Le printemps était enfin de retour, les jardins commençaient à verdoyer, les oiseaux revenaient de leur long pèlerinage et le froid laissait place à la chaleur du soleil.
Diane avait réussi à passer un nouvel hiver , heureusement pour elle, elle avait pris ses précautions pour ne pas tomber malade durant cette saison.
Tous les matins en se levant elle arrosait un petit rosier qui avait poussé non loin de sa cabane, puis faisait une toilette rapide.
Ce mois-ci, elle réussit à économiser un peu, et, tout en faisant le ménage dans sa petite cabane elle s'imaginait être dans une de ces maisons luxueuses comme elle en avait vu les images sur les panneaux des stations de tram'. Dans ses pensées les plus folles, elle se voyait acheter l'une de ces villas. Bien entendu la pauvre petite ne savait pas qu'avec le peu d'argent qu'elle gagnait, elle devrait attendre dix vies avant de pouvoir atteindre ce rêve.
Enfin après une sieste bien mérité la jeune femme revint à la réalité, il fallait qu'elle se rende a 18h chez le tavernier de la Spiazza proche des quais, même si la plupart des clients, les marins, lui faisait des propositions douteuses à cause de leur long périple en mer, elle gagnait un peu plus là bas et se faisait raccompagner par le fils du patron jusqu'au quartier des docks.

Bref il était 17h et la chanteuse s'était vêtie de sa robe la moins abimée, elle mit son châle et partit en direction de la taverne.
Après avoir marché quarante-cinq minutes, elle arriva enfin à destination, le tavernier l'accueillit dès son entré dans l'établissement :

« Ho ! Ma petite Diane, toujours en avance !
- Oui Monsieur (elle sourit)
- J'espère que tu as mangé aujourd'hui, il risque d'y avoir du monde, la plupart des pêcheurs sont arrivés ce matin.
- Euh … (son visage prit une couleur rougeâtre)
- Comment tu as fait pour passer l'hiver comme ça … Passe rapidement en cuisine, si il y a quelques restes de ce midi sers-toi.
- Merci (elle le salua)
- Dépêche toi tu commence dans 10 minutes !
- Oui Monsieur !
- Et appelle moi Georges je te l'ai déjà dit 100 fois !
- D'accord Monsieur ! Georges ...(dit-elle timidement) »

Après avoir mangé un ou deux bout de pain caoutchouteux, elle jeta un œil à l'intérieur du bar, une bande de matelots, pas des pêcheurs à ce qu'elle pouvait voir, faisait un sacré bordel dans le fond du bar, et une femme d'allure plutôt forte courtisait tout les hommes de la taverne en essayant de vendre ses « charmes » en espérant ne pas rentrer bredouille, elle se dandinait et les serait tellement fort dans ses bras qu'on pouvait presque lire sur le visage de ses victimes « Au viol », ce petit numéro laissa échapper un sourire aux lèvres de la jeune chanteuse.



Il était enfin 18h, Diane entra sur la petite scène et commença a chanter des chants populaire, la taverne devenait silencieuse et même le petit groupe de surexcités se calma pour écouter sa voix angélique ...

Ses hommes (et sa femme... non, attendez, c'est douteux de dire ça comme ça ! Oubliez) avaient bien mérité une petite pause loin du Leborean. Une soirée à se saouler, ils en avaient déjà connu plein, mais c'était toujours plus sympa de se bourrer la gueule sur le plancher des vaches ! Comme ça on risquait moins de se mettre à vomir à cause du ressac constant des vagues contre le bateau. Et puis, il y avait les filles... qu'on trouvait rarement à bord d'une nef corsaire. Par contre, Drake regretta vite d'avoir laissé Murielle sortir avec eux ; la voilà maintenant en train de draguer tout ce qui bougeait (j'ai bien dit tout, que ce soit le barman ventripotent avec des morceaux de lard coincés dans sa barbe, ou le jeune matelot encore novice dans le domaine marin, si innocent et déjà assaillit par la pire des nymphomanes de RH... ô joie).
Soupirant, il se garda pourtant bien de lui faire des remarques. Il n'avait pas envie de redevenir l'objet de tous ses fantasmes, à cette vieille lubrique ! Le sacrifice d'un autre en devenait presque pardonnable...

La taverne de la Spiazza était bondée. La nuit tombait doucement sur les quais, et au fur et à mesure que la lumière du soleil déclinait à l'horizon, les chants joyeux des marins montaient en crescendo. Ca irritait les tympans, m'enfin, s'ils s'amusaient, c'était le principal, se disait Drake en sirotant pensivement sa bière. Il était assis dans un coin, celui réservé pour son équipage, puisqu'ils avaient pris l'habitude de venir ici à chacun de leur retour du grand large, en compagnie de Frey, Kendan et Benach, tous les trois peu intéressés par le tapage que faisaient leurs camarades. Léon avait supplié son capitaine pour qu'il vienne aussi, mais celui-ci avait refusé net, comme à chaque fois qu'il lui demandait, le petit filou ! Bien qu'il évoluait dans un monde d'adultes, le jeune rookie n'était pas encore majeure ; Drake n'avait aucune envie de le retrouver noyé dans une flaque d'eau parce qu'il n'aura pas tenu un petit verre de panaché.
Tout à coup, le silence se fit dans la salle. L'ambiance se fit plus tamisée encore et toutes les têtes étaient tournées dès à présent vers une petite estrade, installée dans un autre coin. Une magnifique jeune fille (en fait c'était limite si Drake ne jouait pas les loups de Tex Avery...) était en train de chanter merveilleusement quelques chants populaires. Les marins les plus bourrus s'étaient transformés en agneaux, comme si les chants de la blondinette avaient un quelconque effet magique sur leur nature d'ours en rut...
Le corsaire fit signe au tavernier. Ce dernier s'approcha, tout en frottant une chope avec un torchon sale, et se planta devant lui, le regard un peu morne mais pas méchant.

