Suite d'ici et de là.

18h03, c'est l'heure des emplettes !
Les Range-Docks : le quartier le plus propice à faire ce genre de courses. ID pass vierge, certificat d'identité robotique, cartes de crédit, cellphone... et autres petites choses nécessaires à un passage à la citadelle. Pas très légal, certes, mais bon, tout cela aurait pu tomber dans les mains de personnes moins bien intentionnées donc ce n'est pas si grave...
Dernier détail à régler, direction consortium pour un changement de garde-robe.

Dreïdven acheta aussi des vêtements et un fauteuil roulant pliable pour Artipida.

20h, temps de recharger les batteries !
L'androïde trouva un petit hôtel avec une bonne prise électrique et se déconnecta pour la nuit, histoire d'être bien en forme le lendemain.

8h, remise sous tensions des systèmes : en avant !

L'entrée de la citadelle fut facile à trouver... et Artipida aussi. La mage que Dreïdven devait retrouver attendait devant l'arrêt de l'ae-tram et son état d'esprit était facile à deviner. Les cyber assis sur les bancs alentours tenaient leur tête appuyée dans leurs mains et leur regard traduisaient un profond ennui, ceux qui étaient debout ne tenaient pas en place, marchant nerveusement de long en large. De temps en temps, l'un deux pétait les plombs et se tapait littéralement la tête contre les parois en plexiglas de l'arrêt de tram.

- Bonjour Artipida ! J'ai acheté ça pour vous. Dit Dreidven en désignant le fauteuil et les vêtements. Avec ça nous nous ferons moins remarquer et vous vous déplacerez plus facilement.

Dreidven arriva à peine quelques minutes plus tard, en me présentant des vêtements bizarres et un fauteuil roulant fait entièrement d’une matière lisse et brillante, du plastique selon les explications qu’elle lui fournit.

Accoutrée ainsi, Artipida eu du mal à se reconnaître dans le miroir des toilettes, mais Dreidven prétendait que cela était nécessaire pour se fondre dans la population et ne pas trop se faire repérer. Ils passèrent effectivement sans problème le poste de contrôle en se faisant passer pour une handicapée et son accompagnatrice descendues dans Consortium pour quelques emplettes, sans doute aidées par le calme qui était revenu dans l’esprit d’Artipida. L’avantage de cette imposture était qu’elle devrait sans doute leur permettre de rentrer dans l’hôpital sans même qu’on les questionne sur les raisons de leur présence.

C’était la première fois qu’Artipida voyait Range Harbor de haut, et aussi la première fois qu’elle prenait l’ae-tram. Tout cela l’enchantait au plus haut point, elle reconnaissait à chaque instant un lieu qu’elle avait traversé en arrivant le matin, une place ou elle allait parfois peindre, un quartier qu’elle trouvait particulièrement beau, une rue d’où la vue sur la mer était proprement magnifique les soirs d’été. Et l’ascension continuait sans cesse, vers ce plafond métallique clignotant.

La gare d’arrivée aussi était stupéfiant : confrontée pour la première fois à une architecture cyberpolitaine, Artipida senti son imagination s’enflammer à la vue des hautes nervures de métal reliés par des vitres gigantesques, des écrans noirs sur lesquels s’alignaient comme par magie en caractères oranges les horaires des prochains tram, du sol incroyablement lisse et uni sur lequel des milliers de chaussures avançait presque sans bruit. Au bout d’une dizaine de minute, redescendant de sa rêverie abstraite où elle avait fini par s’égarer, elle se souvint de Dreidven, et se retourna vers elle pour lui demander dans quelle direction elles étaient sensées aller.

Dreïdven, elle, découvrit Range Harbor pour la première fois vu du dessus. Elle observa avec attention la géographie des lieux, notant avec ravissement la diversité des architectures et des configurations. (Les androïdes ont une très bonne vue.)Il faudrait au moins une dizaine d'année pour connaître correctement la ville entière.


(HRP : Comment ça y'a des gros nuages et on voit rien ?)

Mais pour l'instant : la citadelle.
Dreïdven retrouva cet espace à la fois familier et nouveau qui est propre aux villes cyberpolitaines. Toutes semblables, toutes différentes. Les immeubles en flèches interminables, les tramways silencieux...

- Par où allons-nous ?

Dreïdven sortit de ses réflexions et réfléchit un instant. Elle se connecta à l'intranet, trouva un itinéraire en quelques secondes, elle indiqua alors à Artipida la route qu'elles devaient prendre.

Elle continuèrent donc leur chemin. La mage affichait un regard émerveillé à chaque tournant, et l'Androïde trouvait cela amusant.
- C'est la première fois que vous venez dans une citadelle n'est-ce pas ?
- Oui. Je l'avais déjà vue d'en bas, mais ce n'est pas pareil. Je trouve ça fantastique.

Bien que la plupart des cybers handicapés se rendant à la citadelle aient les moyens de se payer un exosquelette, Artipida dans son fauteuil passait tout de même inaperçue. Elles marchaient donc tranquillement dans les rues de la citadelle, passant devant de nombreux immeubles professionnels ou résidentiels qui impressionnaient grandement Artipida.

Il tournait en rond. Au sens strict.
En rond autour de la table basse du salon de Zazou. Il connaissait par cœur chaque centimètre carré de l’appartement du psychiatre, c’était sa nouvelle prison. Il était coincé là-dedans depuis…des semaines…des mois. Au moins il mangeait mieux qu’à l’hôpital et sa carrure moyenne d’adolescent pas finit prenait progressivement le pas sur son apparence cachectique de détraqué. Les médicaments que lui donnaient Zazou ne l’empêchaient pas de réfléchir, il pouvait continuer de parler avec Néron…Ecouter les autres êtres humains lorsqu’il le souhaitait sans que leurs pensées ne le parasitent…faire une liste de ce qu’il avait envie de détruire.

Mais Alecsei s’ennuyait…
S’ennuyait tellement…
Parfois Zazou revenait avec un enfant…Un de ces petits enfants qu’il appréciait beaucoup, et à qui il faisait subir des sévices sexuelles sympathiques les menant à l’agonie. Parfois le gamin survivait, et c’était à Lui de l’achever. Oui, ça c’était marrant. Marrant.
Mais Alecsei s’ennuyait.

