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| L'art de livrer l'encre avec classe ! | |
| Auteur | Message |
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Drake Calahaan
Messages : 1798 Date d'inscription : 08/09/2009 Age : 46
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| Sujet: L'art de livrer l'encre avec classe ! Jeu 4 Mar - 11:54 | |
| > Première partie< 13 mai 257 – Journal de bord, par Drake Calahaan.
Ô Fatalité ! Tu te joue déjà de moi ! À peine avions nous fais cent kilomètres qu’un problème est survenu. Une énorme mouette a troué la voile principale en la percutant. Je me demande encore s’il n’y aurait pas une divinité marine en train de se moquer de moi en ce moment même, tellement l’instant était affligeant ! Nous avons dû relever les autres et nous arrêter pour repriser le morceau de laizes. Et en attendant, on n’avance pas !
14 mai 257 – Journal de bord, par Murielle Perléan.
Aujourd’hui encore, nous avons subi une avarie. Nous n’avions pas prévu que les abords des côtes de Dystrisia étaient parsemés de rochers plus dangereux les uns que les autres. L’accident ne put être évité et nous nous sommes retrouvés avec une fuite importante dans les cales. Heureusement, elle a vite été rebouchée avec du goudron et les provisions ont pu être préservées de l’eau de mer à temps. Notre magnifique Capitaine a fulminé tout le reste de la journée. Il est si beau quand il s’énerve !
17 mai 257 – Journal de bord, par Drake Calahaan.
Foutre dieu ! Voilà encore que l’autre vieille morue a écrit des inepties… Ah, je suis las. Las en plus du fait que, de nouveau, nous avons eu des soucis. Il n’y avait pas de vent ! Comment peut-on naviguer correctement s’il n’y a pas de vent ?! Je vous le demande ! Mes hommes ont profité de ce moment de calme plat pour vider les réserves de rhum… J’ai dû jouer de la rapière pour les rappeler à l’ordre, ces gredins, et nous voilà maintenant avec plus qu’un seul tonneau d’alcool pour tout le reste de la traversée ! Comment allons-nous tenir… ? Peut-être qu’il est possible de frelater l’eau de mer, faut que je demande à Frey.
18 mai 257 – Journal de bord, par Frey Morgenstern.
Le Kapitän est un peu dérangé du cibouleau parfois. Il m’a demandé si je pouvais transformer l’eau de mer en alcool, vu que je suis un hypocrate, apparemment ça veut dire que je sais tout faire ! Et pourquoi pas concocter un filtre d’amour, pendant qu’on y est ? Ah… C’est vrai que Murielle m’en a réclamé une, une fois. Scheisse ! Pourquoi je suis entouré d’imbéciles ? En plus de ça, y’a ce petit crétin de Léon qui s’est blessé. Il est tombé de son perchoir comme un oisillon qui tombe du nid beaucoup trop tôt, et résultat, il vient me voir en pleurant qu’il a une vilaine bosse sur le front (ce que je trouve bizarre, c’est qu’il n’ait pas eu plus de blessures après être tombé d’une telle hauteur…). Heureusement, j’ai un onguent à base d’arnica pour soigner ça, mais franchement, entre nous, j’aurais préféré qu’il se casse une jambe. Comme ça il aurait arrêté de courir dans tous les sens, ce petit excité !
To be continued…
[HS : j'en profite pour vous donner le détails des aventures merdiques d'un équipage pirate qui a pas de bol 8D avant d'enchaîner sur la véritable mission de ce voyage] |
| | | Drake Calahaan
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| Sujet: Re: L'art de livrer l'encre avec classe ! Ven 5 Mar - 12:14 | |
| - Le journal de bord… n’est pas un fichu journal intime !! Drake s’avança sur le pont principal en brandissant le carnet devant lui, l’air véritablement fâché. Les matelots présents tentèrent de se faire tout petit malgré le fait qu’ils ne soient pas concernés par ses remontrances. Les fautifs apparurent comme par hasard au moment où il allait retourner dans sa cabine. Calahaan, ayant senti leur présence, se retourna vivement, faisant sursauter tout le monde par la même. - Ça passe encore quand vous parlez de quelque chose en rapport avec notre mission, mais je vous rappelle qu’il n’y a que moi et Murielle qui avons le droit d’écrire dedans ! On entendit Murielle glousser comme une gamine un peu plus loin. - Oui, je suis une privilégiée. Je suis sa compagne d’écrit, alors les autres… commença-t-elle en se dandinant, et une lueur dangereuse apparut dans ses yeux, les autres ne me gâchez pas ce plaisir… ! - Mumu me fait peur… couina Léon en se rapprochant de Benach. - AH ! Léon ! Viens voir un peu ici justement ! cria Drake en le pointant du doigt, profitant du fait qu’il l’avait enfin sous la main. - Hiiiiii ! <o< - Dépêche ! è_é - Oui, monsieur… TT_TT Quand Léon fut suffisamment près du capitaine, celui-ci le prit par une oreille et tira bien fort. Il avait ouvert le journal de bord et le mit bien devant le champ de vision du jeune homme qui glapissait comme un chien martyrisé. - C’est quoiiii çaaaa ? - Maheeuuu, pourquoi que les autres ils peuvent écrire et pas moi ? se justifia Léon en commençant à sangloter. Moi aussi je veux participer ! - D’accord… Mais alors, QU’EST-CE QUE C’EST QUE CE TISSU DE CHARABIA QUE TU M’AS ÉCRIT LÀ ?! Drake lâcha le rouquin et commença à lire le journal. 19 mai 257 (10 jours aprais mon anniversaire !) – Journal de bord, par Léon Pietri.
