Nom : O'Carroll, mais elle ne le mentionne jamais.
Prénom : Cendre
Âge : 25 ans
Sexe : Femme
Date de Naissance : 09/01/232
Nation d'Origine : Nouvelle-Thulé
Caste : Mago-Technopolitain
Classe : Invocatrice
Lieu de Résidence à Range Harbor : En cours de recherche
Métier/Rang Social: Elevée dans une petite bourgeoisie, n'a jamais pris un vrai métier malgré des études de sociologie. Elle vit de la pension que son père lui envoie régulièrement. Cependant, elle offre des services à qui le lui demande (en dehors de la prostitution), étant habituée à prêter main forte pour à peu près tout et n'importe qui.
Description Physique:
De la tête aux pieds; 1m65, une peau brune chocolat, des cheveux crèmes très pâles oscillant entre le blanc et le crème et des yeux mauves. Une Octantine en somme.
Visage bien dessiné: ovale, agréable et chaleureux. Il se dégage d'elle quelque chose de sauvage dû à son caractère, dans son regard mauve et profond comme si l'ont pouvait plonger dedans. Sa manière de vous regarder, si singulière, on peut lire dans de tels yeux tous les sentiments qui les traversent. Elle se maquille rarement, mais par coquetterie met parfois du rouge à lèvre (pour peu qu'il soit rouge) ou du mascara pour masquer ses cils blancs qui lui donnent un air trop doux et rehausser la couleur de ses yeux.
Contrairement aux Octantines, et élevée en tant que technologue, elle garde ses cheveux longs. Ceux ci très longs et bouclés, dans lesquels s'entremêlent des perles et des crânes d'animaux. De temps à autres, elle y met aussi des fleurs.
Elle n'a rien d'un mannequin, pas vraiment mince ou élancée comme une ballerine. Non, c'est une femme bien proportionnée, un peu potelée avec de belles formes (peu être un peu trop). Une poitrine généreuse, des hanches larges et généreuses... ce qui attire bien sûr l'attention de ces messieurs.
La poitrine toujours dans un bon décolleté, soutenue par un corsage... elle ne la cache pas vraiment et n'aime pas la compresser dans des chemises. De toute façon, en règle générale elle choisit des tenues très colorées, agrémentées de rayures ou de motifs et prend un malin plaisir à assortir les couleurs de manière presque parfaite. Ce sont à la base des modèles longs, voire classiques, mais portés sans chemise ou panier et remontés par la Miss, noués ou cousu pour plus de mouvements.
Pour le reste, elle porte des bas et des bottes qui remontent en dessous du genoux, en bref, elle est parée pour l'équitation.
Voici la première vision que l'on a donc de Cendre... une jeune femme extravagante mais qui s'assume.
Mais il est à noter que pour les heureux qui pourraient avoir accès à son entre-jambe, elle y cache un tatouage en forme de rose, elle ne l'explique jamais.
Description Psychlogique/Caractère:
Cendre est une personne dynamique. Sans cesse en mouvement. Elle n’aime pas être entravée, porte un amour inconditionnel à sa liberté et à son indépendance. Elle va au-delà des jugements d’autrui et est parfaitement consciente de ses faiblesses. Elle ne parle jamais d’elle, et ne demande jamais rien à personne. La vie des autres ne la concerne pas, tout autant qu’elle considère que son passé ne concerne personne d’autre qu’elle-même. Mais derrière ses airs voilés, Cendre a un bon fond ; elle est incapable de faire du mal gratuitement mais ne vous y trompez pas, elle ne se laisse pas faire si la situation tourne à son désavantage et n’hésite pas à se débattre comme un beau diable, usant de toute ses ressources pour se défendre. En dehors de ça, si vous avez besoin d'aide elle sera toujours partante pour vous donner un coup de main, mais attention car elle est...
Impulsive! S'embarquant dans toutes sortes de quêtes, parfois en pure connaissance de cause, d'autres fois sans même s'en rendre compte. Ce côté lui donne parfois des allures d'écervelée, ce qu'elle assume sans problème. Reconnaître ses tors, fait partie de ces choses qui sont possible pour elle, malgré sa grande fierté, et mine de rien ça lui sauve parfois la mise.
Curieuse, tout l'intéresse, ce qui est utile quand il s'agit de découvrir des nouveaux horizons. Mais bien entendu, ces traits de caractères sont à la fois des qualités et des défauts. Il lui arrive de se montrer trop sensible ou au contraire totalement détachée, un peu comme si une roue tournait sur les deux options, inlassablement.