- Qui est cette charmante demoiselle ? demanda Drake en pointant du menton la chanteuse.
- Diane Monceny, M'sieur Calahaan. Vous lui voulez quequ'chose ?
- Rien de répréhensible, je vous rassure. Merci bien, vous pouvez retourner à vos poivrots, mon brave.

Le patron ne se fit pas prier, laissant Drake à ses pensées... sans doute fort douteuses. Le corsaire n'arrivait pas à détacher son regard de la jeune fille, le menton appuyé sur une main, tandis que ses compagnons de tablée le fixaient lui, prêts à le retenir s'il lui prenait l'envie d'aller enquiquiner Diane.

La jeune femme avait achevé son premier chants, un tonnerre d'applaudissement et de sifflement firent tremblée les murs de la taverne, puis sa voix se fit entendre à nouveau et le calme revint aussitôt. Un homme à la chevelure brune qui accompagné la bande de surexcité du fond ne la lâcher pas du regard, elle se contenta de l'éviter pour ne pas être déstabilisé.

Une heure … Puis deux heures de chants, la blonde commençait à avoir du mal à tenir debout, La musique avait absorbée ses dernières forces et le manque de nourriture commençait à ce faire sentir, il était temps d'en finir, après tout elle avait chanté un peu plus longtemps sous la demande du publique.
Bref, c'était l'heure du finale, ce que les marins appellent « le chant des sirènes » car, bizarrement, la plupart des spectateurs sont tellement absorbée par ce chant qu'ils en oubli ce qu'ils font. C'est le moment préférer des taverniers (les clients ne faisant pas attention à leur commande prennent sans s'en rendre compte ce que conseil le tavernier, en gros ce qui coute le plus cher.)

Une fois terminé, la chanteuse salua brièvement son publique puis sortit de la petite scène pour s'écrouler, à bout de force, sur une chaise proche. L'ambiance habituel repris peu à peu son territoire et la voix angélique laissa place aux rires et aux braillements des marins. Certains vinrent la félicité et tentèrent une approche plus ou moins subtile espérant manger avec elle, tendis que d'autre lui faisaient les fameuse proposition douteuse, mais ils repartirent tous bredouille. Elle finit par ce lever et rejoindre le bar :



- Voila j'ai finit !
- Merci ma p'tite, attends deux secondes, je sert le client là bas et j'te payes !
- D'accord ! (sourire)

La jeune femme se retourna pour jeter un coup d'œil à la taverne qui s'était un peu vidé, elle scruta du regard l'ensemble de l'établissement espérant trouver une ou deux pièces oubliées sur une table ou à terre, son regard finit par croisée celui de l'homme à la chevelure brune qui continuait de la fixer depuis son premier chant, elle se retourna aussitôt, gênée :

- Dites-moi, qui c'est le brun au fond ?
- Hum ? Tu t'intéresses aux hommes toi maint'nan ?
- Non non ! (elle rougit) mais il me regarde depuis tout à l'heure...
- Haha ! C'est le cap'taine Calahaan, un corsaire ou pirate... Ou un truc dans c'te branche là... Si mes souvenirs sont bons, son vaisseau c'est le Leborean ou quelqu'chose comme ça … (il déposa une petite bourse devant la jeune femme) voilà pour toi, comme t'as l'air épuisé et que les affaires ont bien marchés ce soir, je te laisse prendre un repas gratuit !
- D'accord merci Mons... Georges …
- De rien ma p'tite ! J'te sers comme d'habitude alors !
- Oui merci !

La jeune femme se retourna pour aller à une table un peu isolée, afin trouver un peu de calme, le tavernier la stoppa aussitôt :

- Ha ! Au fait Diane, j'avais oublier mais il m'a demandé un ou deux trucs sur toi, Si jamais il te déranges j'peux le mettre dehors !
- Non ça ira, n'allez pas vous attirez des problèmes ...
- Comme tu voudra si t'as besoin …
- Merci (elle le salua)

Une fois à sa table et servit elle profita de son repas, qu'elle mangea lentement comme pour garder le goût de chaque bouchée en mémoire.

Diane cessa son chant, au plus grand désespoir des marins attablés qui hurlèrent leur dépit. Mais Drake avait bien remarqué que la jeune fille ne semblait plus pouvoir tenir debout. Une main devant la bouche et un bras appuyé nonchalamment sur le dossier de sa chaise, il continuait de la fixer avec insistance, les yeux mi-clos, comme s'il pensait à quelque chose en même temps. Il était si absorbé dans sa contemplation qu'il remarqua à peine que Diane regardait dans sa direction, à son tour. Elle était en train de discuter avec le tavernier, et à première vue, ça le concernait. Kendan le poussa du coude pour le sortir de ses pensées.

- Hhmmm... Quoi ? grommela-t-il.
- Arrête un peu de la regarder, parce que je crois que tu l'effraie.
- Sale verboden*, ricana Frey, d'humeur à être amusé par le comportement de son capitaine, ce soir. Elle est encore jeune, c'est presque une enfant. T'as pas honte ?

Drake les foudroya tous deux du regard, n'appréciant jamais qu'on critique sa façon d'être. Était-de de sa faute si cette charmante petite ressemblait à une princesse tout droit sortie d'un conte de fée ? Avec ses beaux cheveux blonds ramenés sur sa jolie tête, sa frimousse coquine (oui, il espérait fortement qu'elle le soit !) et son air innocent... En plus des courbes délicieuses et facilement discernables sous sa robe un peu... usée ?
Outré par ce qu'il venait de découvrir ("mais comment n'ai-je pas pu le voir plus tôt ?!"), il se leva brusquement, renversant sa chaise au passage, et plaqua violemment ses mains contre la table. Le bruit attira l'attention de toute l'assistance, qui se tue pour dévisager pesamment le grand corsaire.

- Euuh... Tournée générale ! lança-t-il contre toute attente, pour se sauver de cette situation particulièrement embarrassante.