Bonjour bonjour, cher journal de bord ! Aujourdui j’ai vu un poisson volant. J’ai réussis à l’attraper (oui, quel chance !), j’ai demander au cuisinier de me le préparer, et je l’ai manger ! AAAH ! C’été trop bon ! J’en veut encore ! \o/ Frey il a été méchant avec moi. Il m’a dit que j’été un petit imbécile sans cervelle et que je passait mon temps à rêvasser au lieu de surveillé l’horyzon. Même pas vrai dabord ! Mais sa va, il la pas dis au capitaine, alors je lui pardonne. N’empêche, il irais bien avec Kendan. Je sais pas si c’est possible pour 2 homme de se mettre en couple, mais en tout kas moi j’trouve qu’ils irait bien ensemble. A tout le temp me foutre des coups de pied au fesses, c’est évident ! Et pis ils doivent manquer d’amour, sa se sent. Bon, je dois y aller la. Au revoir, cher journal de bord. Et gros bisous à celui ou celle qui passerat aprais moi !- ... Et en plus c’est bourré de fautes !! Argh, mes pauvres yeux. >_< - C’est pas d’ma faute si je suis pas allé à l’école ! TT_TT - Euh… Kendan, Frey, je sens comme une aura meurtrière émaner de vous, lâcha Benach de sa voix grave mais basse. Tout va bien ? Le jeune matelot, se sentant soudain la proie d’une fureur qui n’allait pas tarder à éclater, recula légèrement en disant :- Bon, je vais retourner à mon poste moi… Eh eh ^o^’ - Léooonnnnn……… - TU VAS MOURIR ! hurlèrent les deux hommes en chœur. - Hiiiiiiiiii ! Au secours ! - … Attends, Frey, laisse-le moi. - … Kendan, excuse-moi, mais j’ai tous les outils qu’il faut et je serais donc plus efficace que toi pour le faire souffrir. - En effet, mais tu ne sais pas quelles techniques de tortures j’ai apprises auprès de mon peuple. Je t’assure que les résultats sont très satisfaisants. - Je te crois, même si rien ne vaut une scie rouillée, tu ne pense pas ? Allez, laisses moi faire. - Frey. - Kendan. - Freyyyyy. - Kendaaaan. - Bon bah salut les gars ! - Fr… HEY ! Trop tard. Léon avait filé à l’anglaise, profitant de cette subite rivalité. Les deux hommes se lancèrent à sa poursuite, rageurs. - Mais c’est quoi cet équipage…, fit Drake en se passant une main lasse sur le visage. Benach, tu peux aller refroidir leurs ardeurs meurtrières avec un seau d’eau bien fraîche, s’il te plaît ? - Bien, Capitaine. Le grand noir partit à son tour, laissant seuls Drake et… Murielle. Celle-ci se frotta les mains et se rapprocha subrepticement du grand brun avec un sourire concupiscent sur le visage. Les sens soudain en alerte, Calahaan se retourna à temps avant qu’elle ait pu faire quoi que ce soit.- Ah non hein ! Couchée la vieille ! Murielle se figea. Drake se détourna vivement, trottina, puis courut jusqu’à sa cabine. On entendit le claquement sourd du verrou tourner deux fois. [HS : pardon XD je m'amuse] |
| | | Drake Calahaan
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| Sujet: Re: L'art de livrer l'encre avec classe ! Sam 27 Mar - 10:21 | |
| 31 mai 257 : Journal de bord par Drake Calahaan.
