Maxine T. Okland
Messages : 132 Date d'inscription : 23/09/2009
Age du Personnage : 29 ans Alignement: Neutre Bon Classe - Fonction: Technologue - Journaliste
| Sujet: Maxine Twainn Okland [Technologue] Mer 23 Sep - 0:24 | |
| Nom : Twainn Okland Prénom : Maxine Age : 33 ans Date de naissance : 29 Mai 224 Nation d'origine : Ellsworth Caste : Technopolitaine Classe : Technologue Lieu de résidence à Range Harbor : vit seule dans un appartement à Stern Road Métier / Rang Social : Journaliste pour le SteamTime. Description physique : Maxine est une femme qui impose son charme autant que ses convictions. Du haut de son mètre soixante-cinq, elle affirme une élégance toute technopolitaine et plante son regard vert sombre dans celui de ses interlocuteurs. Ses cheveux rouquins, coupés courts, s’ébouriffent librement autour d’un visage doux constellé de taches de rousseur. Les années ont donné à sa fraîcheur un sérieux particulier. Description psychologique / caractère : « Une vraie tête de mule », disaient ses parents. Elle préfère se dire tenace. Lucide, elle fait de l’honnêteté un principe mais non une réelle ligne de conduite dans son job. Femme moderne et décomplexée, elle s’implique davantage dans son travail que dans sa vie personnelle – ses nombreuses histoires de cœur étant le signe de son esprit volage. Son humeur est généralement volontaire, engagée, ce qui lui donne tendance à s’impliquer sur un coup de tête dans des affaires diversement compliquées. Dans l’imité sans conséquence qu’elle pratique avec ses amants, elle se montre enjouée et sensuelle. Dans la solitude de ses pensées, elle est parfois pensive et mélancolique. Aptitudes / Points forts : Intelligente et débrouillarde, Maxine est très appréciée de sa rédactrice en chef, Susanne Brun, qui lui vient parfois en aide grâce à ses relations haut placées. Limites / Points faibles : Le chaos de sa vie affective. Sa fâcheuse manie de se fourrer dans les pires situations. Histoire :À dire vrai je possède tout ce dont j’avais toujours rêvé : un bel appartement Range Harbor, dans le prestigieux quartier de Stern Road, de beaux vêtements, des amants à la pelle et, surtout, un poste de reporter vedette au sein du légendaire SteamTime . C’était mon idéal d’adolescente, c’était la vie que j’étais persuadée d’obtenir un jour – et je l’ai. Pourtant ils étaient peu nombreux ceux qui, autour de moi, pensaient que je pouvais y arriver…
* J’ai grandi à Trèfle, célèbre ville-frontière entre Ellsworth et Cyrène. Les livres d’école de la Fédération expliquent que les communautés y cohabitent dans la paix, qu’elles font fructifier ensemble les échanges et le commerce, adoucissant les mœurs. Mais dans les bas-quartiers où j’ai grandi, alchimistes et technologues n’échangeaient que des drogues, des prostituées ou des coups de feu.
Voilà, j’étais une gamine des faubourgs. En sortant de l’école, comme tous les gosses, je traînais dans les rues pour m’amuser. J’avais plein de copains, des garçons plus marrants que les filles avec lesquelles ma grande sœur jouait à la marelle ou au cerceau. Nous, on faisait les quatre cent coups, on grimpait sur les toits, on chipait des pommes qu’on croquait à pleines dents, bien à l’abri dans notre ‘repère’, un vieil immeuble inoccupé où trainait un chien errant. On l’avait adopté et lui aussi avait droit à une pomme. Puis, quand la nuit commençait à tomber, on se séparait et je courais jusque chez moi pour le dîner. Mes parents étaient ouvriers, ils rentraient tard, ils étaient fatigués. On mangeait de la soupe aux nouilles (ces nouilles cyberpolitaines peu chères, toutes sèches, qui gonflent dans l’eau) et du pain. C’étaient des gens simples. Et pourtant ils avaient cette particularité : ils pensaient que les livres m’apprendraient davantage que les sermons. Ils s’assuraient donc que je ne manquais jamais l’école et m’avaient inscrite à la bibliothèque des hauts quartiers : ainsi, quand le dimanche mes copains étaient à l’église, moi, je lisais.
