Le printemps était décidément bien là, il faisait beau, les oiseaux recommencent à chanter de leurs plus beaux chant et le soleil donne sur Range Harbor. Mais pourtant Luth ne pourra pas encore profiter de ce temps merveilleux avant d'aller, comme toutes les semaines, au cimetière refleurir la tombe d'Eileen ... En effet, des affaires importantes le tenaient occupé dans son atelier et de plus il devait recevoir tantôt une personne pour un instrument. Ce genre de journées, Luth en avait maintenant l'habitude.

Mandoline rentra dans son atelier ...

- Coucou frangin ! Alors toujours en plein travail ? Tu devrais prendre un peu de vacances ... Tu ressemble de plus en plus à notre vieux père ...

Elle ne put finir sa phrase que Luth rétorqua violemment :

- Ne me compare pas à notre "géniteur" ! Si je suis encore ici alors que le beau temps est de retour est simplement le fait de travaux en retard que je dois finir si je ne veux pas que l'on ait des problèmes ...

- C'est ce que notre père utilisait comme excuse Luth ... On est loin d'être dans les problèmes si tu arrête quelques jours de travailler et d'aller te balader un peu et j'entends par là te balader ailleurs qu'au cimetière ...

Luth ne répondit pas a ce que dit ça sœur et continuait de travailler, mais son silence en disait beaucoup.

- Luth ... Tu ne penses pas qu'il faudrait que tu essayes de tourner un peu la page ? é_è ... Elle nous manque à tous mais il faut regarder la vérité en face, elle n'est plus et tu dois réapprendre à vivre !

Luth se releva brusquement tapant des deux mains sur la table en signe de colère.

- JE LE SAIS BIEN ! Je le sais ... Mais ... je ne m'en sens pas capable ... Je ne peux l'oublier ... dit-t-il la voix un peu tremblotante alors qu'il se remit sur sa chaise.

Mandoline se rapprocha et posa les deux bras autour du cou de Luth, elle faisait toujours ça pour le réconforter quand ils étaient enfants.

- Je ne te demande pas de l'oublier, on n'oublie jamais notre premier amour, mais simplement de revivre ... Tu deviens, même si tu ne veux pas l'avouer, de plus en plus comme notre père et cela m'inquiète ...

Luth regarda sa feuille, un dessin technique en plein crayonnage, l'air triste et pensif à la fois.

- ... Tu veux bien m'excuser ? J'ai encore du travail sœurette. Luth remit encore ce mur qu'il déployait quand on parlait de son père et surtout quand on le comparait à lui. Mais le fait qu'il utilise le mot "Sœurette" était comme un "Je t'aime sœurette" ...

Mandoline ne força pas plus la dose, elle le prévint qu'elle partait en ville pour faire quelques courses avec Mary, Luth lui dit de prendre soin d'elles deux et de bien en profiter.

Luth continua son plan et ses vérifications de ses prototypes d'instruments alors que dehors la vie battait son plein ...

Le soleil était doux et les arbres se couvraient de vert. Le printemps voyait la vie reprendre ses couleurs. Les tenues des passants se faisaient moins chaudes, les robes étaient moins fermées, les manteaux plus légers. On voyait des ombrelles protéger les figures pâles des jeunes filles. Une diligence vert pomme aux arrêtes dorées parcourait les rues au petit trot. Et, par la fenêtre de la diligence, Nadji regardait passer les rues.
À présent ils quittaient la Sperandei Azura, et sortaient de l’enceinte de la ville pour rejoindre Stern Road en passant par la campagne.

Spoiler:

Nadji regarda le paysage urbain s’effacer et, peu à peu, il ne vit plus défiler que des champs de blé encore vert, des petits bosquets, et il observait les charrettes à bœufs que leur voiture doublait. Parfois, ils passaient dans un bourg, un village fait de quelques maisons, ou bien ils traversaient un pont par-dessus une rivière. Nadji tournait alors la tête vers Isabelle, et elle lui disait les noms des lieux et des cours d’eau. Quand elle les ignorait, elle secouait simplement la tête en souriant, et il recommençait à regarder dehors.

Et puis le paysage de la ville reparut à nouveau. Les routes se firent plus nettes, les bâtiments plus nombreux. Et soudain les façades devinrent immenses, et les immeubles innombrables, si bien que l’horizon cessa d’exister pour ne laisser place qu’à des murs de brique et de béton.