Heureusement pour la Miss, elle possède une grande capacité d'adaptation et s'accommode de toutes les situations, même si une vague de liberté la pousse parfois à prendre les rênes pour mener à bien sa propre idée, au détriment de ce que les gens pourraient penser. Cette débrouillardise lui vaut une bonne capacité de survie, sachant ranger sa fierté quand la situation le demande.
Cependant, sa nature un peu trop taquine la pousse à vexer les gens qui la côtoient, et pour ce qu'il est de se rattraper, ça devient plus un terrain miné que des plates excuses.
Et puis, derrière cette personne joyeuse se cache aussi une personnalité plus sombre, moins agréable, je ne parle pas ici de double personnalité, juste d'une part de tristesse latente qui la pousse parfois à devenir plus calme et réfléchie.
Elle n'a absolument pas peur de se montrer impitoyable, tenez vous le pour dit.
Pour conclure on pourrait dire qu'il s'agit de quelqu'un d'adorable mais à consommer avec modération.
Aptitudes/ Points Forts, Points Faibles:
Ses aptitudes sont peu nombreuses, si l'ont prend compte de son champ de compétences. Elle a été initié au self-défense afin de tenir en respect quelqu'un de plus fort qu'elle .Malgré tout elle se débrouille mieux avec une arme qu'au corps à corps.
Femme accomplie, elle n'hésite pas à s'en servir pour arriver à ses fins.
Son premier point fort est donc son physique qui charme facilement mais ce même avantage se retourne bien trop souvent contre elle et il lui arrive souvent de se retrouver dans des situations peu enviables. Ensuite, on doit lui reconnaître un bon talent de comédienne et un bon feeling avec les animaux, surtout avec les chevaux, ce qui peut se révéler utile, si si. Elle est d’ailleurs une excellente palefrenière et cavalière.
Elle a cependant un régime alimentaire peu réglé, se nourrit essentiellement de sucrerie ce qui lui confère un appétit de moineau durant les repas.
Mais malgré tout, la jeune femme multiplie les points faibles comme sa magie minable qui la rend vulnérable si il n'y a pas d'armes à disposition, sa curiosité qui est un vilain défaut, son manque de tact, un manque d'orientation quand les choses sont trop précipitées et bien d'autres qui sont encore à découvrir pour ceux qui croiseront sa route.
Histoire:
Si les enfants ont peur du noir, ils n'ont pas totalement tort! C'est un monde rempli de ténèbres qui les attends, et parfois celles ci se trouvent dans l'esprit des gens.
C'est par une nuit d'hiver, semblable à toute autre dans ces continents enneigés que naquit la petite, venir au monde n'est pas forcément le meilleur acte que l'on puisse faire, mais c'est pas comme si on avait le choix. Les premières années de notre vie sont fort peu intéressantes, elles se résument à des plaisirs simples et se passent entre le rêve et la réalité. Inlassablement, les années grignotent un peu de ces rêves, car l'ont sait qu'ils ne peuvent durer éternellement et qu'un beau jour il faut bien mettre un pied dans la réalité.
Et cette réalité, c'est une famille d'Octante, des simples marchants, pratiquant le troc avec l'extérieur quelque fois et se retrouvant donc fort près des frontières. Composition classique; le père, la mère, les 3 aînés... tous des garçons. Bien sûr l'arrivée d'une petite fille fut donc une surprise et le nom qu'on lui avait déjà choisi était masculin, Cynwil, mais on ne le changea pas. Nous vivons tous en fonction d'une histoire particulière, on peut considérer cette anecdote comme entrant dans ce quota de détails insignifiants qui forment un tout.
Il est bien connu que plus on commence tôt l'équitation, plus on se fait aux mouvements du cheval et donc on acquiert part ce moyen une assiette solide. De ce fait, les gamins sont très vites initiés à la monte, ce fut le cas de notre petite, qui dès ses 4 ans commença à apprendre les rudiments du grand art. En réalité, l'apprentissage consistait juste à rester en selle et se faire obéir, rien de plus.