Il s’assit en tailleurs sur la table et regarda autour de lui. Les portes et les fenêtres étaient impossible à ouvrir, blindées et soigneusement closes par Zaihan chaque matin. Il avait bien essayé de se servir de personnes de l’extérieur…Mais il était impossible d’entrer ou de sortir de l’appartement sans les codes, sans la clé.
L’écran de l’ordinateur clignotait dans la pénombre du bureau, Alecsei pencha légèrement la tête…lumière…lumière…lumière…lumière….lumière…lumière….…lumière….…lumière….…
lumière….…lumière….…lumière….…lumière….…lumière….…
lumière….…lumière….…lumière….…lumière….…lumière….…………………lumière….Il se leva d’un bon.
Puisqu’il ne pouvait pas sortir, puisque les cerveaux des autres lui étaient inaccessibles, puisque la télé cyberpolitaine était ennuyante à mourir… et parce que Merlin avait dit que ça serait super drôle à faire… Il décida de mettre le feu au canapé en cuire noir qui lui faisait face.

***

Sortant de la cuisine, alcool à brûler à la main allumette en poche et sourire aux lèvres, il traversa le salon et se posta devant le canapé. Zaihan avait prit soin de mettre hors de porté tout objet coupant, contondant, métallique, susceptible de se transformer en arme. Même le ballet à chiotte était prohibé…Mettre de côté son nécessaire du petit pyromane n’avait pas été une sinécure et l’opération lui avait demandé plusieurs semaines de patience… Il l’avait ensuite dissimulé dans un recoin sous l’évier, planqué dans un sceau en plastique avec un vieux chiffon en guise de leurre. Son espoir initial était d’en faire un magnifique cocktail Molotov -Merlin adorerait ça…et Néron avait secoué sa grosse tête en guise de consentement…finalement psyché était la seule à ne pas être ravie par l’idée-, mais l’urgence de la situation le poussait à en revoir l’utilité.

Alors qu’il s’apprêtait à dévider sur les coussins sombre le contenu de la bouteille, une étrange impression invasive… Image…Des images…des pensées. Des pensées en image.
Il glissa son matériel dans les poches de sa veste et se tourna vers la fenêtre qui donnait sur la rue.
La Chose qui pensait tout haut se déplaçait, les images se faisaient plus rares…
Il ferma les yeux pour mieux voir. Chaos. Quelques esprits en vrac…apparemment la chose semblait avoir de l’effet. Il aurait tellement aimé pouvoir sortir… la voir … la suivre …l’écraser. Il se mit à geindre comme un gamin en fixant la porte d’entrée désespérément fermée. Puis, levant les bras au ciel il éclata de rire et se rua sur le battant, tentant de défoncer une fois de plus le blindage immuable. Quand soudain…

Noir.

Panne de secteur ? La Chose avait du détraquer un des techniciens…Les mécanismes se débloquaient les uns après les autres. Enfin, dans un chuintement, la porte d’entrée s’ouvrit.

« -Qu’est-ce que tu attends Sacha ! Sauve-toi ! Hurla l’ours en peluche.
- Ouiiiii viviviiiite ! Chantonna la fée obèse en pointant son doigt boudiné vers l’esclaier de secours.
- Ouais dépêche ! On retrouve la Chose et on la crame ! N’oublie pas l’allumette ! Conclu Merlin, en agitant la masse rose de ses cheveux bouclés. »

Alecsei se rua dans le couloir et déboucha quelques secondes plus tard dans la rue. Une foule de cyberpolitains s’agitait, tous visiblement perturbés par la panne de courrant, avarie si rare et si handicapante en la Citadelle. A quelques mètres de lui, un type fixait béatement un distributeur comme s’il découvrait l’objet pour la première fois…un type très perturbé, imbibé d’une curiosité dévorante qui ne lui appartenait pas. Quelque part dans la masse, la Chose ne devait pas être loin. Il silla dans l’immonde amas d’être humain, cherchant le penseur qui continuait à faire défiler ses idées autour de lui…

Cyberpolis, Citadelle, capitale de la technologie et de la débauche. Une architecture de verre et d’acier propulsée vers le ciel par des générateurs anti-grav. Déambulant au pied de ces monstres, Artipida tentait en penchant la tête en arrière d’en apercevoir le sommet, mais il était si haut… Elle ne pouvait que voir leurs limites se fondre progressivement dans le bleu du ciel, comme si elles continuaient ainsi jusqu’à s’évanouir dans l’infini…

Elle pensait aussi à sa mère, qu’elle n’avait pas vue depuis bientôt 17 ans, c’est à dire depuis sa naissance, et maintenant qu’elle approchait du but, elle doutait. Car sa mère était peut-être morte, et alors que ferait-elle ? La possibilité d’enfin pouvoir l’embrasser valait-elle de prendre le risque d’être forcée d’abandonner tout espoir de la revoir un jour ? Elle ne pouvait répondre autrement que par l’affirmative à cette question, mais était néanmoins torturée par le doute.

En reprenant tout a coup pied dans la réalité, elle fut surprise de voir que le cyberpolitain semblaient résister mieux que les autres à la pression mentale qu’elle exerçait contre tous les humains. Que ce soit à cause d’une apathie de leur esprit du à l’abus de drogue ou de technologie ou à parce qu’ils étaient trop concentré sur leur emploi du temps millimétré, les passants ne paraissaient pas aussi éprouvé que ceux du Range Harbor d’en bas. Malgré cela, un certain nombre s’arrêtait brusquement en passant son niveau et se mettait à pleurer. Dreidven essayait manifestement de ne pas faire attention, traçant sa route vers l’hôpital, sûre d’elle, mais préoccupée par l’influence qu’elle avait sur ceux qui l’entouraient.

Ce passage à la Citadelle ne passerait pas inaperçu.

Les autres pleuraient maintenant. Stoppant soudainement leur marche ils éclataient en sanglots lourds et insensés. Son attention s’arrêta brusquement sur une âme de plastique et la femme en fauteuil qui l’accompagnait.
L’androïde était d’une facture ancienne, Alecsei n’avait jamais eu affaire à ce type de machine, pas même dans les laboratoires du HackValley…Ce qu’il en percevait ressemblait étrangement au système cérébral humain. Il se rapprocha encore et fut soudainement saisit d’un sentiment d’angoisse qui ne lui appartenait pas, sa gorge se serait, sa respiration devenait saccadée… Les autres autour de lui pleuraient de plus belle. Il se concentra et rejeta l’intrusion qui l’avait pris de cours, reprenant le contrôle de son être.
Ce n’était pas le moment de se prendre d’une envie de parcellisation d’androïde, la Chose était là. Il contourna le duo et se planta devant Elle. Humain de base, taille moyenne, incompétence physique évidente, visage flasque. Il fit un ample geste du bras qui eut pour effet de projeter tout ce qui se situait dans le secteur à plusieurs mètres de lui et de la Chose. L’androïde qui l’accompagnait vola comme tous les autres et s’écrasa contre la paroi de verre de l’un des immeubles.
Les pensées invasives de la Chose étaient confuses, pleines de questions et prises de court. Alecsei se jeta sur elle saisissant son visage d’une main, plantant son regard dans le sien.