Je vous raconterai peut-être une autre fois comment j’en suis arrivée à être vendeuse de journaux à la criée. Toujours est-il qu’il arriva un moment, vers mes onze ou douze ans, où je fus embauchée pour consacrer mes journées (les jours où je n’avais pas école) à vendre Les Nouvelles des Trèfle dans les hauts quartiers. Grâce à cela je me fis un peu d’argent, pour moi et ma famille. Surtout, ce fut ma porte d’entrée vers l’univers du journalisme. Chaque fois que j’allais chercher un stock de journaux le matin, et chaque fois que j’allais remettre la recette des ventes le soir, j’entrais dans les bureaux de la rédaction qui étaient pour moi un paradis. Il y faisait chaud en toute saison, tout le monde était bien habillé, les femmes y travaillaient à l’égal des hommes, portant des jupes sans recevoir de remarques désobligeantes comme il en fusait dans les faubourgs à la moindre cheville dénudée… C’est à ce moment-là que je conçus le rêve d’être un jour une journaliste respectée et libre. Je me mis donc à traîner dans la rédaction quand j’en avais le temps, posant de temps en temps aux journalistes des questions sur leur métier, sur leurs vies, et je crois que peu à peu ils m’adoptèrent. Grandissant, je fus bientôt trop âgée pour vendre les journaux dans la rue, et j’affirmai ma volonté d’écrire pour Les Nouvelles du Trèfle . Comme mon Astarnaïa était très correct, on accepta de me confier de menues tâches de rédaction, la rubrique nécrologique, les faits divers… J’avais alors dix-sept ans et cette position me convint quelques années. Mais je sentais bien qu’ici on me verrait toujours comme cette gamine de la rue ramassée par compassion, et jamais comme une potentielle journaliste à part entière.
À vingt ans, motivée par cette frustration, je résolus de partir. Nous venions de perdre nos parents, j’étais en colère contre tout le monde, et je ne voyais plus rien qui me retienne à Trèfle. Ma sœur me priait de rester avec elle, chez son mari, mais malgré l’affection que je lui portais j’étais rebutée par sa vie d’épouse rangée, et préférai m’éloigner pour tenter ma chance ailleurs. Je gagnai donc Navelles, une ville plus au Sud, plus proche de Range Harbor, où vivait l’un de mes cousins et où, je le savais, un journal du nom de La Tribune du Sud cherchait du personnel de journalistes.
En arrivant là-bas, je me sentis étrangère. Pendant vingt ans j’avais rarement quitté ma ville, n’en abandonnant les rues tortueuses que pour passer quelques jours chez des oncles ou tantes qui habitaient dans de petits villages aux alentours de Trèfle. C’était donc la première fois, la toute première fois que je déménageai – quittant mes habitudes, quittant les commerçants que je connaissais, quittant les amis que je saluais chaque jour sans même y penser – pour débarquer dans un lieu nouveau, vierge de tout souvenir, où tout serait à reconstruire. J’étais à la fois émerveillée et perdue, effrayée par l’inconnu et persuadée que ma chance était là, dans cette ville charnière qui liait le nord au sud, où le soleil brillait plus fort qu’à Trèfle, et où coulait un fleuve dont l’eau, limpide et fraîche, descendait directement de la montagne toute proche.
À mon propre étonnement, je n’eus pas de difficulté à être embauchée par La Tribune , et commençai avec satisfaction à rédiger de véritables articles sur des sujets divers. Assez vite, je gagnai ma vie suffisamment bien pour me prendre un appartement, remerciant mon cousin et son épouse pour leur hospitalité. Comme j’étais sans attache et débrouillarde, le journal ne tarda pas à m’envoyer par le train (en tant qu’assistante, puis seule) dans des villes alentours où je passais des séjours plus ou moins prolongés pour en ramener de petites enquêtes ou reportages. On m’appréciait. Ravie, je fréquentais mes collègues, tous issus d’un milieu intellectuel auquel j’avais véritablement accès pour la première fois, et profitai de leur compagnie pour entrer dans leur monde. Je me mis à aller au théâtre, au concert, à des réceptions auxquelles on m’invitait sans se douter de mes origines modestes – et je me félicitais d’avoir quitté Trèfle où rien de tout cela n’eut été possible.