Enfin, nous n’allions pas tarder à apercevoir les côtes parsemées de maisons blanches d’Eleutheria. Par chance, nous avions évité de peu d’essuyer une tempête durant le voyage, car nous étions dans une zone maritime assez mouvementée : les mers bordant les îles Piccomis ne sont pas réputées pour leur quiétude. Je me souviens que quand nous avons passé le canal de Primaurbis, les remous des eaux venues du nord avaient failli nous éprouver plus d’une fois. L’équipage avait été, quant à lui, bien pénible. Une fois de plus. Je ne reprendrais pas les épisodes grotesques qui ont secoué le bateau durant toute la traversée, ce serait écrire pour ne rien dire d’intéressant. Heureusement, sentir que nous nous approchions enfin de notre destination avait réussi à tous les calmer. Il a quand même fallu que j’attache une corde autour de la taille de Léon pour qu’il ne tombe pas de son perchoir, lui qui a tendance à s’endormir à n’importe quel moment. Bref, je reste pour l’heure en retrait de la vie qui fourmille sur le pont. Quand nous aurons vraiment accosté au port d’Epeïros, là je sortirais. … Les longues journées en mer ont tendance à énerver – non je dirais plutôt à frustrer – une certaine écrivaine qui me fait, bien malgré moi, assez peur déjà à l’accoutumée.
- Terrrreeee en vuuuue ! - Bon sang Léon, on le sait déjà ! Redescends que je te foute une baffe. Ça te réveillera un peu ! Le jeune mousse tira la langue dans toute sa puérilité habituelle à Kendan qui le foudroya alors du regard. Les bras croisés, l’hybride se détourna de Léon qui continuait à faire des grimaces ridicules. Il se concentra plutôt vers le bout de côte que l’on pouvait apercevoir au loin. La cloche du temple surélevé par une colline brillait de milles feux même à une telle distance. D’autres bateaux rejoignaient le port, dispersés tout autour du Leborean dont les grandes voiles blanches avaient gonflé sous la force du mistral marin. Le pont grouillait de marins qui s’affairaient à desserrer ou resserrer des cordages, enlever ou ajouter des sacs de sable et préparer la nef à trois mats pour son arrivée en Hérakléo. Le voyage avait été long et éprouvant, alors tout l’équipage se faisait une joie de sentir bientôt le plancher des vaches sous leurs pieds, ainsi que l’odeur bienvenue des choppes de bière que chacun s’empresserait d’aller boire dans quelques tavernes malfamées.
Lentement mais sûrement, le Leborean accosta au port d’Epeïros, l’un des plus importants d’Eleutheria. On déroula le pont d’embarquement et les hommes s’y ruèrent tous avec enthousiasme, la langue au vent. C’est à ce moment-là que Drake choisit de réapparaître, et d’une voix grave et dure alpaguer ses marins : - Eh, compagnons ! Vous m’avez l’air bien pressé… Tous se figèrent en un même temps pour se retourner ensuite vers leur capitaine, mortifiés. Calahaan allait certainement les fustiger à cause de leur indolence un peu trop visible, mais au lieu de ça, un sourire apparut sur les lèvres du grand brun. - Amusez-vous bien, les amis ! dit-il en les saluant de la main.La plus grosse partie de l’équipage laissa éclater sa joie. Quand ils eurent disparu dans les rues bondées du port, Drake descendit à son tour, un petit paquet sous le bras. Avant de s’enfoncer à son tour dans la foule, il se tourna un instant vers Kendan qui était appuyé à la rambarde, un sourcil perplexe relevé. - J’ai une petite course à faire moi aussi. Je reviens très vite. L’hybride se contenta de hocher la tête, ayant compris de quoi il en retournait. Ceux restant sur le bateau s’étaient regroupés pour voir leur capitaine partir, un peu plus surpris que Kendan cependant. Frey avait croisé les bras sur sa poitrine et maugréait dans un murmure à peine audible « le bordel le plus proche va bientôt recevoir un certain visiteur… ». Léon sautillant avec impatience à côté de lui en disant « moi aussi je veux y’aller, moi aussi je veux y’aller » et Kendan lui foutant une baffe derrière la nuque pour le faire taire. - YEEEHAAA, à moi les jeunes gigolos ! beugla soudain Murielle, les bras levés et courant sur le pont d’embarquement. Tous avaient sursauté et regardaient désormais avec consternation la vieille comptable s’effacer dans la populace grouillante du port. - Vraiment discrète cette Du Geilsau… grogna Frey. [HS : Allez, un peu plus de sérieux... ou presque] |