Cet enfant, lunatique perdue entre le rêve et la réalité sorti un jour son petit poney blanc en douce... c'était comme de sauter sur le dos du Kirin, souffler dans les crins de la licorne, compter les rayures du zèbre, tant d'animaux aussi imaginaires que fabuleux générés par le galop sans fin d'un petit équidé aux poils longs et doux comme un nuage... l'animal suivi son idée, l'emmena fort loin de sa maison jusqu'aux frontières des territoires Octantins et Technologues. C'était une nouvelle fascination, impossible de demander à une enfant si jeune de comprendre que rentrer serait ardu, qu'elle était déjà perdue depuis bien longtemps. De l'amusement à la fatigue, comme tout enfant, facilement lassé il fallut que le sommeil lui vienne, heureusement, on peut pas dire que l'animal qu'elle chevauchait était grand et la neige amorti sa chute. Il faut croire que la chance était clémente, car on la retrouva. Enfin, pas ses parents qui eux ne remirent jamais la main que sur le poney qui finalement rentra à l'écurie.
On est donc en 236, toujours en période de plat, même si 2 ans après devait éclater la Grande Guerre, on peut présupposer que soufflait déjà dans l'air un vent de conflit. En tout cas, ça n'empêchait pas les gens de circuler librement dans toute la Nouvelle-Thulé, surtout si l'on prend en compte les réseaux ferroviaires en pleine expansion. Si elle venait du haut nord, lui venait du sud. Un jeune garçon dans la fleur de l'âge rêvant d'aventures. Sa famille avait prit place à Wild'Oak City dernière ville avant les terres sauvages du nord pour des raisons économiques. Une famille de nobles, bien dans leur condition... un peu ennuyante et contraignante. Ce qui poussa le fils unique à s'échapper plus au nord encore, après tout la jeunesse est folle et ne s'encombre pas assez des sombres considérations que sont les dangers de la route. Tuhitep O'Carroll trahissait un être aussi étrange que son nom, un homme habité par une douce folie et un peu trop d'amour envers les histoires qui se racontent au coin du feu. Dans cette forêt de pins inodores sous leur couverture de neige, l'ambiance semblait assez féerique pour mener à une découverte aussi étrange qu'une petite enfant perdue morte de fatigue et de froid. Quels scénarios n'a-t-on pas lu sur ces enfants qui vivent dans la montagne adoptés par les loups, c'était une grande découverte, sauf qu'à bien y regarder elle n'avait pas l'air sauvageonne à ce point... la vérité devait être celle de parents inconscients de leur rôle, ou encore plus tragique d'un abandon, d'une famille déchirée par la mort? Peu importait les faits, en définitive...
Le coeur d'artichaut de ce garçon le mena à la recueillir, comme on cueille une EdelweÏss en pensant avoir entre les mains la plus belle fleur qu'il soit. Dans cette steppe glacée et meurtrière, on pourrait se demander qui a sauvé qui, mais en quelque sorte le destin sauva ces deux êtres, pour la petite qui serait certainement morte sans autre forme de procès ou pour le jeune aventurier écervelé qui n'aurait pu traverser seul un tel désert.
Nul doute que sa première idée était de la confier à un foyer, mais rapidement, il s'attacha et choisit plutôt de la garder sous son aile; en effet il fallut du temps à la gamine pour se remettre et même être en conditions pour survivre. Et cela prit tellement de temps en soit qu'il s'attacha et se passionna pour la jeune "sauvage" qui était pourtant qu'une enfant adorable à ses yeux.
Cette décision de garder l'enfant lui coûta bien des tracas, comme si une famille technologue du genre de la sienne allait accepter une telle "honte" parmis les siens. Ils étaient d'avis de la renvoyer chez elle, chez les Octantes où était sa place. Mais lui ne pouvait s'y résoudre et malgré la polémique engagée, se retrouvant avec tous les siens à dos il arriva à ses fins. Enfin, l'addition fut plutôt lourde au final, et les conditions posées auxquelles il céda furent les suivantes:
Premièrement, l'emmener loin du Nord. Par peur des représailles avec le peuple Barbare dont elle était issue... Ne dit-on pas que si on enlève un louveteau à la louve, celle ci peut devenir impitoyable? Deuxièmement, la famille ne voulait pas le savoir, reniant en bloc l'idée même, et le jeune homme se chargerait seul de son éducation.
Devenir père si jeune ne lui fit pas peur... on ne sait toujours pas d'ailleurs si ce fut un bien ou un mal.
Savez vous que notre esprit peut agir indépendamment de notre corps? Il s'enfuit la nuit venue pour hanter les rêves des gens qui nous aiment. Mais prenez garde, si un matin vous vous réveillez sentant la fumée ou couvert de cendre c'est que votre esprit s'en est allé posséder quelqu'un d'autre.