C’est dans l’une de ces réceptions mondaines, où la nourriture était servie en des proportions excessivement copieuses, que je fis la connaissance d'Éric. En arrivant à Navelles (presque deux ans auparavant), j’avais été soucieuse qu’on se fasse de moi une image irréprochable, et j’avais donc pris soin de ne fréquenter aucun homme… excepté une ou deux fois lors de mes reportages dans d’autres villes. Éric fut donc ma première relation respectable et connue, loin des amourettes de jeune fille que j’avais vécues dans les rues de Trèfle. Éric était grand, beau et riche. Il était le rêve des filles du faubourg, le prince charmant qui fait de vous une princesse et qui vous emmène dans son château. Mais ce qui me plaisait à moi, c’était que je le transformais en gamin malicieux autant qu’il me transformait en femme du monde, qu’il m’emmenait dans son manoir autant que je l’entraînais à vadrouiller dans la forêt.
Pour satisfaire aux convenances, on se maria. J’emménageai chez lui.
Les premières années furent agréables. J’aimais mon travail et j’aimais Éric. Tout semblait simple et naturel. Puis il y eut l’enfant. C’est là que tout commença à se craqueler. La grossesse, les premiers mois, nos disputes. Il voulait que je consacre du temps au petit, moi je voulais laisser la nounou faire son travail et recommencer le mien, à présent que j’étais à nouveau en forme. Il n’eut pas son mot à dire : je retournai vers La Tribune . Mais il ne comprenait pas. Dans sa famille les femmes étaient heureuses de rester à la maison, de s’occuper de l’éducation de leurs enfants. Quel besoin de travailler ? Peu à peu l’amertume s’accumula de chaque côté, Éric s'enferma dans son travail et dans son sérieux, et moi je le fuyais en partant en reportages. Un jour, par un enchaînement de circonstances que je vous narrerai une autre fois, on m’offrit l’opportunité de partir travailler à Range Harbor, dans les bureaux de l’incontournable SteamTime , premier quotidien national. J’avais vingt-huit ans, une carrière qui commençait à nouveau à stagner, un mari qui ne me comprenait pas et un fils de trois ans et demi qu’on confiait déjà à un précepteur alors qu’il tenait à peine debout. J’avais la vie rangée et fade que j’avais fuie à travers l’image de gentille épouse de ma sœur, huit ans auparavant. Il était temps de partir, d'embrasser le rêve qu'on m'offrait : j’acceptai le job.
* J’habite à Stern Road depuis cinq ans maintenant. Je m’y sens bien et j’ai la vie que j’espérais : un job de belle ampleur, des amis, des amants. Je me sens libre dans cette grande ville d’être celle que je veux, et avec le temps j’ai appris à affirmer mes convictions, autant en privé qu’en public, et je n’hésite plus à dire ce que je pense et à poser les questions qui fâchent - d'autant que cela m'amuse.
De temps en temps je retourne à Navelles voir Éric et Théotim. Éric ne m’a pas gardé rancune, plutôt une grande tristesse mêlée d’incompréhension, qui s’estompe avec le temps. Théotim, lui, a 8 ans et il a désormais bien compris la différence entre moi et la nouvelle épouse d'Éric. Il m’aime bien parce que, contrairement à son père, sa belle-mère ou ses précepteurs qui le gardent assis sur une chaise toute la journée, je l’emmène s’amuser comme je m’amusais dans les faubourgs de Trèfle : ensemble nous visitons des ruines abandonnées, construisons des cabanes dans la forêt et mangeons des mûres sauvages jusqu’à avoir la langue toute bleue. Mais plus il grandit plus je sens qu’il me tient rigueur de mon absence, de mon semi-abandon. Dans ces moments-là je ne peux que me persuader que les choses n’auraient pas pu être autrement.
Dernière édition par Maxine T. Okland le Mer 24 Oct - 10:59, édité 8 fois |
|