Le décor de la Citadelle s’affaissa aussitôt, ils étaient désormais seuls, Lui, Elle, Néron, Merlin et Psyché.
« Qu’est-ce que c’est que cette chose ? Siffla Psyché.
- Un pur esprit, prisonnier de son enveloppe grotesque. Répliqua Néron en penchant son énorme tête vers la jeune femme.
- On va te cramer ! Rahahahaha ! L’allumette, Sacha, l’allumette ! <3 »
Ignorant les conseils de Merlin, Alecsei resserra sa prise sur le visage de la Chose qui gémissait faiblement en tentant de se dégager, réduite au silence par les doigts qui s’enfonçaient dans sa chair et paralysait sa mâchoire. Elle n’était pas si extraordinaire que ça finalement… Il avait espéré rencontrer quelqu’un comme lui, quelqu’un d’avant. Mais cette gamine ne faisait visiblement pas exprès de s’étaler dans les autres. Ça lui rappelait ce qu’il était avant, à Cold-Irkoutsk, quand il poussait ses petits camarades à se mutiler pour extérioriser ses frustrations. C’était drôle, ça. Son sourire s’effondra, il était tellement déçu…
« Sachaaaaaaaaaaaaaaa… on avait dit qu’on lui foutrait le feu ! »
Il décolla ses doigts, imposant à la fille l’image de sa peau restant collée à la main du septentrionin. L’image de son visage écorché, de ses muscles mis à nus, de ses yeux crevés et de sa cervelle disséquée. Bien plus marrant que les pauvres sentiments et idées confuses qu’elle partageait de force avec les autres.
« Depêche toi Sacha, ils arrivent » Grogna Néron.

Les immeubles de nouveau, et autour de lui le chaos. Les gens qu’il avait projetés rampaient au sol, se tenant le visage à deux mains, appelant à l’aide, hurlant qu’on leur avait arraché les yeux. Certains se jetaient en courant contre les murs, brisant leurs os, se défigurant réellement. L’influence de la Chose lui offrait un spectacle des plus ravissant, une vision de l’apocalypse dans l’un des lieux les plus protégés du monde.
Plus loin d’autres cyberpolitains, non atteints par les pensées de la fille, regardaient avec effroi la scène, alors que plusieurs policiers se mettaient en faction, tentant de comprendre le carnage qui se déroulait sous leurs yeux. Un type à quelques mètres se redressa en hurlant, se cramponnant à son arme de poing, et se tira une balle dans la tête. Ça devenait compliqué…
Alecsei se tourna vers sa cible, qui tremblait le regard dans le vide, un vrai légume. Il renversa le contenu de la bouteille sur elle, s’empara de l’allumette, la craqua… et la laissa tomber.

« Yeah… burn baby, burn ! »

http://www.deezer.com/listen-2150335

La première chose qu’elle perçue étais une caresse incertaine à la limite de son esprit, un clignotement frénétique, stroboscopique, qui comme un frisson ondulait à la périphérie de ses sensations. Sans être en mesure de comprendre pourquoi, elle grelotta au passage de cette brise et regarda ses bras nus puis le ciel : le soleil inondait pourtant la rue et il n’y avait trace ni de nuage ni de vent. Incapable de trouver une quelconque explication à cela, elle dirigea vers Dreidven un regard plein d’interrogations. Sans doute parce que ses retours à la réalité étaient trop rares pour qu’elle puisse affirmer avoir une véritable expérience du réel, elle était incapable de faire le tri dans ce que son environnement lui envoyait, et c’était une particularité de plus de son esprit de s’arrêter à des faits inexplicables que n’importe qui d’autres aurait acceptés sans question. Le mystère accompagne toujours l’imprévu, chaos terriblement nécessaire dans ce monde trop bien rangé pour stimuler l’imagination. La Citadelle particulièrement étais froide, trop froide sur le plan artistique : rien ne pouvait se créer en ses murs qui portât la vie. Sa mère était morte, elle en était maintenant persuadée.

De nouveau plongée dans ses pensées, elle ne remarqua rien lorsque tout ce qui se trouvait autours d’elle parti s’écraser sur les murs des immeubles alentours. C’est en esprit qu’elle senti le frisson revenir, mais il avait prit corps, s’était renforcé, et avait trouvé une proie : elle vit le serpent s’enrouler autours de sa bulle et la serrer jusqu’à ce qu’elle vole en éclat, elle le vit ramper au sol jusque sur ses genoux, elle le vit se redresser et prendre forme humaine, elle senti ses doigts lui attraper la tête pour forcer son regard à rencontrer le sien. Alors elle contempla l’abîme qui lui tenait lieu de conscience et s’effondra sur elle-même. L’autre au contraire semblait savoir ce qu’il faisait, et rapidement il s’introduisit en elle, plein de curiosité. Mais il n’était pas seul : maintenant qu’il avait balayé ses défenses, d’autres suivaient et eux ne se préoccupait pas d’elle. Ils ne voulaient pas la connaître mais la détruire, brûler son essence et jouir des vapeurs éphémères qui envahiraient son âme à mesure que ses souvenirs se consumeraient. Elle-même ne savait qu’en penser, déchirée entre amour et haine pour ses étrangers qui foulaient aux pieds son intimité, elle rencontrait pour la première fois ses semblables, et la passion qui les animait la fascinait autant que la sensation qu’elle avait d’être possédée pour la première fois. Elle pleurait et gémissait, de joie et d’horreur à la fois, en extase devant sa souffrance, elle s’agrippait désespéramment aux bras qui la retenaient, aux mains qui lacéraient son visage.

Mais l’autre s’était lassé, elle ne l’amusait plus, alors il céda. Il l’abandonna à ceux qui dés le début savait qu’elle finirait ainsi, et pour profiter d’elle une dernière fois d’elle l’aspergea lentement d’alcool puis l’enflamma. Une explosion de chaleur, d’une intensité incomparable, en un instant ses cheveux, sa peau et ses vêtements s’enflammèrent, son corps s’arc-bouta et elle tomba au sol, nue, tandis que les flammes réduisaient progressivement tout ce qu’elle avait été à un cadavre calciné.