Et il se rassit, l'air faussement détaché, ramenant une jambe sur l'autre et croisant ses mains sur son genou. Tout le monde était en train de brailler "vive Drake Calahaan !" et le tavernier passait à chacune des tables pour offrir le verre de bière offert. Une certaine nymphomane profita de l'agitation régnante pour s'approcher insidieusement de lui, et ce ne fut que lorsqu'elle s'assit lourdement sur la table - manquant de la faire basculer sous son poids - que Drake se rendit compte que Murielle avait fait de nouveau attention à lui. Ô misère !

- Alooooors, Capitaine, vous me semblez bien préoccupé ce soir, déclara-t-elle en bombant sa large poitrine, ce qui ne manqua pas de faire grimacer le corsaire.
- Ce n'est que ton imagination, très chère Murielle. Retourne donc em... embellir l'espace des jeunes marins que je vois là-bas, tu as l'air de leur manquer.
- C'est vrai ? *_*
- Ouiiiiii (grand sourire blancheur immaculée)
- Huhuhu ~ !
Et elle s'éloigna en trottinant, une attitude qui n'allait certainement pas à une femme de son âge (et de sa corpulence). Les fameux "jeunes marins" du coin opposé au leur n'avaient pas l'air franchement ravi de voir revenir l'écrivaine perverse (ils paraissaient même carrément horrifiés). Drake tourna la tête pour éviter de croiser leur regard incendiaire. Il nota mentalement que ce serait judicieux de partir un peu plus tôt ce soir.
Par la suite, son attention se reporta sur la jeune chanteuse qui mangeait - seule hum hum - dès à présent. C'était une chance pour lui ! Comme si de rien n'était, il se leva, les bras croisés derrière le dos, sifflotant innocemment, regardant par-ci par-là tout en se dirigeant visiblement vers Diane. Kendan et Frey manquèrent de s'étouffer en le voyant s'asseoir près d'elle, tandis que Benach ne souleva qu'un sourcil équivoque, comme pour dire "ça y'est, la bête est en chasse".
Du côté de Drake, qui se tenait appuyé sur ses deux mains face à la jeune fille, un peu perturbée, il n'y avait aucun danger à percevoir. Juste un homme curieux d'en savoir plus sur une magnifique demoiselle qui avait tout pour réussir mais qui, visiblement, menait une dure existence. Il voulait comprendre comment et pourquoi elle en était arrivée là.

- Bonsoir, dit-il avec un sourire charmeur (et qui se voulait rassurant), vous vous nommez Diane Monceny, c'est bien ça ?
- O... Oui, répondit-elle poliment, malgré sa gêne. Que puis-je faire pour vous... Monsieur... ? (elle feignait de ne pas connaître son nom, car sinon il aurait trop content)
- Drake. Drake Calahaan, corsaire de son état. Pour vous servir, ravissante demoiselle.

[* vicieux en allemand... enfin en Noguera]

« vive Drake Calahaan ! »

Malgré la concentration avec laquelle la jeune femme mangeait son repas, ces mots la sortirent de ses pensées, « encore lui » pensa -t-elle sans y faire plus attention. Une ou deux minute plus tard le tavernier servit une bière fraiche à sa table « De la part de Calahaan, tournée générale » elle l'aurait refusé dans d'autre circonstance mais comme ça ne la concernait pas spécialement, elle remercia simplement son serveur et bu une ou deux gorgées avant de retourné à son repas.
Poulet, pomme de terre, recouvert généreusement d'une sauce épaisse de couleur brune, « sauce au poivre ou quelque chose comme ça » se dit-elle. Elle repris généreusement une nouvelle bouchée quelle mastiqua jusqu'à ne plus en sentir le goût. Puis s'en suivit une autre gorgé de bière et ainsi de suite. Il en fallait pas plus pour la rendre heureuse, la jeune femme ne pouvait s'empêchait de laisser paraître un léger sourire qu'elle cacha timidement au autres personnes peuplant la taverne.

Un sifflement, des pas, une ombre... Diane leva les yeux lentement, la bouche encore pleine... Une apparence masculine, des cheveux long et brun, une regard plus ouvert mais le même qu'au début de soirée... Drake Calahaan....



« Bonsoir, dit-il avec un sourire charmeur (Ce qui avait quelque peut irrité Diane qui mangeait un repas jusqu'alors tranquille), vous vous nommez Diane Monceny, c'est bien ça ? »

Et voilà...Elle qui pensait s'être débarrasser de tout les gêneurs potentiel après son chant, se retrouvait à nouveau dérangé et en plus en plein repas (Notons que si Diane aurait été un animal elle aurait grogné puis mordu le gêneur afin le faire fuir et être tranquille avec gamelle).

-O... Oui, (répondit-elle manquant de s'étouffer en avalant sa bouchée). Que puis-je faire pour vous... Monsieur... ? (elle feignait de ne pas connaître son nom, voulant sans doute ne pas créer de problème au tavernier)
- Drake. Drake Calahaan, corsaire de son état. Pour vous servir, ravissante demoiselle.

« Pour vous servir ravissante demoiselle » … Sans doutes que pour la classe moyenne cette phrase était magique aux oreilles des ces jeunes demoiselles, mais un repas refroidissait et l'appel de la nourriture se faisait de plus en plus fort …

- Ravissante ? Monsieur... Drake, vous feriez mieux de vous occupez de votre femme…Elle sème la panique dans toute la taverne et fait fuir les clients ...
- Ma femme ? Qu …
- Oui Là-bas .

Diane pointa du doigt Murielle. Aussitôt un ricanement d'homme se fit entendre, le groupe de matelot qui accompagnait Drake depuis le départ c'était approché discrètement de la table ou s'était installé Diane et son nouvel « inviter » pour entendre leur conversation.
C'était le premier avertissement de la blondinette, en cyber on aurait sans doute traduit ça par « dégage co**rd » mais l'alchimiste jeta un regard noir a son groupe de matelot, puis commanda un repas au tavernier avec de quoi boire... La conversation risquait d'être longue ...