Ce cher Tuhitep emmena sa fille adoptive dans une région qu'on disait hantée, l'endroit parfait pour y cacher un trésor. De grandes plaines et de champs, où était perdu un petit village campagnard peuplé de gens rustres qui travaillaient la terre. Un de ces endroits au temps pluvieux, qui se terminait sur une forêt marécageuse qui avait prit le pas sur d'anciennes ruines. On disait dans cette régions marécageuses que l'ancien village avait été englouti par les marais en une nuit. Mais ce n'étaient que des légendes, en réalité le temps change les choses tout simplement et de cette ancienne place, ne subsistait que le cimetière qui venait se perdre dans les arbres, parsemant la mousse de tombes dans les sous bois... quand les arbres n'avaient pas les pieds dans l'eau bien sûr. Et la forêt continuait, vers la mer, transformant ses marais à feux follet en marais salants. C'est dans cette parcelle là, moins odorante et plus fertile que Tuhitep s'installa dans une maison aux allures de conte de fée.
Ne bénéficiant pas d'un nom dès lors, la petite fille fut renommée Cendre par son père adoptif, en mal d'inspiration et bénéficiant d'un humour plus que discutable: Il l'avait adoptée au mercredi des Cendres, jour de pénitence qui marque le début du carême à la fin du mardi gras. Oui, il était de cette école qui donne des noms en fonction du calendrier!
L'éducation c'est le fondement de la pensée, et exempte de celle que les siens lui auraient prodiguée dans le respect de la nature et ses forces, Cendre apprit plutôt à comprendre la mécanique. Elle grandit à l'écart des villageois qui de toute façon, la méprisait et surtout était volontairement coupée de toutes informations concernant la Nouvelle-Thulé du Nord car lui redoutait qu'une évocation de ses origines ne la pousse à s'en aller. Il lui céda tout, devenant le plus gâteau des papas. Mais il s'heurta à bien des problèmes, ce en fut pas une belle histoire toute lisse, à commencer que la petite était une véritable sauvageonne; Quand ce n'était pas le langage qu'elle ne voulait pas apprendre, c'était les robes qu'elle refusait de porter. Elle se déchaussait bien souvent pour courir et galoper partout, salissant et déchirant ses belles robes de princesse et ce pendant toute son enfance.
Peu de temps après son arrivée, un petit poney appaloosa léopard noir, blanc et gris arriva à l'écurie un matin, sans que personne ne put l'expliquer... Heureusement, une des passions de Tuhitep consistait à élever des chevaux, un peu comme si toute l'histoire de notre demoiselle avait quand même un fil rouge. Ce lien faible et fragile avec un semblant de nature brute lui permit de nouer un lien profond avec l'animal. Les petits manèges de bois peuvent bien s'illuminer; tourner sur une musique envoûtante et donner aux enfants la sensation que le monde leur appartient le temps d'une cabriole, d'un tour de cadran, rien ne vaut un véritable compagnon de chair et d'os. Un poney bien réel contre lequel ont peut se blottir et se rassurer au battements de son coeur, sur lequel on peut découvrir l'ivresse du vent dans les cheveux, nouer une complicité qui se passe de mots. Reprendre toujours ces mouvements, réveillaient des sensations enfuies, indescriptibles... de l'ordre d'un rêve, rangé dans le fond d'un tiroir une fois le jour revenu mais assez récurrent pour en ronger la clef et petit à petit s'insinuer dans le coeur de son hôte. L'animal fut nommé Poltergeist (toujours une charmante manifestation de l'humour de ce cher Tuhitep).
Si bien sûr, il lui fallut remarquer la différence de sa couleur de peau, c'est en lisant des histoires sur les animaux que la réponse lui vint. Tout comme certaines panthères, par une mutation génétique due à la mélanine peuvent se retrouver noires, il ne pouvait qu'en être de tel pour sa personne. Et même si ça semblait tiré par les cheveux, une gamine qui se persuade de quelque chose est dure à faire changer d'avis!
Mais la conclusion de tout cela est qu'elle oublia totalement ses parents, ses frères, ses origines. Tuhitep était son vrai père, et elle lui en donnait le nom sans problème. Et lui, en fut fort ravi, et malgré les tracas causés, les années douces de l'enfance passèrent. Petit à petit, ça devint l'histoire d'un père qui aimait tant sa fille qu'il avait peur qu'elle parte un jour à la recherche de son passé.