Vol plané spectaculaire. Impact. Choc retentissant. L'androïde chuta entourée de centaines de morceaux de verre avant de s'écraser au sol.
Elle gisait maintenant au pied de l'immeuble, figée, son cou formant un angle improbable.
_défaillance système locomotion
_activation des actionneurs 05 à 64 impossible
Les dégâts étaient importants mais Dreidven pouvait toujours voir la scène à travers ses cheveux en batailles. L'un de ses yeux restait bloqué dans un coin de son orbite, donnant à son regard un strabisme dérangeant.
_caméra 2 hors service
Malgré l'horreur de la scène, qu'elle concevait sans toutefois la ressentir, Dreidven trouvait tout cela très intéressant (comme tout ce qu'elle voyait d'inconnu). Elle avait fini par comprendre ce qu'il se passait entre les deux thaumaturges en observant la tempête d'ondes cérébrales alentours. Les pouvoirs d'Artipida multipliait donc les effets de l'esprit fou du blond. C'était plutôt simple, mais redoutablement destructeur...

Une flamme vive, brève et longue à la fois, se refléta dans l'iris artificielle de l'androïde avant de s'éteindre pour toujours. Dreidven regretta un instant Artipida, son amie d'un jour si fascinante en son genre.

N'importe quel humain aurait juré, crié ou serait resté pétrifié de peur.
Dreidven analysait la situation en droïde consciencieux, même si son impuissance créait un bug désagréable dans son système Asimov. Après une réflexion de quelques micro-secondes elle fit la seule chose possible : prévenir tout les services d'ordre et de secours.

Citation :

SITUATION D'UGENCE
-GPS (49 ° 32 ′ 78 ″ - 189° 56 ′ 00 ″ ) Holsten Street
-20 à 30 morts
-45 à 60 blessés
-prévoir cellule psychologique

Meurtrier :
-Mage thaumaturge (télépathie et télékinésie puissante)
-Extrêmement dangereux
-1,78m
-50 à 60kg
-blond
-(voir photos et vidéo)

Silence. Le calme après la tempête, à moins que ce ne soit l'oeil du cyclone. Les blessés gémissait, les témoins reprenaient difficilement leurs esprits. Tout comme le psychopathe blond qui semblait encore ailleurs. Il regardait attentivement son oeuvre avec la tête légèrement penchée sur le côté.

A défaut de pouvoir agir directement, Dreidven se connecta au réseau de sécurité pour ne pas perdre la trace du tueur et garder toujours une caméra braquée sur lui...

Suite de là
[HRP : ça commence à vite être le bordel dans les liens des rp <3)

L'équipe travaillait d'arrache-pied depuis qu'Alec s'était échappé du contrôle du médecin. Les équipements de la Hack Valley avaient profité d'une belle avancée depuis les dernières semaines, les développements des systèmes de surveillance avait donné du fil à retordre aux chercheurs et étaient mis à rude épreuve, en vérité bien avant que ces derniers aient été testés et approuvés. Et toujours aucune trace d'Alec si ce n'étaient les quelques meurtres sanglant indéterminés qui terrorisaient Range Harbor.
C'était certainement lui. Il avait été créé pour ça.
Au sous-sol de l'un des immeubles que le projet occupait dans l'ombre, les écrans et les moniteurs s'affolaient. Un message d'urgence d'un androïde avait été capté comme l'un des nombreux messages que l'équipe captait. A ceci près que lui mentionnait :

Citation :

SITUATION D'UGENCE
-GPS (49 ° 32 ′ 78 ″ - 189° 56 ′ 00 ″ ) Holsten Street
-20 à 30 morts
-45 à 60 blessés
-prévoir cellule psychologique

Meurtrier :
-Mage thaumaturge (télépathie et télékinésie puissante)
-Extrêmement dangereux
-1,78m
-50 à 60kg
-blond

L'un des scientifique s'affola et brancha la totalité des moniteurs de ses comparses sur le message et les images du robot. Zaihan accouru et fut appelé en urgence. Il dévala les escaliers alors qu'il était à l'étage au-dessus.

"Меня это заебало !!!! Bougez-moi de localiser le moindre de ses déplacements, je vais sur le terrain, Kraian, Wasilei, vous venez et vous amenez tous les hommes que vous pouvez. Пиздец plus vite bordel !!!!!"

Les camions démarrèrent rapidement et se dirigèrent en plein à l’endroit dont les coordonnées avaient été fournies et où les images avaient été filmées. Il fallait arriver arriver avant tous ceux qui voulaient mettre la main sur CKZ, le remettre en cage ou au Hack Valley peu importait, mais surtout il ne fallait pas qu’il soit tué !
Lorsqu’ils arrivèrent, quelques minutes après, un nuage de confusion baignait au dessus de la rue, les gens hurlaient, tenaient leur tête, courraient, d’autres étaient déjà morts un peu partout, ainsi les pouvoirs d’Alec pouvaient engendrer des visions collectives ? Le médecin était fasciné par l’étendue de ses pouvoirs, il ne fallait pas que son expérience échoue. Il fallait qu’il vive, et qu’il soit sous le contrôle d’Hack Valley.

Il devait être le seul à le retrouver.

Début


Ils avançaient difficilement, mètre par mètre, pris dans l’embouteillage qui interdisait la sortie du tunnel. Sur la bande d’urgence passait régulièrement des véhicules de renforts stationnés au Consortium. Enfin la voiture s’engagea à son tour sur la voie, jouant de sa plaque diplomatique pour se joindre au cortège de fonction. La lumière orange hachée laissa bientôt place au barrage de contrôle qui fermait l’accès à la Citadelle, et à l’éblouissante clarté de l’extérieur.