« Nous sommes à Stern Road, » dit simplement Isabelle.

Nadji n’était encore jamais venu dans le quartier des technologues. Il avait vu des images de leur architecture dans les livres, et des dessins de leurs costumes. Il avait même vu des photos, que lui montrait Isabelle. Et il se souvenait que les hommes en costume gris qui dirigeaient les mines quand il vivait encore avec sa mère étaient des ‘technologues’ eux aussi. Mais tout ceci était très flou dans son esprit. Pour l’instant, il ne faisait qu’écarquiller les yeux pour voir le plus de choses possible.
Tout était si différent. Rien à voir avec le quartier alchimiste, ses rues étroites, ses maisons de pierre, ses tourelles, ses places chargées d’artisans. Ici, les allées étaient de larges boulevards, les immeubles étaient imposants, avec des fenêtres grandes et nombreuses, alignées à l’infini, et cerclées de balcons en fer forgé. Et au pied des immeubles, sur les trottoirs, circulaient beaucoup de gens qui avaient tous l’air pressé. Il y avait aussi beaucoup de calèches, de fiacres, de cabriolets, et même des voitures sans chevaux, qui avançaient seules comme par magie.
La diligence vert pomme quitta le grand boulevard, et s’engagea dans une rue plus étroite. Encore quelques tournants à gauche, à droite, le quartier se faisait plus résidentiel. Un manoir apparut et le cocher tira sur les reines : « Hòò… ! » La diligence s’immobilisa. La porte s'ouvrit et Isabelle et Nadji descendirent.

« Merci Jean, » dit-elle avant de lui indiquer qu’il pouvait garer la voiture dans la petite cour derrière le manoir.

Le cocher la salua, et remonta sur son siège, tandis que la femme et l’enfant s’engageaient sur l’allée qui menait à l’entrée du manoir.
Elle toqua à la porte.

15H, Luth était toujours sur ses projets, d'immense Amat de feuille était répandu dans son atelier mais dans sa tête il pensait à autre chose. A sa famille, à tous ce que lui avait dits Mandoline. Mais il se résignait à penser qu'il faisait ce qu'il pouvait et qu'il ne pouvait oublier Eileen, nan ça il ne pouvait pas … comment oublié le rayon de soleil de notre vie Brumeuse, comment oublié le velours de ses lèvres, la beauté des yeux, la douceur de ses cheveux …

Une larme coula sur la joue de luth. Mais il n'était pas temps à pleurer car à la porte l'on sonnait.

"- James ! Peux-tu aller voir s'il te plait ?" cria Luth à travers le bureau à son majordome.

En effet James n'était pas très loin aidant à ranger l'atelier pendant les réflexions de Luth sur ses projets, ce qui pouvait des fois donner à James des spectacles sensationnel d'euphorie de Luth lors de la découverte d'un truc génial.

"- Bien Monsieur." Répondis James.

Le majordome se dirigea vers la grande porte de l'entré ou l'on re-toquait. Il ouvrit la porte et demanda :

"- Bonjour, vous devez être Madame Svensson ? Monsieur Ostinato vous attendais.
- Oui exactement, pouvons nous rentrez ? demanda Isabelle.
- Bien entendu, c'est même conseillé." Dit James avec un sourire agréable.

Isabelle était pas habitué mais pas choqué ou troublé pour autant, de voir un majordome se permettre à de tel remarque pour détendre l'atmosphère, il est vrai qu'en général ils sont droit et limite froid ou indifférent.
Isabelle se permit une question :

"- Dites moi ? Vous ne vous comportez pas comme les autres majordomes que l'on peut connaitre ou rencontrer … est-ce normal ?
- Bien sur Madame ! C'est Monsieur Ostinato qui à voulu cela, tout comme l'était sa chère mère il est un homme d'une extrême gentillesse et qui ne veux pas faire de différence fâcheuse entre le personnel et les habitants de la maison. Mais je tiens toujours à l'appeler Monsieur et avoir un minimum de savoir faire de majordome ce qui peut l'énerver des fois …
- Oh je vois. Répondit Isabelle. C'est vraiment peu commun quand même, mais pas déplaisant.
- En effet Madame. Vous voilà devant le bureau de Monsieur Ostinato, je m'en vais le chercher."

James entra dans la pièce qui avait retrouvé son bordel d'il y à 10 minute.