Prenez la peine d'écouter les mille et mille grincements de la nuit, ils sont plus porteurs de sens que le silence lui même.
On peut lutter contre le plus féroce des ours, mais pas contre la génétique, cette torsade infinie et incontrôlable qui à l'arrivée de l'adolescence se décida à se réveiller. L'attirance naissante pour la magie se manifesta sur le coup des 13 ans, chiffre longtemps considéré comme menant à l'infortune. Alors qu'elle aurait dû commencer à étudier cette matière depuis toute petite, ce fut avec ce retard conséquent que se mirent en place des recherches sur la question. Mais faute de documents et de connaissance, elle se tourna vers autre chose: une formation de sciences sociale: étude des territoires et de leurs habitants ainsi que leurs traditions. Les années passants, elle en vint donc, à consulter les recherches personnelles et secrètes de son père (curieux quand même vis à vis des Octantes) à son sujet et chaque questions, étiquetées comme les pots de confitures alignés dans la cuisine, sautèrent et l'énigme du poney tacheté révéla un simple Djinn, manifestation logique de sa nature d'invocatrice... Cependant, être mage ne veux pas dire être Octante et comme jamais le nom n'était prononcé dans les notes de son père, cet écart de comportement ne la mena pas plus loin car, gardant ces réponses pour elle, de même que plus petite il lui était arrivé de garder captifs des papillons dans ces mêmes pots une fois vides, Cendre ne pu que collectionner les échecs en voulant pousser la recherche et quand finalement, elle se tourna vers l'autorité supérieure, monsieur son père qui avait toujours réponse à tout, il lui confirma les dires de ses notes. Mais sans l'aiguiller sur la piste des Octantes pour autant, restant très prudent mais convaincant dans ses explications. Si les ailes colorées des éphémères créatures avaient pu se transformer en sourires ç'aurait été sans doute trop facile.
Ce cher Tuhitep ne prépara pas vraiment sa "fille" au monde extérieur, il aurait dû, très certainement mais son éducation fut remplie de trop d'enfantillages pour servir réellement une jeune fille à l'humeur toujours en deçà de la société.
Si gamine elle avait toujours eu des manières décalées en relevant ses jupons pour courir, chose qu'elle continuait d'insupporter de manière chronique, il ne corrigea entre autre jamais ce défaut. Pour la jeune fille, c'était contraignant, on n'avait pas toute la liberté de mouvement voulue. Si la mode de ces cages à poule qu'étaient les crinolines passait c'était pour des systèmes encore pire et entravants. Les corsages trop serrés, les faux culs, les cols hauts... rien que des instruments de torture au yeux d'une demoiselle qui ne tenait pas en place et surtout qui grandissait et voyait son corps devenir celui d'une femme. Et quelle femme!
Mais si beaucoup se damneraient pour être belles, sachez que pour ces dernières il y a quand même des revers de fortune. Surtout quand on ne se comporte pas correctement et qu'on attire un peu trop l'attention.
Dès son adolescence, elle s'était mise à jouer les voyantes et les diseuses de aventure pour les villageois en somme; la prolongation d'années et d'années de contes et d'histoires envoûtantes. Il faut dire que son air sauvage et ses manières peut habituelle lui avaient valu la réputation de sorcière. Et de sorcière, elle avait la beauté des banshee et l'air exotique que lui conférait ses origines nordiques. Les remèdes de grand-mère transformés en potions magiques, et divers rituels visant à attirer le mauvais oeil ou la bonne fortune... de ces supercheries qui ne marchent que si l'ont décide d'y croire, et dans ces campagnes reculée, l'esprit crédule était encore d'actualité. Et si ça n'augmenta pas sa cote de popularité, ça la tint occupée et lui donna néanmoins un semblant de place dans la communauté... même si, alors qu'il aurait dû être ouvert à une nouvelle venue, le pasteur de l'époque n'apprécia pas grandement ces sorcelleries.