« Numéro d’autorisation. »

Lâcha l’officier en poste, penché sur la vitre teinté de la Phantom. Vassili retira ses lunettes et soupira, ils ne disposaient d’aucune accréditation gouvernementale, et l’envie de s’autoriser le passage à coup de silencieux était des plus difficile à contenir. Pour que la sécurité fût à ce point renforcée il fallait que le CKZ ait semé un sacré bordel… Le chauffeur négocia un instant, présentant leurs cartes de l’ambassade et le grade de Vassili, infructueusement. Au troisième « Sans numéro je ne peux pas vous laisser passer, rangez vous sur le côté s’il vous plais… », Vassili, n’y tenant plus, abaissa à son tour sa vitre et articula d’une voix forte qui relevait encore d’avantage son accent :

« Misérable petit occidental, vous n’êtes pas foutu de reconnaître une habilitation diplomatique !? Si dans deux minutes je suis encore ici je jure de ruiner vos carrières, à toi et à tes petits camarades incapables de lire! »

L’homme marqua un bref moment d’hésitation, puis disparu quelques instants dans le poste de douane. Il réapparu enfin, sous le coup d’une visible confusion, accompagné d’un officier supérieur qui exécuta un bref salut militaire :

«Toutes nos excuses monsieur l’ambassadeur. Ceci vous évitera les ennuis, le centre-ville est barré en plusieurs endroits…
- Je vois…»

Il tendit un papier sombre, marqué d’un ensemble de chiffres inscrits à l’encre blanche, que Vassili récupéra d’un geste vif avant de donner l’ordre au chauffeur de redémarrer. Une chance pour eux qu’Astray ai encore l’intelligence de confier les situations d’urgence aux douanes, et non pas à la logique froide des androïdes qui appliquaient sans discernement. Vassili se recala dans son siège, observant la foule de Cyberpolitains désordonnés que la police tentait de contenir tandis que les hauts parleurs et autres postes télévisés vomissaient des consignes de préservation en tout genre qui ne faisaient qu’accentuer l’anarchie ambiante : « Veuillez conserver votre calme » « Les agents de sécurité sont à votre disposition pour toute information » « En raison d’un incident sur les voies de tram les lignes A, 72 et 93 ne circulent plus entre les stations Université-Pont-Cyrène et le CentreVille » « Veuillez respecter les consignes de sécurité suivantes : Regagnez au plus vite les bâtiments sécurisés, éloignez vous de la bordure des voies rapides, ne perturbez pas le trafic des véhicules d’urgence… » « ….on compte actuellement plus d’une quarantaine d’intervenants sur place, les secouristes ne sont pas encore arrivés et un brouillard d’origine inconnu s’élève actuellement sur Holsten Street qui… ».

« Quelle admirable préparation aux situations de crise !
- Un nouveau barrage, kamarad.
- Ces imbéciles de dermokrat… »

[HRP: parce que le Gentleman d'Epson, cay le bien 8D, comprenne qui pourra...]

suite de là


Quelques heure plus tôt ....


Ne me demandez pas ce que faisaient Lowell et Eve dans des rues douteuses de la citadelle à trainer en costard cravate pour le trappeur, et en chemise-tailleur et lunette pour Eve ( ce qui lui donnait des air d'institutrice sévère, de super nani rigide ou de dominatrice SM ... ). Ne croyez pas non plus que Lowell possédait vraiment un costard ! Eve l'avait plus ou moins forcé à s'en louer un, histoire de passer inaperçu... Enfin inaperçu...
" Pourquoi un putain de costard Bordel ?! Ils portent pas tous des costard !! " Lowell n'était vraiment pas à l'aise dans ce genre d'habit. Enfin oui et non . D'un certain point de vu, ça lui rappelait étrangement les redingotes qu'il avait l'habitude de portait il y a fort longtemps. Mais depuis, il avait abandonné ce genre de coutume vestimentaire et dans les rues dans lesquelles ils marchaient, il devait essayé de paraitre le plus neutre possible ... Avec ce truc sur le dos.
- Mais ta gueule Marvin ! On est venue ici avec la voiture d'un sénateur ! Tu pouvais pas t'habiller comme un citoyen lambda sans te faire remarquer ! Et arrête de parler aussi fort, tu vas nous faire repérer ! "
Lowell ne savait pas si Eve exagérait, limite de la paranoïa ou si en effet le costume était le plus approprié... Quoi qu'il en soit, ça avait fonctionné et ils étaient à présent dans la citadelle. Il avait même pu ramener son fusil qu'il avait soigneusement emballer dans un étui de tissu destiné à la base pour des activité sportive usant de boken ou autre sabre de bois d'entrainement.
- N'empêche ça ne te va pas si mal, t'as l'air d'un acteur de cinéma qui fait un de leurs pub miteuse pour on ne sait quel parfum douteux
- Tu le vois celui-là ?
Dit-il en lui faisant un joli doigts d'honneur. Eve soupira.
- Bon ... Bah on a du boulot... "



Et voilà pourquoi Lowell et Eve se retrouvaient tout les deux dans cet endroit avec des costumes peu probable. Les heures passèrent durant lesquelles ils s'attelèrent à la recherche d'éventuelles informations. Bien entendu, ils n'eurent pas de résultat concluant et ils se demandaient déjà combien de jours leurs prendrait une fouille complète de la citadelle.
Lowell ne s'attarda pas à la contemplation de la technologie, ou de l'architecture des lieu qui lui était plus qu'étrangère, il ne voulait pas dévier de son but et essayait de prendre cet environnement comme quelque chose de déjà acquis, comprit... Il n'avait pas le temps de se poser plus de questions. Ce qui l'intéressait c'était les gens, les témoignages, les indices ... mais rien.
Ici, tout était stérilisé, lisse, propre, métal, verre, formes trop parfaites, tout trop imposant, trop gris et terne... La population ... Eh bien... à l'image de cette "ville". C'était des être qui avançaient automatiquement, tout droit sorti de l'usine, des êtres qui ne dégageait pas de chaleur, pas de souffle... C'était pas "vivant" . Tout ici mettait Lowell mal à l'aise, tout ici l'asphyxiait. Heureusement qu'il n'avait pas emmené Louve, elle aurait surement pas apprécier ( de toute façon ça lui aurait été impossible). Son malêtre s'accentua à un moment. Il s'arrêta... Il ne se sentait pas bien. Cet endroit lui faisait donc tant d'effet ? Des conneries de mauvaise ondes ? Non ... C'était pas ça. En fait, il s'aperçut qu'il ne s'agissait pas de lui. Des pensées, des images... Ce n'était pas les siennes. Il releva la tête, regardant autour de lui, persuadé qu'il pourrait voir une source et que ne fut pas sa surprise de voir qu'il n'était pas le seul à sentir se sentir mal : autour de lui, les visages étaient plus blêmes que jamais, certaines personnes étaient en larme. Il se retourna vers Eve. Elle aussi s'était arrêté et des larmes coulaient sur ses joues. C'était bien la première fois qu'il la voyait comme ça. Lowell se ressaisit, se dirigea vers Eve et la tira par le bras. Il fallait s'éloigner, le plus loin possible, c'était son instinct qui le lui disait. Il fallait fuir, quelque chose de terrible allait se produire et la seule chose à faire était de prendre ses jambe à son coup. C'est ce qu'il fit, en entrainant Eve avec lui...