| | | Drake Calahaan
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| Sujet: Re: L'art de livrer l'encre avec classe ! Ven 2 Avr - 11:06 | |
| Èpeïros était une ville moyenne qui s’accroissait au fil des années. Sa richesse culturelle et historique était d’autant plus agréable quand on apercevait ici et là des petits autels érigés au dieu de la cité, en total contraste avec les grands bâtiments qui servaient à accueillir les différentes activités commerciales installées dans la ville. Et qui faisaient d’elle l’un des plus importants bastions en matière d’échanges internationaux de tout genre. En tant qu’alchimiste natif d’Apartadiza, Drake ne se sentait pas vraiment à sa place tandis qu’il se baladait dans les larges rues d’Èpeïros. Cependant, il n’avait que faire des regards suffisants que lui lançaient parfois les habitants en le croisant, lui qui semblait être une tâche improbable au beau milieu d’une masse grisâtre et impatiente. Seuls les abords de la cité, c’est-à-dire les quartiers de jolies maisons blanches qui faisaient face à la mer, lui étaient appréciables. Il y avait un si grand écart entre ces demeures côtières et les appartements constituants le centre-ville ! Durant sa route, Drake aperçut la Chambre du commerce d’Èpeïros, ainsi que son principal temple mantique - dont le nom lui échappait - et passa à côté du tramway qui traversait la ville sans y faire attention. Les transports technologues, très peu pour lui ! Il préférait cent fois marcher et éprouver la terre sous ses pieds – même si là il s’agissait plus de béton et de goudron. Cela faisait trop longtemps qu’il ne s’était pas baladé et il voulait en profiter autant qu’il le pouvait avant de reprendre la mer.
Enfin, il quitta le centre pour arriver dans les quartiers chics, ceux-ci étant un peu surélevés par rapport au reste de la ville puisqu’elle avait été bâtie sur une large colline. Bien évidemment, que ne fût pas l’étonnement des résidants d’apercevoir un grand gaillard aux cheveux longs et chemise négligemment ouverte sur le poitrail. Ils pouvaient bien le prendre pour un vagabond immigré tout droit venu du port – ce qui n’était pas complètement faux, puisque de toute façon les technologues avaient tendance à ne pas faire de différence entre pirates et clochards – mais Drake s’en fichait royalement. Le paquet sous le bras, les mains au fond de ses poches, il arborait un sourire narquois qui parut insolent aux aristocrates penchés à leur fenêtre pour le regarder s’avancer dans l’allée principale. À un moment, le corsaire s’arrêta, sortit un petit papier d’une de ses poches, le déplia et le lut une nouvelle fois. « Marc Lewis – 24 rue Leoros Alexandris ; Èpeïros »Son regard passa ensuite sur un écriteau cloué près d’une grille mordorée qui se dressait juste devant lui. Il ne s’était pas perdu, l’adresse était bien la même que celle écrite par Maxine. - Bon… Nous y voilà, murmura-t-il. Et il agita une petite cloche fixée juste au-dessus de l’écriteau. * Pendant ce temps-là, dans une ruelle d’un quartier populaire, un pauvre jeune homme était aux prises avec une vieille femme un peu trop lubrique… et surtout très en manque. - Mais lâchez-moi !! Vous me faites peur !