"- Monsieur, votre rendez-vous avec les Svensson est là.
- Oh merci James ! Je m'en vais de suite les voir !
- Ils sont devant la porte monsieur.
- Ha très bien, merci James tu peux disposer.
- Très bien Monsieur."

Luth rangea rapidement le foutoir monstre, remit ses habit correctement et posa sa pipe sur la table avant de sortir du bureau. Il sortit et vit devant lui deux personnes. Une femme de toute beauté à n'en point douté avec beaux cheveux longs et ondulés lui tombant jusqu'aux épaules, Des yeux d'émeraudes magnifique. Elle habillé, comme le petit garçon qui l'accompagnait, très élégamment. Le petit garçon lui semblait assez maigre, cet aspect en était accentué par le fait de son assez grande taille. Le jeune garçon était un Yadilh, avait la peau basané et les cheveux ténébreux tout comme ses yeux. Et il souriait à la vue de Luth.

Tout portait à croire, au vue du comportement du jeune garçon envers la jeune femme, qu'il faisait partie de la même famille et donc qu'ils était mère et fils … mais Luth avait appris à ne jamais se fier au apparence et décida d'attendre d'avoir plus d'information, en quelques sorte, avant de se laisser aller à son imagination débordante.

Isabelle Engagea la discutions :

"- Bonjour Monsieur Ostinato, nous venons vous voir au sujet d'une commande d'instrument.
- Une commande d'instrument oui je me souviens. Et bien si vous voulez bien me suivre nous allons voir ça dans mon bureau."

Isabelle, tenant la main de Nadji dans la sienne, se laissa guider par Luth jusque dans l’atelier. Elle fut immédiatement impressionnée par la quantité d’instruments et de dessins. Les yeux de Nadji s’allumèrent, il se sentait déjà fasciné par cet univers mystérieux qu’est la musique.
Luth les installa dans deux fauteuils confortables et s’assit en face d’eux.

« C’est un très bel atelier, commenta Isabelle.
- Merci. »

Luth Ostinato – un homme qui portait bien son nom – était réputé être le meilleur luthier de la ville. Et sa réputation n’était pas volée : les instruments accrochés aux murs étaient de véritables chefs-d’œuvre. Il était jeune, mais déjà talentueux.
La conversation s’engagea et Isabelle expliqua au luthier la raison de sa venue : elle voulait un instrument pour Nadji, un instrument qui soit non seulement adapté à sa taille d’enfant, mais qui soit aussi en accord avec son histoire.

« C’est pourquoi nous voudrions que vous fabriquiez un rab’ba. C’est un instrument typiquement yadilh, voyez-vous à quoi cela ressemble ?
- Tout à fait ! Connaître les instruments, c’est mon métier… »

Luth se leva soudain, et marcha jusqu’à sa table de travail où il étendit une large feuille de papier. Apparemment il se mettait déjà au travail. Il ferma les yeux un instant…puis les rouvrit et se mit à dessiner. Isabelle et Nadji se levèrent à leur tour pour venir observer le maître au travail.

« Ce sera simplement un croquis préparatoire », prévint Luth en traçant un trait oblique, tandis qu’Isabelle hissait son fils sur une chaise pour qu’il puisse mieux voir.
Nadji observa en silence pendant un moment puis, bien que son regard restât fasciné par l’image de l'objet qui naissait sous le crayon du luthier, il ne put s’empêcher de poser une question :

« Comment avez-vous eu l’idée de devenir luthier ? »

Dessiner,

L'avantage du métier de luthier est qu'il apporte deux passions en un seul corps de métier. Le dessin et la musique sont pour Luth deux choses indissociables auquel il ne peut se passer. Il dessine en écoutant de la musique et fait de la musique, des instruments de musique en dessinant. Il connait certains luthiers qui à force de faire tel ou tel instrument n'ont plus besoin de les dessiner, par habitude et du coup de main. Mais Luth lui ne peut pas faire ça, il a besoin de voir l'instrument se dessiner sur le papier, que son crayon danse en imaginant le puissant rock que la guitare jouera de ses cordes gratter, de la magnifique valse que le violon chantera par ses cordes frotter par le bel archet d'un bois clair.