Il s'étaient arrêtés dans une ruelle, il ne savait pas trop où mais au moins assez loin, hors de porté de ... de on ne sait quoi d'ailleurs. Lowell et Eve reprenaient leur souffle, appuyé contre le mur d'un immeuble.
- C'était quoi ça ?
- Chais pas. Reste ici. On se rejoint ... dans ce café là." Dit-il en s'éloignant et en désignant le café le plus proche.

***

C'était la panique : des spots d'annonces sur les écrans, des alarmes, des gens qui fuyaient, criait, pleuraient, de la fumé qui annonçait un feu, des annonces qui conseillaient de rester calmes... Et ce message était bien plus angoissant que tranquillisant.
Lowell essayait de s'approcher le plus possible de l'épicentre de la catastrophe... Quelque chose lui disait qu'il avait bien choisit son jour pour venir ici. Il avançait donc, son fusil encore emballé dans ses mains. Il ne sentait plus cette sensation désagréable sortit de nul part qu'il avait sentit avant de s'enfuir à toute jambe... Non, là il était parfaitement maître de lui-même, tout ses sens en éveil, à l'affut du moindre mouvement, la moindre occasion. La scène avait eu lieu dans une place dans laquelle il y avait pas mal de passage : il y était passé avec Eve quelques heures plus tôt et tout avait changé du tout au tout. Lowell se trouvait à l'angle d'un immeuble, à une distance moyenne, caché parmi la foule des citoyens dans l'incompréhension , la curiosité, le choque, la panique. Il essaya de se frayer un chemin, nageant à contre-courant, mais en voyant que des policiers étaient déjà sur place, il se plaqua contre le mur... Aller plus loin maintenant était suicidaire.
De ce point là, il ne pouvait pas voir grand chose... Une épaisse fumé cachait une sombre scène... Une fumé qui dégageait une odeur de chaire brûlée qui laissa présager rien de bon...

Zaihan gueulait des ordres - et autres obscénités - à tue tête en Triev, il fallait absolument qu'ils repèrent CKZ.
Si les organisations gouvernementales tombaient sur lui... Ou du moins si Alec tombait sur elles - il ne savait pas trop mais l'importance qu'ils ne les rencontre jamais était capitale - alors la Hack Valley malgré son soutien "top secret" se retournerait irrémédiablement vers lui comme seul responsable et fautif, alors même qu'il avait reçu les subventions de ces derniers.

La situation pouvait se révéler catastrophique à terme, et Alec était trop imprévisible pour être localisé de manière efficace par ces pros de la filature et de l'enquête qu'il avait "empruntés" à ses "connaissances".

Zaihan tentait de rester calme face à la situation mais c'était peine perdue. Tapant sa lourde patte contre son front il tentait de réfléchir avant de se résoudre à faire reculer ses hommes quelques mètres afin de se mettre à couvert de tout soupçons.
Il sauta dans le camion et entra dans un mutisme contrarié dont les moues le ridait un peu plus. Assis dans le camion il visualisait les caméras de surveillances qui avaient été hackées par son petit service de recherche, ou du moins celles qui avaient survécu dans le quartier. Aucune trace de CKZ, aucun des nombreux petits écrans ne laissait voir Alec. Aucune des conversations attrapée par le micro parabolique peu discret sur le van ne faisait cas d'un blond collant à la description près d'ici, seuls des pleurs de personnes ayant perdu un proche ou les appels rassurants d'un "j'suis en vie" arrivaient jusqu'ici. Si les organisations de Range Harbor avaient des communications, elles, elles étaient bien camouflées. Et cela ennuyait d'autant plus Zaihan qui se demandait pourquoi il était impossible de couvrir des opérations cryptées avec tout ce que les cyberpolitains pouvaient faire.

-Ils sont forts, très forts.

Dit-il en frappant l'épaule de l'homme qui travaillait à une vitesse déconcertante en balançant les conversations et les images dans leurs casques et les écrans.
Puis il sortit du véhicule, esquissant un soupir alors qu'il réfléchissait très sérieusement à un plan pour que tout ne tombe pas sur lui... Alec importait presque peu désormais, le retrouver équivaudrait à chercher une aiguille dans une botte de foin...


[hrp : désolée c'est tout petit pourri mais j'suis au taf et j'me suis fait agresser par un micro-loup blanc !]

Extraordinaire.
La Chose se réduisait rapidement devant lui, la chair consumée par les flammes noircissait laissant apparaître l’architecture du squelette. Alecsei s’abîma dans la contemplation des flammes, la tête penchée sur le côté, la bouche entrouverte. Une anormale quantité de fumée s’élevait autour de lui, portée par les restes évanescents de la psyché de la Chose.
Enorme quantité de données, de pouvoir, de pensées. La destruction avait libéré la puissance que contenait cette enveloppe lamentable, puissance qui nourrissait désormais le cauchemar créé par le septentrionin.
La confusion était totale. On hurlait à l’attentat, on cherchait une ombre. Les forces de l’ordre emprisonnées par les pensées s’agitent inutilement en tous sens. Alecsei rassemble ses cheveux, passe la capuche de sa veste et traverse tranquillement la foule agitée. Il semble invisible, entouré d’yeux aveugles écarquillés par la peur, de bouches béantes appelant sourdement à l’aide. Il quitte la zone des monstrueuses visions portées par les rémanences de la Chose, et s’enfonce dans les ruelles métalliques. Il ne reste plus qu’à disparaître, comme à Sverograd.

***

Ici les autres êtres sont plus calmes, on essaye de savoir ce qui se passe, on questionne. Un petit groupe arrive en courant, appareils photos à la main, et bouscule Alec qui les suit du regard tout en continuant de marcher…Et se cogne lourdement dans un autre passant. Surprit par le choc et perdu dans son délire, il tombe en arrière et se réceptionne difficilement.
Confusion.
La fuite importe avant tout. Il faut continuer, entrer dans un bar, changer de vêtement, trouver le tunnel qui mène au consortium, utiliser un pantin pour l’emprunter. En tout cas il ne faut pas Zazou le trouve, il ne veut plus qu’on l’enferme.
Disparaître.
Mais le passant s’est déjà penché sur lui, et saisi son épaule pour l’aider à se relever. Alecsei relève la tête et croise son regard.
Absence.
L’homme semble confus puis c’est la haine qui envahit brusquement son esprit. Il ressert sa prise. Il est armé.