*- Tu verras, mon mignon, je suis très douce, continuait pourtant à répéter Murielle, ne comprenant rien à ce qu’il criait (et lui d’ailleurs non plus ne la comprenait pas…). - Je ne sais pas ce que vous voulez exactement, mais dans tous les cas, je ne mange pas de ce pain-là ! Les yeux brillant de concupiscence de Murielle avaient fini par convaincre le jeune homme qu’elle était là pour faire bien plus que du tourisme. Il était certainement compris dans le lot des joies exotiques qu’elle pourrait vivre en Hérakléo, et cette perspective ne l’enchantait absolument pas. - Je ne suis pas un prostitué ! hurla-t-il tout en se débattant pourtant comme s’il avait été une fille. Par chance, il réussit à la faire lâcher prise et une seconde après il détalait comme un lapin, s’enfonçant dans la foule de badauds qui remontaient vers le centre. Murielle regarda tristement le grand garçon d’à peine vingt ans, les cheveux bruns et bouclés plaqués sur sa belle tête, s’enfuir loin d’elle. - Ah, misère, les jeunes d’aujourd’hui sont si coincés ! maugréa-t-elle, avant de s’enfoncer à son tour dans la populace. * Et pendant le temps de ce temps-là, deux pirates, qui s’ennuyaient fermement, jouaient sans entrain aux cartes sur le pont du Leborean. Frey et Kendan regardaient vaguement les cartes défiler sous leurs yeux, tandis que le jeune Léon était allongé à leurs pieds, l’air étrangement pensif, un crayon dans la bouche. Une feuille déroulée sous la main, il avait gribouillé quelques phrases avant de replonger de nouveau dans une sorte de réflexion intense dont il avait – décidément ! – du mal à en sortir quoique ce soit. - Tu écris à qui ? avait demandé Frey au bout d’un quart d’heure de jeu. - À de la famille. J’ai une tante qui vit à Habiltas et plein de cousins cousines à qui j’écris parfois ! Par contre y’en a une qui ressemble plus à un garçon qu’à une fille… - Ah, okay… Et Frey était reparti dans sa morosité. À un moment, Kendan se leva brusquement et se précipita vers le pont d’embarcation pour le descendre à toute vitesse. Le médecin fronça les sourcils et ne put s’empêcher de crier à l’adresse de l’hybride :- C’est malin ! Je vais encore plus me faire chier maintenant ! - Où kiva Kendan ? - Dans tes fes… Euh, il va surveiller notre capitaine. - Bin pourquoi ? - Parce qu’il est raide dingue de lui ! Je t’en pose des questions moi, bordel ?! cria Frey en se levant à son tour.Léon s’assit sur ses genoux et serra ses petits poings devant ses yeux brillant d’excitation. - Je le savais ! *_* - … Mais qu’il est con ce gosse… * En Hérian dans le texte[HS : À ton tour Max’ \o/] |
| | | Maxine T. Okland
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| Sujet: Re: L'art de livrer l'encre avec classe ! Sam 3 Avr - 15:12 | |
| Un peu plus de deux ans auparavant... Le vent souffla les rideaux, et s’engouffra dans le bureau pour aller soulever quelques feuillets qui retombèrent aussitôt. La matinée était calme dans la villa des Lewis. La vieille bâtisse respirait l’air marin, accrochée au flanc d’une colline qui dominait la baie d’Èpeïros. Le bureau du maître de maison était vide. Les pages griffonnées sur sa table de travail attendaient son retour. Par la fenêtre, on voyait les eaux infinies de l’océan s’étendre, depuis le port turbulent jusqu’à l’horizon silencieux, et l’on entendait la rumeur lointaine des quais, les voix des marins, le clapotis des vagues, les chocs des containers que l’on jette sur les ponts, le battement des voiles dans le vent, le ronflement des steamers, et les cris des mouettes qui frôlaient les nuages. La porte s’ouvrit. Marc entra. Un nouveau coup de vent souffla les rideaux et il traversa la pièce pour fermer la fenêtre, avant d’aller s’asseoir derrière son bureau. Il remit en ordre les feuillets que le vent avait dispersés. Tout était là. Les papiers que son père lui avait soigneusement laissés. « Tu es le seul de mes enfants susceptible d’y comprendre quelque chose » avait dit Philippe Lewis quelques jours avant sa mort. Marc se pencha sur les notes qu’il avait prises la veille. Alchimie. Science occulte. Potions. Drogues. Symboles abscons. Il avait recopié des signes qu’il comprenait à peine, des aphorismes superstitieux...
