dangereuse à qui, toutefois, l'on ne pouvait refuser certaines informations. Ses parents avaient tenté de la protéger en l'incitant à vivre comme un technopilitain, mais Armaël se refusait à mener une vie morne et sinistre, bercée par la cupidité d'une caste déshumanisé.

Armaël s'était alors mis en quête de ses origines, de son identité, de ce qui faisait de lui quelqu'un de différent, parce que doué d'un double regard, d'une double culture qui ne devait pas être reniée ou abandonnée, mais révélée. Armaël avait compris qu'aucun héritage n'est un poids, mais un outil au service d'un monde qui change et qui évolue.

Ainsi, Armaël avait fait ses armes, seul et en silence, dans un quartier où chacun venait, sans nom et sans visage, acheter à autrui ce qui pourrait lui rapporter auprès d'un autre, sans jamais songer à l'émergence d'une civilisation unifiée. Voir les uns user des autres sans vergogne, par cupidité, crainte ou dédain était une chose qu'Armaël supportait de moins en moins, et c'est ainsi qu'il décida de mettre en application ses valeurs en usant des richesses des systèmes clandestins pour trafiquer et transférer de l'information au service de tous ceux qui, parmi les peuples, souhaitent œuvrer pour l'élaboration d'une alliance réelle entre les peuples en favorisant l'émergence d'une culture du métissage qui alliait le meilleur de chaque caste en un seul être. Mais Armaël était conscient qu'en se lançant ainsi, il devait se faire discret et bien choisir ses alliés, sans quoi il risquait d'être découvert par les responsables politiques des trois castes, et de se retrouver ainsi dans une très fâcheuse posture. En effet, les différentes castes voyaient d'un mauvais oeil le métissage, craignant l'émergence d'une caste nouvelle qui, à terme, pourrait supplanter les trois castes existantes.

Cependant, Armaël était décidé et c'est ainsi qu'il avait pu, grâce à certains alchimistes, apprendre de cette caste et user de son métissage pour penser le monde à sa façon. Il avait pu ouvrir, en 255, une librairie alternative où il consignait des ouvrages développant les thèses du métissage. Il avait parallèlement développé, avec certains alliés, un réseau d'informations clandestin qui permettait à tous de prendre connaissance, grâce à des conférences et des rencontres, des richesses du métissage.

Ainsi, Armaël était devenu un résistant travaillant au service de la reconnaissance et du développement des populations métissées qui, même à Renge Harbor, demeuraient en minorité.