« Qui c’est ce blaze encore ? Rumina Merlin avec impatience.
- Ce bel homme mûr tu veux dire ! Susurra Psyché.
- Sacha! Tu n’as plus de temps à perdre ! »

Et Alecsei se souvient. Les gestes automatiques, ceux de l’armée. Il se redresse brusquement et son pied s’écrase avec force sur le genou de l’homme qui craque sombrement. L’homme ploie, Alecsei arrache le fusil de ses mains et le retourne contre son propriétaire. Des regards se sont déjà tournés vers eux, il ne faut plus faire de vague. S’il croise encore le regard de l’homme, c’est la folie qu’il sèmera dans son esprit à la place de la haine.

De son poste d'observation, il ne voyait ... vraiment rien. La fumée était toujours là, présente et pesante, emportant avec elle cette odeur de chair brûlé, un macabre paysage se cachait derrière ce rideau opaque.
Plusieurs minutes passèrent et pas un signe, rien de nouveau... Puis, d'un seul coup, cette même sensation qu'il avait ressentit un peu plus tôt avec Eve... Des images, des cris, la souffrance... Ses sentiments nauséeux qui le prenait à la gorge, ce désir de se jeter à terre, se rouler, se débarrasser d'une chose qui s'emparait de vous, une chose invisible et extrêmement dangereuse ... Encore une fois, son instinct lui dictait de fuir, le plus vite possible, le plus loin possible mais cette fois il lutta... Il fallait qu'il voit la source mais il savait aussi que si il s'approchait encore, il ne pourrait plus faire marche arrière. Il sortit le fusil de son étui, le tenant fermement... Patienter encore un peu... Le vent finirait par balayer la fumer...
Des bruit de pas précipité qui venaient en sa direction : plusieurs personnes. Lowell se retourna, aperçut un groupe de curieux, affamé de photo croustillante.
"Shit ..."
Il devait bouger... Il ne voulait absolument pas se retrouver dans la liste des suspects. Il se mit en marche d'un pas pressé : trouver un nouveau refuge ? Pas le temps, il n'avait pas le choix, il devait avancer vers l'épicentre, vers la source...
A peine avait-il fait quelques enjambées, jetant de furtif coup d'œil par dessus son épaule, qu'il percuta un jeune garçon, bien frêle qui fuyait vers la direction opposé. Lowell n'hésita pas un instant, se pencha vers lui afin de l'aider à se relever et à fuir la zone...
Le gamin aurait pu partir, et il ne se serait que percuté, chose du hasard. Lowell n'aurait sans doute jamais reconnu le gamin qu'il avait bousculé si seulement il n'avait pas croiser son regard.
Ce regard.... Vert, quelque chose de dérangeant, un truc pas humain, pas animal non plus ...c'était pas un prédateur, ça n'avait pas d'instinct... Non... C'était autre chose... Et cette sensation, il l'avait déjà ressentit, il y a maintenant 10 ans environs. Lowell revit en un instant, une fraction de seconde sa femme qu'il embrassait pour la dernière fois et derrière elle, se regard qui les fixait lourdement.
Et en lui monta soudain toute la haine qu'il portait à ce regard, toute la rage accumulé pendant si longtemps et contenu jusqu'à présent... C'était LUI.
Il aurait pu le reconnaitre parmi mille... C'était LUI.
Et tout alla soudain très vite. Il se redressa, un coup dans le genoux, une douleur aiguë, un cri de douleur.
"ARG !!"
IL prit son fusil et Lowell, plié sur son genoux, appuyé contre le mur sentit son arme braqué sur lui. Il leva les yeux vers LUI, le visage crispé part la douleur et la rage, une seule et unique envie : celle de lui sauter au cou, lui arracher la jugulaire, le massacrer, lui faire sentir la douleur, l'entendre crier...





Mais le voilà qui reculait déjà, l'arme toujours braqué sur celui qui l'avait bousculait quelques secondes plus tôt, puis il s'éloigna rapidement, emportant le fusil et laissant Lowell à son genoux cassé, incapable de le suivre.

***


Eve s'était précipité. Elle courait les rues de la Citadelle, cherchant désespérément Lowell. En entrant dans le bar dans lequel ils devaient s'attendre, elle apprit les nouvelles diffusés par toutes les chaines de la citadelle. Quand elle entendit la description du principal suspect, elle eut comme un déclique : L'assassin d'Abel était probablement l'auteur de tout ce cirque et il fallait prévenir Lowell ...
Elle emprunta le chemin inverse, passant par les ruelles qu'ils avaient tout les deux longés : connaissant Lowell et son sens de l'orientation peu développé en ville, elle savait qu'il ne s'aventurerait pas à prendre d'autres chemins. Elle avait beaucoup de mal à progresser et jouait du coude pour pouvoir passer et finalement, elle déboucha dans un passage moins bondé et aperçut Lowell contre un mur, tentant tant bien que mal de ne pas tomber.
" Marvin ! "
Elle accourut vers lui, ne faisant pas attention à ceux qu'elle croisait. Une fois arrivé à la hauteur de Lowell, elle se pencha pour l'aider à se relever mais celui-ci se dégagea de ses mains
" BITCH !!!! C'ÉTAIT LUI !!! TU VIENS JUSTE DE LE CROISER !!"
Eve fut prit de court, elle se retourna, observant la foule ... Rien... Elle n'avait rien vu.
" AVEC UNE ... HOOD !! FUCK !! HE TOOK MY SHOTGUN !!! "
Il eut l'air désespéré par le regard ahuri d'Eve qui n'avait pas capté un seul mot.
" Shit !! Eve !! Il était là bordel !!! Il t'es passé sous le nez !! Avec mon fusil !!
- Calme toi Lowell !!! Il est parti !! Il peut être n'importe où mainte... Qu'est ce que tu fais ?! "
Lowell essayait de se relever , non sans peine, en s'aidant du mur... Il voulait le suivre, Il fallait qu'il le suive ! A tout prix !