« Ravissante ? Monsieur... Drake, vous feriez mieux de vous occupez de votre femme… Elle sème la panique dans toute la taverne et fait fuir les clients ... »

Après qu’il ait murmuré une réponse automatique, les rouages de l’esprit de Drake finirent par lui faire comprendre le sens exact des paroles de la jeune chanteuse. Il s’immobilisa, interdit, la bouche à demi ouverte alors qu’il était incapable de répondre quoique ce soit de plus. Alors qu’il demeurait inexpressif à l’extérieur, en son for intérieur il faisait plutôt cette tête-là >>>

Il était scié, complètement SCIÉ. Désormais plongé dans l’univers de ses pensées (parce que ce ne serait pas convenable de le faire en public, surtout pour un homme aussi bien éduqué que lui) il ne cessait de hurler « WTFMAISQUOIQU’ELLEADIT ?!! », puis se mettait à vomir toute l’horreur que lui inspirait la vision de lui marié à une femme telle que Murielle. Cette… vieille PEAU, SA FEMME ?! Il eut tout à coup envie d’aller se pendre au plus grand mat de sa nef. Non, mieux valait faire tout exploser avec son alchimie instable, et peu importait qui se trouvait à l’intérieur de la taverne.
Sentant bien que l’état psychologique de leur capitaine n’allait pas en s’améliorant, Kendan et Frey s’approchèrent discrètement de lui pour l’épauler dans cette dure épreuve (Kendan aurait voulu sauter sur la chanteuse pour lui hurler à la face : « mais tu ne mesure pas la stupidité de tes paroles, GROGNASSE !! » cependant il parvint à se maîtriser pour éviter de faire des vagues, ça n’arrangeait pas la situation). Les ricanements qui s’élevaient un peu partout dans la salle n’améliorant pas son mental, ils se retournèrent dans un même ensemble effrayant vers l’assemblée de marins ivres et moqueurs pour leur jeter un regard des plus meurtrier. Cela fut efficace car aussitôt tous les poivrots se détournèrent de la scène, revenant à leur chope et à leur écuelle pourtant presque vides.
Les deux compagnons décidèrent eux aussi de revenir à leur place, estimant que leur capitaine était assez grand pour se dépatouiller de son mental dévorant.

En effet, Drake ne tarda pas à émerger de son mutisme horrifié, comme par magie. En fait, il venait d’occulter le souvenir douloureux des paroles de Diane dans un instinct d’auto protection mentale (et physique, parce que plus tard il aurait beaucoup pleuré). C’était comme s’il ne s’était rien passé. La jeune femme le remarqua bien quand elle le vit s’asseoir quand même à sa table, après avoir commandé un repas et à boire.
« Retour au point de départ » soupira-t-elle pour elle-même.
Heureusement pour le corsaire, Murielle n’avait pas compris toute l’agitation régnante, trop occupée à attirer le mâle dans ses filets de « couguar ». Elle leur avait proposé à tour de rôle de venir « boire un coup » sur le Leborean, un sourire trop innocent pour être vrai sur les lèvres. Mais chacun ayant saisi la subtilité de l’autre message qui se cachait sous cette demande, ils avaient tous refusé, au plus grand désespoir de l’écrivaine. Même le plus jeune des marins présents à la taverne ce soir avait décliné son invitation, car même dans toute sa grande naïveté, il connaissait la réputation de la vieille femme et comprenait bien que ce n’était pas juste un « coup » à boire qu’elle proposait.

Mais revenons à notre corsaire préféré (mais si mais si), installé confortablement sur sa chaise, après avoir enlevé son lourd manteau de capitaine (la classe !) et choisit d’offrir son plus beau sourire à la demoiselle. Contre toute attente, il la laissa finir son repas tranquillement, l’air bienveillant. Il avait bien vu que la jeune chanteuse avait besoin de manger. Le tavernier arriva ensuite pour le servir lui, sans avoir oublié de lui jeter un coup d’œil évocateur, de l’air de dire « toi, si tu touche à Diane, t’auras pas intérêt à remettre les pieds ici la prochaine fois ». Mais Drake l’ignora superbement, tripatouillant sa fourchette machinalement en attendant que Diane finisse. D’un autre côté le barman savait parfaitement que le corsaire était un homme civilisé, du moins bien plus que la plupart des pochtrons réunis ce soir. Il tourna donc les talons, son plateau sous le bras, estimant qu’il serait plus judicieux de surveiller le grand bellâtre de loin.
Une fois qu’ils furent seuls, Drake se pencha légèrement vers Diane et débuta la conversation arrêtée un peu plus tôt.

- Loin de moi l’idée de vous importuner, Mademoiselle, mais je tenais à vous dire que j’ai été ébloui par votre merveilleuse voix. Je n’avais jamais entendu plus magnifique mélodie jusque-là, j’en suis encore tout ému.

Voyant qu’elle ne répondait pas, un peu gênée et hésitante, il continua sur sa lancée :


- Je vous assure que mon intérêt pour vous n’a rien d’inconvenant. Je suis simplement curieux de vous connaître un peu mieux, car j’aimerais savoir pourquoi une aussi jolie jeune femme que vous, et possédant un don aussi remarquable, semble pourtant vivre dans un univers qui ne lui correspond pas.

[Hrp : bon je sais pas si c'est mieux que le premier jet, mais en tout cas je ne ferais pas mieux]

« Retour au point de départ » soupira-t-elle pour elle-même.

En effet, la jeune femme vu son premier avertissement se réduire à néant, ce type était du genre tenace et à ne pas lâcher prise, le genre d'homme que l'ont pourrait comparer à un « prédateur » ne lâchant pas sa proie avant de l'avoir dévorée …
Elle nota également que parler de l'aguicheuse du bar n'était pas conseillé, voir dangereux, elle comprit aussi le coup de poignard morale (non voulu) donné en la personne de Drake Calahaan.