Tout ceci lui semblait encore obscur, encore confus, encore absurde et vain – des recherches qui ne le mèneraient nulle part. Et pourtant si son père avait conservé ces manuscrits pendant tant d’années, il devait y avoir une raison. En tant que médecin, Marc savait que les remèdes alchimistes pouvaient s’avérer incroyablement efficaces. Il avait déjà eu des contacts avec certains de leurs Hypocrates – c’étaient des hommes de savoir, des hommes de science. Mais c’étaient aussi des hommes dont la sagesse était ésotérique, dont les connaissances hermétiques tenaient à la fois du mystère et du secret. Il y avait quelque chose de bien trop religieux et magique dans tout cela… Mais la magie existait. Même si elle résultait de phénomènes physiques encore inexpliqués, elle existait. Flux. Énergies. Ces mots n’étaient que des mots. Ils n’étaient que l’évocation fumeuse d’une réalité qui avait peut-être un sens, une réalité qui trouverait peut-être un jour sa place parmi les théories scientifiques. Car le manuscrit, malgré son aspect incroyablement cabalistique, contenait quelques termes rationnels qui interpellaient le médecin qu’était Marc : ‘régénération des tissus’, ‘reconstitution des chairs’,… Il devait essayer de comprendre ce que tout ceci signifiait. Et surtout, retrouver ceux qui avaient écrit ça. Retrouver les auteurs de ce manuscrit dont l’existence devait rester cachée.*** De nos jours... Marc était penché au-dessus de son bureau, griffonnant quelques symboles dans les marges d’un livre écorné. Autour de lui, des feuillets divers se perdaient entre des piles d’ouvrages médicaux, sous lesquels il avait discrètement enfoui des ouvrages d’alchimie – philosophie, hypocratie, transmutation – qu’il était assez mal vu de posséder dans sa bibliothèque quand on était un biologiste sérieux. Des pas se firent entendre dans le couloir et la porte s’entrouvrit. « Monsieur ? » Il releva la tête. « Oui Marie ? - Monsieur Théotim est réveillé. - J’arrive. Avez-vous bien préparé son repas d’anniversaire ? - Oui monsieur. Le chocolat est arrivé juste à temps ce matin. - Parfait. Et avez-vous porté mon invitation à dîner à Mademoiselle Alexiane ? - Le coursier est en route monsieur. - Bien. Vous pouvez disposer. » La servante se retira. Marc rassembla ses papiers et les rangea dans un tiroir avant de descendre les escaliers pour rejoindre la salle à manger. Théotim. Son fils. Son fils à lui… Son fils à elle. À chaque instant l’enfant lui rappelait la mère. Il chassa de son esprit l’image de la jeune femme, et elle s’évanouit dans sa mémoire, comme un fantôme qui disparaît lorsque l’on cesse de croire en lui, mais qui reviendra vous hanter le soir quand vous n’y penserez plus.
Dernière édition par Maxine T. Okland le Dim 16 Mai - 20:00, édité 1 fois |
| | | Drake Calahaan
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| Sujet: Re: L'art de livrer l'encre avec classe ! Sam 3 Avr - 18:34 | |
| >>> 8D <<<<-- Ne prenant pas la peine d'attendre qu'on vienne le chercher, Drake s'invita seul à passer la grille et marcha d'un pas décidé vers la porte d'entrée. Celle-ci s'ouvrit juste au moment où il franchit le perron et le pirate eut le plaisir de découvrir une jeune servante, « fraîche comme une rose et qui sentait bon l'innocence » pensa-t-il. Du côté de la jeune domestique, il en allait tout autrement. Quelle ne fut pas sa surprise de voir un grand gaillard aux airs de loups de mer, séduisant, certes, mais dont la lueur concupiscente qui brillait au fond de ses yeux ne lui disait rien qui vaille... Et cette chemise de flanelle, et ces longs cheveux sombres, certainement sales, et ce bouc rebelle sur le menton, et ce pistolet coincé dans sa ceinture en tissu... Un pirate... ! CIEL !
La jeune femme se mit à trembler légèrement, la main crispée sur la porte, ne sachant pas trop s'il fallait fermer la porte au nez de cet inconnu ou l'annoncer. Quand le sourire de Drake s'agrandit pour révéler - étrangement ! - de magnifiques dents éclatantes style colgate, cela décida Maris à refermer définitivement la porte. Mais le corsaire avait l'habitude de ces choses là et il l'arrêta à temps, plaquant l'une de ses larges mains sur le battant. - Bonjour, charmante demoiselle, dit-il en se penchant légèrement vers elle. Est-ce que le maître de maison est disponible ? Maintenant qu'il était un peu plus près d'elle, Marie sentit une odeur de citron émaner de sa chevelure ténébreuse et cela la troubla un instant. Un pirate propre ? Elle aura tout vu ! " Il était beau, il était grand, il sentait bon le sable chaud..." *SBAF*- Je... Vous ne vous êtes pas trompé ? répondit-elle en évitant de le regarder droit dans les yeux. Drake se recula un peu et soupira en agitant un morceau de papier devant lui.