Au troisième barrage accompagné de discussions stériles avec des pignoufs des forces de l’ordre, il s’était décidé à se rendre à pied jusqu’à la zone en question. Ou plus exactement il était sorti de la voiture en balançant sa porte dans l’un des flics et en insultant tout ce qui passait en Triev.
Il marchait d’un pas vif et s’approchait de l’épicentre, constatant la présence de plus en plus dense de certains de ses collègues de l’ambassades pendus à leurs téléphones, de policiers désordonnés hurlant des ordres et de gratte-papiers affairés à photo ou vidéographier tout ce qui passait sous leur nez. Armyanski, un vieux type des services de la Tchéka affilié à la Citadelle depuis des temps immémoriaux, et qui discutait avec un officier militaire visiblement dépassé par les événements, l’interpella :

« Monsieur l’ambassadeur ! Je désespérais de vous voir arriver…
- Et vous n’étiez pas le seul…
- Laissez moi vous présenter le général Fournier qui…
- Monsieur. Salua sobrement l’homme. Je ne sais dans quelle mesure vous êtes déjà informé de la situation…
- Dans une mesure moindre.
- Bien…nous faisons pour l’instant l’état d’une trentaine de morts civils. Les forces de police ont été très rapidement débordées. Nous avons évacué la plus part des civils ainsi que les parlementaires…Mais comme vous pouvez le constater il n’y a pas grand-chose qui filtre de ce brouillard et pour le moment aucun de mes hommes n’en est ressorti.
- Et le suspect ?
- Je crois que c’est à votre gouvernement de nous répondre.
- Les nouvelles vont vite… veuillez nous excuser. »
Il invita Armyanski d’un signe de la tête à s’éloigner de l’officier et lui glissa :
« Le CKZ ?
- Je ne sais pas…les gars sont arrivés un peu après l’armée et HackValley était déjà sur place.
- Merde! où !? »

Le vieille homme pointa un espace peu plus loin, où, immobilisée par un véhicule de l’armée et sa banderole de casques à boulon en uniforme, se trouvait une camionnette du HackValley.
Vassili abandonna les deux hommes, s’approcha puis immobilisa à quelques mètres fixant l’un des agents s’affairant autour du camion. Un être gigantesque à la large face patibulaire chaussées de lunettes carrées, aux épaules vastes couvertes d’une longue blouse immaculée. Un monstre. Zaihan Sibiriakov.
Vassili s’approcha de l’équipe, le visage crispé, coupé d’un sourire ironique déformé par la haine et le mépris, et interpella l’homme :
« Zaihan Yermolaiévitch! Y’a pas d’heure pour promener les cons… qu’est-ce que ta bande de guignols fait par ici hein? Vous avez perdu quelque chose peut être… ? »


[italique eN Triev dans le texte]

Pour plus de compréhension >>Ici et là

La Citadelle est close.
La chancelière décrète la mise en application de la procédure d’urgence, nul ne pourra entrer ou sortir de la Citadelle au cours des 48 heures suivant l’officialisation du décret.
La procédure de sécurité se poursuivra sur 96h, les restrictions d’accès concerneront alors les civils non autorisés, le personnel politique et diplomatique non autorisé, les aéroports et tous les ressortissants des autres castes.

Tous les ressortissants mages, alchimistes et technologues circulant sans autorisation dans l’espace de la Citadelle seront conduits dans l’espace de détention du 3ème district.
Leurs pairs autorisés à séjourner à la Citadelle et suspectés de connivence avec l’acte de terrorisme seront soumis à un interrogatoire et pour ce faire convoqués par les autorités au 3ème district dans les prochains jours.
Tout citoyen suspecté de connivence avec l’acte de terrorisme sera soumit à un interrogatoire dans les conditions décrites supra.
Tout élément en rapport avec l’acte de terrorisme sera mit sous scellés et conservé dans les bureaux du 3ème district dans le cadre de l’enquête officielle.

Les représentant de la SSSR sont impérativement attendus à comparaître devant l’Assemblée dans les 48 heures suivant l’officialisation du décret. Un cas de non comparution signifierait la rupture des relations diplomatiques entre la Confédération de l’Apartadiza et la SSSR.

***

Le général retira sa main de l’oreillette et hocha la tête en guise d’approbation. Il retourna d’un pas vif à l’endroit où, quelques minutes auparavant, il s’était séparé du diplomate de la SSSR. L’homme en question s’était approché des camions du HackValley et discutait activement avec leur représentant.

« Zaihan Yermolaiévitch! Y’a pas d’heure pour promener les cons… qu’est-ce que ta bande de guignols fait par ici hein? Vous avez perdu quelque chose peut être… ?
- De toute évidence, Vassili Nicolaïevitch, je suppose que les informations sont allées très vite de ton côté. Je te conseille de pas trop te mêler de mes affaires, si tu vois ce que je veux dire. »

Le général se plaçât alors entre les deux hommes, surpris par son inopinée intervention, et aligna avec autorité :
« Messieurs, sauf votre respect vos affaires nous intéressent au plus haut point. Sur l’ordre de la chancellerie je vais vous demander de replier vos hommes à votre ambassade et de me suivre. »

***

Le militaire au brassard blanc s’approcha de l’homme d’une trentaine d’année qui marchait difficilement en s’appuyant sur l’épaule d’une jeune femme en tailleur.
« Excusez moi, vous devriez faire soigner votre jambe, les tentes d’urgences se situent de l’autre côté et…
- C’est sympa…on va se débrouiller, vous avez déjà assez de vrais blessés sur les bras. Glissa la femme.
- Holy fuckin shit ! Dépêche Siner! Il va… »
L’homme glissa et se rattrapa difficilement au bras de son amie. Reculant le militaire leur céda le passage, puis s’intéressa aux nouvelles consignes que diffusait son casque. Il releva alors lentement la tête, fixant son regard sur l’étrange duo, et les apostropha de nouveau :
« S’ils vous plais…Je voudrais juste vérifier vos papiers ! »

***

Les générateurs venaient de se remettre en route, fermant définitivement l’accès de la Citadelle aux véhicules, bloquant les zones piétonnes limitrophes et l’Aetram. Les messages appelant au calme et à l’ordre étaient maintenant entrecoupés de consignes concernant les ressortissants indésirables et les comportements illégaux.

Une rangé d’homme en blanc, armés de gants et de matériel stérilisé, s’affairait à ramasser minutieusement le moindre des débris parsemant la scène du carnage. La où était zone fermée par les militaires, les corps des civils détourés à la craie puis évacués et les objets placés dans des sachets numérotés. On trouva le corps de l’androïde qui avait diffusé les informations puis on l’évacua, sans être parvenu à le désactiver, avec le reste des pièces à conviction vers les bureaux du 3ème district.

***


Lowell Marvin et Eve Sinner sont désormais retenus dans l’espace de détention du 3ème district.

Vassili Liekaterinev et Zaihan Sibiriakov sont tenus à s’expliquer devant l’Assemblée de la Citadelle de Range Harbor.

Dreïdven Arescorp est retenue dans l’espace d’enquête du 3ème district.

Le corps calciné d’Artipida Technénein, juste identifié grâce à Dreïdven Arescorp, sera conservé à la morgue de l’espace d’enquête du 3ème district puis rendu à sa famille après interrogatoire et à la fin de la procédure d’urgence.