A son grand étonnement, il ne parla pas du repas, la jeune femme mangea donc tranquillement sans être trop dérangé par cet homme qui la fixer malgré tout, dans les yeux (et dans son décolleter). Le tavernier vint le servir , tout aussi protecteur qu'il est en vers son employée préférée, il jeta un regard à Drake, un regard que Diane ne sut déchiffré, sans doute des choses d'hommes, il partit sans ajouter un mot... Diane en conclut donc que Drake Calahaan était un homme tout à fait respectable pour que le tavernier l'autorise à rester manger avec la jeune femme (et il ne puait pas comme la plupart des marins peuplant le bar).
Elle continua son repas sans prêter plus attention au corsaire avec qui elle partageait sa table, elle remarqua tout de même qu'il n'avait pas d'appétit, vu la façon avec laquelle il plantait sa fourchette par ci par là et ne prenant que de petite bouchée de temps à autre, la chanteuse devina qu'il attendait simplement qu'elle finisse son plat...
Et effectivement à peine son assiette vidée et sa bouche essuyé que l'homme revint aussitôt à la charge :

- Loin de moi l’idée de vous importunez, Mademoiselle, mais je tenais à vous dire que j’ai été ébloui par votre merveilleuse voix. Je n’avais jamais entendu plus magnifique mélodie jusque-là, j’en suis encore tout ému.

Diane avait déjà entendu ce genre de phrase un millier de fois, mais elle aimait tout de même ce genre de compliment et se contenta de prendre un air gênée pour le laissait continuer :

- Je vous assure que mon intérêt pour vous n’a rien d’inconvenant. Je suis simplement curieux de vous connaître un peu mieux, car j’aimerais savoir pourquoi une aussi jolie jeune femme que vous, et possédant un don aussi remarquable, semble pourtant vivre dans un univers qui ne lui correspond pas.

Un univers ne lui correspondant pas ! Un univers … La blonde jeta un regard noir, profondément irrité par les propos qu'elle venait de recevoir... En effet cet univers ne lui convenait pas et ne convenait à personne d'ailleurs, mais c'était dans celui-ci qu'elle avait grandi ! On ne choisi pas ou on nait ! On ne choisi pas ses parents ! On ne choisit pas d'être riche ou pauvre lorsqu'on est qu'un enfant ! Voilà ce qu'elle aurait répondu... Mais revenant bien vite à la réalité, tel une gifle douloureuse, elle baissa les yeux, puis la tête... le corsaire avait raison, après tout elle n'était qu'une pauvre fille ... petit à petit elle se sentit rabaisser... détruite... humilier...

- Mademoiselle ? Ai-je dit quelque chose de mal ? Veuillez me pardonner si tel est le cas ! Sachez bien que je ne voulait que vous montrez l'admiration que je vous porte !

Petit à petit ses larmes montèrent aux yeux, la tête toujours incliné touchant presque le bord de la table... Elle repensait à son rêve fait le matin qu'elle ne pourrait jamais réaliser, au rosier qu'elle arrosait chaque jour et qui fanait malgré tout le soin qu'elle lui portait, à sa cabane humide et froide ou elle dormais à même le sol... à la chouette qui l'avait battu durant toute son enfance, à ses parents inconnu … Elle essaya timidement ses larme qu'elle tentait d'empêcher de couler...
C'est alors, au moment ou elle allait fondre en larme, que la table se leva brusquement, frappant de plein fouet le nez de la blondinette manquant de faire glisser les couverts et assiettes qui s'y trouvait !

Ce choc sortit Diane de ses pensées, des larmes toujours aux yeux mais des larmes de douleur cette fois, la table repris son équilibre, la jeune femme leva peu à peu les yeux, et vu un forme imposante ! Un mastodonte !?... Que dis-je un rock !!?... Murielle !!?
En effet la fe... la fem... L'homme efféminer c'était installé devant son capitaine les jambes croisées donnant un air sexy, elle/il gonfla sa poitrine d'air pour faire ressortir cet dernière et posa sa main de façon aguicheuse sur la table … (Diane n'en est pas sur mais elle cru entendre un ronronnement...)
La fe... fem... (j'y arriverait pas désolé) la chose avait sans doute vu son capitaine faire pleurait une jeune femme, peut-être pensait-elle/il que le sex-apeal de son capitaine était tellement puissant que les femmes en pleuraient, peut-être pensait-elle/il faire l'objet de cet expérience extrêmement douteuse que je ne peut citer en présence de mineur (Diane), elle ne trouva rien de mieux a dire que :

« Faites-moi pleurer mon capitaine !! »

« Faites-moi pleurer mon capitaine !! »

Un cheveux sur la soupe. Je répète, un cheveux sur la soupe… ou plutôt une grosse mouche poilue.
Sous le choc, Drake fixa Murielle d’un air ahuri, s’étant au préalable bien reculé de la table, qui n’avait pas l’air de pouvoir supporter plus longtemps le poids de la comptable. Diane quant à elle ne disait rien, sagement éloignée elle aussi, les mains croisées sur ses genoux. Elle se frotta le bout du nez légèrement endolori par l’attaque de la table qui s’était soulevée quand le gros popotin de Murielle s’était posé dessus. Remarquant cela, Drake fronça les sourcils, n’appréciant pas qu’une jolie jeune fille telle que Diane se retrouve le nez rougi par un méchant bobo. Il se leva puis croisa les bras d’un air impérieux. La comptable ne bougea pas pour autant, les yeux pétillants d’un fantasme qu’elle seule désirait connaître.

− Murielle, voudrais-tu bien t’excuser auprès de cette demoiselle, s’il te plaît ?

La vieille femme ne fit que lui jeter un bref coup d’œil jaloux, pour se reporter de nouveau sur son capitaine.

− Oh, elle s’en remettra voyons ! * cile cile * Moi aussi je suis parfaitement capable de pleurer, hu hu. Allez, capitaine, je n’attends que vous pour vous le prouver.