- Je ne crois pas non. Je suis bien chez M. Marc Lewis, vu que c'est écrit sur la plaque dehors. Son sourire réapparut et il eut un petit rire. Mode bourreau des coeurs ON !- Chère demoiselle, je vous prierai de bien me croire que je ne viens pas ici pour causer des ennuis à votre maître. J'en ai déjà bien assez sur le dos. Pour appuyer sa sincérité, il papillonna des cils, mais cela ne fit que le rendre plus bizarre encore aux yeux de la jeune domestique. Elle avait une folle envie de l'envoyer balader mais apparemment il connaissait le nom de son maître, et de ce fait, il serait impolie de sa part de ne pas répondre à sa demande. Et que dirait M. Lewis si elle le chassait alors qu'il portait un message important à son attention ? Ou, pire, que ce pirate était l'une de ces connaissances ? Non, vraiment, elle ne pouvait faire cela. - Q... Qui dois-je annoncer ? demanda-t-elle timidement.- D... - Marie, que se passe-t-il ? lança soudain une voix masculine et autoritaire.Un homme... très grand, était apparu derrière la jeune servante, et juste à ses côtés se tenait un petit garçon aux cheveux blonds, un doigt interrogateur sur la bouche. Visiblement, il s'agissait du maître de maison, qui s'empressa de détailler Drake de long en large, les sourcils froncés. - Monsieur Lewis ? dit ce dernier après un petit silence tranquille de sa part.- C'est moi. Et vous êtes... ? - Drake Calahaan ! Pour vous servir. Il fit une révérence et le petit garçon écarquilla les yeux. Il semblait tout à coup très intéressé par ce nouveau venu.- Êtes-vous un pirate ? s'enquit-il d'un air tout à fait sérieux, alors qu'il regardait le pistolet accroché à la taille de Drake.- Pas vraiment mon bonhomme. Je suis plutôt un corsaire - Et qu'est-ce que c'est, un corsaire ? - Je travaille pour ceux qui ont besoin des services d'un marin expérimenté dans l'art de la guerre, et pour cela on me remet ce qu'on appelle une 'lettre de marque' pour que je puisse naviguer librement vers la destination qui m'a été imposée. Tandis qu'un pirate pille et ravage tout sur son passage, moi je le fais sous le couvert d'une haute autorité, donc c'est plus classe 8D - Oh... - Ahem... Pardon d'interrompre ce cours sur l'art de la piraterie, mais que voulez-vous ? l'interrompit Marc d'un ton sec.- (c'est pas de la piraterie, bordeyl ! -_-) ... Je suis venu vous remettre ceci de la part d'une bonne amie à vous. Et Drake présenta le paquet de Maxine à Marc. Celui-ci reconnut immédiatement l'écriture de son ex et son air se fit subtilement un peu plus dur.- Je ne sais pas si je peux l'appeler encore "mon amie"... murmura-t-il pour lui-même.- Pardon ? - Rien. M. Calahaan, suivez moi. - Ah ? :'D - Il faut bien vous remercier d'avoir pris la peine de porter ce simple colis. Venez. Un peu surpris, Drake entra tout de même dans le hall d'entrée, au grand malheur de Marie qui avait espéré qu'il reparte vite une fois le paquet déposé. Il lui fit un clin d'oeil évocateur tandis qu'il la dépassait pour suivre Marc. |
| | | Maxine T. Okland
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| Sujet: Re: L'art de livrer l'encre avec classe ! Lun 5 Avr - 0:37 | |
| [NB : tous les dialogues sont en Hérian]
Marc entra dans la salle à manger, suivi de près par Drake. Marie, restée sur le pas de la pièce, gardait les yeux baissés. Théotim était assis seul à la table trop haute pour lui, et dévorait du pain avec du chocolat. Des taches brunes maculaient le tour de sa bouche et sa joue pleine était comme enflée par une piqûre d’insecte. Un insecte gourmand. Il leva un regard étonné vers Drake. Ses grands yeux noirs détaillèrent le pirate de la tête aux pieds, ne manquant pas de remarquer que cet individu inconnu n’avait strictement rien à voir avec les gens que son père recevait habituellement…mais qu’il ressemblait étrangement aux personnages de ses livres d’aventures ! C’étaient des livres remplis de péripéties et d’histoires merveilleuses, des livres que sa mère lui avait offerts, disait papa. Des livres que désormais il savait lire seul et, bien qu’il les connût presque tous par cœur, il ne se lassait pas d’en lire quelques pages chaque soir. Il en choisissait un, l’ouvrait, contemplait un instant les gravures, puis se mettait à lire avec concentration. Et voilà qu’un aventurier débarquait le jour de son anniversaire ! C’était peut-être son cadeau ? Il était intérieurement tout excité. Et pourtant rien ne transparaissait au dehors : il termina sa bouchée avec application pour ne pas s’étrangler, s’essuya la bouche avec le coin d’une serviette, puis cessa de fixer Drake pour se tourner vers son père :
« Qui est-ce ? - C’est…hum… - Drake Calahaan ! Pour te servir, matelot ! »
Ce disant, le corsaire fit un pas en avant vers Théotim et le salua en soulevant un tricorne invisible.