"Nous allons à l'église pour dévoiler les pires aspects de nous-même, nos péchés. Pour raconter nos vies. Pour être reconnus. Pardonnés. Et pour être rachetés et réintégrés dans la communauté. Ce rituel permettrait de garder le contact avec les autres et vaincre notre anxiété qui, autrement, nous auraient entraînés trop loin de l'humanité, et condamnés." Vous diraient certains livres bien avisés, mais pour la jeune fille, il n'était pas question de trouver sa place ainsi, c'était juste un coup d'essai car Tuhitep mine de rien, gardait de son éducation catholique quelques habitudes. Mais elle ne s'y rendit qu'une fois, largement suffisante pour la bouleverser, non pas parce qu'elle reçu la révélation de Dieu, au contraire ce qui se passa ne put que l'en détourner.
Quand tout s'effondre, on ne le raconte pas dans ce genre d'histoire et pour Cendre il n'y a sur ces passages que le silence. C'est la même sensation que lorsque que vous êtes assis entre deux miroir, que vous voyez le reflet du reflet du reflet de votre reflet jusqu'à l'infini. Le monde alentours a cessé de tourner sur lui même dans sa course sans fin, il n'y a plus que vous, et vos histoires. Soit vous êtes un excellent comédien, soit vous brisez le coeur des autres, en l'occurrence celui d'un père aimant qui dû faire face au loup.
A partir de cet événement, elle changea, passa d'une jeune adolescente en fleur à une femme plus mature... pas forcément plus posée mais ayant apprit à ses dépends la prudence, dans la limite bien sûr de ce que son esprit pouvait la brider par rapport à son impulsivité récurrente. Et durant cette période où, cloîtrée, elle n'eût d'autre personne que son père pour se tourner; le temps s'égraina, effaçant les peines et les douleurs, du moins en surface et elle reprit ses activités. S'intéressa d'avantage au monde extérieur, se trouvant soudain trop confinée dans cet espace trop étroit qu'était cette forêt détrempée et les esprits étriqués des habitants du villages.
Il y a deux histoires, l'histoire officielle, menteuse, puis l'histoire où sont les véritables causes des événements...
Croiser un homme est dans la vie d'une jeune fille toute une aventure en soit, et il y en eu plus d'un. Mais parfois c'est la rencontre la plus saugrenue qui donne naissance aux plus folles idées. Ainsi une simple boussole au détours d'une conversation peut mener à une envie définitive de voyager. Mais Tuhitep, peureux à l'idée de voir partir sa fille fit traîner les choses jusqu'à ce qu'elle trouve l'excuse du voyage de fin d'étude. Alors, il finit par l'emmener., elle qui avait maintenant la vingtaine. La faire voyager avec lui. Mais le goût de cette liberté nouvellement acquise, de cette avalanche de nouvelles sensations la mena à lui fausser compagnie. Et si, à coup de recherche désespérée, elle ne fut jamais en "fuite" bien longtemps, il dû finalement, la confier à un ami et un précepteur pour l'emmener à sa place en voyager, la surveiller car la consigne claire et stricte, était de ne jamais lui indiquer le nord.
C'était ce qu'il y avait sur le cadran de sa boussole, c'était la direction tant contournée qu'elle n'atteint d'ailleurs jamais car leurs pérégrinations les menèrent à Range Harbor. Ville rêvée pour sa diversité, son éloignement des terres natales, ou dans son cas, de celles où elle avait grandit.
A cette nouvelle, Tuhitep fut fort malheureux, de savoir sa fille chérie et adorée si loin. Un peu inquiet aussi: là bas, elle apprendrais surtout tôt ou tard qui elle était réellement. Naïf qu'il était, Cendre avait déjà fort assez récolté des remarques sur sa route pour se douter qu'il y avait anguille sous roche, réveillant ces anciens doutes enfuis lors de son enfance dans les méandres de sa conscience. En un sens, c'était déjà trop tard. Et il faut dire que le seul pouvoir qu'on les autres sur nous c'est celui qu'on les laisse exercer. Hors dans son cas, c'était fini. Il n'était plus sa seule source de foi. Alors, la mort dans l'âme ce père meurtri se décida à l'encourager. Lui faire parvenir de l'argent, s'arranger pour qu'elle puisse se loger et vivre décemment dans cette nouvelles ville qu'elle avait encore à découvrir.
C'est un monde solitaire, sans un ami pour vous montrer le chemin, cela dépend de vous et uniquement de vous... Et pourtant, on a tous besoin de quelqu'un pour avancer!
Et c'est la suite de notre histoire: ce que Cendre fit à Range Harbor et y vécu. Mais on ne peut la raconter avant de l'avoir vécue...
Chanson Thème: https://www.youtube.com/watch?v=RQ3q6MNbaXYEt ce cher Poltergeist:
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