Peur. Elle avait l’œil torve et un léger sourire… révélateur du fin fond de ses pensées les plus lubriques. Ne sachant trop comment réagir, Drake demeura un instant bouche bée, le doigt en l’air, et quand il voulut enfin dire quelque chose, un grand choc le coupa dans son élan. En se retournant, il vit que plusieurs marins s’étaient rapprochés, leur figure mal rasée laissant transparaître une profonde… irritation. L’un d’eux avait apparemment abattu l’une de ses pattes d’ours imbibé sur une table proche afin d’attirer leur attention. Eh bien, c’était réussi.

− Messieurs, que signifie la vague de ressentiment qui semble émaner de vous ? s’enquit le corsaire, nullement impressionné.
− Cette… femme, répondit le premier homme en pointant du doigt Murielle (moa ? * cile cile *), nous en avons assez de ses agissements douteux !
− Ouais ! intervint un autre, on veut plus d’elle dans la taverne ! Y’en a marre de ses plans dragues bidons ! On veut des vraies femmes nous !
− Dehors la morue ! grogna un autre.
− À bas la vieille pieuvre ! beugla encore un autre.
− Les thons c’est bon pour les…

CLACK

En deux enjambées rapides, Drake avait rejoint la troupe de mécontents et désormais il pointait son pistolet à silex sur le front de celui qui allait oser rajouter une insulte.

− Okay, les gars, vous allez me faire le plaisir de vous la boucler, dit-il dans un étrange sourire qui n’avait rien de sympathique. Je ne vous permets pas de dire un mot de plus sur ma comptable…
− Oh, Drake ! s’exclama l’intéressée en ouvrant de grands yeux surpris et émerveillés (elle était presque au bord de l’évanouissement de bonheur, en fait…).
− Il n’y a que moi, continua le grand brun en l’ignorant, je dis bien, il n’y a que moi qui ai le droit de l’insulter, c’est compris ?!
− Ca… Capitaine :’’’’)

Des grognements s’élevèrent. La bande d’insatisfaits n’étaient autres que des pirates déguisés en marins, parce qu’ils avaient voulu s’infiltrer dans l’un des endroits que Calahaan fréquentait le plus, afin de pouvoir le toucher de près sans qu’il ne s’en doute vraiment. Mais le corsaire n’était pas un imbécile ; depuis deux mois que ces matelots de bas étage avaient débarqué dans cet établissement, buvant comme des trous et faisant semblant de ne pas se soucier de Drake, ce dernier avait bien remarqué leur petit manège. Après tout, la discrétion ne faisait pas partie de l’apanage du pirate de base. Ils avaient été assez bêtes de ne pas cacher leurs armes sous leurs vêtements ! Aucun marin appartenant à des bateaux de marchands n’en possédait, parce que c’était aux corsaires de s’occuper de la défense des négociants. Ou du moins, ils n’avaient jamais sur eux tout un attirail de couteaux dentelés et d’arquebuses usées par le temps.
Leur colère contre Murielle n’était qu’un bon prétexte pour enfin passer à l’action. Certes, la vieille femme avait dû accélérer la mise en œuvre de leur plan mortifère à cause de ses assauts de nymphomane frustrée, mais Drake ne lui en voulait pas. Il fallait bien que ça arrive à un moment ou à un autre. Son sourire effronté fut l’ultime déclencheur : chacun sorti sa panoplie d’armes en tout genre pour les pointer ensuite vers le corsaire, l’air mauvais.

− S’en est fini de toi, Calahaan ! aboya l’un des pirates.
− Oh non les gars, j’avais dis pas de bagarre ce soir, soupira le tavernier, essuyant machinalement une chope dans son torchon sale.
− Approchez, messieurs, proposa Drake d’un petit signe de la main, venez donc tâter de mon épée.

Il tenait celle-ci dans sa main droite, tandis que l’autre serrait le pistolet à silex, un doigt posé sur la gâchette, mais qui restait baissé. Les pirates ne se firent pas prier et se lancèrent donc vers le corsaire, beuglant des hurlements bestiaux de leur voix rauque. Avant qu’ils n’aient pu l’atteindre, Drake les arrêta d’un geste. Pris de court, ils stoppèrent net et clignèrent de leurs yeux hagards tandis que le grand brun se rapprochait de Diane. Il lui offrit son bras, l’invitant à s’y appuyer pour monter sur la table, tout cela afin de se protéger de l’offensive future de ses adversaires.



Après un vague hochement de tête pour signaler qu’elle avait compris, la jeune chanteuse s’exécuta.
Murielle attendait son tour avec impatience, et quand Diane fut enfin à l’abri, elle fondit sur son capitaine pour s’appuyer enfin sur lui (de tout son corps brûlant, owi owi), mais ce dernier se détourna subitement, la faisant ainsi manquer sa prise. Elle s’étala de tout son long sur le parquet, telle une baleine qui venait de se faire jeter par une mer impitoyable.

