L'air boudeur, affalé sur son canapé en short et débardeur, il profitait du ventilateur, braqué sur lui. Une putain de ville ou quand il fait chaud, il faisait chaud. Il pensa vaguement à ses amis les bêtes à poils, se félicitant d'être né Hybride à l'apparence humaine. Aah les humains … Pas de griffes mais UN super pouvoir : la transpiration. Ça évite quand même de tirer la langue et de passer pour un con...
Suite à cette réflexion qui le fait sourire bêtement, il plongea son regard sur son dossier, un fichier le concernant avec un gros « LICENCIER » en rouge tamponné dessus.
Bande d'enculer. Ils ont voulu avoir le dernier mot.
Lukas s'était battu pour rester mais... Travailler avec des ripoux de flics de merde qu'il ne pouvait pas coincer le mettait hors de lui. Il voyait leurs trafics, leurs laissés passés, leurs petites magouilles avec la mafia et on lui demandait de détourner les yeux, de ne rien dire, de ne rien faire. Et quand il décida de passer à l'action, de faire une gros doigt d'honneur à ses congénères, il se trouva retenu en laisse par ses supérieurs... La corruption est une gangrène qui s’étendait à vue d’œil et qui est bien plus profonde que ce qu'on peut en voir...
Il se dit que cette réflexion était belle et philosophique.
Bref, on le menaça avec de nombreux avertissements et malgré ça, il voulu continuer à faire sa police des polices.... Finalement ce vu de licenciement qu'il fut menacé, il rétorqua qu'il engagerait des procédures, qu'il mettrait à jours leurs petites combines à la con mais avant qu'il ait pu faire quoi que ce soit ils l'avaient déjà jeté.
Lukas soupira, ouvrit son dossier, curieux de voir comment ils avaient classé son dossier. Tout y était : sa naissance, à Ekthranexos dans une tribu quelconque d'Hybride sauvage, son « adoption » en tant que « chiot policier » pour leur programme visant à utiliser les hybrides. Son tuteur s’appelait Stephan David, son « maître chien » dont il avait pris le nom de famille. Un destin cruel ? Bof. Oui. Sûrement. Il s'en foutait. Stephan l'avait adopté, l'avait éduqué, dressé. Juste un pion de plus qui ne faisait que son devoir. On leur disait que c'était comme des chiens mais avec une ressemblance humaine plutôt frappante.
« les Cyber ont leurs Android, les Mages ont des créatures de toutes sortes, nous, nous avons des hybrides »
Ce programme lui avait quand même permis de faire des études et un cursus militaire. On utilisait son flaire. Il n'était qu'un nez pour ce programme.
Puis il grandit et il y eut des polémiques sur le droits des hybrides. Des discutions en parlements et tout un blah blah politique chiant. Il s'en trouva avec plus de droit. Pas plus mal au final.
Il eut le droit à quelques interview et on lui demanda si il voulait rejoindre sa tribu natal. Il ria grassement « Pour me trouver avec des pecnots en pagne et dormir dans des yurts? Ne plus avoir de télé ? Ne plus avoir de l'essence pour mon Harley ? Trop pas. » Il avait créé l'étonnement mais il avait été sincère. Ses racines, il s'en foutait.
Il tourna la page, passant les photos de cette interview et il pu voir son CV. Son début de carrière dans les services de Consortium, ses quelques exploits. Il avait de bons résultats et … Licenciement pour insubordination (plus quelques problèmes à droites à gauches pour comportement insolent).
Il ferma le tout, balança le dossier dans une coin de son appart qui était dans un bordel monstrueux. Il soupira... Qu'allez-t-il faire maintenant ? Monter son propre bureau d'inspecteur privé ? Ça allait être compliqué... Tout ses liens étaient en contact avec les flics, fallait sélectionner, faire passer le mot, faire sa réputation... ça l'ennuyait déjà.
Puis une odeur vint lui chatouiller les narines, une odeur qu'il avait déjà sentit quelque part... Puis, on frappa à la porte. Il essaya de replacer l'odeur, histoire de savoir à qui il aurait affaire quand il ouvrirait. Quand on frappa à nouveau, il se décida d'aller ouvrir, curieux.
Devant lui, une femme, plutôt petit et rondelette avec une paire de sein qui allait avec ses formes. Inspecteur de son état. Il se souvint l'avoir vu traîner dans l'office de police... Une privée de ce qu'il en avait vaguement entendu. Peut être une chance pour lui.
Il s'accouda à l'encadrement de la porte, aborda un sourire charmeur.
« Laissez moi devinez, vous avez besoin de moi ? »