Alors quand on lui demande :

" Comment avez-vous eu l’idée de devenir luthier ? "

Comme le dit si curieux le petit Nadji qui regardait, émerveillé, l'instrument apparaitre peu à peu sur la feuille. Luth répond avec plein d'enthousiasme, toujours les yeux rivé sur la feuille faisant valser son crayon sur ce blanc immaculé de la feuille qui se rempli peu à peu de milles détails.

" Comment j'ai eu l'idée ? A dire vrai je n'ai jamais eu l'idée de le devenir. Je sentais que c'était en moi, que c'était mon destin de finir par créer des choses de mes mains, des choses qui peuvent elles mêmes créer encore des choses, des notes de musiques. Et puis j'ai toujours aimé les arts et surtout le dessin et la musique ! Alors l'idée de pouvoir tailler, couper, sculpter mes créations couchées sur le papier pour en faire de magnifiques instruments ... c'est ... Comment je pourrais expliqué ça ? C'est comme rester toujours enfant, toujours rester émerveillé et bouche bée face au découverte de la vie ... ou d'un magasin de jouet. Répondit-il en souriant. "

" Oooooh je vois ! Dit le petit Nadji qui ne détournait toujours pas les yeux de la feuille. "

" Puis dessiner me permet de montrer un aperçu à la personne de ce qu'il aura entre les mains plus tard. De me dire si il préfère avoir un archet plus ornée par exemple. D'ailleurs à ce sujet ... Est-ce que vous aimeriez que je rajoute quelque chose ? Demanda Luth qui venait de terminé l'esquisse de l'instrument. "

Madame Svensson reprit la parole surprise par le dessin.

"He bien non je ne vois rien de plus à rajouter à cela je dois dire, c'est déjà extraordinaire. Et toi Nadji ? Car il est à toi ce futur instrument. Dit plein d'amour envers le jeune garçon, la jeune femme.
- Et biiiiiieeeeeeeennnnn, pourriez vous monsieur graver mes initiales sur l'instrument ?
- Ho mais bien sur rien de plus facile ! Attends ... je vais les noté sur le dessin, que dit tu d'ici ?"

Luth désigna du doigt la table d'harmonie. On y voyait les initiales du jeune Nadji, dessiné dans de belle lettres.

" Oh oui monsieur ! Merci beaucoup ! dit avec enthousiasme le jeune garçon.
- Hahahaha mais attends petit, ce n'est que le dessin ! Attends d'avoir l'instrument entre tes mains et d'entendre ses premières notes, pareils au beau cris d'un nouveau né. Là oui peut-être pourra tu me remercier. Répondit Luth en souriant tendrement. "

Luth quitta sa table à dessin et revint sur son bureau.

" Bon on va passer les détails sur le prix et tous ça, je n'aime guère aborder ça alors que le travail n'est pas terminé. Nous verrons cela quand j'aurais fini l'instrument et que vous reviendrez.
- Très bien Monsieur Ostinato, vous pensez que cela vous prendra combien de temps ?
- Oh et bien je n'ai pas souvent travailler sur de tels instruments mais cela ne devrait pas me prendre plus de deux semaines. Je vous avoue que je suis très curieux de faire cet instrument.
- Si peu de temps ? N'est-ce pas trop court ?
- Pas du tout faite moi confiance madame. Mais ... Désolé de changer de sujet mais, vous ne venez pas de si loin juste pour un instrument n'est-ce pas ? demanda Luth amicalement. "

[H.R.P : Bon c'est pas transcendant comme réponse désolé :/ Puis c'est surement bourrer de fautes -__-" Et enfin les dessins arriverons un peu plus tard ^^"]

L’instrument s’était dessiné comme de lui-même : la caisse de résonnance, le manche, la table d’harmonie, les cordes, puis l’archet, son crin, et mille menus détails, qui ne faisaient sens que pour l’œil expert, mais qui ravissait tout regard.
Nadji avait admiré le travail, et maintenant qu’ils étaient tous revenus s’asseoir autour du bureau, il semblait se forcer à rester en place tant était grande son envie de se lever pour aller fouiller un peu partout dans la pièce : il voulait regarder tous les dessins, tripoter tous les instruments – et en particulier ceux qui étaient soigneusement entreposés dans des armoires aux portes vitrées, car c’étaient visiblement ceux auxquels il était interdit de toucher. Mais malgré tout, il restait assis – un peu de tenue tout de même…

« Vous ne venez pas de si loin juste pour un instrument, n'est-ce pas ? » demanda Mr Ostinato à un moment de la conversation.