« Ce monsieur apporte un cadeau de la part de ta mère, » dit Marc en allant s’asseoir à côté de son fils pour lui donner son paquet et sa lettre. ‘Je lirai la mienne plus tard…’ songea-t-il en glissant dans la poche intérieure de sa veste le pli qui lui était destiné.
Théotim avait tressailli en entendant le mot ‘mère’, et commença immédiatement à défaire le paquet. Mais, ce faisant, il continuait de jeter des regards curieux sur Drake, car il était interloqué par la présence de ce livreur étrange – un livreur qui ne repartait pas une fois le paquet livré, et qui, surtout, avait des allures de bad-boy-aventureux-tu-peux-pas-test-comment-j’ai-trop-la-classe. Drake, de son côté, se sentait quelque peu déplacé au sein de cette scène familiale, d’autant plus qu’il ne comprenait pas tout ce qu’il se passait, son vocabulaire en Hérian étant assez limité. Il avait donc fait quelques pas en arrière, et se trouvait désormais assez près de la jeune servante de la maison…qui rougissait plus que jamais sous le regard insistant du pirate.
« Les aventures de…Sim-bad le Marin, déchiffra Théotim. Tu as vu papa ? Ma mère m’a envoyé des livres, et je peux les lire tout seul… ! - C’est bien mon grand, fit Marc avec un sourire tout en ébouriffant les cheveux blonds de son fils. - Est-ce que je peux aller le lire tout de suite ? - Tu n’as même pas fini ton chocolat !... - Ah…oui. Je peux le manger dans ma chambre en lisant ? demanda-t-il en levant vers son père des yeux pleins d’un espoir scintillant. - Eh bien…je suppose que oui ^^’ Après tout c’est ton anniversaire ! - Merci papa ! »
Théotim embrassa son père, attrapa son livre et son chocolat, descendit de sa chaise et… Il s’arrêta aux pieds de Drake.
« Vous connaissez ma mère ? demanda-t-il. - Oui, c’est une amie à moi. Théotim fixa intensément les yeux bleus de Drake. - Et elle va bien ? - Très bien. - Est-ce qu’elle est gentille ? - Très gentille. (huhu) - Et vous vous êtes un aventurier ? - Je suis un corsaire. - Cool… » souffla Théotim. Il observa encore un instant Drake et son accoutrement, puis partit soudain en courant vers sa chambre. Marc le regarda s’éloigner avec une légère amertume. Elle était absente mais lui volait quand même la vedette… Enfin, il espérait que son propre cadeau plairait à Théotim lorsqu'il lui offrirait à midi. D’un geste, il invita le corsaire à s’asseoir avec lui ; ce que Drake fit sans vraiment savoir pourquoi Marc le gardait chez lui.
« C’est vrai, elle va bien ? - Très bien, je vous assure ^^’ - Hum… »
Marc sortit la lettre de Maxine de sa poche et la parcourut rapidement, sans vraiment en lire le contenu, cherchant juste à savoir s’il y avait dedans un mot concernant le corsaire qui était assis en face de lui – corsaire qui avait d’ailleurs une mine quelque peu perplexe... Marc s’arrêta sur un ‘PS’ qui avait semble-t-il été ajouté à la hâte au bas de la page : « J'ai un rdv avec Velázquez dans quelques jours. Drake est celui qui m'a permis de le retrouver... » « Velázquez… ? » murmura Marc en même temps qu’il se souvenait d'où venait ce nom. Velázquez, bien sûr. Corte-Velázquez l’alchimiste. Celui qui pourrait déchiffrer les manuscrits. Le compagnon de Jézéquel Fvzeu…Fzi… - bref, un nom improbable. Il leva les yeux vers Drake.
« Alors comme ça...vous connaissez Esteban Corte-Velázquez ? »
Le visage de Drake se figea soudain. Pas ça. Pas lui. Pas Estéban. Pas le pirate roublard, le filou, le coquin qui le narguait sans cesse ! Le brigand malpoli, le flibustier mystère, le pillard au bandeau noir, la fripouille d’Oxley Circle ! Non, pas ça. Pitié pas ça. Pas lui. Pas...........l’homme qui pouuuue !! ‘0_0 ! |
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