Drake avait demandé d’un simple regard à Kendan et à Frey de s’occuper de la protection de Diane. Ceux-ci se placèrent donc devant la table qui servait de canot de sauvetage à la jeune fille, les poings serrés et le poitrail bombé. Enfin, l’affrontement pouvait commencer. Il débuta par l’attaque d’un homme à la barbe noire, un cache œil sur le côté droit – le pirate atypique quoi ! – qui fonça sur Drake pour lui planter son sabre dans le ventre. Le corsaire s’esquiva en faisant un pas sur le côté, puis tourna légèrement sur lui-même et plaça une de ses jambes en avant, sur laquelle le barbu buta pour finalement choir un peu plus loin. Kendan abattait chaque ennemi par des clés de bras et des coups de pattes dans leurs fessiers, pendant que Frey les repoussait en leur envoyant des bombes à lacrymogène artisanales.
La taverne se transforma vite en un champ de bataille des plus chaotique. Ceux qui n’avaient rien à voir avec l’un ou l’autre camp s’étaient quand même joins aux combats, guidés bien plus par les effets de l’alcool que par un idéal à atteindre. L’un d’eux s’emporta contre Drake qui avait osé le bousculer alors qu’il était aux prises avec un Septemtrionin plutôt coriace. Le grand brun se retrouva donc à lutter contre deux hommes, et c’est ainsi qu’il en vint à tenter une folie, poussé par la pression de sa situation. Il les menaça de son pistolet et quand le Septemtrionin fut sur le point de lui sauter à la gorge, il appuya sur la détente. La balle toucha l’homme à l’épaule et alla se ficher dans le bar, cassant une bouteille de rhum au passage.
Le tavernier rouspéta, mais Drake n’y fit pas vraiment attention. Il avait remonté sa chemise blanche, dénudant le bas de son dos, et la vision de son tatouage d’alchimiste fit retourner tout le monde vers lui, l’air horrifié. Ils savaient tous ce que cela signifiait, vu que la réputation de Calahaan n’était plus à refaire sur ce sujet. Son tatouage rappelait à tous qu’il était avant tout un transmutateur… un très très mauvais transmutateur.

− Tout le monde dehors, ça va exploser ! hurla quelqu’un.

Personne ne se fit prier, tous les pirates et même les poivrots les plus cuits se ruèrent à l’extérieur de la taverne, la laissant presque vide quelques secondes plus tard. Presque vide car étaient restés Drake et ses hommes, qui se mirent à hurler de rire à la vue du résultat de la pseudo menace de leur capitaine. Cette technique était toujours aussi efficace, et Drake n’avait même pas honte de l’utiliser. Il se fichait bien d’être un mauvais transmutateur depuis longtemps maintenant. Seule la fuite des pirates comptait, et elle avait bien eu lieu ! Très fier de lui, le corsaire posa une botte sur une chaise, les mains sur les hanches et l’air triomphale.

− Calahaan, j’espère que tu payeras les réparations ! fulmina le barman derrière son comptoir.

Sans un mot, mais avec un sourire fataliste, le grand brun lui lança une bourse pleine de pièces qu’il rattrapa au vol. Kendan et Frey soupirèrent de concert : demain, ce serait hareng à l’huile pour le petit-dej’, le déjeuner et le dîner, et ce jusqu’à ce qu’ils trouvent un contrat bien payé.

Après avoir assisté à toute cette scène, Diane restait à l'écart du groupe pendant que Calahan parler des problèmes de réparation du bar.
Elle finit par ce lever, car le combat auquel elle venait d'assister lui avait étrangement rappelé son enfance, elle c'était recroqueviller derrière l'arrière garde de Drake.
Elle jeta un œil autour d'elle voyant les table fracassé et les chaises démontés, les murs avaient était abimé et la petite scénette détruite dans le combat, pour une fois qu'elle avait trouver un endroit fixe pour chanter il fallait qu'il se face détruire dans le mois ... A croire que la chance n'est pas de son coter.
Elle finit par s'exprimer, il fallait bien qu'elle survive elle aussi, les beaux jours sont de retour mais les nuits sont encore fraiche ...

"Et pour moi monsieur ? ce bar est celui ou je gagne le mieux mon sous ... "

Drake se retourna, il n'avait pas envisagé une réclamation de la part de la blondinette ... Ses matelots le dévisagea... Espérant que Drake ne lui donne pas leur dernier revenu...

"C'est à dire que ..."

"Oui j'ai bien compris, on fait de jolie parole et quand on parle argent il n'y a plus personne ... Tous les même ..."

Diane se retourna, fit un signe d'aurevoir bref à son patron puis sortit du bar les bras croisées d'un air énerver.

Une ou deux rues plus loin, alors quelle était plongée dans ses pensées maudissant Calahan, elle sentit quelqu'un la saisir par le bras, elle se retourna et vit une masse énorme, sentant un mélange d'alcool et de transpiration acumuler depuis plusieurs jours, une barbe et un cache-œil noir, un des marins qui avait combattus Drake un eu plus tôt, avant qu'elle ne puisse pousser un cri, un violent coup s'abattit derrière sa nuque puis le néant ....

Elle finit par se réveiller un peu plus tard, dans ce qui lui semblait être une cellule de navire alchimiste, elle se mis au fond de sa prison, se recroquevilla sur elle même laissant échapper quelque larme le long de sa joue...

[HRP] désolé pour le texte caca mais j'avais pas l'inspi' ^^'

− Morbleu ! Ce petit bout de femme a vraiment un sacré caractère ! lança Drake alors qu’il sortait de la taverne, suivi de près par ses matelots. Je crois qu’elle n’a pas compris que je voulais l’aider à mener une meilleure vie…
− Peut-être qu’elle est déjà contente de ce qu’elle a, fit remarquer Frey derrière lui.
− Oui… Possible. Bah ! Tant pis ! Bon, messieurs, une bonne nuit est de rigueur ce soir, demain nous avons des préparations à achever.

Les marins opinèrent d’un « Bien capitaine » général. Arrivés au Leborean quelques minutes plus tard, ils ne virent pas tout de suite la bouteille qu’on avait laissée bien en évidence sur le bastingage qui bordait l’entrée du pont principal. Aucune étoile ni aucun astre ne perçait le puit noir qu’était le ciel au-dessus de leur tête. Ce ne fut que quand Drake posa sa main sur la rampe qu’il vit enfin la bouteille dont le verre scintillait sous la lumière d’une torche voisine. Les talons de ses bottes claquèrent sur le plancher. Avec l’un de ses longs doigts, il parvint à attraper la lettre qui était à l’intérieur, qu’il lut ensuite en silence, sous les regards curieux de ses compagnons.
Drake frémit. Il y était écrit, d’une grosse écriture maladroite et tachée par quelques gouttes d’encre noire, en plus des fautes d’orthographe qui l’offusquaient considérablement :

« Ce message est adressé à Drake Calahaan, le corsaire le plus détestable de tout Range Harbor. (− Quoi, seulement de RH ?!)