L’intérêt de Nadji se raviva aussitôt : auparavant il avait décroché, le dialogue portant sur des histoires de payement et autres délais de livraison propres à préoccuper les adultes, mais à cet instant il sentit que la question de Luth allait amener Isabelle à parler de la seconde raison qui les avait amenés ici, sujet qui le concernait bien davantage.

« À vrai dire, non. Même si la qualité de votre travail aurait valu le déplacement de toute façon, je dois avouer que j’ai une autre faveur à vous demander…
- Je vous écoute ?
- Eh bien, je voudrais savoir si vous connaîtriez quelqu’un en mesure d’enseigner la musique à Nadji. Il ne suffit pas qu’il ait un instrument, encore faut-il qu’il apprenne à en jouer ! Alors si vous, ou quelqu’un de votre connaissance, pouvait devenir son professeur… »

« À vrai dire, non. Même si la qualité de votre travail aurait valu le déplacement de toute façon, je dois avouer que j’ai une autre faveur à vous demander…
- Je vous écoute ?
- Eh bien, je voudrais savoir si vous connaîtriez quelqu’un en mesure d’enseigner la musique à Nadji. Il ne suffit pas qu’il ait un instrument, encore faut-il qu’il apprenne à en jouer ! Alors si vous, ou quelqu’un de votre connaissance, pouvait devenir son professeur… »

En effet Luth avait vu juste, ils ne venaient pas seulement pour un instrument. Ils venaient aussi chercher conseil pour trouver un professeur de musique. Bien entendu Luth se serait proposé volontiers pour ce poste mais le problème était que les Svensson n'habitaient pas la porte à côté…

« Oh… hé bien vous savez … Je ne suis ici que depuis peu de temps et je n'ai pas cherché à rentrer en contact avec tous les gens de musique d'ici. J'en ai bien rencontré deux ou trois de temps en temps mais je vous avoue que je ne les connais pas assez pour évaluer leurs potentiels en tant que professeurs de musique… dit Luth, embêté.
- Je vois… Et vous-même ? Ne pourriez-vous pas être son professeur ? renchérit Madame Svensson.
- Hé bien ce n'est pas que je ne le veuille pas… Comprenez que si vous étiez plus près en terme de distance je me serais fait un plaisir d'enseigner la musique à votre jeune garçon. »

Luth était bien embêté, il adorait la musique et adorait encore plus l'apprendre à des gens et là, voilà qu'une opportunité de faire vivre la mélodie dans un membre de la génération suivante s'en allait à cause d'une histoire de distance… Mais bon Luth ne savait pas voler et ne pouvait pas se téléporter…

« Vous me voyez désolé, chère madame, de ne pas pouvoir vous aider, avoua Luth. Mais la distance… est assez embêtante… »

« Voyez-vous, la distance est… assez embêtante. »

Isabelle réfléchit un instant. Visiblement la distance n’était pas une simple excuse avancée par Mr Ostinato, il semblait avoir envie d’enseigner à Nadji mais était réellement bloqué par les conditions matérielles. Car il avait raison : Stern Road et la Sperandei Azura étaient tout sauf proches. Rien que pour venir, Nadji et elle avaient mis près d’une heure et demie. C’était un trajet acceptable exceptionnellement, mais difficilement praticable de manière régulière. Quoique…

« Nous pourrions faire appel à un mage téléporteur ? » suggéra-t-elle soudain.

L’idée lui était venue d’un coup et, la trouvant particulièrement opportune, elle s’en félicita intérieurement.
La téléportation… Elle n’avait jamais expérimenté elle-même cet original moyen de transport, mais elle en avait entendu parler à plusieurs reprises et, même si l’on ne faisait pas plus onéreux, on ne faisait pas non plus plus efficace. Luth Ostinato sembla aussitôt emballé, d’autant qu’elle précisa qu’elle prendrait en charge le paiement du mage en question.

« Ça me semble parfait ! » se réjouit-il.

Ils convinrent d’un prix, et se mirent d’accord pour commencer les leçons immédiatement après la finalisation de l’instrument : elles se dérouleraient chaque vendredi, à dix-sept heures.

*

En sortant du manoir Ostinato, Nadji et Isabelle croisèrent deux jeunes femmes chargées de paquets…


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