Foutu marin d’eau douce, j’aurais ta peau un jour ! En attendant, je détient une nouvelle connaissance que tu t’ait fait ce soir… Une mignonette jolie comme un cœur et à la voie de pinson. Si tu veut la revoir (enfin te la faire quoi, tel qu’on te connaît !), renvoit moi un message par MIB [Message Instantané par Bouteille], que tu laissera dans les cordages qui se trouvent en face du vendeur de rhum de la Spiazza… À très vite, corsaire malouin ! »


Le poing du grand brun se referma subitement sur la lettre. La colère s’insinuait petit à petit dans ses veines et l’équipage le remarquait par son silence pesant. Kendan voulut lui prendre le message, mais Drake s’avança sur le pont dont il en fit le tour tout en se frottant le bouc d’un air indescriptible. Il s’arrêta dès qu’il fut revenu au point de départ, puis demanda d’une voix claire et grondante :

− Qu’on m’apporte une plume, de l’encre et du papier !

Comme par magie, Murielle apparut à ses côtés et présenta le matériel à son capitaine sur un plateau argenté. Avec conviction, Drake les prit, alla s’asseoir sur le bastingage, et releva une de ses jambes pour s’appuyer dessus. Il écrivit si vite que l’équipage n’eut pas le temps de faire « ouf ». Il s’était déjà relevé et mit la missive dans une bouteille amenée également par la vieille comptable.

− Léon !
− Oui cap’tain ! J’suis là ! claironna une voix d’adolescent en train de muer.
− Toujours pas couché, hein… fit Drake alors que le garçon roux s’approchait de lui.
− Jamais m’sieur !
− Et après tu oses récupérer tes heures de sommeil pendant la journée, petit bigorneau stupide… (le concerné prit un air coupable) Mais ce n’est pas le sujet ! J’ai besoin que tu fasses le messager pour moi.
− Oui cap’tain ! J’ai tout entendu, cap’tain !
− Évidemment… Allez, file.

Léon ne se fit pas prier : il choppa la bouteille que Drake lui tendit et courut sur la rampe d’accès pour disparaître ensuite dans les ténèbres du port.

− Qu’as-tu écrit ? s’enquit Kendan aussitôt après.
− Tout simplement : « Que veux-tu, forban ? »
− Ah bah oui, au moins c’est clair.
− On a pas le temps d'écrire des romans ! Ce genre d’individu ne mérite aucune considération de ma part.
− Qu’est-ce que son message disait ?
− Le capon (lâche) a attrapé la petite Diane dans ses filets! Et cette signature… Je sais qu’il était là à la taverne, et je l’ai même combattu ! Ce rat de cale de Jose Montero…
− C’est pas le pirate Dystrian dont tu t’es occupé il y a cinq mois ?
− Parfaitement, et il n’est pas très discret en ce qui concerne son identité. Il aurait dû se douter que je devinerais facilement que c’est lui, mais il a autant de cervelle qu’une mouette volant bec contre vent ! Maintenant je vais m’assurer qu’il se souvienne qu’il ne faut pas s’attaquer impunément à Drake Calahaan… surtout quand il y a une jolie fille impliquée !


La lettre suivante arriva dans les mains de Drake quand Léon revint de sa petite promenade sur les quais. Il l’avait trouvée dans les fameux cordages où il devait déposer celle de son capitaine. Jose Montero n’avait pas attendu de la recevoir pour faire part de ses intentions au corsaire.

« Abruti de veau coquard, tu t’attendais à ce que je prenne le temps de te lire hein ? Eh bah non !
Voilà ce que je demande, en échange de la fillette : mon second, que tu a fait emprisonné à la prison de Gian. Je te donne six heures pour le récupérer, sinon la gamine va faire joujou avec mes hommes et passée ensuite par-dessus bord. Je patienterais sur le pont du canal de l’allée des grenadiers. Lambine pas, fils de guenon ! »

JM - X

Drake explosa :

− Fils de guenon ?! MAIS MA MÈRE EST MAGNIFIQUE, FOUTREDIEU !! Kendan, Benach, avec moi ! Ce malandrin va payer pour son insolence !


Un peu plus loin du port de la Spiazza, près d’un bout de côte encore sauvage, était caché un bateau pirate répondant au nom de « Santa Maria ». La crique dans laquelle il avait jeté l’ancre était une bonne cachette, cependant il ne pourrait pas mouiller éternellement ici, car les rondes des gardes côtes des Range Docks allaient bientôt reprendre. Jose Montero, grand gaillard barbu et capitaine de la « Santa Maria », était accoudé au bastingage, son unique œil scrutant l’obscurité régnante. Un canot approchait de l’appareil. L’homme qui lui servait de messager lui remit un MIB lorsqu’il fut sur le pont. Montero émit un rire rauque quand il reconnut l’écriture en ouvrant la lettre : Drake Calahaan avait cru nécessaire de se répandre une deuxième fois… Comme si ça allait lui importer de connaître ses états d’âme !

« Cher Montero,

Je tiens à vous signaler que l’administration de l’Aere Sciutta est aussi lente qu’une tortue sur une plage de galets. Il va m’être difficile de récupérer votre camarade dans un délai aussi court, mais je me tiendrais à vos instructions afin d’éviter tout ennui à votre jeune prisonnière. D’ici là, attachez les requins qui vous servent de matelots, parce que si jamais j’apprends que l’un d’entre eux a touché Diane Monceny, ne serait-ce qu’un de ses cheveux, je vous jure sur le Code d’honneur des marins que je vous ferais la peau.

Cordialement,

Drake Calahaan. »

− Ah ah, il est toujours aussi comique, ce fichu harpailleur ! ricana Montero en froissant la lettre dans sa grosse patte, qu’il jeta ensuite à la mer.

Mais ce que ne savait pas ce capitaine pirate, c’est que le corsaire avait menti.